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Comment trouvez-vous les Histoires des Ténèbres ? (merci de préciser/argumenter un peu vos réponses)

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Messagepar Ultimecia » 05 Juil 2014 23:10

Bonjour à toi qui passeras par là ;)

Bon, allez, je me lance ^^
Alors, voici un "roman" que j'ai commencé à écrire il y a quelques temps (dans l'illusion de pouvoir l'éditer un jour xD Alors aucune copie SVP ;)), mais qui me tourne en tête depuis des années et que je suis sans cesse en train d'améliorer et d'étoffer.
Je l'ai fait un peu sur un principe "d'épisodes", donc composé de plusieurs petites histoires (qui n'ont pas forcément de rapport les une avec les autres, juste, les différentes aventures qui arrivent aux mêmes personnage). Vous y croiserez des anges, des démons, des humains, des vampires et d'autres créatures étranges ;)

Surtout, n'hésitez pas à me donner votre avis ou commenter ce que vous lisez, ça m'aidera à améliorer le tout ^^ (désolée s'il y a des soucis de mise en page, j'ai fait un copié/collé depuis Word ^^' )

Voici les deux premiers chapitres de la première histoire, je mettrais la suite si ça vous plait ^^

Bonne lecture ^^

Image



The Last Lesson

1 – Un nouveau départ
Spoiler: show
C’était une belle journée, l’éclat du soleil faisait briller des milliers d’étoiles sur la surface du lac. Tout était calme aux alentours. La grande allée qui menait au château était bordée de magnolias en fleurs et de petites haies parfaitement taillées. Au milieu des pelouses se dressaient des arbustes aux formes géométriques et des statues d’un blanc éclatant entourés de parterres de fleurs magnifiquement colorés. Seul le chant des oiseaux se faisait entendre. Mais étrangement, personne ne profitait de ce temps magnifique. Le jardin du château était désert.
A l’intérieur, seule une voix se faisait entendre au milieu des colonnes de marbre blanc. Des carrelages au sol, aux voûtes des plafonds en passant par les moulures et bas-reliefs qui ornaient les murs, tout était d’un blanc immaculé. Des bancs avaient été installés au milieu de la grande salle tout aussi finement ornementée. D’étranges créatures y étaient assises : des shummi-anges. Ils ressemblaient à des peluches avec leur pelage clair, leur tête ronde semblable à celle d’un rongeur et leurs petites pattes. Leur longue queue fine se terminait par un petit plumet duveteux. Leurs oreilles, telles des ailes d’oiseau, leur permettaient de voler.
Au fond de la salle, quelques marches menaient à une estrade sur laquelle se trouvaient deux trônes. Deux shummi-anges y étaient installés. C’était la voix de l’un d’eux qu’on entendait. Il s’adressait à un jeune, agenouillé devant eux :

— Tu as maintenant terminé ton apprentissage. Il est temps pour toi d’acquérir tes pouvoirs. Afin de les découvrir et d’apprendre à les utiliser, tu vas donc être envoyé dans le monde des humains. As-tu des questions ?
— Non mon Seigneur, répondit la jeune créature.
— Dans ce cas, nous te souhaitons bonne chance, conclut son interlocuteur.

Sur ces mots, le jeune shummi se retrouva au milieu d’un désert sec, aride, et peu accueillant. Une grande montagne se dressait à l’horizon. Notre petite créature fût d’abord surprise par ce nouvel environnement, mais la curiosité et l’excitation de ce qu’elle allait découvrir prirent vite le dessus. Elle partit donc pour commencer son voyage initiatique.
La journée passa très rapidement et la fatigue commença à se faire ressentir. L’entrain que le petit shummi-ange avait ressenti au départ s’était déjà dissipé.

— Et je fais quoi moi, maintenant ? se demanda-t-il en s’asseyant sur un tas de pierres. Je suis fatigué et en plus il va bientôt faire nuit, se plaignit-il.

Il décida de s’installer confortablement sur ce lit de fortune. Brusquement, il senti une violente douleur sur son flanc. Il s’envola dans un sursaut et se retourna. Il vit alors le coupable : un serpent dépassait des pierres sur lesquelles il s’était installé. Le shummi partit loin de son agresseur, tremblant. Après quelques minutes, l’effet du venin lui fît perdre connaissance et il tomba au sol.

La nuit était déjà tombée depuis plusieurs heures lorsqu’une ombre s’avança sur le petit empoisonné. Une voix s’éleva :

— Le pauvre petit shummi, il a l’air mal en point. On ne peut quand même pas le laisser ici, à la merci du premier venu, s’attendrit l’inconnu.

Lorsque le petit animal rouvrit les yeux, il sursauta. Mais la tête lui tourna et il retomba.

— Vas-y doucement.

Un feu de camp brûlait à côté du shummi-ange. Un jeune homme entièrement vêtu de noir était assis à proximité. La capuche de sa longue veste lui masquait le visage.

— Le venin agit encore, continua-t-il.
— Mais… qui êtes-vous ? demanda la petite créature, inquiète.
— Je t’ai trouvé, inconscient. Apparemment, tu avais été mordu par un serpent, alors je t’ai soigné, mais l’effet du venin ne se sera dissipé que d’ici demain. Tu ferais mieux de te rendormir, ça te fera du bien.
— Cet homme m’a aidé, pensa le shummi, et il n’a pas l’air méchant… je dois pouvoir lui faire confiance.

Il s’installa confortablement pour se rendormir.

— Au fait, comment vous vous appelez ? demanda-t-il.
— Sat’, lui répondit l’homme.
— Moi c’est Cassio.

Puis il referma les yeux. En quelques minutes, il avait sombré dans un sommeil profond. Sat’ le regardait en souriant. Une petite voix s’éleva :

— Sat’ ?! demanda-t-elle, surprise.

C’était un autre shummi qui avait parlé. Mais lui avait un pelage foncé, le bout de sa queue formait un pic et ses oreilles ne ressemblaient pas à des ailes d’oiseau, mais à celles d’une chauve-souris. C’était un shummi-démon. La question amusa l’homme :

— Je n’allais quand même pas lui donner mon vrai nom ! lui répondit-il. Il m’aurait tout de suite reconnu et il ne serait pas resté avec nous.
— Mais maître, pourquoi vous voulez qu’il reste ? demanda-t-il, visiblement énervé de la présence du shummi-ange
— Tu comprendras… plus tard.
— Il n’a pas l’air très futé, remarqua la créature, amusée par la naïveté de son congénère angélique.
— C’est parce qu’il vient tout juste de commencer sa formation pratique.
— Ben… il n’a pas de maître qui l’accompagne ?
— Non. En fait, la façon de faire des anges est assez différente de la nôtre : chez eux, l’apprentissage des shummi-anges se fait en deux temps. La partie théorique se passe aux Cieux, où là, le maître enseigne à son élève, et ensuite, la partie pratique où le shummi est envoyé dans ce monde et où il doit se débrouiller seul. Alors que chez nous, théorie et pratique sont enseignées en même temps, expliqua Sat’.
— C’est ridicule ! s’exclama son élève. Il peut leur arriver n’importe quoi s’il n’y a personne pour les accompagner ! Ils ne veulent vraiment pas que…
— … Meryo, calme-toi, l’interrompit son maître, tu vas réveiller Cassio en criant comme ça ! Pour te répondre, les shummi-anges sont surveillés, à distance, mais leurs maîtres ont tendance à oublier de garder un œil sur leur élève, comme ici apparemment, s’amusa Sat’. Donc, pour l’instant on est tranquilles.
— Oui, mais après ? Quand ils auront remarqué qu’il est avec nous ? s’inquiéta Meryo.
— Ne te soucies pas de ça, je m’en occuperai, le rassura son maître. En attendant, tu devrais dormir toi aussi, un long trajet nous attend demain et tu devras te rendre invisible avant que Cassio ne se réveille.
— Oui maître.

Le shummi-démon s’allongea.

— Heureusement que vous m’avez déjà appris à le faire, remarqua-t-il en s’endormant.

Puis le sommeil prit le dessus.

La nuit toucha à sa fin. Les premiers rayons du soleil commençaient déjà à percer le ciel. Le feu de camp s’était éteint. Sat’ secoua doucement son élève :

— Meryo ! Meryo réveille-toi ! On va partir.
— Déjà ? grommela le shummi-démon. Il est tôt encore !
— Lève-toi, lui répondit son maître, amusé. Et n’oublie pas, Cassio ne doit pas se rendre compte que tu es là.

La petite créature se redressa à contre cœur. Elle se concentra et disparut lentement.

— Cassio ! appela l’homme.
— Mmh ? Quoi ? Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda le petit shummi-ange, encore à moitié endormi.
— Je pars. Libre à toi de me suivre, mais je te préviens tout de suite, si tu viens, c’est un long chemin qui t’attend. Salut !

Sur ces mots, Sat’ fit demi-tour et commença à s’éloigner. Cassio hésita à le suivre, il ne le connaissait pas après tout. Mais il l’avait déjà aidé et l’idée d’être à nouveau seul ne le rassurait pas du tout.

— Sat’, attendez-moi ! s’écria le shummi-ange.

L’homme s’arrêta et se retourna. Le petit animal le rejoignit et ils reprirent leur route, ensemble.

2 – Avertissement
Spoiler: show
Cela faisait déjà deux semaines qu’ils voyageaient, mais ils n’avaient pas entièrement quitté le désert. Tout autour d’eux n’était que terre et cailloux. Seuls quelques arbres robustes se dressaient ci et là.

— Quand est-ce qu’on s’arrête ? Je suis fatigué, j’en ai marre du camping ! se plaignit Cassio.
— Pleure pas, lui répondit Sat’ en soupirant. Cette nuit, on dormira dans de vrais lits.
— C’est vrai ? Où ça ? continua le petit shummi soudain très enthousiaste.
— Au Fenryl d’Or.
— Fenryl ? Ca me dit quelque chose ça…, s’interrogea l’animal. Ce n’était pas cet… hybride ?
— Si. Le seul et unique croisement qu’il y ait eu entre une dragonne et un phénix. C’était une créature magnifique.
— Vous l’avez vu ?!
— Oui…, répondit Sat’, tristement
— C’est dommage que les démons l’aient tué.
— Ce n’est pas eux qui l’ont fait ! s’indigna l’homme.
— Non ? Ben c’était qui alors ?
— Les dragons et les phénix.
— Mais pourquoi ils ont fait ça ?
— Parce que… son existence dérangeait. Ils ne le considéraient pas comme l’un des leurs, mais en même temps, ils ne pouvaient pas faire comme s’il n’existait pas. Ils ne supportaient pas l’idée qu’il puisse y avoir un si parfait mélange entre eux, alors… ils se sont mis d’accord et ils ont envoyé ceux qu’ils avaient de plus forts et de plus puissants pour l’attaquer. Enfin… le massacrer plutôt. Ils ne lui ont laissé aucune chance de se défendre, expliqua Sat’ qui n’aimait pas aborder ce sujet.
— Oh… fît tristement Cassio, on ne lui avait pas raconté cette histoire de cette façon. Ca me fait un peu penser aux Triplés. Eux aussi ils ont été persécutés pendant longtemps juste parce qu’ils étaient les enfants d’un ange et d’une démone.
— Mmh ? Ca m’étonnerait que ce soit ça qu’on t’ait appris. Ce qui veut dire que tu as forcément dû rencontrer l’un d’entre eux, et aux Cieux, ça ne peut être que Millénias.
— Hein ?! Quoi ?!... heu… non, heu…, bafouilla le shummi-ange qui ne devait pas parler de cette rencontre.

Sat’ souffla, un petit sourire au coin des lèvres.

La nuit était déjà tombée depuis un petit moment lorsqu’ils arrivèrent à destination : une rue où se trouvaient, d’un côté, de petits immeubles, de l’autre, des maisons. Sur la devanture de l’une d’elle était accrochée une enseigne métallique en forme d’animal. Elle représentait le fameux fenryl. Au premier abord, sa silhouette ressemblait à celle d’un dragon, mais à y regarder de plus près, il y avait beaucoup de différences : sa tête était très fine et allongée, terminée par un bec courbé. Des yeux fins avaient été gravés dans le métal. Deux tiges ondulées donnaient l’impression de voler à l’arrière de sa tête, elles représentaient deux longues plumes. Son corps était long et svelte avec, à l’avant, des pattes semblables à celles d’un oiseau, et à l’arrière, à celles d’un dragon. Elle avait deux paires d’ailes, l’une couverte de plumes, l’autre, de cuir ; mais aussi, deux queues : l’une semblait puissante et reptilienne avec ses petites épines et son pic à l’extrémité, l’autre, beaucoup plus douce était plus fine et avait l’air d’être faite en longues plumes. Les mots Fenryl d’Or étaient écrits en un trait de lumière blanche.
A l’intérieur, un grand bar finement décoré accueillait les clients. Des tabourets hauts avaient été installés sur deux de ses côtés. A l’arrière, un grand miroir ornait le mur. A hauteur d’homme, des tiges de métal y avaient été fixées afin d’accrocher les verres. Dans le reste de la salle se trouvaient des petites tables rondes pouvant accueillir jusqu’à six personnes. Celles qui étaient contre les murs, elles, étaient rectangulaires et entourées par des fauteuils. Sur l’un des murs, une grande fenêtre décorée donnait sur l’extérieur. Au milieu du mur qui faisait face au bar trônait une grande cheminée qui réchauffait l’atmosphère. Tout était décoré avec goût et donnait un aspect chaleureux, accueillant et confortable à l’ensemble. Notre petit groupe entra et s’avança vers le mur en face de l’entrée où se trouvaient un escalier et une porte avec un écriteau métallique où on pouvait lire Privé Défense d’entrer.
L’étage était composé d’un long couloir bordé de portes. Sat’ sortit une clé de sa veste et ouvrit l’une des portes. La décoration de la petite pièce était assez épurée : un lit se trouvait contre l’un des murs, une table de chevet était à sa tête, posée dessus, une lampe, en face du lit, une armoire contenait des vêtements, tous noirs, et un bureau sur lequel étaient déposées quelques feuilles, des stylos et une autre lampe. Quelques tableaux aux motifs modernes étaient accrochés aux murs.

— Installe toi, lança Sat’ à Cassio.

Il s’avança vers la fenêtre qui faisait face à la porte et ferma le volet. A peine s’était-il retourné qu’il vit le shummi-ange endormi sur le lit. Il décida donc de le laisser et sortit de la pièce. Une fois la porte refermée, Meryo, qui se volait toujours à côté de son maître, réapparut.

— Comment ça se fait que vous ayez déjà une clé ? demanda l’animal.
— C’est parce que j’ai une chambre permanente ici.

Ils retournèrent dans la salle principale, au rez-de-chaussée.

— Salut Ultimécia ! lança Sat’ à la tenancière qui lui tournait le dos, souriant.
— Santanas ! s’exclama cette dernière en se retournant.

Santanas était le véritable nom de Sat’, qu’il avait caché à Cassio. La dénommée Ultimécia était une jeune femme mince. Ses cheveux mi-longs étaient d’un châtain clair aux reflets dorés. Elle avait un visage fin et harmonieux, illuminé par des yeux vairons : le droit était violet, le gauche, quant à lui, avait la couleur de l’or, fendu d’une pupille reptilienne, étroite et verticale. Elle portait une chemise cintrée bordeaux, ouverte sur un haut blanc, près du corps, et un pantalon noir.

— Comment tu vas ? lui demanda-t-elle.
— Oh, ça va, ça va. Et toi ? Tu as l’air en forme, remarqua-t-il. Ca marche toujours aussi bien ici, hein ? ajouta-t-il en regardant les personnes assises aux tables.
— Oui, ça plait un endroit où anges et démons peuvent venir sans qu’il y ait de bagarres.
— Oui… répondit Santanas, pensif.
— Ca faisait longtemps que tu n’étais pas revenu, fît remarquer la jeune femme.
— Oui, désolé. Là, j’ai enchainé les enseignements, donc je n’ai pas eu beaucoup de temps libre. Mais dès que j’ai fini avec Meryo, je viendrai plus souvent.
— Tu as intérêt ! plaisanta Ultimécia. Dis, c’est toi que j’ai vu tout à l’heure avec un shummi-ange ?
— Ah, oui ! Je l’ai trouvé dans le désert, il avait été mordu par un serpent. Je l’ai soigné et depuis, il me suit partout, répondit l’homme, amusé.
— Mouais… soit gentil avec lui quand même, sa réponse ne l’enchantait pas vraiment.
— Oui, oui. Ulti, je peux avoir une autre chambre s’il te plait ?
— Une seule ? Tu comptes dormir où toi ?
— Ben… je m’étais dit que je pourrai dormir avec toi cette nuit, comme avant. Enfin,si ça ne t’embête pas, répondit Santanas avec un grand sourire.
— Pas de problèmes, s’amusa Ultimécia.

Elle prit une clé derrière le bar et la lui tendit. Il regarda le numéro qui y était accroché et la tendit à Meryo.

— Merci.
— Tu restes jusqu’à quelle heure demain ? reprit la jeune femme.
— Oh, je pense qu’on va partir vers 5h, il fera encore nuit.
— Toi et ta manie de voyager de nuit…
— Ben quoi ? On a moins de risques d’être attaqué à ces heures-là.
— Oui… oh, d’ailleurs, en parlant de ça, tu n’as pas eu trop de problèmes ces derniers temps ?
— Non c’était plutôt calme… c’est assez suspect d’ailleurs.
— Tu feras attention, j’ai entendu des anges discuter il n’y a pas longtemps, ils parlaient de t’attaquer, s’inquiéta Ultimécia en servant un verre à Santanas.
— Qu’ils viennent, je les attends ! fanfaronna ce dernier en portant la boisson à ses lèvres.
— … Millénias sera avec eux, continua-t-elle, soucieuse.

Dès qu’il entendit ce nom, le démon arrêta son geste. Son expression devint immédiatement beaucoup plus sombre.

— Pourquoi ça ne m’étonne pas ? Dès qu’ils me préparent un sale coup, il faut qu’il soit avec, lui !
— Ne dis pas ça. Tu sais que tu comptes beaucoup pour lui.
— Tu sais que c’est faux ! Pour lui, je ne représente plus rien !
— Ce n’est pas vrai, il…
— … Arrête ! l’interrompit Santanas. Il l’a dit lui-même : à ses yeux, il n’a plus de frère depuis longtemps.

Sur ces mots, il se leva et passa la porte qui menait à la partie privée du bar.

— Santa… soupira Ultimécia, profondément attristée de la tournure qu’avait pris leur discussion.


Le reste de la nuit s’écoula rapidement. Les clients étaient déjà repartis depuis longtemps, tout était calme et silencieux. Dans la partie privée de la taverne, Santanas et Ultimécia dormaient. La chambre dans laquelle ils se trouvaient était relativement grande et décorée avec autant de goût que la salle principale du bar. Elle contenait une coiffeuse, surmontée d’un miroir ovale, près de l’entrée, un grand bureau qui, visiblement, servait régulièrement, une armoire imposante et une petite commode qui se trouvait à côté du lit et de ses tables de chevets.
Le jeune homme se réveilla. Son visage avait de grandes ressemblances avec celui d’Ultimécia. Il avait les cheveux d’un brun foncé et ses yeux étaient dorés avec des pupilles verticales, tout comme l’œil gauche de la jeune femme. Il regarda le réveil qui se trouvait près de lui. Il était l’heure de partir. Il se leva, à contrecœur et s’empara de sa veste, qu’il avait déposée au pied du lit. En l’enfilant, il se tourna vers la jeune endormie, le regard triste. Lorsqu’il fût prêt, il s’agenouilla à côté du lit, s’approcha d’elle et posa la main sur la sienne.

— Désolé de devoir partir, encore une fois. Mais je te promets que je reviendrai vite et que la prochaine fois, je resterai plus longtemps. Tu es tout ce qu’il me reste. Prends bien soin de toi.

Il voulu l’embrasser, mais il ne voulait pas prendre le risque de la réveiller. Il resta quelques minutes près d’elle, à la regarder, et finit par se relever. Il rabattit la capuche de sa veste sur son visage, monta à l’étage et frappa à la porte où dormait Meryo. Ce dernier mit un peu de temps à venir ouvrir. Il était encore à moitié endormi lorsqu’il se rendit invisible et suivit son maître vers la chambre où dormait l’autre shummi. Santanas le réveilla, lui aussi, et ils descendirent. L’homme était sur le point d’ouvrir la porte d’entrée lorsqu’une voix se fît entendre derrière lui :

— Tu ne comptais quand même pas partir sans me dire au revoir ?

Il se retourna. Ultimécia était derrière lui, l’air vexé.

— Tu bosses beaucoup, tu avais besoin de te reposer, je ne voulais pas te réveiller.
— J’aurais préféré que tu le fasses. Tu sais que ça ne m’aurait pas dérangé.
— Excuse moi, répondit le démon, gêné de l’avoir attristé.
— Santa, j…

Un bref sursaut interrompit la jeune femme au milieu de sa phrase. Ses yeux étaient devenus blancs et légèrement brillants. Elle resta immobile, la respiration saccadée. Cet état dura une poignée de secondes, puis elle referma les yeux et perdit l’équilibre. Santanas la rattrapa.

— Ca va ? Qu’est-ce que tu as vu ? lui demanda-t-il.

Etrangement, il n’avait pas l’air très inquiet de ce qu’il venait de se passer. Elle leva la tête et le regarda. Elle était en larmes, l’air désespéré. Elle voulut parler, mais elle ne parvînt pas à prononcer un mot. Elle se blottit contre lui.

— Hey… qu’est-ce qu’il t’arrive ?, s’inquiéta-t-il.
— … Promets-moi… de faire attention…, sanglota-t-elle.
— Oh, tu sais que je suis toujours sur mes gardes, répondit le démon, sur un ton léger.
— Je suis sérieuse ! s’énerva la jeune femme en reculant.
— Oui, je te le promets.

Santanas avait été très choqué et surpris de la violence de la réaction d’Ultimécia. Il avait perdu son air guilleret et était soudain très sérieux. Elle s’approcha à nouveau de l’homme et passa ses bras autour de lui. Elle pleurait toujours.

— Je ne veux pas que tu partes, implora-t-elle du creux de son épaule.
— Moi non plus je n’ai pas envie de partir, mais il le faut, la consola-t-il avec un sourire chaleureux. Je te promets que je reviendrai vite.

Il l’enlaça tendrement. Ils restèrent ainsi plusieurs minutes. Le chagrin de la jeune femme finit par se calmer un peu.

— Tu sais à quel point je t’aime, déclara-t-elle.
— Et tu sais que c’est réciproque.

Elle recula légèrement. Ils échangèrent un long regard. Elle lui caressa la joue.

— Il faut vraiment que j’y aille maintenant. Je te promets que je ferai très attention.

Ultimécia hocha la tête et sourit, mais ses yeux exprimaient encore beaucoup de tristesse. Elle recula. Le démon finit par partir. Il n’avait pas du tout envie de la laisser dans cet état, mais il y était obligé.

3 – Une vieille connaissance
Spoiler: show
Ils marchèrent longtemps. Ils étaient partis tôt et le soleil semblait ne pas vouloir se coucher. Leur périple du jour était interminable. A la nuit tombée, ils s’installèrent en bordure d’une forêt. Santanas alluma un feu. Cassio, épuisé s’endormit immédiatement. Meryo en profita pour réapparaitre. Il s’assit à côté de son maître. Il attendit un moment, puis, voyant que le démon ne réagissait pas, il finit par lui demander :

— On ne s’entraine pas ce soir ?
— Non…

L’homme avait été soucieux durant toute la journée. Il n’arrêtait pas de penser à Ultimécia, il était très inquiet pour elle.

— Maître ? hésita le shummi-démon
— Mmh ?
— Celle qui s’occupe du Fenryl d’Or, c’est votre sœur, n’est-ce pas ?
— Oui…
— Et vous avez dormi avec elle ? demanda la petite créature sur un ton sarcastique.
— Vas-y doucement avec les sous-entendus. Un homme et une femme peuvent très bien dormir ensemble sans qu’il ne se passe quoi que ce soit, surtout quand ils font parti de la même famille.
— … Heu… Maître… qu’est-ce qu’il s’est passé ce matin, quand on est parti ? demanda Meryo, gêné.
— Ulti a eu une vision.
— Une vision ?! s’exclama le shummi-démon.
— Oui. De nous trois, c’est chez elle que les deux sortes de pouvoirs cohabitent le mieux, et ça lui a donné des capacités supplémentaires : elle a des visions de l’avenir et peut communiquer très facilement avec les esprits. Le problème c’est que ça veut aussi dire qu’ils peuvent la posséder très facilement. Et c’est vraiment mauvais pour elle, aussi bien physiquement que mentalement.
— Mentalement, je comprends pourquoi, mais physiquement ?
— C’est parce qu’elle ressent ce qui a tué la personne. Et plus l’esprit est puissant, pire c’est.
— Donc par exemple, si la personne est morte à cause d’un coup à la tête, ça lui donne des migraines ?
— En quelques sortes, oui.
— Pourquoi elle ne les en empêche pas alors ?
— Parce qu’elle ne peut pas. Elle ne peut pas contrôler ni ce qu’il se passe avec les esprits, ni ses visions.
— Ah… Au moins, voir l’avenir, c’est cool !
— Pas tant que ça, parce que les choses se passent toujours exactement comme elle l’a vu.
— Ben justement. Comme ça, s’il y a un truc qui ne nous plait pas, on sait comment faire pour l’éviter.
— Tu n’as pas compris : quand je dis toujours, c’est que c’est quoi qu’on fasse. Si on essaie de l’empêcher, ça se produit quand même exactement comme elle l’a décrit, et si on ne fait rien, et bien… le résultat est le même. C’est comme si ses visions anticipaient notre réaction.
— C’est nul alors ! Ca ne sert à rien de voir l’avenir si on ne peut changer ?
— Si, à s’y préparer.

Le silence s’installa. Santanas retourna à ses pensées. La chaleur du feu faisait somnoler Meryo qui ne se rendit pas compte que son maître s’était levé. Il finit par le voir : il était penché sur Cassio, une main au-dessus de sa tête. Trois petites sphères de lumières s’élevèrent du petit shummi-ange et vinrent au creux de la main du démon. Il les mit dans une petite fiole en métal gravé.

— Vous lui prenez ses pouvoirs ? chuchota Meryo.
— Oui, je le fais depuis qu’il est avec nous, c’est pour ça qu’il ne s’est pas rendu compte de ta présence.
— Ah ? Je croyais que c’était juste qu’il n’était pas doué.
— Il est un peu naïf, c’est vrai, s’amusa Santanas.
— Et il ne s’en est pas rendu compte ?
— Non, je ne lui en prends qu’un tout petit peu à chaque fois, donc il ne peut pas.
— Qu’il est bête ! railla le shummi-démon.
— Arrête de médire.

Malgré sa réprimande, la remarque avait bien amusé le démon qui revint s’asseoir près de son élève. Cassio se réveilla. Il vit Meryo à côté de l’homme.

— Sat’, attention ! hurla le shummi-ange.

Santanas et son élève furent tous deux surpris, ils ne s’étaient pas rendu compte qu’il s’était réveillé. Immédiatement, le petit shummi-démon se plia de douleur.

— Cassio, arrête ! ordonna le démon.

Le coupable était surpris de ce qu’il venait de se passer. Il avait utilisé l’un de ses pouvoirs sans même s’en rendre compte. L’homme allongea Meryo sur son bras, plaça la main au-dessus de lui et utilisa ses pouvoirs pour le soigner. L’air sembla trembler et se teinter légèrement de noir entre le malade et la main de son soigneur. Le petit animal se détendit. De toutes évidences, la douleur s’était atténuée. Santanas l’installa au sol, près du feu, inconscient.

— Comment il va ?
— Ca ira. Mais fais plus attention, l’étreinte psychique, ce n’est pas anodin.
— Je croyais qu’il allait s’en prendre à vous…, s’expliqua Cassio.
— Non, il ne me veut pas de mal.
— Désolé…
— C’est à lui qu’il faudra que tu présentes des excuses, pas à moi. Mais tu le feras demain, il ira mieux.
— Oui…

Embarrassé, le shummi-ange se rendormit. Santanas, lui, resta éveillé pour veiller sur son élève.
La nuit était déjà bien avancée lorsqu’il se retourna. Quelque chose l’avait intrigué. Il se leva et s’éloigna du camp. Il regardait en l’air.

— Vous comptez rester encore longtemps à nous observer comme ça ?! lança-t-il, agacé.

Plusieurs personnes entièrement vêtues de blancs apparurent non loin. Tout comme lui, leurs visages étaient masqués derrière de grandes capuches. Des shummi-anges volaient près d’eux. Santanas soupira :

— Tu es forcément avec eux toi !
— Pourquoi ? Ca te fait peur ? rétorqua l’un des hommes, sarcastique.
— Peur ? De toi ?! Ne rêve pas Millénias ! Sans compter que c’est toi qui n’a pas eu le courage de venir seul, ricana le démon avec un grand sourire méprisant.

Cette remarque énerva passablement son interlocuteur qui se jeta sur lui, une épée à la main. Le démon l’esquiva, fit apparaître son arme et ils commencèrent à se battre. Les bruits de leur duel réveillèrent les deux shummis qui observèrent l’affrontement. Ils n’osaient pas s’en mêler : Meryo se sentait encore mal, et Cassio n’était pas à l’aise en combat. Les deux adversaires avaient un très haut niveau dans le maniement des armes. Leur lutte était très intense : à chaque esquive suivait une attaque qui était elle aussi parée et suivit de sa riposte. Les capuches des deux rivaux étaient retombées. Ils se ressemblaient trait pour trait. Leurs seules différences étaient la couleur de leurs cheveux : bruns foncés pour l’un, d’un blond très clair, presque blanc pour l’autre, et leurs yeux : dorés et reptiliens pour le premier, violet pour le second. Santanas finit par prendre le dessus :

— Tu me déçois Millénias, tu m’avais habitué à des combats bien plus acharnés.
— Ne crie pas victoire trop vite, ce n’est pas encore fini !

L’ange usa de toutes ses forces pour repousser son adversaire. Dès qu’il l’eut éloigné, ses congénères utilisèrent leurs pouvoirs pour immobiliser le démon. Il en profita pour lui assener un violent coup en travers de la poitrine. Sous la puissance du choc, Santanas s’écroula. Il avait du mal à respirer. A chaque inspiration, la douleur se faisait de plus en plus forte. L’épée avait entaillé la poche dans laquelle le démon avait caché la fiole qui contenait les pouvoirs de Cassio. Elle tomba et roula au sol. Millénias l’aperçut, la ramassa et l’examina quelques instants. Il se tourna vers le blessé, fou de rage :

— Les pouvoirs du shummi…

Il reprit son épée, se plaça au-dessus de Santanas, un genou appuyé au milieu de son dos, le prit par les cheveux, lui redressa la tête et plaça son arme sous la gorge du blessé qui se mit à rire.

— Si tu fais ça, il ne les récupèrera jamais.
— Enfoiré ! l’insulta l’ange après quelques instants.

De petits filaments de lumière s’éclairèrent à proximité. Ils formèrent une silhouette et disparurent. Ultimécia était là.

— Millénias ! tempêta-t-elle, furieuse.

Le concerné la regarda puis baissa rapidement les yeux vers sa victime :

— Tu ne perds rien pour attendre toi ! lui murmura-t-il a l’oreille.

Et il lui frappa violement la tête au sol. Puis tous les anges s’éclipsèrent dans des nuages de lumières identiques à celui qui avait amené la jeune femme parmi eux. Elle courut vers son frère. La douleur le faisait toussoter.

— Désolé… je t’avais promis de faire gaffe, mais…
— Tais-toi, tu n’es pas en état de parler, lui ordonna-t-elle.

Elle examina rapidement la blessure de Santanas, posa la main sur son épaule et ils se volatilisèrent à leur tour, laissant les deux shummis seuls. Ils n’échangèrent pas un mot. Ils restèrent près du feu de camp : quand le démon reviendrait, c’est ici qu’il les chercherait. La nuit avança. Cassio s’était rendormit, mais Meryo, lui, gardait les yeux entrouverts.

— Vu l’heure, tu devrais dormir, retentit une voix dans son dos.

Surpris, le petit animal se retourna. Son maître était de retour. Ce dernier vint s’asseoir près du feu.

— Maître ! Vous êtes déjà de retour ? Vous allez mieux ?
— Un peu, oui. Heureusement qu’Ulti a de bons pouvoirs de guérison.

L’homme s’allongea. La douleur encore bien présente le fit grimacer.

— On partira un peu plus tard demain, profites-en pour te reposer un peu… On en a besoin tous les deux, ajouta-t-il pour lui-même.

4 – The last lesson
Spoiler: show
Nos trois héros continuèrent leur voyage. Durant les mois qui suivirent, ils traversèrent des plaines, des prairies, des montagnes, des forêts, des déserts, des villes de toutes tailles… Il y eut de nouveaux combats, mais Santanas en sortait toujours victorieux et indemne. Le groupe d’anges qui l’avait attaqué ne fit pas reparler de lui. Les nuits commençaient à se rafraîchir. Le trio s’était installé au pied d’une haute falaise, toutefois, suffisamment éloigné pour ne pas craindre les éboulements fréquents. Une large ouverture la traversait, parsemée de pointes acérées de toutes tailles. Le feu qui brûlait dégageait une chaleur très agréable. Le démon s’y réchauffait les mains, toujours entouré des deux petits shummis. Meryo n’avait plus besoin de se rendre invisible, Cassio l’avait déjà vu après tout. Le petit démon n’appréciait toujours pas son semblable angélique. Les deux animaux, épuisés, ne parvenaient pas à s’endormir.

— Pourquoi vous avez tenu à ce qu’on campe ici ? se plaignit Meryo
— Parce qu’on va devoir traverser le canyon. Il nous faudra bien une journée et demie de marche, alors vous feriez bien de vous reposer.
— Une journée et demie ? Ca veut dire qu’on va dormir… là-dedans demain ?!
— Et oui, répondit Santanas, amusé par la peur de son élève.
— Pourquoi on ne passe pas par au-dessus, ça irait plus vite ?
— Par respect pour tous les morts qu’il y a eu là-bas.
— Des morts ?! s’exclama Cassio
— Oui, ce n’est pas pour rien qu’on a appelé cet endroit Death Canyon.
— Death Canyon ? s’interrogea Meryo. C’était pendant la grande guerre ça ?
— Oui. Il y a eu beaucoup de combat ici, pendant la grande guerre entre anges et démons. C’est tous les coups perdus qui ont créé ces pics d’ailleurs. Ils ont causé plus de la moitié des morts… On plane, un peu trop haut… et on tombe, un peu trop vite… un peu trop bas… et on finit dessus. Beaucoup de corps n’ont pas pu être récupérés.
— Ca veut dire… qu’il y a encore des cadavres empalés ici ?! s’horrifia le shummi-ange.
— Oh, ce n’est plus des cadavres maintenant, juste des squelettes.
— Oui, mais il doit y avoir un tas de fantômes ?!
— Oui. Mais ils ne te feront pas de mal… enfin pas trop, plaisanta le jeune homme, ce qui était loin de rassurer Cassio.
— Vous avez dit une journée et demie, mais je croyais qu’il fallait au moins une semaine pour le traverser ? demanda Meryo qui s’était perdu dans ses réflexions.
— Quand on ne connait pas son chemin, oui. C’est un vrai labyrinthe là-dedans quand on ne sait pas où on va.
— Ouais ben, je n’arriverai pas à dormir moi, décréta le petit shummi-démon.
— Si tu veux, je resterai réveillé cette nuit, le rassura son maître.

Meryo était courageux, mais il avait ses limites. La promesse de Santanas de ne pas dormir suffit à rassurer les deux créatures, qui finirent par s’endormir.
La nuit était calme mais froide. Le démon, qui tenait sa parole de rester éveillé, entretenait le feu de camp. Il ne se rendit pas compte qu’une main s’approchait de lui. Soudain, il fut tiré en arrière. Un bras le retenait étroitement par l’épaule et le cou.

— Salut p’tit frère, lui murmura l’assaillant.
— Millénias, lâche-moi ! ordonna le démon.

Il était de retour, à nouveau accompagné de collègues encapuchonnés. Le bruit que l’attaque avait provoqué réveilla les shummis qui avaient le sommeil léger cette nuit-là.

— Laissez-le ! s’écrièrent-ils.
— Quoi ?! Mais qu’est-ce qu’il te prend ?! réprimanda l’ange en s’adressant à Cassio. C’est un démon !
— Oui, mais, il est gentil.
— Gentil ? Gentil ?! s’indigna le jeune homme vêtu de blanc.

Il retira la capuche qui lui cachait le visage et arracha celle de son frère.

— Regarde-le ! Tu ne trouves pas qu’il me ressemble beaucoup ?! C’est Santanas ! Il n’est pas gentil avec les anges, il les méprise !

Le petit shummi-ange était bouleversé par ce qu’il venait d’apprendre. C’était quand même Millénias, l’homme le plus fort et le plus puissant des Cieux, et ce qu’il avait dit était vrai : celui avec qui il avait voyagé tout ce temps était bel et bien son jumeau, Santanas, leur pire ennemi. Mais comment avait-il pu le duper si longtemps ? Il avait été très gentil avec lui pourtant. Etait-il vraiment aussi méchant et dangereux qu’on le lui avait dit ? Mais il lui avait menti pendant tout ce temps, alors sa gentillesse était-elle vraiment réelle ? Sous le choc, il ne bougea plus, ne dit plus rien. Toutes ces questions qui se pressaient dans sa tête le paralysaient.

— Depuis que tu es avec lui, continua l’ange, il se sert de toi ! Il a passé son temps à te…

Sa phrase fut interrompue par un grand coup de coude que le démon lui donna dans les côtes. Millénias relâcha légèrement son étreinte. Son frère en profita pour se dégager. Il allait poursuivre son attaque quand les autres anges se jetèrent sur lui. Ils l’emmenèrent quelques mètres plus loin et le passèrent à tabac. Les coups pleuvaient, plus forts et plus douloureux les uns que les autres. Ils finirent par s’arrêter et l’immobilisèrent à genoux. La violence des coups répétés l’avait totalement épuisé. Il était à bout de force. Il ne pouvait plus rien faire. Ils lui redressèrent la tête afin qu’il puisse voir ce qui allait suivre : son frère jumeau, qui avait repris son souffle, était fou de rage, mais la situation du démon le réjouissait au plus haut point. Il le nargua du regard en savourant chaque instant.

— Ce serait trop facile de m’en prendre à toi maintenant. Non, j’ai un moyen de te faire beaucoup plus souffrir.

Il se tourna vers Meryo qui était totalement dépassé par le spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Lorsqu’il se rendit compte que l’agresseur le regardait, il était déjà trop tard. L’ange avait tendu la main vers lui. Le petit shummi-démon sentit la force de son emprise : il était soudain incapable de bouger. L’ange retira lentement sa main, mais le sort qu’il utilisait resta tout aussi actif. Il l’approcha de l’autre et les écarta doucement. Une sphère de pouvoir se créa entre ses mains. Des lumières blanches tournoyaient les une autour des autres. Plus l’écart s’agrandissait, plus la sphère devenait imposante.

— Non… Meryo… haleta le démon.
— Dis lui adieu. Tu vas connaître la douleur de perdre un élève.

Il lança son attaque.

— NON !!! hurla Santanas.

Mais en vain. L’inévitable impact se produisit. Meryo et son maître écarquillèrent les yeux. Le sang commença à coller au sol. Un long silence s’installa. Puis, une légère supplique vint le briser :

— Non… fit Millénias, dans un soupir.

Il recula d’un pas, sous le choc. Il ne comprenait pas ce qu’il venait de se passer. Comment son frère, qui était retenu plusieurs mètres en arrière, pouvait-il se retrouver là, devant lui ? Puis, il comprit : le démon avait réussi à se téléporter devant son élève, juste à temps pour lui éviter le coup fatal. Santanas s’écroula.

— Santa ! cria Millénias en courant vers lui.

Il se jeta à genoux, enleva sa veste, la pressa sur la large et profonde blessure que son frère avait à la poitrine et le redressa en le serrant dans ses bras.

— Oh non, mais qu’est-ce-que j’ai fait ? se demanda l’ange, à voix haute. Pourquoi tu as fait ça imbécile ?! hurla-t-il à son jumeau
— Hey… pourquoi tu t’énerves ?... Tu devrais plutôt être content…
— Content ?! Mais comment je pourrais être content ? Je tiens à toi espèce d’idiot !
— Il était temps que… que tu l’admettes, répondit Santanas en souriant. Dommage… qu’on ait dû en arriver là pour que... pour que tu t’en rendes compte.
— S… Santa…

Millénias le regarda. Il sentait les larmes lui monter aux yeux. Il ne savait pas quoi lui répondre.

— Les… les pouvoirs de… de Cassio, reprit le démon
— Arrête, tu…
— … S’il te plait… Si je ne les lui rends pas maintenant, l’interrompit Santanas… il ne les récupèrera jamais…

Après une légère hésitation, l’ange fît un petit signe au shummi-ange pour le faire approcher, prit la petite fiole qui se trouvait dans la veste de son frère et fît apparaitre celle qu’il lui avait déjà prise. Il les ouvrit et les approcha de la main du démon. Santanas la leva difficilement, mais il parvint tout de même à récupérer les pouvoirs qui se trouvaient à l’intérieur des récipients. A bout de forces, il déplaça sa main tremblante vers Cassio. Les petites sphères lumineuses – les pouvoirs du shummi-ange – volèrent près de leur propriétaire et disparurent dans son petit corps. Santanas laissa retomber son bras.

— Tu n’aurais pas dû faire ça… murmura l’ange qui avait de plus en plus de mal à retenir ses larmes.
— Millénias… tu… tu veux bien f… faire quelque chose… pour moi ? demanda le démon qui sentait de plus en plus ses forces le quitter, après quelques secondes.
— Oui, bien sûr ! Tout ce que tu veux.
— Prends bien soin d’Ulti… pour moi… et de toi, aussi…
— Compte sur moi.

Santanas sourit. Lui et son frère se regardèrent. Plus il le regardait, plus Millénias avait de mal à lutter pour ne pas pleurer. Il reprit :

— Oh, excuse-moi Santa… je suis vraiment désolé pour tout ce que j’ai dit ou fait qui t’a fait du mal... En vérité, j’ai… j’ai toujours tenu à toi, ça n’a jamais changé. C’est juste que… je m’étais dit que si je faisais comme si je te détestais, comme si tu ne comptais pas, à la longue, je finirais peut-être par m’en convaincre… et ce serait plus facile de supporter qu’on soit séparé. Mais en fait… plus j’essayais de te haïr, et plus tu me manquais.
— …
— Santa ? appela Millénias.
— …
— Hey, Santa ! insita-t-il en le secouant.

Mais Santanas resta silencieux. Immobile. Son sourire s’était effacé.

— Santanas !!! hurla son frère, au désespoir.

Il le serra contre lui, posa la tête sur la sienne et fondit en larmes.

Epilogue
Spoiler: show
Les obsèques de Santanas furent organisées dans la plus grande salle des Enfers : une pièce immense au carrelage en marbre noir. Les voûtes gothiques du plafond prenaient appui sur de grands piliers en onyx d’un noir brillant, constellées d’éclat de jaspe rouge. Leurs reflets tranchaient avec les murs de pierre noire. Tout le royaume avait fait le déplacement. Des centaines de fleurs avaient été déposées au sol. Au bout de l’allée centrale se trouvait un magnifique cercueil en obsidienne. Ses bordures et ses poignées étaient en or. La moitié supérieure était ouverte. L’intérieur était recouvert de satin rouge. Santanas semblait dormir, apaisé.
Exceptionnellement, Millénias fut autorisé à venir en Enfer. Il était assis au premier rang, aux côtés de sa sœur. Ils étaient entourés de leur parrain et leur marraine démoniaques. Plusieurs personnes se succédèrent lors de l’éloge funèbre de leur frère, mais, eux, ne parvenaient pas à prononcer un mot, ils restèrent donc muets pendant toute la cérémonie.
Lorsque tous les discours furent terminés, Ultimécia se leva pour faire ses adieux à Santanas. Elle se tourna vers Millénias pour qu’il l’accompagne. En plus de l’immense chagrin dû à la perte de son frère, il se sentait horriblement coupable. Il leva la tête vers elle, les yeux larmoyants et hocha douloureusement la tête. Il ne la suivrait pas. Elle hésita, puis se dirigea vers le défunt. L’ange baissa la tête. Il essaya tant bien que mal de retenir ses larmes. Son parrain plaça la main dans son dos pour lui montrer son soutien. Ultimécia voulut adresser une dernière parole à son frère, mais elle n’y arrivait pas. Elle s’écroula devant le cercueil, en larmes. Son frère angélique se leva instantanément. Il la prit par les épaules.

— Je le savais… Je savais ce qui allait lui arriver et je ne lui ai rien dit ! sanglota-t-elle.
— Ca n’aurait rien changé Ulti, lui murmura-t-il, pour la réconforter. Ca n’aurait rien changé…

Elle se blottit contre son frère et tous deux laissèrent éclater leur peine : ils n’avaient plus de parents, et maintenant, ils avaient perdu leur frère qu’ils aimaient tant.




Le Repos Eternel

1 – Disparu
Spoiler: show
Le temps était exécrable ce jour-là, d’énormes nuages noirs couvraient le ciel, il pleuvait à verse, l’air était pesant, l’orage menaçait d’éclater à tout moment. L’après-midi était déjà bien avancé, mais on se serait cru à la nuit tombée. La porte du Fenryl d’Or s’ouvrit.

— Brrr ! Quel temps ! grogna une petite voix.

Meryo et Cassio, qui venaient d’entrer dans l’établissement, faisaient leur possible pour se sécher. Il n’y avait pas beaucoup de clients à l’intérieur. Depuis la mort de Santanas, les deux shummis étaient devenus inséparables.

— Salut vous deux, répondit Ultimécia derrière son bar. Désolée de vous avoir fait venir par ce temps.

Elle avait le teint relativement pâle. Les petites créatures vinrent s’installer sur les tabourets qui se trouvaient face à la jeune femme.

— Pas de problème. Ca avait l’air important ? demanda Meryo.
— Oui… On pense que Santa a des ennuis.
— Des ennuis ? Mais… quel genre d’ennuis il peut avoir ?
— …

Ultimécia voulait leur répondre, mais elle n’y arriva pas. Cela ne faisait que quelques mois qu’elle avait perdu son frère, sa peine était encore très présente.

— On pense que quelqu’un s’en prend, ou s’en est pris, à son corps, et l’empêche de reposer en paix.

Les shummis se retournèrent et virent Millénias derrière eux. Il venait de servir des boissons aux quelques clients présents.

— Depuis quelques jours, Ulti sent qu’il essaie de rentrer en contact avec elle, continua-t-il, et pas juste pour nous saluer.
— Et qu’est-ce qu’on peut faire ?

L’ange hésita à répondre. Il regarda sa sœur qui lui fit signe de continuer.

— Il faudrait que vous alliez voir là-bas si tout est normal.
— Heu, c’est-à-dire… ? demanda Cassio en espérant avoir mal compris.
— Vérifier si son corps est toujours là. Normalement, on y serait allé nous-mêmes, mais… c’était notre frère, et ça ne fait pas longtemps.

Les deux shummis se regardèrent et, après une longue hésitation, acceptèrent d’aller voir. Ils préférèrent toutefois attendre que la météo se calme.
La nuit était déjà tombée lorsque la pluie s’apaisa. Il ne restait qu’une petite bruine. Les petites créatures se rendirent au cimetière où reposait Santanas. Lorsqu’ils arrivèrent, l’orage menaçait toujours, l’air était très lourd. Des tombes de toutes sortes se trouvaient là, des grandes, des petites, certaines très sobres, d’autres très chargées. Par endroits se dressaient des structures beaucoup plus grandes. Cassio et Meryo se dirigèrent vers l’une d’entre elles, sur la gauche du cimetière. Le tombeau de Santanas était très grand. De nombreux et élégants bas-reliefs ornaient les murs extérieurs. Deux grandes torches brûlaient d’un feu éternel que ni le mauvais temps ni la magie ne pouvaient éteindre. Les portes étaient décorées d’un symbole : une forme semblable à une goutte d’eau allongée et ondulée. D’un côté, la décoration était foncée, la partie la plus épaisse vers le bas avec un petit reflet de lumière, de l’autre, l’ornement était tout le contraire : dans l’autre sens, clair, au reflet foncé. L’intérieur, quant à lui, était très dépouillé et ne contenait qu’une seule chose, la sépulture de Santanas. Sur la pierre tombale se trouvait un petit texte en l’honneur du défunt, surmonté d’une photo le représentant.
Les deux shummis, pleins d’hésitation et d’appréhension, se regardèrent, puis ouvrirent la tombe. Ils avaient tous les deux détourné la tête et fermé les yeux. Cassio, réunissant tout son courage, rouvrit un œil.

— Heu… Meryo ?

Le petit interpelé l’imita, puis regarda son semblable angélique. Ils étaient complètement perdus, ils ne savaient plus quoi faire. Il n’y avait plus rien dans le cercueil d’obsidienne, la dépouille de Santanas avait disparu.
Après plusieurs minutes sans savoir quoi faire, ils refermèrent la tombe et ressortirent. Ils restèrent silencieux, tristes, mais également choqués que quelqu’un ait pu voler les restes du démon. Un éclair traversa le ciel. Une grande silhouette encapuchonnée apparut devant eux, une faux à la main. Elle disparut en même temps que la foudre. Cassio et Meryo se regardèrent lentement, morts de peur, puis s’enfuirent à toute vitesse en hurlant d’effroi.

2 – Au secours
Spoiler: show
De retour au Fenryl d’Or, ils racontèrent tout ce qu’il s’était passé à Millénias et Ultimécia.

— Alors on avait vu juste… conclut l’ange, choqué lui aussi.
— Mais qui pourrait faire une chose pareille ? s’indigna le shummi-démon.
— Il avait beaucoup d’ennemis… répondit Ultimécia, perdue dans ses pensées en songeant à toutes les personnes qui auraient eu une raison d’empêcher son frère de reposer en paix.
— On avait mis toutes les protections nécessaires pourtant… se rappela son frère.
— Il faut croire qu’ils ont trouvé un moyen de les contourner…

Le vol du corps de Santanas les attrista tous les quatre. Il les avait quittés depuis peu, et maintenant, tout ce qu’il restait de lui avait disparu.

— On fait quoi maintenant ? hésita Cassio.
— … Aucune idée, finit par répondre Millénias. On ne sait même pas qui a fait ça, comment on va savoir par où commencer ?

Ils réfléchirent longuement, mais l’ange avait raison : son frère avait beaucoup d’ennemis susceptibles d’agir ainsi et ils n’avaient pas de temps à perdre, s’ils se trompaient de piste, Santanas risquait de ne jamais trouver la paix.
Soudain, Ultimécia tressaillit, ses yeux se révulsèrent et elle serra sa chemise au niveau de sa poitrine.

— Aidez-moi, j’ai besoin de vous…
— Maître ? lança Meryo.
— Laisse-le parler ! l’interrompit Millénias.
— L’âme… le corps… le repos éternel… continua Ultimécia douloureusement. Ils vont… bannir mon âme !

Puis elle s’écroula. Son frère la rattrapa de justesse. Elle lui murmura encore une dernière chose et s’évanouit.

— Les marais… ? répéta-t-il pour lui-même.

Il regarda sa sœur, dans ses bras. Elle avait l’air très mal en point avec son teint livide.

— Oh, Santa, tu savais que ça lui fait du mal… Il faut que vous alliez le chercher ! ordonna-t-il en se tournant vers les deux shummis, il faut que je m’occupe d’elle.
— Oui, mais, par où on… commence ? demanda Meryo.

Au milieu de sa phrase, les deux créatures avaient changé d’environnement. Elles n’étaient plus dans l’intérieur chaleureux du Fenryl d’Or, mais entourées de plantes mortes et peu accueillantes au milieu de marais.

— Et comment on va le retrouver maintenant ? s’interrogea Cassio.
— Aucune idée… répondit Meryo.
— Tu ne crois pas que si on se concentrait assez, on pourra le repérer avec nos pouvoirs ?
— On ne peut pas les utiliser ici. Santanas m’avait parlé de ces marais, c’est les Marais de l’Oubli. Il y a quelque chose ici qui bloque tous les pouvoirs.
— Comment on va repartir alors si on le retrouve ?
— Je ne sais pas…

Pendant qu’ils discutaient de ce qu’ils allaient faire, un bruissement se produisit derrière eux. Ils furent en arrêt.

— Heu… tu as entendu ? demanda Cassio, effrayé
— Toi aussi ?

Meryo n’était pas plus rassuré. Quelque chose bougeait dans leur dos. Lentement, ils se retournèrent et se retrouvèrent face à une gigantesque créature. Elle ressemblait à un énorme ver, son ventre était bordé de pics, sa bouche ouverte contenait de longues dents pointues. Elle se dressait devant eux, menaçante.

— Au secours !!! hurlèrent les deux shummis tout en fuyant.

Après avoir volé à toutes ailes pendant plusieurs minutes, ils ralentirent.

— Tu crois qu’on l’a semé ? haleta Cassio.
— Je crois, oui… Enfin, j’espère.

Ils regardèrent autour d’eux.

— Super ! On ne sait plus du tout où on est maintenant ! pesta Meryo. Bon, ben, on n’a plus qu’à continuer.

Ils continuèrent leur chemin, mais ne savaient toujours pas où ils allaient. Tout ce qui les entourait était on ne peut plus hostile : de nombreux arbres morts prenaient racine dans les eaux croupies des marais, leurs branches étaient recouvertes de mousse, beaucoup de plantes carnivores, bien plus grandes que les shummis, avaient poussé un peu partout, de grandes fleurs très colorées égaillaient les alentours, mais elles n’avaient pas l’air rassurantes pour autant.
Cassio et Meryo continuèrent leur chemin durant toute la nuit. Ils furent attaqués à de nombreuses reprises par des insectes monstrueux, d’énormes araignées et par d’autres créatures qu’ils ne prirent pas le temps d’observer. Les petits shummis s’enfuyaient dès qu’un monstre entrait dans leur champ de vision, mais à force, ils s’étaient totalement perdus. Ils avancèrent ainsi toute la nuit et une bonne partie de la matinée, et finirent par se retrouver dans une partie des marais où les eaux infectes avaient laissé la place à un sol plus dur. Ils s’arrêtèrent et s’installèrent au pied d’un grand arbre, épuisés.

— Il faudrait que l’un de nous deux reste réveillé, sinon, on va encore se faire attaquer, remarqua Cassio.
— Oui, bonne idée… Comme c’est toi qui l’a proposé, c’est toi qui le fait le premier. Je prendrais la relève plus tard.
— Quoi ?! Hey, mais… non !

Le shummi-ange n’avait pas prévu cette remarque de son compagnon de route, mais il était trop tard, Meryo s’était déjà endormi. Cassio lutta pour rester éveillé, mais au bout de quelques minutes la fatigue fut plus forte que lui et il sombra dans un sommeil profond. Ce qui semblait être de la mousse, qui pendait à une branche de l’arbre contre lequel ils s’étaient installés, se mit à bouger. Ce n’était pas de la mousse, mais une nouvelle créature. Ils n’avaient pas remarqué qu’une énorme chauve-souris était suspendue juste au-dessus de leurs têtes. Elle s’envola et disparu dans l’épaisse végétation.
Lorsqu’elle revint, la nuit était déjà tombée. Plusieurs silhouettes se dessinèrent dans la brume nocturne. Elles s’approchaient de plus en plus. En se suspendant à nouveau à l’arbre, la chauve-souris fit tomber un morceau de branche qui heurta la tête de Cassio, qui se réveilla en sursaut. Son mouvement brusque alerta Meryo qui s’effraya également. Ils voulurent s’échapper, encore une fois, mais ils étaient cernés de toutes parts par ces énormes monstres. Certains avaient des airs de félins, d’autres ressemblaient à des reptiles, d’autres encore, à des créatures d’un autre temps. Morts de peur, les shummis se serrèrent dans les bras. Sentant la fin arriver, ils fermèrent les yeux, ils ne voulaient pas voir venir le coup fatal. Mais rien ne se produisit. Ils ne sentirent aucune douleur. Ils entendirent les monstres grogner et hurler. Finalement, rester immobiles sans voir ce qu’il se passait autour d’eux était bien trop insoutenable.
Ils rouvrirent les yeux. La tête de l’un des félins gisait à quelques centimètres d’eux, la gueule ouverte, ses longs crocs pointus découverts. Elle avait été tranchée net. C’est alors qu’ils virent un homme devant eux. Il leur tournait le dos. Une mèche blanche était perdue dans ses cheveux noirs dressés. Il portait une longue veste grise dont le bas et les épaules étaient déchirés, des protège-bras en cuir lui couvraient les avant-bras, un pantalon noir relativement large formait des plis sur ses chaussures. Il avait un sabre à la main, couvert de sang. Les montres qui les avaient menacés quelques secondes auparavant s’enfuyaient en toutes hâtes. Lorsqu’ils furent tous partis, l’inconnu se retourna et regarda les deux shummis. Il avait le teint pâle et une grande cicatrice lui balafrait l’œil droit, blanc, juste sous le départ de sa mèche décolorée, l’autre était d’un bleu électrique. Deux larges lanières de cuir noir se croisaient sur son torse nu. Il portait également deux ceintures sur son pantalon.

3 – Carthès Night


*Suite de la liste des chapitres et leur lien*


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Messagepar men » 06 Juil 2014 16:20

Le début de ton histoire est bien écrit, et je suis d'accord avec Meryo, Cassio est assez naïf. Mais continu comme cela.
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Messagepar Ultimecia » 06 Juil 2014 18:24

Merci Men ^^ (d'être passé et d'avoir laissé un petit mot :p)

Je pense que je mettrai bientôt la suite ;) J'ai déjà une quarantaine de chapitres de rédigés, mais je vais les mettre petit à petit au cas où... Parce qu'il y a des périodes où je peux mettre un peu de temps à finir un nouveau chapitre, et je préfèrerais que vous ne vous retrouviez pas à devoir attendre 2 mois pour avoir la suite xX


(PS: J'adore ton renard signa *o*)
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Messagepar men » 07 Juil 2014 15:54

Quarante chapitre ? Cela fait beaucoup. Et merci pour mon renard, enfin c'est plutôt à lyla qu'il faudrait que je le dise.
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Messagepar Ultimecia » 07 Juil 2014 19:14

Ca fait déjà pas mal, mais ça ne représente que la moitié du 1er volume, sachant qu'il y en a 3 en tout... J'ai encore du boulot pour tout finir xD
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Messagepar Laucirie » 08 Juil 2014 22:51

L'intrigue me plait bien ^^ j'ai hate d'avoir la suite.
cependant je te ferais remarquer une petite erreur ^^'
" un pic et ses oreilles ne ressemblaient pas à des ailes d’oiseau" il me semble que le mot "oreilles" devrait être "ailes" ^^'
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Messagepar Ultimecia » 08 Juil 2014 23:15

Merci Laucirie ^^

Je pense que je vous mettrais le chapitre suivant bientôt ;)

En fait, pour le "oreilles" que tu as relevé, comme chez les shummis, les oreilles "sont" les ailes, ça revient au même ;)
(Je vais vois, je crois que j'ai un dessin quelque part)
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Messagepar Laucirie » 08 Juil 2014 23:22

Ok je vois, j'avais du mal avec le concept en fait ^^
bon je viens de tout relire, ainsi que ton aparté du début. J'aurais donc quelque critique étant donné que j'ai la même ambition que toi x)
Tu ne détaille pas assez. Si c'est un roman et non une nouvelle fait durer plus les évènements. Quand j'ai lu j'avais l'impression d'avoir une avalanche d'information sans aucune pause pour respirer ^^
c'est très bien comme tu écris il n'y a rien a redire, tu as un style doux et clair. Mais ton récit mériterais un peu plus d'étoffement. Lors de son périple tu aurait pu détailler les paysage qu'il croiser, en rajoutant les doutes et questionnement du personnage en rajoutant un peu plus de détail sur ce qui lui arriverait. Bon après tu n'es pas obliger de faire philosopher ton personnage ^^ ça c'est juste moi qui aime beaucoup le blabla ^^ mais je pense que ton récit mérite quand même plus de pause.
En ajoutant ce genre de détail tu peux facilement doubler le contenue.
Ensuite, fait aussi bien attention lorsque tu emploie des il et des elle, j'ai eu du mal a comprendre qui était le personnage concerner ^^'

voilà voilà pour ce que j'avais à dire :p (jai surement oublier des truc mais je suis poussé à aller me coucher XD bonne nuit)
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Messagepar Ultimecia » 08 Juil 2014 23:31

Merci pour tous ces conseils ^^

A vrai dire, les premiers chapitres commencent déjà à dater un peu, donc depuis, mon style a un peu progressé (du moins j'espère TT), donc... Si j'arrive à trouver la motivation, une fois que j'aurais fini le 1er tome, je reprendrai le début, histoire que ce soit un peu plus "clair" ;)

En fait, ce n'est pas à proprement parlé un roman, mais un recueil de nouvelles qui raconte la prgression des différents personnages qui vont intervenir (plus ou moins longtemps pour certains d'entre eux, les personnes qui ont commencé à suivre sur l'autre forum où j'ai mis ça pourront le confirmer ^^). The Last Lesson est la première histoire du premier volume, mais en tout, dans celui-là, il y en a... 23 si je ne me trompe pas ;)
Là, niveau "nombre de chapitre", j'ai dépassé la moitié, et j'en suis déjà à à peine plus de 400 pages, donc d'ici que je termine, le 1er tome devrait faire dans les 800-1000 pages xX Ca ne tiendra jamais en un seul livre ça xD
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Messagepar Laucirie » 09 Juil 2014 10:27

Après ça dépend le format que tu prend pour le nombre de pages ^^
moi j'écrit aussi un livre et je suis a 22 chapitres pour un total de 300 pages A4 recto verso (ouéoué jai du calculer pour voir les frais d'impression !) et jai pas terminé. mais chaque fois avant de cloturer un chapitre, je le relis, pour les faute d'orthographe daccord et autres.
Quand j'en ai fini 2-3 qui parles a peu prêt de la même intrigue, je les relis et corrige les incohérences parce que je me dis que lorsque j'aurais tout terminer, devoir tout reprendre et parfois devoir tout reprendre de 0 ça serait vraiment trop de boulot ^^
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