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Message par Poussière Etoilée » 07 Juin 2015 17:23

Salut à toutes et à tous !
Je sais que je ne suis pas des plus présentes sur le forum, mais je pense qu je vais me plaire dans ce coin "Écrivains en herbe"
J'aimerais vous faire lire une nouvelle que j'ai présenté à un concours, et où je suis arrivée 1ère^^
Pourtant je n'aime pas trop l'histoire que j'ai écrite... Pouvez-vous me dire ce que vous en pensez ? (pour ceux qui arrivent à terminer la lecture :lol: )

Petite précision, c'est une histoire sur le thème de la guerre, alors je comprendrai que les fans de fantastique passent leur chemin ! (je mettrai aussi sur le forum une autre nouvelle que j'ai écrite et qui, elle, est 100% fantastique^^)

Bref, bonne lecture :)




Écrire pour vivre




Spoiler: show
Le journal du village avait annoncé la bonne nouvelle : les Allemands battaient en retraite devant les Britanniques, sur l'Ancre, dans la Somme. Cette information, reprise dans le numéro de l'Excelsior du 26 février 1917, remontait le moral des combattants ainsi que celui des civils. Après trois ans de cette guerre interminable, ce morceau de papier redonnait espoir à beaucoup de personnes, et on pouvait le percevoir rien qu'en les observant.

Je regardais de ma fenêtre la foule dans la rue, un léger sourire aux lèvres. Ils n'imaginaient pas ce qu'était le front, là bas. L'horreur, la peur, la mort omniprésentes... Je me détournai de cette scène, assailli de souvenirs que j'aurais bien voulu effacer de ma mémoire.

J'étais resté un moment au front, jusqu'au jour où nous avions, mes camarades et moi, capturé un petit groupe d'Allemands. Effrayé, l'un d'eux eut vite fait de prendre le couteau qu'il avait caché dans sa botte, et de se jeter sur moi. Il m'avait poignardé à l'épaule gauche, mais j'avais réussi à retourner son arme contre lui, malgré la douleur. Aucun de mes camarades n'avait pu réagir et tirer, tout s'était passé trop vite. L'Allemand gisait à présent à nos pieds. Je compris que je venais de tuer un homme de mes mains. Je m’évanouis. À cause de la vue du sang du soldat ennemi ou alors du mien sur mon uniforme ? Du fait que j'avais ôté la vie ? Ou parce que je venais de me faire poignarder ? Je n'en sais rien, peut-être était-ce tout cela à la fois.
Lorsque je m'étais réveillé, bien plus tard, j'étais à l'arrière. On m'avait transporté dans une église improvisée en hôpital où l'on me soigna pendant une semaine.

Peu après, je pus retourner chez moi. Mais cela faisait déjà deux semaines que j'étais rentré.
Demain, je retournerai au front car on avait besoin de tous les soldats disponibles, pour gagner cette guerre qui n'avait déjà que trop duré.
En me retournant, je croisai le regard d’Élise. La lumière déclinante du soir laissait voir dans ses yeux des larmes qui coulaient presque. Elle le savait, elle aussi, que j'allais retourner à l'endroit où j'avais failli mourir plus d'une fois. Pourtant, aucune larme ne s'échappa de ses yeux pour venir couler sur ses joues. Elle me prit dans ses bras.
- Je ne veux pas que tu repartes.
Je la serrai fort contre moi.
- Je sais. Moi non plus, je ne veux pas m'en aller. Mais plus vite cette guerre finira, plus vite cette folie s'arrêtera. Ensuite on pourra rester ensemble, et ce jusqu'à la fin de notre vie, je te le promets.
J'essayai de reculer doucement, de me retirer de son étreinte, mais elle me tenait fermement. Je poussai un petit soupir de douleur. Elle avait réveillé sans le vouloir la souffrance de mon épaule.
- Mince, désolée ! s'écria-t-elle en me prenant la main droite.
Je lui dis que ce n'était rien, et que de toute façon, j'aurai mal, là bas, mais que je devrai survivre quand même, et ce n'était pas un câlin qui me allait me tuer.
Elle m'embrassa et lâcha ma main.
- Tu ferais mieux d'aller te reposer. Demain sera une dure et longue journée pour toi.
J’acquiesçai et me dirigeai vers la chambre. J’eus beaucoup de mal à trouver le sommeil. Et dès que je m'assoupissais, je sursautais quelques minutes plus tard, en revivant cette scène avec le soldat allemand. Et puis j’entendais les sanglots d’Élise qui restait dans le salon. Et j'avais peur en fait. Allais-je revenir ? Si oui, aurais-je encore mes deux jambes pour marcher ? Mes yeux pour voir Élise ? Et je doutais parfois aussi. Élise ? Elle ne m'envoyait jamais de lettres. M'aimait-elle vraiment ? Je savais cependant que les femmes, à l'arrière étaient occupées dans les usines. Mais toutes ces questions me maintenaient éveillé la nuit entière.

On me tendit un fusil. Je contemplai cet objet meurtrier, sans le toucher sinon du regard. J'en avais déjà utilisé, et j'avais tué avec. Savoir qu'avec ça, on tenait entre nos main la vie de personnes semblables à nous, avec une famille, des amis... ça me rendait malade. « Cependant, c'était la guerre », disaient les gens pour minimiser le fait d'ôter la vie à quelqu'un.
Je pris l'arme puis je montai dans le camion qui nous emmènerait tous au front... à la mort. Élise était là, elle nous regardait. Ses larmes étaient comme des diamants liquides, pleins de tristesse et d'amour, coulant doucement sur ses joues roses. Je lui fis un dernier signe quand le camion démarra. Avant un virage, avant de la perdre de vue, je la vis s'effondrer. J'aurais voulu sauter du véhicule et retourner auprès d'elle, j'aurais voulu la prendre dans mes bras en lui disant que tout irait bien. Je ne pouvais malheureusement que me contenter de serrer les dents. J'enfouis ma tête entre mes mains. Un homme à côté de moi me donna une tape amicale sur l'épaule gauche. Une vive douleur l'irradia, je n'en laissai toutefois rien paraître.
Plus on avançait en direction du front, plus les tirs d'armes étaient nourris, et mon anxiété augmentait. On descendit du véhicule : il n'irait pas plus loin. Les quelques kilomètres restants, nous devions les faire à pied.

Nous arrivâmes dans les tranchées. Les rats courraient entre les morts, la puanteur failli me faire m'évanouir. Je retrouvai mes anciens camarades. Je me dirigeai avec peu d'assurance vers l'endroit qu'on m'avait indiqué, zigzagant entre les macchabées.
- Eh, mais regardez qui est de retour ? fit une voix que je ne reconnus pas sur le coup.
Surpris, je sursautai et me retournai. Celui que je vis me laissa sans voix. J'avais devant mes yeux celui que je pensais en permission. Je m'écriai :
- Arnaud !
- Comment tu vas grand blessé ? demanda-t-il. Passe moi ton sac, va. Il me paraît bien lourd.
Il m’étreignit chaleureusement en faisant attention à mon épaule et prit le sac. Je remarquai qu'il avait encore maigri.
- Je vais plutôt bien, et toi ? Et tout le monde ?
- Ça va pas trop mal, mais vu que tu es de retour, ça va aller encore mieux, dit-il. On a deux recrues en plus, figure toi. Un jeune qui ne va pas tarder à péter les plombs, et un plus âgé, qui ne va pas faire long feu je pense. Et aussi... j'ai une mauvaise nouvelle à t’annoncer. Hervé est mort il y a cinq jours, tué par une balle perdue d'un de nos soldats, je suis désolé. Je suis donc le nouveau « chef » de notre petite troupe.
Abasourdi, je regardai Arnaud. Je n'y croyais pas. Je ne voulais pas y croire. C'était impossible. J'aurais aimé en savoir plus mais Arnaud ne paraissait pas en état d'en parler. On pouvait lire sur son visage une tristesse infinie. Hervé était un « grand frère » pour nombre d'entre nous. Notamment pour Arnaud... et moi.
- Allez, viens, on va te trouver un petit coin douillet dans les tranchées et je vais te présenter aux nouveaux.
On entra dans un abris creusé dans les tranchées. Tous étaient là et nous regardaient.
- Le grand blessé est de retour ! s'écria Arnaud.
- « Le grand blessé » est mon nouveau surnom ?
Il me sourit puis commença les présentations. Le jeune, qui sursautait à chaque explosion, s'appelait Charles et savait à peine manier les armes. Le plus vieux se nommait Émile. Lui, avant de venir, écrivait un peu. Il avait eu la chance de faire quelques études, car, comme moi, il était issu d'un famille relativement aisée.
D'habitude, on mangeait à peine le soir, la nourriture en temps de guerre était plus rare. Sauf que, pour notre plus grand bonheur, Élise, malgré le rationnement, s'était procuré chez le boucher, un ami, le plus beau morceau de viande et elle me l'avait donné avant de partir.
- Arnaud, tu veux bien me passer le sac s'il te plaît ? J'ai une petite surprise.
Du sac que me tendait Arnaud, je sortis un énorme morceau de viande encore emballé. Les yeux de tous les soldats autour de moi se mirent à briller.
Ce soir les combattants avaient le sourire. Ce soir seulement. Je m'approchai d’Émile, qui était seul dans un coin de l'abri. Il n'avait pas encore mangé, et était d'une maigreur inquiétante. Il n'avait pourtant même pas fait mine de s’intéresser au repas. Il écrivait. Je posai une assiette à côté de lui, il ne le remarqua pas.
- Tu écris à qui ? demandai-je, tout en espérant que ma curiosité n'était pas déplacée.
- Je n'écris à personne. J'écris pour écrire, j'écris pour moi. Tu sais, l'écriture est selon moi le plus noble des arts.
- L'écriture, un art ? fis-je, surpris et amusé à la fois.
- Oui, un art. L'écriture est égale à la musique ou à la peinture. Là, je laisse une trace de moi, tout simplement. Vu que les lettres qu'on envoie à nos famille sont censurées, ce que je ressens, je le couche sur le papier, et un ami se chargera, si je meurs, de le donner à ma femme. Tout ce que j'éprouve est là. C'est comme un journal intime, si tu veux.
Je hochai la tête. Je ne comprenais pas à quoi cela pouvait servir. Je pensais que c'était renoncer, se résigner à la mort, d'écrire comme le faisait Émile. Moi, je ne pensais qu'à survivre, qu'à revenir auprès d’Élise. C'était la seule chose qui me permettait de tenir. Quand les allemands tiraient des jours et des nuits entiers, j'avais l’impression de devenir fou. Je ne voyais pas comment écrire pouvait soulager. Alors que je commençai à m'éloigner, il m'interpella :
- Je pense que tu devrais écrire, toi aussi. Arnaud m'a dit que tu as fait quelques études étant plus jeune. Il parle beaucoup de toi, tu sais ? Tu es très important à ses yeux.
Je ne savais que répondre. C'est à ce moment-là qu'Arnaud me rejoignit.
- Tu pourras dire merci à Élise quand tu rentreras. Cette viande était succulente ! Mais elle n'a pas fait long feu...
- J'ai vu ça, répondis-je avec un petit sourire. Vous ne mangiez presque plus, avant que j'arrive ?
- Non en effet.... Sinon quoi de neuf à l'arrière ?...
Ainsi nous parlâmes de tout et de rien, avant d'aller dormir.


Les jours passèrent. Toujours pas de lettre d’Élise. Nos hommes tombaient sous les tirs ennemis, tout comme des Allemands mourraient. Chaque jour, j’accumulai des dizaines d'images que rien ne pourrait effacer de ma mémoire. Élise me manquait terriblement. J'avais l'impression de devenir fou. Je ne voulais parler à personne de ce que je ressentais, à part à Élise. Elle aurait su me comprendre. Arnaud, Émile et les autres, vivent la même chose que moi alors parler entre nous n'aurait servi à rien. Il nous fallait quelqu'un d'extérieur à tout ça.
Mon épaule ne me faisait presque plus mal, mais je continuais chaque nuit à rêver, me réveiller en sursaut, couvert de sueur, avec cette impression qu'on venait tout juste de rouvrir ma blessure.
Plus le temps passait, moins j'avais d'énergie pour combattre et plus la nourriture se faisait rare. Mes camarades, mes amis, tombaient les uns après les autres. J'en avais assez. S'il n'y avait pas eu Élise qui m'attendait, j'aurais mis fin à mes jours. Charles l'avait déjà fait, lui. Tout le monde le savait, dans ses derniers jours, qu'il n'allait pas bien, mais personne n'avait bougé le petit doigt. Pas même moi. J'en avais honte, mais j'avais peur aussi, j'étais terrifié.
Puis Émile, avec qui j'étais très vite devenu ami, mourut. La faim et la fatigue avaient eu raison de lui. C'en était trop, cette fois. Je voyais trop de morts, je perdais trop de proches... Je ne mangeais plus, et ne buvait que très peu. Je ne dormais presque plus. Je ne parlais plus non plus. Cela dura six jours.
Au matin du septième jour, j'ai remarqué que les affaires d’Émile n'avaient toujours pas été enlevées. Ses lettres, son carnet, tout était là. Alors que les autres dormaient, je m'approchais de ce tas de papiers pour commencer à les lire.
Il s'exprimait incroyablement bien. Il avait écrit pas mal de descriptions sur ce qu'il se passait ici : la faim, la peur, la mort... Il parlait de ses sentiments, il décrivait ce qu'il avait vu sur d'autres fronts, il disait à quel point il aimait sa femme, dont je n'avais jamais su le prénom avant de lire tout ça : elle s'appelait Marie. Il racontait ses amitiés, ses rêves, ses déceptions.. Grâce à ces feuilles, je retrouvais Émile. Il vivait à travers ses lettre, à travers les mots qu'il avait écrits. J'avais la larme à l’œil, et un petit sourire éclairait mon visage. Puis un souvenir me revint en mémoire « ce que je ressens, je le couche sur le papier, et un ami se chargera, si je meurs, de le donner à ma femme », avait-il dit. J'étais son ami. Je porterai ces lettres à Marie.
- Tu es réveillé ?
Je me retournai vivement. C'était Arnaud, debout avant les autres comme d'habitude.
- Je viens de lire ce qu'avait écrit Émile...
- Ah, tu as retrouvé l'usage de la parole, me coupa-t-il, sarcastique.
Je ne répondis rien. Je le voyais, il était en colère, il était à bout.
- Pendant une semaine tu ne m'as pas adressé un mot, un regard ! J'avais besoin d'un ami, j'avais besoin de toi ! Tu nous as lâchés, et je devais faire en sorte que personne ne remarque ton état, sinon je n'ose même pas imaginer ce qu'ils auraient pu faire ! Je devais m'occuper de tout le monde, seul ! Et toi, au bout d'une semaine, tu te réveilles et tu reviens à la raison, sans même un merci ! Je...
Il serra les dents, les poings. Les larmes ruisselèrent sur ses joues.
- Je croyais que tu allais mourir, que tu allais te laisser dépérir, sanglota-t-il.
Je le pris dans mes bras. Je n'avais pas vu à quel point je l'avais inquiété.
- Chut, dis-je. C'est bon, je suis de retour, tout ira bien.
- Ne refais plus jamais ça, tu m'entends ?
Je te le promets.

J'avais repris des forces, et nous continuions le combat. Je restais nuit et jour avec Arnaud, et plus important encore, je me mis à écrire. J'écrivais pour évacuer toutes ces horreurs de ma mémoire. Chaque jour, je remplissais une page d'un cahier, de mots qui me passaient par le tête, sur ce que j'avais vu, ressenti... C'était devenu une habitude, un besoin. Je me suis étonné moi-même en relisant ce que j'avais déjà écrit, car j'ai fait de petites études, mais je n'ai jamais réellement rédigé de textes, et jamais je n'aurai imaginé que je puisse faire de si belles phrases. Certes, elles relataient l'horreur de cette guerre, mais les mots étaient beaux. Cela me permettait d'évacuer mes angoisses, de coucher sur papiers mes interrogations..... Mais j'y prenais plaisir. Je racontais ce que je voulais, dans ce carnet. J'étais libre, sur ces pages. Je pouvais crier mon amour pour Élise, dire à quel point j'étais proche d'Arnaud...
Un jour, Arnaud m'avait surpris, le soir, en train d'écrire. Il m'avait lancé un grand sourire.
- Tu aimes écrire maintenant ? avait-il demandé. Tu vois, Émile survit dans nos mémoires grâce à ce qu'on écrit sur lui, tu ne penses pas ? Il est là.
Il se tapa le crâne d'un doigt.

Nous marchions dans les bois. J’appréciais le bruissement des feuilles dans le vent. Les oiseaux, quant à eux, auraient du chanter, mais ils avaient déserté le champs de bataille. Leur instinct de survie je suppose. Mais, nous, nous devions rester.
Cet instant de paix ne dura pas. D'abord j'entendis des branches craquer sous les pas de quelque chose ou de quelqu'un ? Puis un cri confirma toutes mes craintes :
- Angriff ! (Attaquez!)
Des Allemands ! En moins d'une seconde notre petite troupe se retrouve encerclée. Certains de nos soldats tirent à vue, dans la panique. Il n'auraient jamais dû tirer ainsi, car ils risquaient la vie de toutes les personnes présentes. Une fusillade éclate, avec nous au milieu. On se couche comme on le peut dans les buissons, pour se camoufler.
Des renforts, qui ont entendu les premiers coups de feu, arrivent. Je me lève pour leur faire signe. Je leur hurle de se dépêcher.
- Allez, les gars, on recule ! je crie, tirant au passage sur un Allemand qui allait nous barrer la route.
Je me mets à courir aussi vite que possible derrière Arnaud. J’entends d'un coup un cri de douleur. Je me retourne. Pierre, un ami, vient de se prendre les pieds dans une racine au sol. Je reviens à toute allure sur mes pas. En me rapprochant, je réalise qu'il n'est pas tombé à cause d'une racine : sa jambe est couverte de sang.
- Pierre est touché, venez m'aider !
Je passe son bras autour de mon épaule afin de l'aider à marcher. J'entends les hurlements des Allemands derrière nous. J'accélère. Je ne suis pas aidé par Pierre, qui fait cependant ce qu'il peut pour cela.
D'un coup, j'ai l'impression que le temps ralentit. Un vive douleur dans le bas du dos me fait tomber, puis j'entends le coup de feu. Avant de toucher le sol, deux autres balles ont le temps de me toucher. Je suis allongé sur le ventre, Pierre gît à côté de moi, les yeux clos. Je n'arrive plus à bouger. J'entends la voix d'Arnaud, des tirs, puis plus rien. Le calme revient.
- Ils sont là !
C'était Arnaud. D'autres personnes étaient avec lui. Quelqu'un me retourna sur le dos.
- Merde ! cria Arnaud. Il a reçu trois balles dans le dos.
- Pierre est mort, dit un autre.
Je vis un gars en uniforme fermer délicatement les yeux de mon ami. Des larmes remplirent mes yeux et commencèrent à couler doucement le long de mon visage.
- Venez m'aider enfin ! on va pas le laisser crever quand même ! hurla Arnaud à l'intention de ceux qui nous regardent.
- Il est déjà trop tard, je suis désolé, dit un soldat.
- Non ! Ne me laisse pas, Paul, ne me laisse pas, par pitié ! chuchota-t-il doucement.
Je toussotai et crachai un peu de sang. J'avais mal, je n'en pouvais plus. Il était temps pour moi de partir. Je n'aurais pas pu vivre longtemps après cette guerre. Le poids des remords auraient eu raison de moi. J'avais tué des gens, ne mériterais-je pas de mourir à mon tour ? Enfin, je pouvais m'arrêter de tuer. Enfin, j'allais trouver la paix, malgré ce que j'avais fait. Enfin, je partais.
- Tout ira bien, Arnaud, dis-je. Prend soins d’Élise, mon ami.
Élise était tout pour moi, et j'étais tout pour elle. Mais c'est une femme forte. Je sais qu'elle sera de ceux qui sont détruits par…
Mes yeux se fermèrent.
J'en était persuadé. Je pouvais partir.

Arnaud,
Une semaine plus tard.


Je m'arrête devant la maison dont l'adresse est indiquée sur le papier. Je vérifie que j'ai bien le carnet. J'hésite un instant avant de toquer. Je ne suis en permission qu'une semaine et j'avais promis à Paul que s'il lui arrivait quelque chose, je serai celui qui annoncerait la nouvelle à sa famille. Or, sa seule famille est Élise. Je ne l'ai jamais rencontrée, mais Paul m'a fait assez de descriptions pour que je puisse la reconnaître.
Je pris une longue inspiration, puis je frappai à la porte. Une jeune femme, belle comme le jour, ouvrit.
- Élise ?
Elle fronça légèrement les sourcils. Elle devait se demander ce que faisait un homme habillé en uniforme devant sa porte.
- C'est moi, dit-elle
Elle sembla comprendre d'un coup. Elle ouvrit la bouche, des larmes s’échappaient de ses yeux. Je serre les dents. Je n'ai pas encore prononcé un mot que je pleure déjà.
- Je suis vraiment désolé... Élise. Paul ne... il ne rentrera pas. Voici des lettres qui te sont adressées.



Voilà, j'espère que vous avez apprécié ;)
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Message par Invité » 03 Juil 2015 17:49

Tu écris vraiment très bien, pas étonnant que tu ais gagné ! :mrgreen:
Bravo, continue ! ;)
même si il y a un petit je-ne-sais-quoi qui me chiffone dans la fin :?

Invité
 

Message par Poussière Etoilée » 10 Oct 2015 18:52

Je up le sujet, ça fait un moment que personne ne l'a lu :3 ♥

Edit : pitié, quelqu'un, faites signe !
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Message par pensina » 12 Oct 2015 16:52

Bonjour,

Je n'ai lu qu'environ la moitié de ton texte, car le rythme à commencé à me fatiguer. Je m'explique : Dans un texte, la ponctuation et les longueurs de phrases instaurent un certain rythme au texte et, dans le tiens, j'ai l'impression que celui-ci était un peu trop saccadé. Il faut avoir la tête reposée pour lire ton texte (ce que je n'ai pas puisque je me suis levée il y a à peine une heure) où l'alternance des phrases courtes et longues à vite fait de nous perde. Je n'ai donc pas convenablement pu suivre ton texte, mais l'idée semble être bonne. Je suis moi-même une certaine fan pour ce qui est d'écrire des récits dramatiques portant sur la guerre (en lire, me plaît un peu moins, car j'aime les happy end x'D) et j'aime aussi en lire quand ils sont vraiment bons.

Peut-être que je relirai ton histoire un peu plus tard pour voir si j'arrive à bien suivre ^^
Continues comme ça :'D
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Et si tu choisis de vivre, alors bats-toi aussi longtemps que tu en auras la force ; vis, Riki !
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Message par Nidoranium » 12 Oct 2015 19:57

Hellow ^^

Eh bien, je suis assez impressionné de retrouver l'ambiance des romans de guerre, mais la fin reste confuse pour moi, il y manque une partie pour la mort de Paul (dont on ne sait le nom que très tard, ce qui n'est pas forcément grave mais un peu déstabilisant quand on l'entend pour la première fois) ^^ On passe de la mort de Pierre à Paul mourant sans avoir eu aucune mention d'une blessure, d'une douleur ou autre...

Sinon, c'est assez bien écrit et l'histoire est plutôt bonne en elle-même ^^
\o/ Collection terminée \o/

Merci à Fairling pour mon avatar ^^
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