Mon Jeu Adopter Boutiques Forum Communauté Jeux Monde Guides

Modérateurs: Modérateurs Artistiques, Modérateurs Écriture, Modérateurs RPG & écriture, Modérateurs Saloon, International Moderators

Que pensez vous des histoires présentes ici ?

Elles sont sympathiques à lire
7
88%
Y a du progrès à faire mais c'est bien
1
13%
Tout juste potable
0
Aucun vote
Tu ferais mieux de laisser tomber l'écriture
0
Aucun vote
Je ne m'en soucie guère, laisse nous tranquille
0
Aucun vote
autre ou complément (poster pour vous exprimer)
0
Aucun vote
 
Nombre total de votes : 8

Messagepar Cursedblood » 14 Août 2014 20:02

Bienvenue à vous, ayant de nombreuses histoires prenant la poussière(virtuelle) dans mon ordinateur, j'ai décidé de les partager avec vous.
Ce poste sera réservé aux histoires de mes créatures.
En premier lieu je souhaite vous présenter vos accompagnatrices dans ce voyage au pays de mon imagination:
Image Image
Plume: Je vais me charger de vous avertir, les histoires que vous pourrez lire ne sont pas uniquement de miel et de fleurs. La violence et le sang ont une grande place.
Encre: Mais pas de panique, l'auteur signalera chaque scène qui pourrait vous choquer.
Plume: nous déclinons donc toute responsabilité si le texte vous a choqué car vous serez prévenu.
Encre: d'ailleurs certains avertissements pourraient en surprendre mais les limites ne sont jamais les mêmes, certaines quasi inexistantes et d'autres très vite atteintes.
Plume: que le voile des mémoires se lève pour que les histoires se révèlent.

Petites histoires de créature:

Spoiler: show
Image
ImageImage
Image
Image
Image


Qui dit super héros, dit super méchant et aussi le passé de chacun d'eux


Spoiler: show
La Confrérie des Enfers

Image Image
En cours de rédaction

Les Anges Guerriers

Personne pour le moment

Les Fantômes du Passé

Image

Mais qu'en est-il de nos chères Plume et Encre ?

Spoiler: show
les vacances de Plume Maudite et Encre de Sang

La petite flamiris noire et argent soupira.
-Tu es lente...
Seul un silence entrecoupé par une respiration haletante lui répondit. Elle regarda sa lunaris d’amie, la langue pendante et la gueule écumante de bave.
-Mais quelle élégance, quelle grâce. Railla-t-elle.
Une petite plume blanche était apparue et retranscrit les paroles de la flamiris dans les airs. Les yeux de la lunaris se posèrent sur les mots rieurs et brillants de sa compagne et s’arrêta brusquement. Elle attendit de retrouver son souffle et tourna la tête vers celle-ci.
-Qu’est-ce qu’il y a encore ?
-Tu es trop lente. On n’arrivera pas avant demain à ce rythme.
-Si tu n’es pas contente tu n’as qu’à te bouger les ailes et partir devant.
-Et te laisser seule ? Jamais tu vas te perdre sans moi.
-En sachant que moi seule connait le chemin je pense que c’est toi qui risque de te perdre.
-Bah si toi, tu peux le trouver alors moi, je peux faire la même chose. Je reste pour t’aider seulement.
-C’est vrai que tu es d’une grande aide, installée sur mon dos depuis le départ.
-Tu insinues que je suis lourde peut-être ?
-Non, juste que tu n’as pas à te plaindre, je vais à mon rythme et vu que tu squattes mon dos tu devras t’y faire. Compris ?
La flamiris feula de mécontentement avant de se rouler en boule. Elle râlait intérieurement, sa meilleure amie ne lui disait strictement rien, elle avait débarqué dans sa maison un beau matin en s’écriant « Tu pars avec moi pour les vacances ! » avant de l’attraper et de l’entrainer dans la profonde forêt de Gaiara. Elle aurait pourtant préféré rester bien au chaud dans son petit nid douillet.
-Plume, si tu t’ennuies, profite un peu de la forêt, elle est vraiment belle ici.
-Une forêt est une forêt, il y a des arbres et des cailloux, toutes les forêts sont les mêmes. En plus, cela fait des jours que nous errons dans celle-ci. Je commence à en avoir marre.
-Tu n’es pas possible... Je commence à regretter de t’avoir amené avec moi. Si j’avais su que tu serais encore plus casse coussinet qu’à l’université je serais partie seule.
Sentant qu’Encre était frustrée de son comportement, elle se décida à essayer de lui faire plaisir en regardant autour d’elle. La lunaris reprit sa marche rendue difficile par la pente abrupte que le chemin suivait. Soudain un sourire dévoila ses canines blanches et elle sauta dans les fourrés, quittant ainsi le sentier de promenade. Plume Maudite glapit de surprise et s’agrippa à la fourrure de son amie. La lunaris se mit à rire et s’amusa à sauter sur des tables rocheuses. Elle se stoppa et se mit de profil pour permettre à Plume de voir le paysage.
Depuis la plaque rocheuse d’où elles se tenaient, une trouée entre les arbres permettait d’admirer un paysage merveilleux. Devant elles se dressaient d’immenses montagnes aux sommets éternellement glacés et perçant la mer des nuages comme des îles. Leurs flancs d’abord rocailleux et abrupts parsemés de quelques rares herbes endurantes, puis au fil de la descente se couvrant peu à peu de fleurs, d’arbustes, de pins, de chênes, d’érables et tant d’autres. Se nichant au creux de ces solides monts et de leurs forêts d’émeraude et de jade, se cachait apparemment un cours d’eau. Encre sauta d’autres rochers et rejoignit la rive de celui-ci. Elle se désaltéra et laissa sa compagne observer les alentours. Celle-ci était fascinée par l’eau qui filait devant elles. Encre, une fois sa soif étanchée, suivit le cours d’eau au plus grand ravissement de son amie. Tantôt rivière sereine, tantôt torrent tumultueux, tantôt mince filet silencieux, tantôt grand cascade éclatante. Encre tourna légèrement la tête et du coin de l’œil vit les yeux de la flamiris pétiller. Elles continuèrent leur marche et ne tardèrent pas à pénétrer dans la partie la plus profonde de la forêt, des arbres titanesques aux larges feuillages dissimulant le ciel, leurs épais troncs sombres, leurs écorces rugueuses et irrégulières, profondément enracinés dans le sol depuis des décennies mais aussi pour celles à venir. Aucun son n’était audible, Plume en fut très surprise, à sa connaissance jamais Encre de sang n’avait été aussi silencieuse. La lunaris se coulait entre les arbres, ses pattes caressant le sol comme une douce brise d’été. Elles entrèrent alors dans une clairière. Encre se stoppa et leva le museau au ciel. Plume le vit frémir et leva le sien. Aucune odeur particulière ne lui parvenait mais Encre avait toujours était plus sensible qu’elle.
-Un problème ?
-Non. Tout va bien. Juste qu’avec tous ces batifolages je perds un peu mes repères.
-On est perdu ?
-Non, ne t’en fais pas.
Plume se renfonça dans la fourrure grise et bordeau de son amie en grommelant. Si elles étaient vraiment perdues cela risquait de chauffer pour la lunaris. Encre s’engouffra une nouvelle fois dans la forêt profonde et courut. Elle devait avouer que ses coussinets étaient douloureux mais elle savait que le jeu en valait la chandelle, enfin elle l’espérait. La pente devint de plus en plus importante et elle ralentit. Au bout de quelques heures elles parvinrent enfin à leur but. Un immense lac sur un plateau d’haute altitude. Encre se laissa tomber à côté de l’eau plate et soupira de soulagement, elle l’avait fait, elle avait réussi à remonter jusqu’ici en un temps record. Plume sortit de son cocon de poil et voleta autour d’Encre, elle était déçue par le lieu, il n’y avait que de l’herbe, jaunie par le soleil, à cette altitude et le lac paraissait bien morne avec la lumière faiblissante du jour.
-Tout ça pour... ça ?
Elle se tourna vers Encre, celle-ci plongeait ses pattes dans l’eau du lac pour les soulager. Le soleil avait rendu le sol brûlant et plusieurs cailloux pointus avaient rencontré ses coussinets. Une fois sortit de l’eau, elle les lava méticuleusement à grand coup de langue. Elle se mit à grimacer. Plume soupira et s’approcha de son amie. Elle arracha une lame de silex qui s’était plantée dans la patte de la lunaris et la regarda d’un œil noir.
-Tu m’expliques l’intérêt de te blesser autant les pattes pour venir dans cet endroit désertique et ce lac quelconque.
-Attends un peu et tu comprendras.
-Attendre quoi ?
-Sais-tu quel jour nous sommes ?
-Euh...
-Ce soir il y a la pluie d’Astisian.
-La grande pluie d’étoiles filantes ?
-Oui, en ville tu n’aurais pas pu en profiter mais ici le ciel est bien mieux dégagé. En plus le lac n’est pas aussi quelconque que tu le crois.
L’astre adoré de Sangorah ne tarda pas à se dévoiler sous la forme d’un cercle parfait. Les étoiles brillaient de mille feux. Soudain le lac se mit à luire. Plume s’approcha du bord, fascinée, pour la deuxième fois de la journée. La lunaris sourit en voyant son amie ainsi. Elle adorait voir cette expression apparaitre sur la face de son amie.
-Ce sont des cristaux de pierre de lune. Dès que leur astre éponyme se déploie dans toute sa rondeur dans les cieux, ils se mettent à briller. Ce lac est très connu des lunaris, on le nomme le lac lunaire.
-C’est magnifique.
-Oui et pourtant le vrai spectacle n’a pas encore commencé.
La petite flamiris tourna la tête vers son amie puis vers le ciel. La pluie d’Astisian, combien de fois avait-elle souhaité la voir ? Beaucoup trop sans pouvoir le faire une seule fois. Elle s’installa dans la fourrure de son amie et fixa le ciel avec intensité. Elles attendirent un moment avant la chute de la première étoile filante. Elles restèrent éveillées jusqu’aux prémices de l’aube, terminant ainsi cette pluie stellaire. Encre bailla et se tourna vers Plume.
-Alors, tu regrettes toujours le fait d’avoir été trainé de force ici plutôt que d’être resté dans ton nid douillet ?
-Non, j’ai adoré.
-Tant mieux. Au fait tu as pensé à faire un vœu ?
-Non. Mais je compte sur toi pour me ramener ici l’année prochaine donc j’en ferais un à ce moment-là. Et toi ?
-Non, mon vœu a été exaucé avant la pluie alors je n’ai rien voulu demander d’autre. Il ne faut pas abuser de cela après tout, sinon ils perdraient leur part magique.
-C’était quoi ton vœu ?
-De te faire une très belle surprise qui te fasse vraiment plaisir.
Plume s’enfouit dans la fourrure de son amie pour cacher sa gêne à cet honnête aveu.
-Merci beaucoup. Murmura-t-elle.
La lunaris sourit et ferma les yeux. Cette promenade l’avait éreinté et elles devraient bientôt redescendre du plateau pour la rentrée. Elle s’endormit paisiblement. Plume leva la tête de sa cachette et sauta sur le museau de son amie.
-Tu dors ? Ne me dis pas que tu dors... Espèce de paresseuse !
Ne percevant aucune réaction chez la lunaris, elle soupira et s’installa entre les pattes de son amie et ne tarda pas à la joindre dans le monde des rêves en se disant que la prochaine fois qu’Encre l’enlèverait pour les vacances, elle se plaindrait moins.

Spoiler: show
Une soirée de Halloween

Il faisait chaud pour un mois d’octobre. Terriblement chaud. L’été s’étirait à n’en plus finir trainant avec lui la chaleur moite d’une fin d’août. Pourtant cette nuit-là, la température chuta d’un coup, amenant avec le froid une multitude de bruits inquiétants.
Une flamiris noire et argent dormait tranquillement dans la fourrure grise d’une lunaris. Son poitrail se soulevait lentement, berçant le petit reptile ailé. Le sommeil de la lunaris aurait semblé paisible si des soubresauts n’agitaient pas ses paupières closes et que ses oreilles ne se mouvaient pas à chaque bruit étrange. La pauvre créature se demandait comment elle avait bien pu en arriver là.
Le dernier jour de cours avant les vacances d’octobre, Plume lui avait proposé de partir en vacances ensemble. Encre ravie par la proposition de sa meilleure amie avait accepté et lui avait même laissé le choix de la destination. Elle aurait dû tourner sept fois la langue dans sa gueule avant de dire cela. Mais voilà, la joie de passer du temps seule avec la petite flamiris lui avait fait oublier la prudence. Encre savait que Plume Maudite avait toujours eu des goûts douteux mais là, elle battait des records. La lunaris n’avait rien contre Renarhim, au contraire même elle aimait beaucoup cette contrée. Mais à la vue du logis proposé par Plume, l’idée de se perdre dans les forêts de Gaiara lui semblait bien plus plaisante.
-Plume, dis-moi que c’est une blague.
-De quoi ? Le manoir ne te plait pas ?
-Comment as-tu fais pour trouver un manoir comme ça. Tu as du dépenser un paquet de floryns.
-Du tout. Je l’ai eu gratuitement.
-Il est à ta famille ?
-Non.
-A des amis ?
-Non plus.
-A qui alors ?
-Je n’en sais rien.
-Hein ?! Mais on ne peut pas s’inviter d=chez des gens comme ça !
-Ne t’en fais pas. Cela fait des décennies qu’il n’y a plus âme qui vive ici.
Étrangement cela ne rassura pas Encre. La flamiris s’engouffra dans le bâtiment par une fenêtre à l’étage. Pendant ce temps, Encre patienta devant l’immense porte d’entrée, langue pendue et haletante. Elle n’avait jamais eu souvenir d’un mois d’octobre aussi chaud. La porte s’ouvrit en grinçant, les poils de son cou se hérissèrent et ses oreilles se couchèrent. La petite flamiris sortit en sifflotant gaiement. Encre plissa les yeux. Quand Plume sifflotait ainsi elle pouvait être sûre que quelqu’un allait avoir des ennuis.
-Tu sais Plume, je ne suis vraiment pas convaincue.
-Ne fais pas ta rabat-joie. Ce n’est pas tous les jours que tu pourras rester dans un manoir hanté pour le soir d’Halloween.
La lunaris se figea. Halloween ? Comment avait-elle pu oublier cette fête. Elle se remémora alors l’air étonné de ses parents à son départ, elle qui haïssait Halloween. Alors qu’elle se fustigeait mentalement, un sourire malicieux fendit le museau de la flamiris.
-Me dis pas que tu as peur.
-Bien sûr que non ! C’est juste que… que je n’aime pas les endroits poussiéreux.
Plume soupira.
-Je pense l’avoir compris vu que tu ne vas jamais à la bibliothèque de la Fac.
-Elle est pleine de poussière et la poussière ça me fait éternuer. J’aime pas éternuer. Grogna Encre.
-Tu es surtout trop douillette. Mais ne t’inquiètes pas, je peux te jurer qu’il y a autant de poussière là-dedans que dans ta tanière.
-J’ai du mal à te croire.
-Viens voir par toi-même.
Encre entra prudemment.
-Par contre il n’y a pas de courant. Donc ni chauffage ni lumière.
-Vu les températures actuelles, le chauffage ne me manquera pas.
-Moi si, alors tu me serviras de radiateur.
-Et après c’est moi la douillette. Marmonna Encre.
A chacun des pas de la lunaris le plancher craquait et elle ne pouvait s’empêcher de prier pour ne pas passer à travers.
-Tu te prends pour un snott ?
-Tu m’excuseras mais le plancher est vieux et je n’ai pas d’aile moi.
Une petite plume d’argent se mit à danser devant ses yeux et écrivit en lettres pailletés « trouillarde » dans les airs.
Elles finirent par s’installer dans une des pièces qui semblait en meilleur état. Encre ouvrit les fenêtres et s’installa sur le balcon. L’horizon ensanglanté par le coucher du soleil inondait les terres sombres de Renarhim. Elle contempla longuement le paysage et guetta l’apparition de la lune. L’astre ne tarda pas à émerger du voile nuageux le dissimulant. Elle en profita donc pour admiré le ciel dégagé et ses constellations. Ce fut ainsi qu’une étoile attira son attention en particulier. Il lui semblait qu’elle pulsait d’un étrange rayonnement rouge. Elle la fixa intensément fascinée. Soudain elle sentit des pattes griffues se poser sur sa tête et se tourna brutalement. Elle se retrouva alors truffe à naseau avec Plume qui n’avait pas l’air contente.
-Surtout ne répond pas quand je te parle.
-Désolé mais je regardais les étoiles.
-Ah...
Encre pointa alors le ciel de sa patte.
-Regarde celle-là, elle est bizarre.
-Laquelle, elles sont des milliards.
-Celle au centre d’Androctonus.
Plume chercha un instant fuis fixa Encre.
-Il n’y a pas Androctonus.
-Mais si regarde mieux.
Encre se tourna et qu’elle ne fut pas sa surprise de ne plus voir la constellation.
-Enfin, tu as raison sur un point, c’est bizarre de ne pas le voir alors que c’est sa saison.
Encre resta interdite.
-Viens on rentre.
-Mais je te jure qu’il était là !
-Oui je te crois mais en attendant amène ta fourrure à l’intérieur, j’ai sommeil.
Encre ne répondit pas et rentra en jetant un dernier regard vers le ciel. Elle devait se rendre à l’évidence, Androctonus avait bel et bien disparu ne laissant qu’un espace sombre dans le ciel d’automne.
Un craquement dans la pièce la fit sortir de ses pensées. Ses yeux s’ouvrirent, l’oreille tendue. N’entendant rien d’autre, elle se détendit. Elle déposa Plume délicatement dans les replis du drap pour ne pas l’éveiller et se leva silencieusement. Elle fit un tour rapide de la pièce en reniflant deça delà. Il n’y avait rien. Elle soupira de soulagement et se réinstalla dans le lit. Le sommeil commençait enfin à s’emparer d’elle quand une voix faible et aigue lui parvint. Ses oreilles se dressèrent de nouveau mais elle n’ouvrit pas les yeux. Au début cela ressemblait à un murmure plaintif qui s’intensifia et se mua en une comptine enfantine à glacer le sang. La lunaris sentit quelque chose frôler son cou et un long frisson parcourut son échine. Elle déglutit et ouvrit lentement les yeux. Plume n’était plus là. Elle se leva tremblante et avança dans la pénombre soudainement menaçante de la pièce.
-Plume ?
La petite voix continua de chantonner.
-Plume, c’est pas marrant alors arrête maintenant.
Un grattement attira l’attention de la lunaris. Il provenait d’une vieille armoire. Elle la contourna et l’observa avec méfiance. Le chant cessa et ne resta que le sifflement froid du vent dans les combles du manoir. La lunaris se détendit lentement et allait s’éloigner quand la porte de l’armoire s’ouvrit et qu’une créature blanche ne lui saute dessus.
Encre hurla et se jeta sur la porte en essayant de l’ouvrir. Le rire cristallin et les moqueries de Plume ne lui parvinrent qu’après plusieurs minutes passés à gratter frénétiquement la porte. Elle appuya alors sa tête contre le bois en tentant de reprendre sa respiration. La flamiris papillonna jusqu’à elle en riant aux larmes.
-Si tu avais vu te tête !
La gueule d’Encre bougea mais aucun son n’arriva aux oreilles de Plume.
-Parle plus fort. Lui dit-elle en s’approchant.
-Je te hais ! Aboya alors la lunaris avant d’ouvrir la porte et de sortir en larmes.
La flamiris resta sans voix. Elle s’était attendue à bien des réactions de la part de son amie mais pas celle-là. Elle passa la tête dans le couloir et la chercha du regard.
-Encre, c’était juste une blague. Ne le prend pas comme ça. Cria-t-elle.
Comme personne ne lui répondit et qu’elle ne voyait rien, elle retourna se coucher. Elle laissa quand même la porte ouverte pour son amie quand elle reviendrait. Elle s’installa sur le lit en fixant l’entrée. Elle frissonna, regrettant de ne pas avoir pris quelque chose de chaud pour elle. La fourrure douce et chaude d’Encre lui manquait. Elle grommela contre la couardise de son amie et se tassa sur elle-même. Ses yeux se fermèrent et elle s’endormit. Dans son sommeil elle entendit un bruit lointain de porte qui claque et un cliquetis de griffe sur le parquet. Elle ouvrit les yeux en baillant.
-Encre ?
Elle chercha son amie dans la pièce mais personne n’était là. La porte s’était fermée. Elle s’en approcha pour la rouvrir et remarqua une chose qu’elle n’avait pas vu auparavant : les traces de sang sur la porte. Encre s’était blessée dans sa panique ? Le cœur de Plume se serra. Son amie était là, pas très loin, dans le noir, en larmes et blessée. Tout cela par sa faute. Elle sortit de la pièce, bien décidée à la trouver.
La lunaris quant à elle était toujours en pleurs, prostrée dans un coin sombre. Au bout de quelques minutes, ses sanglots se calmèrent un peu et les bruits autour d’elle recommencèrent à l’effrayer. Elle n’avait pas des yeux de minousha et ne pouvait pas voir où elle était. Elle entendit alors les lattes du plancher craquer, comme si quelqu’un approchait. Les oreilles couchées, les yeux écarquillés, son sang se figea et sa respiration se bloqua en sentant le bois plier sous le poids d’un corps lourd. Quelque chose se tenait devant elle. Un souffle froid ébouriffa les poils de sa tête. Elle retint un sanglot, son cœur au bord de l’explosion. La présence s’estompa doucement et les pas s’éloignèrent. Encre s’effondra, de nouveau en larmes mais cette fois si silencieuse.
-Je vous en supplie, que quelqu’un m’aide. Murmura-t-elle.
Soudain une petite flamme blanche apparut devant elle. Peu à peu, les muscles de la lunaris se détendirent. La petite flamme voleta devant ses yeux et s’éloigna.
-Attends, ne me laisse pas ! Glapit Encre en la poursuivant.
Le petit feu follet s’arrêta devant un immense miroir. Encre s’en approcha. En voyant l’état de son pelage, elle soupira et fit un brin de toilette. Il n’y avait aucun bruit dans la pièce. Elle déambula un moment dans la zone éclairée puis se roula en boule sous le petit feu-follet.
-J’aimerai retourner auprès de Plume...
Elle jeta un œil au feu follet.
-Pourrais-tu m’accompagner ?
Le petit feu follet resta immobile.
-Bon, ce n’est pas grave, j’irai seule. Merci beaucoup.
Encre se leva et s’approcha de la porte. La boule lumineuse tournoya autour d’elle et s’éloigna de la porte. Encre la regarda sans comprendre et poussa la porte. Un courant d’air glacial s’engouffra dans la pièce et agressa son corps. La flamme blanche vacilla et disparut. Les ténèbres envahirent la pièce. L’air s’alourdit. La lunaris recula, sentant des présences l’encerclant peu à peu. Son dos heurta alors un corps fin et froid. Elle fit volte-face, grognant sans voir ce qu’elle venait de toucher. Une douleur foudroyante traversa alors sa cuisse et ses pattes arrières cédèrent. Le sang battait violemment dans ses tempes. Avant de s’évanouir, elle aperçut deux yeux blancs luisant dans les ténèbres et entendit au loin une vieille horloge sonner le dernier coup de minuit.
Le lendemain matin, une flamiris et une lunaris sortirent de la maison. La première apostrophant l’autre à cause de sa fuite la nuit passée. Juste avant de franchir le portail, la lunaris regarda le manoir derrière elle et ses lèvres s’étirèrent en un sourire malsain. Au plus profond de ce manoir, dans une pièce des plus sombres, derrière l’immense glace d’un miroir une lunaris, argent et bordeaux terrifiée, hurlait en frappant la paroi.
Avatar de l’utilisateur
Cursedblood
 
Message(s) : 4120
Âge : 26
Inscrit le : 16 Juil 2013 09:10
Localisation : Dans une forêt, entourée par ma meute et veillant à ce que mes louveteaux ne s'entretuent pas.
Me proposer un échange
Voir mes créatures
Voir ma liste de recherches

Messagepar Cursedblood » 14 Août 2014 20:05

Avant toute chose, j'aimerai remercier ma professeur de français, je sais que la probabilité pour qu'elle joue à Gothicat, qu'elle vienne sur le forum et qu'elle me reconnaisse est plus que faible mais tant pis. Je vous remercie de tout mon cœur et mon âme Madame car c'est vous qui m'avez donné le goût à l'écriture à moi pauvre petite scientifique.
Plume: la patronne en fait vraiment tout un foin pour pas grand chose.
Encre: Tout un foin ? Non, elle fait juste un clin d'oeil à la personne qui lui a ouvert les portes d'un univers fantastique et qui a réussi à lui faire aimer le français pendant deux belles années (et accessoirement avoir son brevet)
Plume: M'ouais.
Encre: Par contre l'auteur veut que vous prévenir que les deux premiers textes présentés datent respectivement d'il y a 4 et 3 ans. Ils n'ont été que vaguement corrigés et pas du tout retouchés depuis. L'auteur a eu le temps de progresser pendant ces 2 dernières années alors elle espère que vous ne fuirez pas en découvrant ses nouvelles et autres histoires courtes.

!!!!!!!!!!!!!!!!! ATTENTION, PEUT FAIRE PEUR !!!!!!!!!!!!!! et un peu long


Spoiler: show
La Statue


C’était en 2010. Je roulais tranquillement vers Morgat en Bretagne au bord de l’Atlantique, l’air était frais et pur. Ma fille, Océane et moi, nous allions rendre visite à mon amie Charlotte de la Grange, son mari Hippolyte et leur fille Amélia. Nous étions invitées par mon amie pour le baptême de la petite Amélia. Puis, pour mon nouveau livre, j’avais eu envie d’aller au bord de l’eau pour trouver de l’inspiration.
- Maman c’est quand qu’on arrive, me demande Océane.
A quoi je répondis :
- Dans moins d’une heure, ma chérie. Pourquoi ne joues tu pas à la DS ? Tu ne t’ennuierais pas, ou tu peux lire un bon livre ?
- J’ai tout lu et ma DS est déchargée. On va s’ennuyer là-bas aussi! grogna-t-elle.

Nous arrivâmes 30 minutes plus tard et je retrouvai Charlotte, une de mes meilleures amies. Les effusions furent de courtes durée car Océane et moi étions affamées. Nous allâmes à table et nous fûmes abasourdis par les mets délicieux qu’ils nous présentaient. Un menu entier composé de crêpes agrémentés par des légumes, de la viande, du poisson et des fruits pour le dessert.
- Miam et re-miam, dit Océane.
- C’est délicieux, j’adore les repas composés de crêpes ! Dis-je.
- Ouais, mais maman pourquoi tu n’en fais jamais, demanda Océane.
- Parce que ta mère ne sait ne pas faire de bonnes crêpes, répondit Charlotte en riant.
- Merci tu es sympa Charlotte, dis-je vexée.
- Oh ne fais pas la tête, c’est pour rire.
- Allez les filles, arrêtez on dirait des gosses, dit Hippolyte. Il faut se coucher tôt, demain on se lève à 8 heure puis, direction le salon de beauté, retour à 10 heure, habillage, 11 heure baptême, déjeuner à 12 h 30 et après on fait la fête.
- Mais ! Je n’ai pas envie d’aller au baptême ! , et puis je vais m’ennuyer à mourir, dit Amélia.
- Ouais, on ne peut rien faire, ajouta Océane.
- Peut-être mais après on ira à la plage, ajouta Hippolyte.
Les filles se calmèrent.
- Bon, les filles au lit, il est tard, termina Hippolyte.
Nous allâmes nous coucher.

La journée du lendemain se passa tranquillement et sans problème. Après le repas et la fête, nous allâmes vers 16 h 30 nous promener dans le jardin de la villa. Les enfants couraient dans tous les sens quand soudain Océane hurla. On accourut voir pourquoi elle avait crié. Je découvris alors entouré d’arbustes, une statue de monstre marin horrible. Je m’approchai et rassurai Océane. La statue était haute d’environ deux mètres, de loin elle ressemblait à un homme mais de près on voyait une crête pointue qui couronnait sa tête et se terminait dans le dos, ses yeux globuleux qui donnaient l’impression qu’il vous regardait. Il avait deux canines, ressemblant à celle du tigre à dent de sabre. On discernait bien les écailles qui le recouvraient, il avait les « mains » et les « pieds » palmés qui se terminaient par d’immenses griffes et avait une expression cruelle.
- Quelle horreur ! M’écriai-je.
- Oui, c’est vrai qu’il n’a pas l’air gentil et n’est pas très beau, dit Hippolyte puis il ajouta en devinant ma question. Il représente la Bête de Lambton.
- Pourquoi Lambton ? Lui demandai-je.
- Parce que l’homme qui a découvert cette statue s’appelait Lambton. Hélas la statue lui est tombée dessus et il est mort peu de temps après sa découverte.
- Oh non, le pauvre ! M’exclamai-je.
- Pauvre monsieur, ajouta Océane.
- Certains disent qu’elle est maudite, et d’autres que le monstre va sortir de la statue pour se venger mais ce ne sont que des racontars, des gens qui veulent semer la panique. Allez-vous venez les enfants c’est déjà 17 heure allons goûter ! dit-il en souriant.
Hippolyte partit en direction de la cuisine suivit des enfants
- Ouais ! Crièrent en cœur Océane et Amélia.
- Alors Judith, tu ne veux pas goûter à mes fameuses crêpes ? me demanda Charlotte.
- Non merci, la statue m’a coupé l’appétit. Elle m’a fait vraiment peur.
- Oui, elle est assez impressionnante mais ce n’est pas une statue qui va t’empêcher de te détendre.
- A propos Charlotte comment avez-vous eu cette statue ? Demandai-je.
- C’est un héritage qu’a eu Hippolyte d’un de ses aïeuls, répondit-elle.
- Ah, je vois. Je ne pourrai pas garder la statue d’un monstre pareil, surtout que si j’ai bonne mémoire vous le voyez de votre chambre. Je me trompe ? Lui dis-je.
- Oui c’est vrai, je ne l’aime pas trop, elle me fait un peu peur et Amélia ne l’aime pas non plus, mais bon c’est pour Hippolyte répondit elle. Bon, tu viens, sinon les autres ne vont rien laisser, continua-t-elle.
- Oui, tu as raison. On court ? Dis-je.
- On court ! me répondit Charlotte.

Nous courûmes jusqu’à la cuisine et oubliâmes la statue. Le soir Hippolyte voulut raconter le mythe du monstre de Lambton avant d’aller dormir. Nous nous installâmes pour écouter la légende :
« Cela se passe il y a, bien longtemps en l’an 1010. Dans le petit village de Morgat un jour où des pêcheurs remontaient leurs filets ils découvrirent un œuf, ils le ramenèrent et l’offrirent au seigneur des lieux comme il appréciait les animaux. Il mit l’œuf près de la cheminée et attendit jusqu’à son éclosion. Il en sortit un affreux monstre.
Il dévora le seigneur, sa famille et leurs animaux, il devint adulte en une semaine et se mit à attaquer les troupeaux, il pouvait manger, vaches, moutons, chèvres, animaux domestiques ou sauvages, tous étaient des proies de choix pour la bête. Un jour, un homme en eu assez de vivre sans cesse dans la crainte de finir sous les dents de la bête, alors il la piégea en la recouvrant de métal en fusion et il enterra la statue. Il sauva ainsi le village. Il devint le nouveau seigneur et mourut à un âge avancé.
Mais la légende raconte que la bête reviendra dans 1000 ans pour se venger de ses descendants.
- En fait il est carnivore et selon la légende il est dans la statue ? demanda Océane.
- En clair c’est ça, répondit Hippolyte et il ajouta, allez, il faut dormir, il est tard.
Ce à quoi personne n’avait pensé c’était que nous étions en 2010 donc 1000 ans après les faits, si j’avais fait attention à cela peut-être que les évènements qui allait se produire n’aurait pas eu lieu.

Le lendemain matin nous allâmes nous promener entre filles dans les champs. Nous rencontrâmes des bergers qui se lamentaient, on leur demanda pourquoi
- Notre troupeau a été tué il n’y a aucun survivants. Ils sont tous égorgés je soupçonne l’élevage de chiens d’attaques tout près.
- Non, les loups sont de retour, il faut faire des battues pour les exterminer, répliqua un autre berger.
Une vieille femme apparut brusquement et dit d’une voix sombre.
- Non, c’est le monstre de Lambton. Dois-je vous rappeler que nous sommes arrivés à l’échéance des 1000 ans et il doit être furieux d’avoir été emprisonné. Si seulement Hippolyte ne l’avait pas mis dans son jardin et l’avait plutôt enterré loin du village.
- Oui, on a plein de problèmes depuis qu’il l’a mis dans sa cour, renchérit un des bergers.
- Bon vous venez, il y aura trop de monde si on ne va pas au marché rapidement, dit Charlotte assez gênée.
Nous partîmes en direction du marché. Le chemin était très long, nous chantâmes des chansons durant le trajet. Une fois les courses terminées, nous repartîmes vers la villa.
- J’adore la Bretagne ! M’écriai-je. Au fait qu’allons-nous faire pour ce midi Charlotte ?
- Alors au menu : salade de tomates et de pommes de terre, moules à la marinière et frites, en dessert il y a des crêpes plus pour nous un bon café et des macarons faits maison répondit elle.
- Je vais t’aider, au moins je saurai en refaire chez moi, lui dis-je.
Nous rentrâmes pour nous mettre à la tâche. Le repas fût délicieux.
- Tiens au fait Judith : tu trouves des idées pour ton livre ? me demanda Charlotte.
- Oui maintenant, je sais ce que je vais écrire et le titre sera « Mort en eaux troubles », d’ailleurs je crois que si je ne prends pas de notes, mon livre tombe à l’eau, sans mauvais jeu de mots, lui dis-je en souriant.
- D’accord note, nous on va regarder la télé, il y a un film intéressant «Le château dans le ciel », dit Charlotte avec un sourire malicieux.
- Oh mince, je vais le louper. Bon après tout ce n’est plus de mon âge. J’y vais, à tout à l’heure.

Une fois mes notes prises, je descendis et je vis que les filles dormaient alors je laissai un mot pour les prévenir que je partais à la plage. Je pris mon carnet de notes et je descendis. Il faisait beau et chaud mais une légère brise soufflait. Je déposai mon sac sur ma serviette de plage et partis me baigner. Quand je revins, je me séchai et me mis de la crème solaire puis je m’allongeai sur la serviette pour me détendre et bronzer. Quelques heures plus tard, Charlotte et les filles qui s’étaient réveillées me rejoignirent, nous nous baignâmes puis nous rentrâmes à la villa et préparâmes le dîner.
- Hippolyte ne rentre pas ce soir ? Demandai-je.
- Non, il rentrera demain matin, répondit Charlotte.
- Ah ! Le travail peut être mauvais pour un couple. Regarde-moi, c’est une preuve, dis-je et pourtant je l’aimais mais passons. Alors, il y a du neuf à propos du troupeau décimé ?
- Non rien, ce n’est ni les chiens d’attaques ni le retour des loups, dit-elle.

Nous ne parlâmes plus pendant le repas, nous partîmes nous coucher, mais je décidai de continuer à prendre des notes. Quand tout à coup, j’entendis des pas dans les graviers « Hippolyte » pensais-je mais je me souvins qu’il ne devait rentrer que le lendemain matin, alors j’ouvris la fenêtre et je discernai une forme assez grande se diriger vers le jardin. Je crus un instant à un voleur. Mais je m’aperçus qu’il laissait des traînées d’eau, laissant penser à un baigneur nocturne alors je refermai ma fenêtre rapidement mais silencieusement et je m’endormis. Le lendemain, par méfiance, je sortis voir les traces laissées par cet inconnu, je ne vis pas d’eau mais de petites flaques de sang. Je frissonnai et en suivant la piste je me retrouvai devant la statue, où celle-ci s’arrêtait. Je rentrai rapidement juste à temps pour le petit déjeuner.
- Où étais-tu Judith. On commençait à s’inquiéter, dit Charlotte.
- Pourquoi tu t’inquiètes, j’étais juste allée faire un petit tour.
- Ben en fait c’est Océane qui s’inquiétait, dit Charlotte.
- J’ai eu peur je croyais que le monsieur de dehors il t’avait prise, dit Océane en pleurnichant.
- Oh ma chérie, désolée mais je ne voulais pas te réveiller, lui dis-je en la prenant dans mes bras. Je lui fis une bise et la reposai.
- Océane, tu as dit qu’il y avait quelqu’un dehors, demanda Hippolyte. Quand ? Cette nuit ?
- Oui, j’ai ouvert la fenêtre parce que j’avais chaud et j’ai vu un monsieur dessous la fenêtre de maman alors j’ai eu peur et je l’ai refermé, dit-elle.
- Moi aussi je l’ai vu, je croyais d’abord que c’était un voleur mais après observation je pense que c’était un baigneur. j’ai fermé ma fenêtre dès qu’il a disparu.
Comme je ne voulais pas effrayer les petites en parlant des flaques de sang, je me décidai à les montrer à Charlotte. Alors je lui dis :
- Tu peux venir avec moi 5 minutes Charlotte.
- Oui j’arrive, répondit-elle.
Elle me suivit jusqu’à l’endroit où j’avais vu les traces de sang : elles avaient disparu.
- Elles ont disparu mais c’est impossible, dis-je surprise.
- Qu’est ce qui a disparu ? demanda-t-elle.
Je répondis :
- J’ai dû rêver. Je devrai arrêter d’écrire des histoires policières. Puis je murmurai : « Pourtant je l’aurai juré….. »

Après ce petit incident la journée se passa sans accroc jusqu’à ce que l’on se décide d’aller à la plage. Lorsque l’on y arriva, il n’y avait personne donc nous pûmes faire ce que l’on voulait sans déranger personne. Les filles jouaient sur le sable et Hippolyte était parti faire de la plongée. Charlotte et moi allâmes nous baigner quand tout à coup je vis un corps flotter devant moi c’était la vieille femme que nous avions vu la veille. Je me mis à crier et je reculai le plus loin possible mais le courant ramenait le corps vers la plage et donc vers moi. Charlotte et Hippolyte qui venait de refaire surface nagèrent vers moi et découvrirent le corps. Les petites voulurent voir pourquoi j’avais crié.
Hippolyte nous dit :
- Eloignez les, le plus possible, ramenez les à la maison et appelez la police.
- Que vas-tu faire ? Demandai-je.
- Je vais la sortir de l’eau, répondit-il.

Alors nous partîmes avec les filles le plus rapidement possible et rentrâmes à la maison. Charlotte appela la police puis après avoir trouvé une baby-sitter pour les filles, nous retournâmes à la plage, la police était déjà là et questionnait Hippolyte. Ils nous posèrent aussi des questions puis on rentra. Nous décidâmes d’aller pique-niquer dans la forêt et on revint dans l’après-midi. Le téléphone sonna, je répondis, c’était la police et elle voulait voir Hippolyte. J’en profitais pour demander comment était morte la femme, ils me répondirent qu’un objet pointu lui avait traversé le cœur et qu’on l’avait jeté dans l’eau. Je leur dis au revoir puis je raccrochai puis en allant prévenir Hippolyte, je passai devant la cuisine et remarquai qu’il manquait un couteau. Je cherchai Hippolyte partout mais il n’était pas dans la maison.
- Charlotte aurais-tu vu Hippolyte, je dois lui dire quelque chose demandai je.
- Non, je crois qu’il est allé à son bureau, que veux-tu lui dire, chuchota-t-elle car les filles nous écoutaient.
Je la mis au courant de l’appel et voyant que les filles tournaient comme des lions en cage, je fis une proposition.
- Bon les filles cela vous dirait d’aller à la plage ?
- Ouais, trop cool, répondirent-elles d’une même voix.
- Mais je vous préviens on ne va pas à celle où on va d’habitude mais plutôt à celle que je préférai quand j’étais petite, dis-je pleine de nostalgie.

Nous partîmes rapidement et restâmes toute la journée. Charlotte laissa un message à Hippolyte pour le prévenir que l’on était à la plage et qu’il devait se rendre au commissariat le plus vite possible. On rentra le soir et Hippolyte n’était toujours pas là. Alors Charlotte appela le commissariat pour savoir s’il y était mais on lui répondit que non et qu’il n’était pas venu. Je sortis dans le jardin pour profiter de l’air frais, quand je vis un des bergers que l’on avait rencontré allongé dans une flaque de sang, il était livide, froid et raide, la peur et la douleur se reflétaient sur son visage. Cette fois je me retins de crier et courus téléphoner à la police. Ils arrivèrent rapidement et en conclurent qu’il était mort comme la vieille femme sauf qu’il n’avait pas été jeté dans l’eau. Puis ils nous posèrent d’autres questions mais cette fois Hippolyte, qui était rentré pendant ma balade, dû les suivre. Nous nous couchâmes mais avant de dormir je décidai de prendre mes notes pour y préciser mes sentiments puis je m’endormis. Je me réveillai vers 9 heures, Charlotte attendait le téléphone à la main. Je sus qu’Hippolyte n’était pas rentré de la nuit, je la rassurai du mieux que je pouvais puis on prépara le petit déjeuner. Les filles descendirent, on mangea silencieusement chacune plongée dans ses pensées. Puis Charlotte en eut assez d’attendre et téléphona au commissariat en leur demandant pourquoi ils gardaient Hippolyte. Mais elle fut surprise d’entendre qu’ils l’avaient relâché hier soir vers 21 heure. Pour me changer les idées, je décidai d’aller dans le jardin car entre Charlotte devenue hystérique par la disparition de son mari et les petites excitées, je n’arrivai plus à me concentrer sur mon livre, je m’assis sur un banc, levai la tête et quelle ne fut pas ma stupeur quand je vis que la statue avait disparue. En fait, il restait une sorte de griffe très longue sur le sol que je ramassai. J’allai retourner à la villa pour prévenir Charlotte de cette autre disparition quand tout à coup j’entendis des hurlements. J’accourus et je découvris Charlotte en pleurs, elle venait de trouver le corps d’Hippolyte en contre bas. J’appelai la police et ils conclurent à un suicide.
Par la suite, je décidai de devenir la voisine de Charlotte afin de veiller sur elle.
Je pus enfin faire éditer mon livre, puis en songeant à toute cette histoire, je ne pus m’empêcher de toucher la griffe dont l’éclat me rappelait celui de la statue.


Aucun avertissement sur celle là. Cette histoire a été écrite pour un concours où je me suis qualifié pour la demi-finale si je puis dire. Il y avait des contraires et je me suis inspiré d'un tableau (http://www.repro-tableaux.com/kunst/eus ... _muses.jpg)

Spoiler: show
-Clio, Thalie !!! Mes sœurs vous êtes avec moi. Mais où sont Calliope, Erato, Uranie, Terpsichore, Melpomène et Polymnie? cria Euterpe.
-Hélas, nous sommes séparées mais j'arrive à les sentir encore elles ne sont pas loin. Juste inaccessible, dit Clio
-Tu n'es pas très réconfortante Clio, rajouta Thalie, mais si nous les cherchions?
-oui bonne idée, mais par où commencer, demanda Euterpe.
-Fouillons les environs; Euterpe, vois dans les forêts et les prés; Thalie, cherche aux bords des fleuves, des mers et des océans; moi je regarderai dans les montagnes et leurs grottes. Nous nous retrouveront dans cette clairière, déclara Clio reprenant le groupe en main.
Elles partirent, le soir elles revinrent fatiguées, déçues et tristes. Elles n'avaient trouvé aucune trace de leurs autres sœurs.
Clio se pencha sur la rivière afin d'épancher sa soif et sentit que quelque chose ne tournait pas rond car quand elle était loin de ses sœurs elle tombait malade et là rien elle ne sentait strictement rien si ce n'était la tristesse et encore elle s'amenuisait au cours du temps.
-Étrange endroit, étrange sensation. Mais nous aurions dû y songer avant. Invoquons Apollon, il nous aime comme un frère, il nous aidera.
Les jeunes muses eurent beau appeler, elles ne reçurent aucune réponse. C'est alors qu'Euterpe fit remarquer quelque chose :
-Bizarre? Je ne sens pas le moindre courant d'air, pas la moindre odeur et le fruit que je mange n'a aucun goût.
En s'approchant de la rivière:
-Il n'y a aucun remous à la surface de l'eau, aucun poisson, aucun oiseau et je ne vous parle même pas des animaux sauvages. J'ai l'impression qu'ils ont tous fuis la région, dit-elle tristement.
Et elle éclata en sanglot irrépressible, suivi de Thalie tandis que Clio ne put s'empêcher de soupirer. Elle ne pleurait presque jamais en tant que muse de l'histoire elle connaissait des événements bien plus tristes et affreux que ce qu'elle vivait actuellement. Elle voulait remotiver ses sœurs car elle ne supportait pas les pleurs, gémissements, et reniflements en tout genre que ses sœurs émettaient. Elle décida de demander à ses deux sœurs de faire une musique pour l'une et une pièce pour l'autre racontant leur douleur, leur tristesse ainsi que l'absence des autres filles. Elles se mirent à la tâche.
Le lendemain, elles terminèrent et se les récitèrent. Clio était heureuse de voir que la tristesse s'était envolée du visage de ses sœurs.
Alors Euterpe s'assit sur un rocher, Clio et Thalie à ses pieds et elles ne bougèrent plus. L’homme mit sa signature le bas du tableau, se leva, sortit de la pièce en fermant la porte si un petit curieux avait ouvert la porte il aurait pu apercevoir trois tableaux et sur chacun, trois jeunes et belles femmes, neuf sœurs réunies pour l’éternité.


La fille de l'Océan (nouvelle écrite d'après un roman, normalement aucun élément choquant)

Spoiler: show
Au milieu de l’océan, indomptable et impétueux, se dressait avec courage une petite île aux flancs déchiquetés par la férocité du vent et la voracité de l’eau. Ses falaises, se parant habituellement de la douce pâleur de l’écume, se teintait chaque année, à l’apparition du Scorpion dans le ciel, de la vive élégance du sang vermeille.
Une jeune fille, les cheveux détachés et flottants doucement bercés par le vent, descendit le chemin abrupt de la falaise pour rejoindre le rivage. Elle ne portait, ni chaussure, ni ornements d’aucunes sortes, elle était simplement vêtue d’une robe bleue rappelant celui de l’océan endormi. Elle tenait dans sa main ce qui semblait être un coquillage. Elle continua de s’avancer, ne laissant aucune empreinte dans le sable après son passage, comme une apparition lors d’un rêve éveillé. Elle s’arrêta lorsque ses pieds reposèrent dans l’eau. La brise qui soufflait jusqu’à lors cessa et ses longs cheveux bruns retombèrent gracieusement sur ses épaules. Son doux regard azuré se posa sur les flots calmes devant elle.
Dans cette crique, seul le bruit des vagues mourant lentement sur le rivage se faisait entendre. Mais au loin, les troubles de la ville résonnaient. La Grande Course commencerait bientôt et la parure sanglante de l’océan n’est serait que plus magnifié. Les bruits des sabots ferrés martelant le sol, le son des talismans protecteurs s’entrechoquant dans les fougueuses crinières, les hennissements terrifiants sortant des gorges, les frottements des rubans des différents équipages de cavaliers. Tout ce vacarme lointain, rappelant la monstruosité des bêtes, qu’elles soient humaines ou animales, rappelant la dangerosité de l’océan, rappelant la cruauté de la vie. Mais à cela se mêlait aussi, l’expression de la force, de la volonté, du courage et de la détermination. Les habitants de l’île le savaient mieux que quiconque sur le continent, leurs existences n’étaient rien comparé à la nature les entourant, la vie n’était qu’un instant fragile mais qu’il fallait la vivre à son maximum car la mort comme une vague frappe le rivage en emportant les grains de sables, âmes tourmentés.
La jeune fille contemplait toujours les flots, attendant l’heure.
Les nuages couvrant le ciel s’écartèrent alors, dévoilant la lune qui, dans sa forme parfaite, caressa, de sa lumière pure, la surface de l’eau qui n’était alors ridée que par de petites vaguelettes. A cet instant, qui pourrait imaginer que sous cette apparence tranquille, l’océan cachait son plus sombre et violent secret. Car, sous sa surface, se dissimulaient les plus belles, les plus sauvages, les plus dangereuses, les plus mortelles créatures qu’il n’eut jamais porté et sans égale terrestre. Leurs crinières flottantes dans le courant comme dans le vent, leurs peaux lisses, dures et froides comme le marbre, leurs pupilles rouges et fendues comme une trainée de sang, leurs muscles tressaillant contenaient toute la fureur et la rage de leur patrie. Les Capaill Uisce, chevaux aquatiques gigantesques par rapport aux paisibles équidés de nos campagnes.
Malgré la pesante menace si proche d’elle, la jeune fille observait l’étendue bleutée devant elle.
Rien ne laissait présager du danger, à part quelques froissements d’eau étant provoqués par la crinière d’un Capall Uisce.
Elle posa sa bouche contre l’embouchure de son coquillage. Une douce mélopée s’en échappa avec lenteur. Sa main gauche jouait sur les trous de ce mystérieux instrument, tandis que de l’autre elle modulait les sonorités produites. Tous les autres sons avaient disparu, happé par celui de l’ocarina. Une tête équine sortit alors de l’eau. L’animal s’approcha de la fille, qui ne cessa pas pour autant de jouer. Une autre tête, puis une seconde suivit de nombreuses autres jaillirent des flots, allant du noir le plus profond au blanc le plus pur et se déclinant par le miel et le chocolat, le tacheté et l’uni, toutes les robes étaient ici présentées. Une ronde se forma autour de la jeune musicienne. Les bêtes allant tout d’abord au pas, s’accordèrent peu à peu au rythme de la mélodie qui s’intensifia. Désormais, ils galopaient autour d’elle, dans un immense ballet de muscles saillants et crinières brillantes. Le bruit des sabots étouffés par le sable, donnant l’impression à quiconque passerait par-là d’entendre battre le cœur de la Terre. La fille et les Capaill étaient en parfaite harmonie. L’écume qui couvrait encore leurs crinières se dispersait en autant de gouttes dans l’air que d’étoiles dans le firmament. Cette danse féérique perdura toute la nuit et ce ne fut qu’aux prémices de l’aube que la musicienne s’apaisa, les animaux quittèrent un à un, la ronde nocturne et disparurent dans les flots. La jeune fille cessa de jouer et ouvrit enfin les yeux. Se tenait devant elle, deux Capaill n’ayant pas rejoint l’océan, le soleil commençait à poindre à l’horizon. La jument au poil lunaire et aux froids reflets argentés s’avança lentement vers la jeune fille avant d’incliner sa tête devant elle. Après avoir fait cela elle se plaça derrière la jeune fille et fixa son compagnon de ses yeux rougeoyants. L’étalon à la robe noire et aux reflets d’un bleu électrisant fit de même. La jeune fille caressa doucement le mufle de la jument puis celui de l’étalon. Un sourire apparut sur son visage, les chevaux et la fille de l’océan enfin réunis, ensemble ils triompheraient de tous les obstacles de la vie.


Jour Spécial
en ce merveilleux 24 octobre 2014, j'ai écrit cette histoire, vous comprendrez pourquoi assez vite ;)
Spoiler: show
La jeune fille était assise sur un banc, contemplant la rivière qui coulait devant elle. Elle regarda son portable, rien. Elle poussa un soupir et se leva pour s’accouder à la rambarde. Elle s’ennuyait, ses amis étaient tous partis pour les vacances et elle seule était restée dans le village. Village lui paraissant presque mort à cette période de l’année, elle avait l’habitude de croiser des élèves de sa Fac et même des professeurs en errant dans les rues mais là, même les animaux se cachaient.
La température avait chuté, adieux douce chaleur de l’été, le vent froid commençait à glacer la peau rendant les gens froids comme la glace, la pluie tombait souvent et s’il ne pleuvait pas le ciel restait gris, augmentant la morosité des personnes se baladant à sa vue. Pourtant la jeune fille adorait cette saison, les arbres revêtaient leurs chatoyantes parures automnales, du rouge au jaune en passant par l’orange et l’or, enflammés comme l’amour dont elle rêvait. Malgré la froideur elle trouvait toujours cette merveilleuse étincelle dissimulée dans le cœur des gens, un simple signe, un sourire, un geste ou un mot pour la raviver et combattre la dureté de l’hiver s’annonçant, afin de voir la beauté se nichant au creux de la nature et des gens.
Un autre soupir s’éleva de sa gorge. Elle s’était affalée sur la rambarde, regardant les feuilles tomber.
Elles tournoyaient avec légèreté dans les airs descendant lentement et gracieusement dans le ciel avant de se poser avec délicatesse sur la surface de l’eau, alors le courant les entrainait avec rapidité en direction de l’océan.
Elle laissa voguer son esprit sur l’eau, dérivant au gré du courant, comme une feuille. Soudain une vibration la sortie de sa rêverie. Elle venait de recevoir un sms. Elle sortit son téléphone rapidement de sa poche et regarda. Le sourire qu’elle arborait se mua alors déception et elle soupira. Une amie venait de lui envoyer une photo du paysage du lieu où elle évoluait en demandant le temps qu’il faisait au village. La jeune fille lui répondit vaguement que le beau temps n’était plus au rendez-vous et elle glissa son téléphone dans sa poche. Elle sentit quelque chose se poser sur sa tête. Elle l’attrapa et vit que c’était une feuille d’érable d’une coloration sanguine magnifique. Elle se redressa et s’éloigna de la rivière en observant la feuille. Elle la rangea dans le petit calepin qu’elle avait dans son sac. Elle orienta alors sa promenade vers le parc. Ses pas claquaient sur l’asphalte et le son se répercutait dans le parc désert de toute vie animale et humaine. Elle descendit la pente douce en prenant garde à ne pas glisser sur les feuilles humides, elle erra deçà delà. Admirant les dahlias aux tons violacés ou orangés, caressant les asters bleus et blancs qui s’étaient éparpillés sur le gazon. Elle s’arrêta devant la roseraie, elle hésita un instant puis y pénétra, la plupart des roses avaient fanés mais ils en restaient qui résistaient vaillamment au froid naissant. Elle arpenta la roseraie à leur recherche, elle commençait à désespérer quand elle aperçut un éclat de couleur au milieu de la verte forêt d’épine. Elle se dirigea vers ce petit point coloré et se stoppa. Elle ne l’avait pas vu de suite et pourtant, le rosier était fleuri de rose, leurs cœurs jaunes devenaient rouges à mesure que l’on s’approchait des bords des pétales. Elle sourit et se pencha pour sentir leur délicate odeur légèrement acidulée. Elle frissonna et s’installa sur un banc pour les admirer plus longuement. Elle ne se leva que lorsque le froid commençait à l’engourdir et elle sortit du parc. Sa joie et son sourire restèrent hélas sur le banc de la roseraie à admirer les fleurs. Elle se décida à rentrer dans son appartement.
Au détour d’une rue, elle aperçut le jeune homme hantant ses rêves et qui se trouvait être aussi un de ses camarades de Fac. Elle aurait aimé lui parler mais comment aborder la conversation, que pouvait-elle bien lui dire et surtout comment se présenter à lui aussi mal vêtue. Elle soupira et décida de faire un détour pour ne pas le croiser. Hélas pour elle, il l’avait aussi reconnu. Il la héla et elle dû s’approcher. Elle se sentait mal, elle avait un peu honte de sa tenue. Elle enfouit sa tête dans son écharpe et baissa les yeux.
-Bonjour, tu vas bien ?
-Ouais...
-Pas très bavarde, n’est-ce pas ?
-Je suis pas trop d’humeur aujourd’hui. Enfin c’est pas contre toi !
-Qu’est-ce qu’il y a ?
-Oh pas grand-chose, je suis juste un peu déçue, j’aurai espéré un peu plus de présence de la part de ma bande.
-Tu devrais être heureuse qu’ils s’amusent non ?
-Je suis contente pour eux mais... Enfin c’est un jour un peu spécial pour moi et je suis toute seule...
-Un jour spécial ?
-Oui... ça va faire 20 ans que j’ai les pieds sur cette planète.
-Je ne savais pas. Alors bon anniversaire.
-Merci. Bon, je vais rentrer avant de geler sur place. On se dit à la rentrée ?
-Peut-être avant, qui sait ? Bonne journée.
-A toi aussi.
Elle s’éloigna de lui et respira un grand coup, son cœur battait la chamade dans sa poitrine. Elle pressa le pas pour rentrer chez elle. En chemin elle croisa une de ses voisines âgée qui portait ses sacs de courses. Son bon cœur lui fit prêter main forte à la vieille femme et finalement ce fut elle qui porta tous les sacs.
-Vous êtes sûre de pouvoir tout porter ?
-Mais oui ne vous en faites pas Madame.
-Tu es une bien brave fille. Ce n’est pas fréquent que les jeunes m’aident comme ça.
-C’est comme ça. Pourriez-vous ouvrir la porte par contre ?
-Bien sûr !
Elles habitaient toutes les deux au dernier étage. La vieille femme soupira et commença à monter doucement les marches. La jeune fille se dépêcha de poser les courses devant l’appartement de sa voisine et redescendit pour l’aider. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant son comparse d’étude arriver avec la vieille femme dans ses bras.
-Tout va bien ?
-J’ai eu bien peur, j’ai trébuché et faillit tomber, heureusement ce charmant jeune homme est arrivé à ma rescousse à temps.
-Vous avez eu beaucoup de chance madame, je suis rentré plus tôt que d’habitude aujourd’hui.
-Excusez-moi, je n’aurai pas du vous laisser toute seule...
-Mais non, qu’aurais-tu pu faire, tu portais déjà les courses.
Ils arrivèrent au dernier palier, elle sortit le double des clés de la voisine en sa possession et ouvrit la porte.
-Entrez tous les deux, je vous en prie.
Elle sourit doucement et prit un des sacs. Le jeune homme saisit le second et ils entrèrent. Il l’aida à ranger les courses de la vieille femme pendant qu’elle préparait du thé et sortait des biscuits.
-Que fais-tu ici ? demanda-t-elle.
-J’habite ici. Et plus exactement à cet étage.
Elle se tourna vers lui et le fixa surprise.
-Oui, je n’en pouvais plus de vivre chez mes parents, tous ces aller-retour m’épuisent.
-Je comprends. Pardonne moi mais je suis surprise, j’habite à cet étage aussi.
-Nous serons donc voisin.
-Les enfants, laissez donc les courses, je finirais de les ranger moi-même. Venez-vous restaurer, vous l’avez mérité.
La jeune fille posa la dernière conserve dans l’étagère et ils se rendirent au salon.
-Encore merci les enfants, sans vous j’aurais eu bien des problèmes.
-Ravie de pouvoir vous aider madame. Vous êtes tellement gentille et vous me rendez tant de services que si je peux vous donner un petit coup de main c’est avec plaisir.
Ils bavardèrent longuement puis quand sonna 19h les deux jeunes parvinrent à s’échapper en prétextant des devoirs très importants à finir pour la rentrée, ce qui n’était pas totalement faux.
Ils se saluèrent et rentrèrent. Malgré l’importance capitale de ce devoir, la jeune fille ne le regarda même pas, elle réchauffa un plat préparé et s’installa à sa fenêtre. Les étoiles brillaient d’une rare force ce soir, il allait certainement geler pendant la nuit. Elle grelotta d’avance et s’emmitoufla dans une couverture. Elle commençait à s’endormir quand quelqu’un frappa à la porte. Elle se leva et ouvrit. Il semblait embarrassé.
-Excuse-moi mais je viens de me rendre compte que j’ai oublié de faire des courses et je me demandais si...
-Entre.
-Merci.
Il observa l’intérieur de l’appartement. Et la suivit jusqu’à la cuisine.
-Je n’ai que des plats préparés, c’est plus simple pour moi. Ça ne te gêne pas ?
-Je ne vais pas faire le difficile, déjà que je m’impose.
-Choisis, j’ai déjà fait réchauffer le mien.
Elle s’approcha de son plat et soupira.
-Bon, je vais devoir le refaire chauffer en fait.
Il pouffa doucement et prit un des plats. Elle le regarda avec curiosité.
-ça vaut quoi ?
-Je sais pas, ce n’est que des nouveaux, je voulais tester, tu le feras à ma place.
-Rho, ça doit pas être dégoutant quand même.
-Certains...
-Ah.
Elle les fit réchauffer et les posa sur la table.
-Bon appétit.
-Merci à toi aussi.
Elle piqua dans son plat et goûta. Elle sourit. Elle avait bien choisi. Le jeune homme l’observa longuement avant de piquer un bout de viande à son tour et de le porter à sa bouche. Pendant ce temps la jeune fille le détaillait du regard, ses cheveux bruns et un peu long, ses yeux vert émeraude.
-C’est bon ?
Elle sursauta.
-Quoi ?
-Je te demande si ton plat est bon.
-Oui, j’aime beaucoup et toi ?
-J’imaginais pire. Je peux goûter un peu du tien, que je fasse du repérage ?
-Euh oui, vas-y.
Elle poussa le plat vers lui et il goûta.
-C’est vrai que c’est bon. Je trouve même que c’est meilleur que celui-ci. Tu as bien choisis.
-Je peux gouter moi aussi.
-Vas-y, je te rappelle qu’ils sont à toi.
Elle croqua un bout de viande en sauce et elle frissonna avant de sourire.
-Je préfère le tien.
Ils se fixèrent longuement.
-On échange ?
-On échange.
Ils se rapprochèrent et leur discussion s’anima un peu plus. Une fois le repas terminé, ils la poursuivirent sur le canapé. Elle ne put s’empêcher de penser que son anniversaire n’était pas si raté que ça, elle avait au moins eu la chance de passer du temps avec le garçon qu’elle aimait secrètement et qu’ils deviendraient peut-être amis, à défaut de plus. En songeant à cela elle ne put s’empêcher de pousser un soupir. Le jeune homme parut embêté.
-Je te dérange un peu non ?
-Pas du tout. Juste que... Non rien...
-Je ferai mieux de rentrer pour ne pas t’embêter plus.
Il se leva et elle le regarda se diriger vers l’entrée, ne sachant que dire. Non, elle ne voulait pas qu’ils soient juste amis, juste voisins. Elle se leva et le rejoignit rapidement à la porte.
-Attends... je... Merci d’être resté aussi longtemps, je n’avais pas spécialement envie de rester seule ce soir.
Que disait-elle ? Il allait partir et elle ne pourrait plus jamais lui dire qu’elle l’aimait.
-Merci à toi de m’avoir accueilli. Et... Enfin, ça te dirais d’aller faire un tour ensemble demain ? J’ai des courses à faire pour ma vie de solitaire et je suis un peu perdu.
-Pourquoi pas.
Son ton était amer, elle le savait et il l’avait compris.
-Mais si ça te dérange dit le moi, tu as peut-être quelque chose de prévu.
-Rien du tout.
-Bon, on se dit à demain alors.
Il posa sa main sur l’épaule de la jeune fille et déposa un baiser sur sa joue. Il sortit et ferma la porte.
Vraiment pourri cet anniversaire. Elle s’affala dans son canapé et commença à pleurer. Elle n’entendit pas la porte s’ouvrir et ne vit pas non plus le jeune homme rentrer dans le salon. Il s’approcha d’elle doucement et posa sa main sur le bras de la jeune fille qui sursauta.
-Désolé de t’avoir fait peur. Ça va ?
Elle essuya ses larmes rapidement et baissa la tête après avoir murmuré un oui très faible.
-Tu sais, j’ai pas étais franc avec toi depuis qu’on s’est croisé dans la rue. En fait je savais que c’était ton anniversaire aujourd’hui. Pour l’appart je savais que t’étais ici aussi et comme tu rentrais je me suis dit que je n’allais pas tarder moi aussi.
Elle se redressa et le regarda fixement, il y avait de l’inquiétude dans son regard. Il baissa la tête, penaud, en voyant cela.
-Je dois te faire un peu peur maintenant... C’est vrai que je n’aurai pas dû agir comme ça mais je voulais tellement t’approcher. Tu me fuis tout le temps alors j’ai pensé que comme ça, tu aurais moins d’excuses et que l’on pourrait vraiment se parler.
-Mais pourquoi ?
-Parce que je te trouve intéressante. J’aimerai pouvoir te connaitre aussi bien que tes amis, pouvoir rire avec toi, pouvoir m’amuser. Tu rayonnes quand tu es heureuse et ton sourire est si beau.
Elle se mit à rougir, ne sachant pas quoi dire elle garda le silence et se recroquevilla.
-Je dois te paraitre bien ennuyeux pour me fuir autant.
-Mais non ! C’est juste que je ne sais jamais quoi te dire et j’ai toujours peur de te paraitre ridicule...
-Nos deux comportements sont ridicules je pense...
-Oui.
Ils gardèrent le silence puis le jeune homme s’approcha et regarda la fille dans les yeux.
-Et est-ce que si je faisais ça, cela te paraitrai ridicule ?
En disant cela il souleva doucement le menton de la jeune fille et l’embrassa. Elle entoura alors ses bras autour de son cou et se blottit contre lui.
-Apparemment non. Murmura-t-il à son oreille.
La jeune fille sourit doucement. Finalement cet anniversaire serait le plus réussi.


Histoire de Pierre

Spoiler: show
Au début, Elle n’était qu’un bloc de marbre, déposée il y a fort longtemps, ressassant son ancienne vie, quand Elle ne faisait qu’un avec la montagne, quand Elle ne formait qu’un avec la Terre Mère qui l’avait enfanté au même titre que ceux qui l’en avait arraché, mutilé puis laissé là. Elle avait côtoyé dans un premier temps des bipèdes aux pelisses de tous poils et aux comportements bestiaux puis ceux vêtus comme l’hermine d’hiver qui agissaient dans le calme et l’ordre. Malgré leurs différences, tous s’étaient rassemblés autour d’Elle dans un même but. Ils la vénéraient et par son intermédiaire, la Déesse Mère de toute chose. Elle les apprécia pour ce respect et leur pardonna ses supplices. Le vent caressant doucement sa surface rude lui murmurait tout ce qu’il savait. Ainsi apprit-Elle que les bipèdes portaient le nom d’humain. Au fil des années, Elle les vit grandir, vieillir, mourir puis renaitre. Au fil des siècles, Elle vit cette race, si chétive et sensible aux caprices de leur Mère, survivre et prospérer. Elle se gonfla d’orgueil à la vue de ceux qu’Elle voyait comme ses protégés. Peu à peu la fréquentation de son ombrage se réduisit, la forêt progressa jusqu’à la ceinturer. Elle ne voyait plus que quelques anciens, et de rares disciples, s’adressant à Elle comme une vieille amie. Quelques jeunes cherchèrent sa protection pour s’aimer. Simple baiser dérobé ou serment nocturne et secret. Elle fut témoin de l’amour pur et sincère, de l’amour jeune et passionné, de l’amour ancien et sage, de l’amour sombre et violent.
A une époque, Elle ne trouva pour seule compagnie que celle de la forêt, toutes deux délaissées par les humains. Le vent leur apporta l’odeur des chevaux, le bruit du fer et la chaleur du feu. La forêt hurla de douleur, l’un de ses flancs ravagé par l’incendie. Quand tout fut apaisé, le vent leur apporta l’odeur de la mort. La forêt pleura sa blessure. La pierre pleura les hommes, aussi sages et doux, comment avaient-ils pu céder à la folie ?
Sa tristesse creusa son corps. La forêt pour apaiser son amie, couvrit sa tristesse de mousse, douce et verdoyante. La pierre resta silencieuse des siècles, comme sa compagne. Puis les gémissements de son amie la sortirent de sa torpeur. La forêt souffrait, rongée par un parasite, et faiblissait d’année en année. Le vent s’était tu et les deux amies ne comprenaient pas ce qui se passait. Elle se déforma alors d’inquiétude, ne pouvait rien pour sa compagne. Puis un jour l’impensable se produisit. Un humain entra dans la clairière, vêtu d’une armure sur son fier destrier. Il admira le lieu et son regard se figea sur Elle. Il mit pied à terre et s’agenouilla à son pied, plein de déférence. Elle se gonfla de joie et un rayon de soleil l’éclaira. Le chevalier recula, les yeux emplis d’un mélange de terreur et d’émerveillement. D’autres suivirent, tous différents et tous réunis autour d’elle avec le plus grand respect. La forêt ne souffrit plus, sauvée par la pierre déclarée sacrée. Mais l’histoire se répéta et les deux amies furent à nouveau seules. Les souffrances de la forêt reprirent. Les siècles passèrent et elle finit par disparaitre à son tour, laissant la pierre seule comme jamais elle ne l’avait été. Des humains arrivèrent, l’observèrent et partirent. Il en revint une troupe. L’un d’eux habillé différemment, s’approcha d’elle et posa sa main sur la mousse. Il hurla sur les autres et ils se dépêchèrent de la sangler et la trainèrent loin de ce qui fut sa demeure pendant des millénaires.
Elle se retrouva dans un lieu sombre et froid. Un humain vint et posa sa main sur elle. Elle frissonna. L’humain recula, surpris, puis la contempla longuement. Il entreprit dès lors de la nettoyer, retirant les mousses et la terre. Elle pleura les souvenirs de son passé. Une fois le nettoyage achevé, l’homme caressa sa surface, son orgueil l’avait gonflé, ses pleurs l’avaient creusé et son inquiétude parachevait l’œuvre de la nature. Il prit un objet pointu et tapota doucement son sommet. Elle avait mal et voyait des petites parcelles de son corps chuter. Peu à peu la douleur se mua en agréable caresse. L’homme se recula, les yeux pétillants. Il avait pu apporter sa contribution au chef d’œuvre de Mère Nature.
Désormais femme de marbre, elle fut conduite sur une place et exposée à la vue de tous. On l’admirait, l’ignorait, la protégeait, la dégradait. Perdue au milieu d’une ville de même que quelques fleurs et arbres. Entouré de cette jungle de béton sous un ciel de pollution, ils attendaient la chute, résignés. Le vent souffla de nouveau lui rapportant la poudre, le feu, les combats, le sang et la mort. La ville se vida. Le silence se fit. Le vent n’apporta plus que le calme suivant la fin. L’humanité avait été l’instrument de sa propre destruction. Les immeubles gris devinrent verts, la nature reprenant ses droits. La ville se peupla d’animaux tous plus étranges les uns que les autres. Hybrides d’espèces qui n’étaient pourtant pas interfécondes. Évolution d’animaux des temps anciens, bien plus dangereuses que leurs ancêtres. Mutation provoqué par la rencontre entre la science et la folie. L’humain avait-il survécu ? Elle n’en savait rien. La forêt chantait la victoire de leur Mère mais la Terre pleurait ses enfants, qui malgré toutes les souffrances qu’ils lui avaient infligés, les aimait tendrement. Le lierre recouvrit son socle, s’enroula autour de ses jambes, lui créant une tenue merveilleuse. Le soleil et la lune s’éveillèrent et s’endormirent nombres de fois, dévoilant et masquant chacun leur tour cette contrée aux allures fantastiques. Après bien des cercles célestes, la statue se résigna, jamais plus Elle ne verrait d’humain. Elle regrettait ceux des anciens temps mais encore plus celui qui l’avait façonné. Lui seul avait senti son frisson. Lui seul avait vu ses pleurs. Lui seul l’avait vu dans sa splendeur sauvage et sa pureté paisible. Lui seul l’avait comprise là où d’autres ne l’avaient que vu. Un mouvement dans ce qui restait d’immeuble attira son attention. Ce qui était certainement un animal passa devant plusieurs fenêtres. Au fur et à mesure de sa progression, sa curiosité augmentait. La manière de se tenir et ce corps aux formes semblables aux siennes. L’animal sortit, se terrant dans l’ombre, méfiant. Elle voulait être sûre de ce qu’elle croyait mais pour cela il devait avancer un peu. Quand il s’avança, le triste chant de la pierre cessa. L’humain s’avança, brun, la peau caramel et ses yeux bleu-vert. Il s’arrêta devant Elle, fasciné. Elle pleura, ses larmes roulant sur ses joues rondes et lisses, dévalant son cou blanc, se glissant entre les interstices de sa robe sculptée, rebondissant sur les feuilles de sa parure. L’homme tomba à genoux. Le soleil la caressait doucement de ses rayons, illuminant les minuscules cristaux de sa chevelure, blanche veinée de gris clair, comme les gouttes de rosée sur les feuilles d’arbres. Sa peau, semblable à l’albâtre, était immaculée. Il avait devant lui une déesse. Il s’approcha timidement et posa sa main sur son socle. Soudain des jappements retentirent dans les rues environnantes. Les pupilles de l’homme s’étrécir, emplis de peur. Il avait été si fasciné par la statue qu’il en avait oublié toute prudence. La meute l’avait pourchassé sans relâche depuis des jours et avait attendu qu’il sorte de l’abri relatif qu’offraient les immeubles. L’endurance et la ténacité chasseresse du loup, la puissance et la férocité impériale du tigre, l’impressionnante carrure de l’ours brun, le pelage sable du lion, l’ouïe fine du fennec et la dentition redoutable du requin blanc. Les bêtes remontèrent en petits groupes les avenues et boulevards de ce qui fut une grande ville. Leur proie n’avait plus aucune chance de fuite. Il recula et se trouva le dos contre la Statue. Il grimpa rapidement sur son socle et se blottit contre elle. Il s’était mis à pleurer en voyant sa fin proche. Les chasseurs ultimes s’approchèrent doucement, faisant durer le supplice de leur proie. Ils avaient tirés de leurs créateurs fous ce seul trait de caractère, la cruauté. Un jeune bondit alors vers l’homme mais ayant mal évalué la distance, échoua son attaque, ses griffes éraflèrent simplement le socle de la statue. L’homme avait couiné de terreur. Soudain le sol se mit à se mouvoir. Pas comme un tremblement de terre et seul l’homme le sentit. Une racine sortit de terre et balaya les monstrueuses chimères. D’autres racines firent leurs apparitions et attaquèrent à leurs tours. Les animaux battirent en retraite. De par leur nature complétement artificielle, ils ne pouvaient plus comprendre la nature. Mais l’homme lui oui et cela avait été la cause de son rejet par la tribu. Les racines rentrèrent dans leur demeure souterraine et il descendit alors du socle, les jambes tremblantes. Une des chimères agonisait non loin, il reconnut en elle, le jeune qui avait tenté de l’attaquer. Il s’approcha prudemment et voulut poser sa main sur son flanc mais l’animal grogna, la bave et le sang dégoulinant de sa gueule. Il recula, à regret, ne supportant pas de laisser un être vivant quel qui soit mourir. Il refusait de chasser et répugnait à tuer même pour sa propre défense. Il prit une tige de fer rouillé et acheva l’animal. Il n’ouvrit les yeux qu’une fois le dos tourné au crime qu’il venait de commettre. Il fixa la Statue, c’était à elle qu’il devait la vie et il le savait. Quand le petit avait éraflé son socle, au-delà de la douleur de la griffure, Elle avait ressenti une très grande peur et une très grande colère. Le lierre qui l’entourait avait ressenti tout ceci et avait agi en conséquence. Un lierre des temps anciens n’aurait rien pu faire mais celui-ci, à force de mutation et de son grand âge avait réussi ce tour de force. Par affection pour son amie, il avait attaqué sans hésiter les menaçantes bêtes. L’homme caressa le lierre en murmurant des remerciements puis remonta sur le socle de la statue. Il caressa l’éraflure en s’excusant puis se blottit contre ses jambes. Il était épuisé, affamé et assoiffé. Il errait depuis des semaines et ne se nourrissait que de plantes. Il avait quitté le couvert de la forêt lui donnant eau et nourriture pour échapper à ses poursuivants. Ce qu’il ignorait, c’était que toute la végétation de cette ville était toxique, à part quelques rares cas. Seuls les animaux carnivores ou dont les systèmes immunitaires étaient protégés y vivaient mais beaucoup ne faisait que s’y nourrir car le peu de points d’eau qui s’y trouvaient n’étaient qu’étangs saumâtres où se déversaient les nectars empoisonnés des lotus. Les animaux inconscients du danger avaient vu leurs cadavres rendre ces points d’eaux, vastes marécages putrides et viciés. Les paupières de l’homme étaient lourdes. La nuit qui tombait fit chuter la température. Transi par le froid, il ferma les yeux. Il sentit quelque chose se glisser contre lui. Quelque chose de doux et chaud. Il lui sembla entendre une palpitation calme comme celle d’un cœur au repos. Il s’endormit paisiblement. A l’aube suivante, il ne s’éveilla pas et ne s’éveillerait à aucune autre. Un phénomène étrange se produisit alors. Son corps enveloppé par le lierre se redressa et maintenu par la plante, prit une position sereine, ses yeux entrouverts. La pierre prit alors le dessus sur le lierre qui se retirait à mesure qu’elle progressait. Quand le jeune homme fut entièrement recouvert par la pierre, le lierre reprit place et l’habilla comme il l’avait fait pour son amie. Plus jamais elle ne souffrirait de solitude. Pierre elle était devenue femme, homme il était devenu pierre. Tous deux formant ainsi une unique statue, un unique bloc comme la roche jadis avec la montagne et la montagne avec la terre.
Avatar de l’utilisateur
Cursedblood
 
Message(s) : 4120
Âge : 26
Inscrit le : 16 Juil 2013 09:10
Localisation : Dans une forêt, entourée par ma meute et veillant à ce que mes louveteaux ne s'entretuent pas.
Me proposer un échange
Voir mes créatures
Voir ma liste de recherches

Messagepar Cursedblood » 14 Août 2014 20:05

Bon, finalement ce post me servira pour mes écrits en plusieurs parties et aussi des poésies.
La première est une poésie que je voulais utiliser pour une des fan-fiction que j'écris.

Spoiler: show
Adorable créature ayant investi mon esprit,
Légère comme une brise de vent au printemps,
Irréelle enchanteresse ayant embrasé mon âme,
Sylphide farouche d’argent et d’or,
Sylvestre déesse protégeant ton domaine,
Apparition magnifique comme la lune par une nuit d’automne,
Nymphe fraiche et pure comme l’eau d’un torrent à la fin de l’hiver,
Discrète comme la musique du vent dans les arbres,
Radieuse comme le soleil d’été. Ces mots sont bien peu pour te décrire.
Amour, par contre est l’unique mot pouvant te dire ce que mon cœur éprouve pour toi.


Et elle, c'était pour le concours de pâques, je l'ai écrite lors de l'épreuve de Français du bac (mais après avoir fini ma copie, comme il me restait du temps, je ne suis pas folle quand même)

Spoiler: show
Le mois d’avril arrive avec sa douceur caractéristique.

Utopiquement les cloches se disent "chic alors, c’est à nous de jouer !".

Ne sont-elles pas un peu prétentieuses ? Si, car après tout elles font mieux que le Père Noël

Arrive-t-il, ce grand gaillard, à distribuer tous ses cadeaux en une matinée ?

Rient-elles gaiement. Assurément non mais nous oui ! S’exclament-elle en carillonnant

Iront-elles d’abord chez toi ou alors chez moi ? Je n’en sais rien ma foi.

Savent-elles seulement tous les crimes qu’elles commettront ?



Mais oui ! Ces coquines de cloches qui cachent chez nous quantité de surprises.

Incroyable me dirait vous mais elles sont pures criminelles.

Ne pensez-vous pas à toutes ces indigestions cruelles nous frappant

Ou encore à ces pauvres poules et lapins de chocolat qu’elles nous abandonnent ?

Ulysse ne trahirait pas tant ces braves compagnons.

Savent-elles que comme le cyclope, nous les dévorons,

Habitants de curieuses maisons.

Amour du chocolat, cruelle passion. Mais ne nous en voulez pas.

Sommes-nous pas tous enfant devant du chocolat ?
Avatar de l’utilisateur
Cursedblood
 
Message(s) : 4120
Âge : 26
Inscrit le : 16 Juil 2013 09:10
Localisation : Dans une forêt, entourée par ma meute et veillant à ce que mes louveteaux ne s'entretuent pas.
Me proposer un échange
Voir mes créatures
Voir ma liste de recherches

Messagepar Cursedblood » 14 Août 2014 21:03

Une histoire en quelques chapitres.
Sur le quai

Départ et Voyage

Spoiler: show
Sur le quai de la gare attendait une jeune fille, elle était assez petite et ronde, ses cheveux châtain foncé et court, frisant avec indiscipline comme toujours à son plus grand désarroi. Ses yeux marron fixaient les rails, elle attendait son train. Elle était seule sur ce quai à l’abandon, elle bougea un peu pour que le froid ne l’engourdisse pas et enfouie sa tête un peu plus dans son écharpe noire. Elle portait la veste qu’elle aimait tant, en repensant à ses amis, qui l’appelaient « la yakuza » quand elle la portait, un sourire fleurit sur son visage. Le train tardait, il tardait toujours quand on l’attendait mais était toujours en avance quand on ne l’attendait pas, quelle ironie. Elle regarda autour d’elle pour s’occuper, non vraiment, elle était toute seule à attendre ce jour-là, elle aurait espéré ne pas être la seule à partir mais apparemment si, elle ne devait s’en prendre qu’à elle-même, elle avait refusé que quelqu’un l’accompagne et lui tienne compagnie le temps précédant de son départ. Une part d’elle le regrettait car elle aurait souhaité saluer une dernière fois les gens qu’elle aimait, leur dire justement qu’elle les aimait de tout son cœur. Elle aurait bien entendu voulu rester avec eux plus longtemps mais elle savait que son départ ne pouvait pas être repoussé. Elle était fatiguée. Soudain, elle vit le train arriver, silencieux et lent. Il s’arrêta devant elle, une porte s’ouvrit. La jeune fille s’avança et posa son pied sur la marche, elle agrippa la rambarde et se retourna pour admirer sa ville une dernière fois, elle non plus ne quitterait jamais son cœur et son esprit. Elle finit de se hisser dans le train et s’installa dans un des fauteuils du wagon qui était tout aussi vide que le quai. Elle tourna le dos à la vitre, et se recroquevilla pour se reposer un peu, elle sentait que ce voyage serait le plus long qu’elle n’ait jamais fait. Un léger choc lui indiqua le départ du train. Une larme coula sur sa joue et elle s’endormit.

Elle se réveilla plus tard. Combien de temps c’était écoulé, 1h, 2h ou plus ? Une journée même peut-être. Elle n’en savait rien. Elle se redressa et regarda par la vitre le paysage. Elle ne voyait même pas à un mètre tant le brouillard était épais, les rails étaient plongés dans cette mer blanche et le train semblait être un navire, l’entrainant loin de tout ce qu’elle connaissait. Elle soupira et se leva, ses membres s’engourdissaient rapidement, elle erra dans le wagon vide. Ils n’avaient pas encore dû rentrer dans une autre gare pour l’instant. Elle retourna s’asseoir et se rendormit. Bientôt elle sentit le train ralentir jusqu’à son arrêt complet. Elle se redressa et regarda dehors. Il lui sembla voir des ombres monter mais dans un autre compartiment. Le train repartit aussi silencieusement qu’il était arrivé. La jeune fille observa la ville de leur arrêt. Un ciel gris sombre, de grandes cheminées s’élevant vers celui-ci et crachant des nuages charbon, des bâtiments de briques alignés les uns après les autres, elle aperçut des silhouettes sombres se déplaçant avec lenteur dans les rues. Ils ressemblaient plus à des spectres qu’à des humains et la jeune fille frissonna. Bientôt la ville disparut, noyée dans la fumée des usines. Elle ne voulait pas dormir et pourtant ses paupières se fermèrent vite comme alourdies par un fait inexplicable pour elle. Ainsi se déroula la moitié de son voyage, elle s’éveillait à l’entrée en gare puis retombait dans un sommeil sans rêve ni cauchemar en quittant la ville. Son compartiment était toujours désertique, elle aurait aimé voir quelqu’un, même simplement une personne à sentir auprès d’elle car elle détestait cette solitude lui devenant pesante à mesure que son voyage se déroulait. Le train s’arrêta en gare une fois de plus mais elle sentait que ce serait les derniers passagers. Elle observa la ville, elle ressemblait à la sienne, sauf que le ciel était bien plus bleu ici, un bleu sans nuage, un bleu pur, un bleu qui n’existait presque plus tant la pollution était importante. En songeant à cela, elle se dit tristement que le monde avait bien changé et que l’homme avait perdu nombre de trésors par son inconscience du merveilleux univers l’entourant.

Soudain, elle entendit la porte du compartiment s’ouvrir. Elle se tourna et vit entrer un jeune homme. Ses cheveux étaient blancs comme la neige et ses yeux captèrent son attention, l’un était bleu comme le saphir et l’autre émeraude. Le jeune homme posa sa veste légère sur le siège en face d’elle. Il s’assit et regarda par la fenêtre. La jeune fille ne pouvait s’empêcher de le fixer jusqu’au point où celui-ci, oppressé, ne la fixe à son tour. Elle détourna son regard et l’encra dans la vitre. Elle sentit de faibles vibrations annonçant l’amorce des roues sur les rails. Le train s’ébranla doucement et partit. Elle aperçut le reflet du jeune homme dans la vitre et profita de cela pour l’observer plus attentivement. Il était nettement plus grand qu’elle de ce qu’elle avait pu voir quand il était arrivé, il portait un t-shirt ressemblant à un maillot de basket, elle pouvait ainsi profiter d’une petite part de la musculature du jeune garçon. Un piercing à l’oreille et à la lèvre trahissait son désir de rébellion. Elle ne savait rien de son caractère mais songea qu’il ne serait pas aussi plaisant que son physique. Elle soupira et se concentra sur le paysage défilant sous ses yeux. Ils ne tardèrent pas à entrer dans un tunnel. Leurs visages se vêtaient successivement d’ombre et de lumière.
Soudain la jeune fille aperçue une vive lueur qui ne tarda pas à les aveugler. Quand elle put de nouveau voir, le paysage avait changé. De grands champs verts se profilaient jusqu’au bout de l’horizon. Quelques haies et arbres égayaient les bordures. Les fleurs roses et blanches des arbres avaient déployés leurs délicats pétales et dansaient dans les branchages, emportés par un vent doux. Dans un virage, la jeune fille aperçut au loin une ville. Au bout d’une dizaine de minutes, le train commença à ralentir pour son entrée en gare puis s’arrêta dans la gare, à la plus grande surprise de la jeune fille. Il ne lui semblait pas que cette gare ai été présente un jour sur l’itinéraire de ce train. Une annonce fut faite par les haut-parleurs, proposant aux voyageurs de descendre du train car ce dernier s’arrêtait ici pendant une demi-journée, le départ étant prévu pour 18h. La jeune fille regarda dehors, elle hésitait. Son voisin se leva et s’éloigna. Elle le regarda partir sans bouger, elle allongea ses jambes sur la banquette, s’adossa à la fenêtre et ferma les yeux. Plongée dans le noir, elle se sentit comme observé et elle rouvrit les yeux. Le jeune homme était devant elle et la fixait. Il lui demanda :
-Tu fais quoi ?
-Je reste ici...
Il regarda dehors puis son regard s’encra dans celui de la jeune fille.
-Non, tu viens avec moi !
Il ne lui laissa pas le temps de répondre et lui attrapa le poignet pour la tirer vers la porte. Elle essaya de résister mais en vain, il était bien plus fort qu’elle. Il descendit sans pour autant la lâcher et la tira violemment pour la faire descendre à son tour car elle rechignait. Elle ressentit une vive douleur au bras mais n’en dit rien. Elle regarda la ville où ils venaient d’arriver et resta ébahie devant celle-ci.


Première Gare

Spoiler: show
Les maisons étaient toutes de couleurs et de formes diverses. La jeune fille et son camarade restèrent comme paralysés devant cette palette bariolée s’offrant ainsi à eux. Le jeune garçon s’avança vers la sortie de la gare. Il se stoppa en voyant qu’elle ne le suivait pas.
- Et, tu dors ou quoi ?
- C’est beau...
Il la fixa longuement, elle ne bougea pas d’un cil. Il soupira et retourna auprès d’elle. Elle tourna sa tête vers lui, méfiante. Il saisit son poignet une fois de plus et la tira. Elle se débattit encore, elle en avait marre, elle était suffisamment grande pour se débrouiller toute seule.
- Lâche-moi !
- Avance et tais-toi...
- Lâche moi je te dis ! Espèce de crétin.
Le jeune homme s’arrêta brutalement et la jeune fille s’écrasa contre lui, emportée par son élan. Elle frotta son nez douloureux. Le garçon se retourna et porta sur elle un regard froid et hautain.
- Tu m’as traité de quoi ?
Il avait lâché son poignet et elle le frottait doucement avant de s’appliquer à articuler.
- Espèce de crétin.
Il semblait furieux. Elle ne voulait pas s’aliéner son unique compagnon de voyage mais il l’avait énervé. Elle partit dans une rue sans se retourner mais elle savait que le garçon la suivait du regard. Elle tourna dans une ruelle et cette pression disparut. Elle soupira, son voyage allait vraiment être très long maintenant. Elle regarda autour d’elle et se décida à explorer les alentours de la gare, comme cela elle ne serait pas en retard pour le départ. Elle regardait les habitants, tous semblaient rayonnants. Elle aperçut des enfants se chamailler dans un coin puis une jeune fille arriva et les gronda. Leurs mines déconfites étaient tellement adorables qu’elle ne put retenir un sourire. Elle passa ensuite dans une rue marchande. Elle admira les articles colorés se trouvant sur les étals. Aux fenêtres des maisons étaient suspendus de nombreux pots débordant de fleurs embaumant les airs de leurs délicates fragrances. Elle continua son chemin le nez en l’air pour profiter du spectacle et ne vit pas l’homme assis contre le mur et dont les jambes étaient tendues sur sa trajectoire. Elle lui marcha dessus. Elle sursauta, horrifié par ce qu’elle venait de faire. Sa « pauvre » victime se redressa d’un bond et déversa sa colère sur la jeune fille. Elle avait terriblement honte, elle tentait de s’excuser mais il ne lui laissait aucun répit et continuait de l’invectiver violement. Elle garda la tête baissé et les larmes commençaient à couler de ses yeux, elle n’avait jamais supporté de se faire crier dessus avec tant de rage. L’homme partit, toujours aussi furieux. Les gens qui s’était arrêtés pour observer la scène repartirent vaquer à leurs occupations sans se soucier de la jeune fille qui, semble-t-il, avait déjà cessé d’exister à leurs yeux. Elle calma ses pleurs comme elle put et repartit. Elle n’avait plus envie de visiter la ville. Elle rafraichit ses yeux rougis et brûlants à une fontaine. Elle s’assit sur son rebord et regarda la place où elle se trouvait. Les gens marchaient sous les arcades, des groupes d’enfants, des bandes de jeunes, des couples jeunes comme vieux. Elle se sentit brusquement très seule au milieu de cette foule débordante de joie. Elle n’avait pas sa place ici. Elle se releva et pris le chemin de la gare, elle préférait rester dans le train, au moins elle ne se sentait pas mal à l’aise dedans. En chemin, elle aperçut son compagnon d’aventure à un stand. Il semblait lui aussi avoir des ennuis avec un habitant. Elle s’approcha et reconnu l’homme avec qui elle avait eu affaire auparavant. Elle n’osa s’approcher, ayant peur des reproches qu’il pourrait lui faire puis le garçon pouvait se débrouiller tout seul, il était suffisamment grand. Elle continua donc son chemin, ignorant que le garçon l’avait vu faire. Il détourna son regard d’elle et souffla. Son interlocuteur crut qu’il était la raison de cela et ces vociférations prirent de l’ampleur.
La jeune fille arriva à la gare et monta dans le train. Elle retrouva son compartiment et ses affaires avec un sentiment de joie mêlé de lassitude. Elle se laissa tomber sur la banquette et appuya sa tête sur la fenêtre. Elle observa le paysage, c’était tellement apaisant. Elle se recroquevilla et ferma les yeux. Elle n’aimait pas cette ville, vivement qu’ils la quittent. Elle entendit alors du mouvement à côté d’elle. Elle ouvrit un œil et vit le jeune homme. Lui aussi était revenu. Elle releva la tête et le fixa. Il fit de même et ils restèrent ainsi à se défier un long moment.
- T’as pleuré, dit-il.
Elle rompit le duel et détourna la tête.
- T’avais peur sans moi ? Pauvre petite chose...
- J’avais pas peur et je ne suis pas petite.
- Tu fais presque une tête et demie de moins que moi. T’as quel âge ?
- Je t’en pose des questions moi !?
- Ouh, mais c’est qu’elle aboie. En attendant t’es partie la queue entre les jambes tout à l’heure.
Elle releva la tête, il l’avait vu alors...
- Crétin... Chuchota-t-elle.
L’adolescent se releva.
- Je t’interdis de m’insulter !
- Je ne t’insulte pas, j’énonce un fait. Lui rétorqua-t-elle calmement.
Il l’attrapa par le col et la plaqua contre le dossier de la banquette. Il appuya sur sa gorge et encra son regard dans celui de la jeune fille, à qui il semblait que les yeux du garçon s’étaient bien assombris.
- Tu ne me dis plus jamais ça, grosse vache !
Elle sursauta en l’entendant dire ça et son visage se ferma. Il la lâcha et se rassit. Elle se leva et prit ses affaires. Elle s’installa à une banquette derrière et s’y allongea, elle ne voulait plus le voir mais refusait de quitter le compartiment car cela sonnait trop comme une défaite à ses oreilles. Elle enfouit son visage dans son écharpe et de nouvelles larmes coulèrent de ses yeux. Elle réprimaient ses sanglots de son mieux mais quelques-uns lui échappèrent et tombèrent dans l’oreille du jeune homme. Il se sentit légèrement mal à l’aise. Ils restèrent dans le train quelques heures avant que celui-ci ne redémarre. L’ambiance dans le compartiment était extrêmement lourde. Le jeune homme commença à en avoir marre et se mit à déambuler dedans. Quant à elle, elle n’avait pas bougé, la tête toujours enfouit dans son écharpe. Il la soupçonnait de s’être endormit mais en réalité elle l’écoutait tourner en rond. Etrangement en entendant ces mouvements, elle repensait au bruit des vagues mourantes sur le sable. Elle ne l’entendit plus, elle profita du silence mais au bout d’un certain temps s’en inquiéta et se redressa. La première chose qui la frappa fut le paysage. Ce n’était plus les immenses champs printaniers qui les entouraient. Désormais ils se trouvaient face à l’océan. Elle posa main sur la vitre et admira silencieusement l’étendue aqueuse. Le soleil se couchait doucement au loin. Colorant l’eau et le ciel de ces rayons rougeoyants.
- C’est beau... Murmura-t-elle.
Le jeune homme assit sur la banquette qu’elle occupait juste avant fixait lui aussi ce paysage.
- J’adore l’océan. Il semble infini pour nous qui sommes sur son rivage. Il est si imprévisible, si naturel comparé à nous...
- Il est mystérieux et ensorcelant.
Le garçon hocha la tête. Ils restèrent ainsi longtemps après que le soleil n’ait disparu derrière l’horizon. Les étoiles apparurent brillantes comme mille petits diamants dans le ciel, aucun nuage n’était là pour faire obstacle à leurs douces lumières. La voie Lactée apparut alors à leurs yeux émerveillés dans toute sa splendeur. Ils l’admirèrent jusqu’à ce qu’ils sombrent tous deux dans un profond sommeil. La jeune fille ouvrit les yeux un peu avant l’aube quand les dernières étoiles disparaissaient dans le ciel. Elle se frotta les yeux et regarda dehors. Le soleil n’allait pas tarder. Elle regarda son voisin qui dormait encore paisiblement. Il était très beau, elle ne pouvait le nier. Mais les mots de la veille restaient dans son esprit. Elle lui en voulait encore. Elle se concentra sur le paysage pour ne pas louper le lever du soleil. Mais son cœur lui disait de le réveiller pour qu’il puisse aussi en profiter. Après un rapide mais intense combat intérieur, la jeune fille soupira et secoua doucement le garçon. Il se releva et grogna et la fixa avec mécontentement. Elle fit comme si de rien n’était et encra son regard à un point lointain dans le paysage. Il se tourna alors et fixa à son tour le spectacle. Le soleil sortit doucement des flots bleus et calmes de l’océan pour se plonger dans ceux azur du ciel avec une lenteur et une grâce magnifique. Les adolescents sourirent.
Le garçon se leva et commença à s’étirer, sans le vouloir, il donna un coup à sa voisine.
- Oups, désolé.
- Ouais, c’est ça je te crois...
- Mais merde, si je te le dis !
Elle ne lui répondit pas et se redressa sur la banquette en lui tournant le dos. Le garçon soupira.
- Pfff, les meufs...
Soudain, il aperçut quelque chose au loin.
- Tiens, la prochaine gare.
La jeune fille plia son écharpe soigneusement et retira sa veste. Elle les posa sur sa banquette et ne bougea plus jusqu’à l’entrée en gare. A peine le train fut-il arrêté qu’elle bondit de sa place et sortit rapidement, à la plus grande surprise du garçon. Elle devait vraiment lui en vouloir pour le fuir de la sorte. Une fois de plus, il se sentit mal vis-à-vis d’elle. Il soupira et sortit à son tour, il ferait mieux de s’excuser.


Deuxième Gare

Spoiler: show
Il posa pied à terre et releva la tête, la jeune fille était devant lui, immobile. Il s'approcha d'elle pour lui parler mais son regard se fixa alors sur le paysage. L'endroit était magnifique mais d'une manière différente de celle de la ville précédente. Celle où ils venaient de s'arrêter était au bord de l'océan et de là où les deux jeunes se trouvaient on pouvait entendre le bruit des vagues sur la grève, la brise marine soufflait légèrement faisant voleter leurs cheveux. La jeune fille respirait à plein poumons, elle aimait tant cet air frais et son odeur particulière. Elle sortit de la gare sans sembler remarquer que le jeune homme la suivait. Les maisons étaient toutes d'une blancheur digne de l'albâtre et leurs toits semblaient d'ardoises. Ils déambulèrent dans la rue principale et remarquèrent qu'elle cerclait la ville quand ils revinrent à leur point de départ. La jeune fille remarqua alors la présence du jeune homme.
-Tu me suis depuis combien quand ?
-C'est toi qui prends le même chemin que moi.
-Mais oui, je te crois...
Elle soupira avant de repartir. Le jeune homme la regarda s'éloigner puis prit le même chemin. Oui, il la suivait, oui cela pouvait ressembler à du harcèlement mais il voulait juste trouver le meilleur moment pour s'excuser. Ils déambulaient donc une nouvelle fois dans la ville mais cette fois passèrent par les petites rues s'enfonçant au cœur de celle-ci. Se tenant à quelques mètres d'elle, il pouvait l'entendre fredonner des chansons qu'il ne connaissait pas. Ils pénétrèrent dans une ruelle très étroite et sombre, la jeune fille chantonnait, pas très rassurée, elle était un peu froussarde mais ne voulait pas que le garçon derrière s'en aperçoive car malgré ce qu’il pensait, elle savait qu'il la suivait depuis longtemps. Elle aperçut la lumière au bout de ce long passage et s'avança vers elle. Brusquement elle sentit une forte poigne saisir son poignet et la tirer en arrière. Elle se retrouva propulser sur le torse du jeune homme.
-Mais qu'est-ce qui te prends !
-Je... T'occupe et avance ! Avec ton gros derrière je peux pas sortir.
La jeune fille se raidit mais ne dit rien, une fois encore. Elle sortit pour lui laisser le passage. Il sortit à son tour et admira un lampadaire sur lequel il mourait d'envie de se fracasser le crâne. Dire qu'il voulait s'excuser de son comportement et ses paroles blessantes dans le train. Il se tourna mais ne vit plus la jeune fille.
-Merde.
Il regarda tout autour de lui. L'avantage d'être grand était de voir loin mais l'avantage d'être petit était de pouvoir se cacher facilement. Il soupira en passant sa main sur son front. Il avança un peu au hasard et tomba devant une immense grille en fer forgé. Il pouvait y voir des coquillages sculptés et sur les piliers se trouvaient deux sirènes avec des lyres. La porte était entrouverte et il se permit d'entrer. En observant son environnement il s'aperçut qu'il se trouvait à l'entrée d'un parc.
De son côté, elle s'assit sur un banc de ce même parc, à l'ombre de grands arbres aux feuillages verdoyants. Les branches s'agitaient faiblement avec le vent. Un petit plus loin, une fontaine faisait pleuvoir une fine bruine rafraichissante qu'elle recevait avec délice sur son visage. Elle admira l'éphémère arc-en-ciel produit par le rayon de soleil qui perçait à travers les branchages et tombait sur la fontaine, illuminant la pierre blanche lui donnant ainsi un aspect presque irréel dans cet écrin d'émeraude. La jeune fille pouvait s'imaginer l'apparition d'une nymphe ou d'une fée devant ce petit point d'eau tant le lieu se prêtait à la féerie. Elle sourit, elle aimait cet endroit et songea un instant que demeurer ici devait être agréable. Un magnifique songe d'été. Voilà à quoi elle pensait. Elle se reprit et essaya de focaliser son esprit sur autre chose. Jusqu’à présent elle n’avait croisé que quelques personnes de la ville et seulement dans le parc. Sûrement à cause de la chaleur écrasante régnant dans les rues. Elle avait aussi aperçut des ombres aux fenêtres. C’était légèrement inquiétant mais elle les comprenait. Elle préférait de loin être au frais chez elle que d’aller s’aventurer dehors par ce temps. Elle sourit en songeant au plaisir qu’alors elle ressentait en s’allongeant sur son lit confortable pour commencer la lecture d’un livre qu’il lui soit connu ou non. Elle soupira, les livres lui manquaient mais quand elle arriverait elle en trouverait certainement de nouveaux passionnants. Elle entendit un bruit de pas proche et aperçue une ombre s’asseoir à côté d’elle sur le banc. Elle tourna la tête et reconnut son camarade de voyage. Elle se leva mais il l’empêcha de partir en lui attrapant le poignet, encore et toujours le même pensa-t-elle une petite grimace de douleur sur le visage. Elle se rassit calmement sans essayer de se libérer de l’étreinte de fer du jeune homme. Il la lâcha et elle se décala le plus loin possible de lui. Il la regarda sans trop comprendre son petit jeu.
-Si tu veux pas que je parte faut bien que je pousse mon gros derrière pour te faire un peu de place. Dit-elle froidement.
Le jeune homme baissa les yeux.
-Désolé c’était bête et méchant...
-Non, c’est vrai, après tout c’est connu, les grosses vaches ont de gros culs !
Il était gêné, dans le ton qu’elle employait, transparaissait plus sa peine que son agressivité.
-Pardon. Je n’aurais jamais dû te dire ça. Tu as raison je suis crétin.
Il releva les yeux et vit qu’elle fixait un point lointain. Ils restèrent silencieux longuement. Puis la jeune fille se leva et partit. Il se leva et fit de même. Elle n’avait pas accepté ses excuses, tant pis pour lui. Il n’aurait jamais dû se comporter de la sorte avec elle alors qu’il venait juste de se rencontrer. Mais il n’y pouvait rien si entendre quelqu’un dire qu’il était idiot l’énervait. C’était en partie pour ça qu’il n’avait plus d’amis. Il soupira une fois de plus avant de se rendre compte que la jeune fille avait disparu. Il baissa la tête et plongea ses mains dans les poches de son pantalon. Il regarda le sol un moment sans rien dire puis repartit. Il décida de se rendre à la gare, seul endroit logique où elle avait pu se rendre, tout comme lui, la beauté de la ville n’attirant pas son regard.
De son côté la jeune fille avait décidé de se balader un peu, elle s’était faufilé dans une ruelle et avait attendu pour être sûre qu’il ne la suivrait pas. Elle aperçut le jeune homme passer sans la voir puis elle traversa la grande avenue et se coula dans l’ombre agréable des petites rues cachées. La vie y semblait plus présente, elle vit des enfants qui jouaient tranquillement dans un coin, elle sourit, quel calme comparé à leur précédent arrêt. Elle continua son errance de la sorte jusqu’à ce qu’elle arrive sur un ponton, elle se figea, émerveillée par le paysage. L’océan s’étendait à l’infini devant elle, l’azur du ciel était ponctué par de petits nuages blancs et cotonneux qui se reflétaient dans les eaux étonnamment calmes et limpides qui se trouvaient au-dessous. Aucun vent ne ridait la face de l’eau et elle en vint à se demander si l’océan qu’elle admirait n’était pas le ciel tant le bleu aquatique et aérien se ressemblaient. Elle s’appuya sur la rambarde et ferma les yeux. Quelque chose la gênait, elle n’entendait plus ce doux clapotis des vagues ici, l’odeur des embruns ne parvenait plus à son nez et le vent salé ne piquait plus ses lèvres. Elle rouvrit les yeux et s’en alla tristement. Cette ville était trop calme. Le soleil avait tourné et elle put s’installer sur un banc à l’ombre dans l’avenue. Elle regarda les habitants qui étaient sortis se mouvoir dans leur environnement. Elle les enviait, ils étaient tous très élégants dans leurs gestes, leurs déplacements gracieux et surtout extrêmement silencieux, ils affichaient tous sur leurs visages un air de sérénité. Oui, elle aurait aimé être comme eux. Elle leva les yeux vers le ciel, peut-être que rester ici...
Le jeune homme arriva dans le train, il fut surpris de ne pas voir la jeune fille, s’était-il trompé de compartiment ? Il rejeta cette idée en voyant ses affaires et celles de la jeune fille sur les banquettes. Mais si elle n’était pas ici, où pouvait-elle bien être ? Il regarda par la fenêtre sans pouvoir l’apercevoir arriver. Il s’installa sur sa banquette, se disant qu’elle avait dû faire un détour. Au bout de certain temps qui lui sembla une éternité, il commença à se demander si elle n’avait pas décider de rester en ville. Il rejeta une nouvelle fois cette idée, elle serait revenue chercher ses affaires. Mais peut-être qu’elle se doutait qu’il serait là et qu’elle ne voulait pas le voir. Il secoua la tête. Il serra ses poings et frappa le mur. Il était vraiment stupide. Il finit par s’assoupir et aurait pu plonger dans un profond sommeil si l’annonce du départ proche ne l’avait pas réveillé en sursaut. Il regarda autour de lui, s’attendant à voir la tête châtain de la jeune fille dépasser de la banquette d’en face mais rien, il se leva et regarda, aucune trace d’elle mais ses affaires étaient toujours là. Le haut-parleur refit une annonce, le départ allait avoir lieu dans seulement quelques minutes. Il se laissa tomber sur la banquette, elle ne reviendrait pas. Finalement il allait de nouveau être seul, comme il l’avait toujours été. Une larme roula sur sa joue quand soudain il entendit des pas précipités. Il se redressa et vit la jeune fille pliée en deux et tentant de reprendre son souffle. Elle releva la tête et leurs regards se croisèrent. Elle eut un sourire narquois.
-Alors tu pleures fillette ?
-N...Non ! Même pas vrai !
-Pauvre petite chose. Tu as peur tout seul ?
Il baissa la tête, vexé, elle n’avait pas tout à fait tort mais il ne l’admettrait pas. Le sourire narquois de la jeune fille se mua en un sourire plus doux. Elle se redressa, les joues rosées à cause de sa course et alla à sa banquette. Elle prit son écharpe et sa veste et les passa sur la banquette qu’elle avait cédé au garçon suite à leur accrochage puis vint s’asseoir dessus. Il la regarda sans trop comprendre. N’avait-elle pas refusé ses excuses ? Elle remarqua qu’il la fixait.
-J’accepte tes excuses, du moins si elles sont toujours d’actualités.
-Bi... Bien sûr.
Elle sourit et il bredouilla un petit merci. Le train démarra enfin. La jeune fille ronchonna.
-Si j’avais su que c’était ça les quelques minutes je n’aurais pas couru comme une dératée dans la ville.
-Fallait s’y attendre, avec les trains c’est toujours la même histoire.
Elle soupira et s’étira longuement. Ils se fixèrent un instant puis détournèrent leurs regards l’un de l’autre. Un silence quelque peu lourd s’installa. Ce fut elle qui craqua la première.
-Bon, on ne va pas se regarder en chien de faïences pendant tout le voyage. Surtout que le silence après cette ville j’aimerai m’en passer. Je m’appelle Joy et toi ?
-Loan.
-Bien Loan, tu as quel âge ?
-Toi d’abord.
-Bon, ben j’ai 18 ans.
-18 ? T’es pas sérieuse t’as vu ta taille ?
-Quoi ma taille ? Elle est bien !
-Mais t’es toute petite !
-Non, c’est toi qu’est trop grand. Ton âge.
-Hein ? Ah, 18 ans aussi.
Ils continuèrent ainsi leur discussion, de leurs études à leurs familles tous les sujets y passèrent. Joy apprit ainsi que Loan était un solitaire forcé. Elle se doutait que ses réactions parfois trop vives devaient en être une des causes. Mais elle se doutait aussi que le jeune homme devait en souffrir et elle était peinée de cela. Ils continuèrent leurs discussions jusqu’à ceux que Joy ne commence à bailler. Elle s’allongea sur la banquette et utilisa sa veste en guise de couverture, elle souhaita une bonne nuit à Loan avant de sombrer dans un sommeil agréable. Loan la regarda s’endormir et s’étendit à son tour sur le dos. Il sourit en songeant au fait qu’il ne serait peut-être plus seul désormais. C’est la jeune fille qui l’éveilla au petit matin en secouant son épaule. Il grogna un peu mais se redressa.
-Y a quoi ?
-On a encore changé de coin. Regarde dehors.
Le jeune homme se redressa un peu et jeta un œil dehors, l’océan avait disparu, remplacé par une forêt d’or et de feu. Les arbres, sûrement des érables aux feuillages rougeoyants s’élevaient partout autour d’eux, quelques pins perdus ajoutaient de légères tonalités vertes au décor. Les feuilles tombaient avec langueur et se posaient sur le sol, revêtant la terre de sa parure automnale. Ils observèrent la forêt pendant un long moment. Joy était éblouie devant l’incroyable beauté de la forêt. Ils ne tardèrent pas à sentir le train ralentir pour l’entrée dans la gare. Quand il fut immobilisé, la jeune fille ramassa sa veste et l’enfila. Le jeune homme fit de même et ils sortirent.
Avatar de l’utilisateur
Cursedblood
 
Message(s) : 4120
Âge : 26
Inscrit le : 16 Juil 2013 09:10
Localisation : Dans une forêt, entourée par ma meute et veillant à ce que mes louveteaux ne s'entretuent pas.
Me proposer un échange
Voir mes créatures
Voir ma liste de recherches

Messagepar kakochoco » 15 Août 2014 11:25

Salut, avant toute chose je voudrais te dire un grand merci parce que maintenant tout le monde pourra profiter de tes talents pour l’écriture et ça c'est vraiment génial :D :D :D

Pour en venir au texte, le deuxième qui se trouve être mon préféré , peu paraître un peu court mais est vraiment magnifique surtout la fin qui offre une chute plutôt inattendu comme je les aime (enfin pour moi parce que je mis attendais pas ) .
J'ai parlé à une personne sage aujourd'hui et elle a éclairé une part d' ombre qui commençait a apparaître dans mon cœur...je sais que quoi qu'il arrive tous les chemins que je vais emprunté me mènerons à vous et que même si je me perd vous saurez me retrouver. Nous sommes une famille, une meute, et quoi qu'il advienne nous le resterons.
Avatar de l’utilisateur
kakochoco
 
Message(s) : 49
Âge : 26
Inscrit le : 03 Août 2013 16:02
Localisation : Là où je dois être, c'est-à-dire près de ma meute quand maman louve va me trouver
Me proposer un échange
Voir mes créatures
Voir ma liste de recherches

Messagepar Cursedblood » 15 Août 2014 14:28

Merci ma kako, je t'adore ma louloute, contente que le Tableau te plaise, j'avais totalement oublié de vous le faire lire alors bon... TAtaTAAAA !!! *Linkumania*
Avatar de l’utilisateur
Cursedblood
 
Message(s) : 4120
Âge : 26
Inscrit le : 16 Juil 2013 09:10
Localisation : Dans une forêt, entourée par ma meute et veillant à ce que mes louveteaux ne s'entretuent pas.
Me proposer un échange
Voir mes créatures
Voir ma liste de recherches

Messagepar lyla » 15 Août 2014 16:21

Hey!

J'aime beaucoup les histoires de tes cré' je ne me suis pas encore attaquer à tes histoires mais je pense le faire demain ;)

Continue comme ça ;)
Image
Avatar de l’utilisateur
lyla
 
Message(s) : 3220
Âge : 21
Inscrit le : 21 Mai 2013 22:05
Localisation : Couronne de Lotus fait une sieste à l'extérieur, près de la pouponnière
Me proposer un échange
Voir mes créatures
Voir ma liste de recherches
Voir mes dessins

Messagepar Cursedblood » 16 Août 2014 09:15

Merci lyla, je suis contente qu'elles te plaisent.
Avatar de l’utilisateur
Cursedblood
 
Message(s) : 4120
Âge : 26
Inscrit le : 16 Juil 2013 09:10
Localisation : Dans une forêt, entourée par ma meute et veillant à ce que mes louveteaux ne s'entretuent pas.
Me proposer un échange
Voir mes créatures
Voir ma liste de recherches

Messagepar Cursedblood » 01 Sep 2014 16:45

Un ptit up, encore 3 commentaires et une nouvelle histoire apparaitra: La fille de l'Océan. Au cas où cela donne envie à certains...
Avatar de l’utilisateur
Cursedblood
 
Message(s) : 4120
Âge : 26
Inscrit le : 16 Juil 2013 09:10
Localisation : Dans une forêt, entourée par ma meute et veillant à ce que mes louveteaux ne s'entretuent pas.
Me proposer un échange
Voir mes créatures
Voir ma liste de recherches

Messagepar keranne » 01 Sep 2014 21:56

Je viens de tout lire, et j'ai adoré ! J'ai particulièrement aimé "Nevada", et tes deux histoires courtes, bien que les fins soient moins réussies. Ce que je veux dire, c'est que tu ne prends pas assez ton temps sur les fins, j'ai du relire la fin de la deuxième pour bien comprendre la phrase, même si j'avais "deviné" la fin :)

Bref, tu as beaucoup de talents, et j'ai très hâte de lire ce nouveau récit ! :D Continue comme ça, ce que tu fais est génial !




ImageImage
Le Kerrydex !
Je suis en deuil, désolé d'avance si j'ai moins de patience ou si je parle plus rudement que d'habitude. Je ne suis pas en colère contre vous, je suis juste triste. J'essaierai de faire attention, mais si ça arrive, merci de votre compréhension.





ImageImageImage
Avatar de l’utilisateur
keranne
 
Message(s) : 7343
Âge : 29
Inscrit le : 13 Juin 2011 11:38
Localisation : chez moi :)
Me proposer un échange
Voir mes créatures
Voir ma liste de recherches
Voir mes dessins

Suivant

-->

Retour vers Ecrivains en herbe !

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 6 invité(s)