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Message par Lisladu » 13 Juin 2015 09:45

Coucou ! Je me décide enfin à poste ma fanfic ici ^^ Il faut savoir que je suis une fervente lectrice de comics (notamment ceux de la firme DC, pour ceux à qui ça ne parle pas : Batman, superman et toussa toussa), et il m'est venue l'idée d'écrire une fanfiction là-dessus (ouai, bon ok, à la base c'est parti d'un délire entre potes). Je la poste donc, en espérant qu'elle vous plaira ;) Je préfère vous prévenir, mes chapitres sont longs ^^ (nan mais vraiment, très long parfois...)

Créature des Ombres


Chapter I : I don't like heroes 'cause they're not like me
Spoiler: show
Glycenne Warner

• Une heure que je plane au-dessus de cette ville pourrie. Une heure à sentir les relents âcres des pots d'échappement et les odeurs de bitume de cette saleté de ville. Et une heure que j'ai perdue parce que rien d'anormal ne s'est présenté à moi, que tout se passe exactement comme d'habitude. Les mères au foyer couchent leurs enfants, parfois avec beaucoup de peine, et les rares personnes à posséder des chiens les sortent. Une soirée banale, normale, où je ne peux rien faire. Je me demande si mes ailes ne vont pas me lâcher d'un instant à l'autre et tout ça pour rien. Je devrais avoir l'habitude de toutes manières. Certes, la vue aérienne permet de couvrir un plus gros terrain mais je ne peux sentir aucune odeur qui pourrait me donner une piste supplémentaire.
Je donne un vif coup d'aile pour reprendre un peu de hauteur et ne pas me prendre un immeuble. En plus, je ne tiens pas à me faire repérer par un quelconque taré avec un fusil et risquer ma peau inutilement. Malgré mon plumage noir qui se fond avec le ciel nocturne et mes réflexes, si je puis dire excellents, si quelqu'un possède des capacités meilleures que les miennes, je ne ferais pas long feu. Les faucons ne sont pas communs à proximité de Gotham et les plumes sont très jolies pour parer les habits des richards.
Je cesse mes sombres ruminations et reprends ce pourquoi je suis sortie ce soir ; un tueur de prostituées qui sévit depuis peu dans les rues de ma "chère petite ville". Son portrait illustre les journaux du moment, apparaît tous les soirs aux informations, avec précisé en lettre rouge de prévenir la police si quelqu'un l'aperçoit. Cette histoire me dégoûte... Ce sinistre personnage me dégoûte... A tel point que j'ai fini par en faire une affaire personnelle. J'ai décidé de m'occuper de ce gars comme il le méritait, faire cesser ses activités rapidement et radicalement. Mettre cette ordure derrière les barreaux ne suffirait pas. Les prisons ne sont pas des endroits très justes de nos jours. Avec la justice que l'on a dans ce patelin dégueulasse, il peut espérer sortir sans même avoir fini la moitié de sa peine, pour "bonne conduite". Voire même ne pas être accusé, faute de preuves recevables (et surtout grâce à de gros pots-de-vin versés aux bonnes personnes).
Je relève la tête, mes yeux bicolores fixant l'horizon pour vérifier que je ne franchisse pas les limites de mon territoire. Cette ligne invisible que je connais si bien et qui sépare ma ville de celle de Gotham. Il est tellement simple de dépasser ce genre de chose lorsqu'on vole... Après tout, un oiseau est libre, aucune barrière de verre ne l'empêche de ce rendre où il le désire, et quand il le désire. Mais je ne peux pas me permettre d'entrer sur son territoire à Lui.

• Vous devez vous demandez ce que je peux bien être pour utiliser un tel vocabulaire. Par là je désigne les verbes "planer", "voler" et "battre des ailes". En fait, actuellement je suis un faucon. Peut-être que dans une heure je serais un loup, une humain ou, encore mieux, un anthro lupin. Vous voyez toujours pas ce que je suis hein ? A vrai dire... Eh bah j'sais pas non plus. Mais je peux vous donner des petites explications. Vous connaissez les super zéros ? Pardon, héros ? Mais si, ces types avec des pouvoirs "trop cool qui déchirent" et des costumes trop moulants ? Eh bien je n'en fais pas partie (je serais même une sorte de anti-héros si vous voyez ce que je veux dire). Mais j'ai moi aussi des pouvoirs "trop cool qui déchirent". Chez moi, ils sont plutôt encombrants et se traduisent par la capacité à changer d'apparence et des sens très -trop- aigus. Je peux revêtir l'apparence de l'animal qui me chante, voire même effectuer ce que j'appelle des mutations (mélange inter-espèces), tout ceci en gardant malheureusement les même couleurs que lorsque je suis humaines, ce qui a la fâcheuse tendance de me rendre trop repérable.
Maintenant que vous avez l'immense satisfaction de savoir ce que je suis, vous voulez sans doutes savoir ce que j'en fais, de ces "super pouvoirs". J'effectue le travail que ces prétendus "héros" n'ont pas eu l'audace de faire : je m'occupe des personnes qui ne méritent ni la vie, ni la prison. Je les achève et je débarrasse le monde de ces vermines en gros.

• Trêves de bavardage, il faut que je recentre mon attention sur ma mission de ce soir : ce tueur que les forces de police n'ont pas été capables d'appréhender. Je tourne la tête dans tous les sens, certaine que je vais devoir rentrer chez moi bredouille, mais voilà que je l'aperçois, j'ai enfin trouvé ce que je cherche depuis une heure : un homme, parfaitement identique à la photo que l'on voit partout en ce moment, tourne à l'angle d'une rue en courant comme un dératé. Je soupire en regardant la foule qui afflue autour de lui. Pas ici... Il y a beaucoup trop de monde et je n'aime pas me faire remarquer. De plus, je n'aime pas rendre mes actions publiques. Avoir les flics aux trousses ne serait pas bon pour moi. Suivre discrètement la raclure que je cherchais, c'est ça qu'il faut faire. Malheureusement, je vois défiler les habitations sans pouvoir descendre à cause de la circulation bien trop dense à mon goût.
Des immeubles... Encore et toujours des immeubles. A force ça devient déprimant. Une fois mon délinquant disparut au regard des autre (il s'est enfoncé dans une ruelle l'inconscient) je décrète que c'est enfin le bon moment et me décide à agir. Je fonds en piqué sur ma proie de ce soir, toutes serres dehors. Son dos se déchire sous mes griffes de rapace, m'arrachant un rictus mauvais. Cependant, cette forme de faucon est loin d'être adaptée au combat rapproché et mon adversaire risque d'avoir très vite l'avantage sur moi si je ne change pas d'apparence rapidement. Une sensation de chaleur familière envahit mon corps, un fourmillement que je connais bien prend place au bout de mes doigts... Les contours de mon corps deviennent flous, une ombre remplace tout couleur qui marquait mon plumage et mes lignes se redessinent au gré des mouvements de cette noirceur. Ou du moins, je pense que la métamorphose se passe ainsi. Je n'en ai jamais vu que des bribes, ayant fini par fermer les yeux devant cette ombre qui s'empare de moi à chaque changement. Lorsqu'elle s'efface, mes membres se sont allongés, mes doigts, mes bras et mes jambes ayant retrouvé leur place, cependant, ils sont recouverts d'une épaisse fourrure noire. Mes vêtements eux aussi sont revenus, de même que mes cheveux. Mon visage n'est pas celui d'un humain pour autant. Il est lupin, possédant un museau sur lequel trône une tâche blanche et des yeux bicolores. Une louve bipède, c'est ainsi que les abrutis qui sont repartit vivants après m'avoir vue me nomme.
La transformation a pris du temps et le grand homme que j'ai percuté quelques minutes auparavant a repris du poil de la bête. Il fonce sur moi et le direct du droit qu'il m'envoie aurait facilement pu assommer une personne normale. Mais je ne suis pas normale et mes réflexes sont bien meilleurs que la moyenne, aussi, j'ai tout juste le temps de parer en mettant mon bras au travers, et de reculer d'un bond rapide. Pour une fois, lorsque je suis partie en repérage, je n'ai pas oublié mon arme. Mon épée est donc sagement rangée dans son fourreau, attendant de servir. Je ne devrais cependant pas en avoir besoin ce soir... Dommage.
Je n'ai pas le temps d'esquisser un geste vers lui que l'autre me colle déjà un second coup de poing, bien plus puissant que le premier. Le choc m'oblige à reculer de quelques pas chancelants. Portant ma main blanche (et au passage poilue et griffue) à ma bouche, j'essuie d'un geste rapide le sang qui s'écoule déjà de ma lèvre fendue. Il va me le payer celui-là. De toutes manières, je ne me suis pas déplacée pour lui offrir des fleurs. Sans perdre mon sang froid et l'expression glaciale que je porte depuis tout à l'heure, je me précipite vers lui pour lui rendre son coup de poing. Il chancelle et j'en profite pour lui asséner un brutal coup de griffes. Ces longues griffes, si semblables à celles des loups, n'ont aucun mal à arracher la chair tendre de son cou. Cette sensation m'aurait écœurée quelques années auparavant. Aujourd'hui, je ne ressens plus rien...
Sans qu'il ait eu le temps de comprendre, il porte une main tremblante à sa gorge. Le sang filtre entre ses doigts, s'écoulant abondamment de la plaie qui sectionne à présent sa trachée. Tombant à genoux, posant une main au sol pour ne pas s'écrouler totalement devant moi et conserver un minimum de sa dignité, il me lance un regard hagard, horrifié. Un de ces regards que j'ai appris à ignorer avec le temps. Il peut me regarder autant qu'il le veut, cela fait maintenant bien longtemps que ces yeux où se mêlent la peur et l'horreur ne me font plus aucun effet.

• J'ai laissé le corps de l'homme à l'endroit même où il est mort. Rien ne peut m'inculper dans cette histoire. Tout ce que la police pourra trouver sur les lieux du crime, ce sont des poils de loup et une plaie semblable à celles causées par les attaques de chien. Je reprends totalement forme humaine dans le but de me fondre parmi les gens qui vagabondent encore dans les rues à cette heure tardive (il doit bien être une heure du matin). Ils sont certes peu nombreux à présent, malgré la réputation de la ville qui ne s'est pas faite pour ses rues calmes, mais je n'ai pas envie de me faire remarquer. D'ailleurs, dans quelle ville suis-je ? Je ne reconnais aucun des immeubles qui m'entourent et ils me semblent bien plus hauts que chez moi. En levant un peu le nez et en tournant plusieurs fois sur moi-même, je me rends compte que j'ai bel et bien quitté ma ville et que je suis à présent en plein cœur de Gotham. Ce n'est pas mon territoire, c'est le Sien et je n'ai aucune raison d'être là. Je ferais mieux de rentrer le plus vite possible. Je ne peux cependant pas retrouver une forme de volatile. Deux transformations et demie en une soirée c'est bien suffisant. Oui, et demie parce que les formes alternatives ne sont pas des transformations à proprement parler, enfin selon moi, après il y a peut-être des gens qui n'ont pas mon expérience et qui les trouvent compliquées (non non, mes chevilles ne sont pas trop grosses).
Plus rien ne peut à présent choquer les passants. Je porte un pull qui se ferme à l'aide de deux lanières sur le col et d'une sur le bas du vêtement, dont le col justement monte assez haut sur mon visage pour cacher ma bouche et le bas de mon nez. L'un des côtés est blanc, l'autre noir. Le seul problème avec cet habit, c'est qu'il est court et ne couvre donc pas mon nombril. Mon pantalon, c'est un pantalon tricolore, un peu large. La moitié externe de la jambe est noire, et l'interne est rouge, tandis qu'un triangle blanc termine la jambe en partant du genou. Ce sont les seuls vêtements qui parviennent à supporter la transformation alternative (la fourrure ça prend de la place et la mienne, particulièrement épaisse, a déjà réussi à déchirer pas mal de mes fringues).

• C'est quelque chose que je ne peux expliquer qui fait se hérisser les poils de ma nuque, alors que je me dépêche pour rentrer. Un déplacement peu habituel dans l'air, un froissement de tissus qui me rappelle étrangement ces héros capables de voler. Un froissement qui me rappelle avec horreur ce héros qui règne sur Gotham. J'ai l'ouïe fine, bien que mes profs me reprochent souvent de ne rien entendre (je n'écoute pas, il y a une grosse différence) et le moindre bruit peut me mettre sur mes gardes. Enfin, d'habitude ce n'est pas le cas, j'ai appris à ne pas faire attention à ce genre de chose et à bloquer mes sens. Cependant, ce soir, c'est différent. Une louve qui n'est pas sur son territoire, à moins d'avoir un sérieux problème, ça a tendance à être toujours parano.
« Je l'aie en visuel. On n'est pas loin mais il faut attendre pour l'avoir sans que les passants ne nous remarquent. En plus, j'crois bien qu'elle nous a repérés. »
Ce n'est qu'un murmure lointain, quelque chose que les gens normaux ne peuvent pas entendre... (et que je n'aurais surement pas entendu si le vent n'avait pas été avec moi ce soi.) Mais je ne suis pas normale, et je l'entends parfaitement, ce murmure. Tout comme je sais parfaitement que c'est de moi dont parlait cette voix. Tournant dans une impasse malgré ma peur, je reprends ma forme alternative, espérant ainsi ne pas me faire reconnaître. A grand peine, je parviens à faire foncer ma frange blanche, la rendant ainsi aussi noire que je reste de ma chevelure, et fait prendre une couleur doré à mon œil bleu. Ce sont des signes trop reconnaissables pour que je me permette de les montrer à celui qui me poursuit (bien qu'il les connaisse déjà sûrement) mais ce sont ces petits détails qui me pompent le plus d'énergie (de plus, je fais bien de les cacher car j'ai déjà ma petite idée sur l'identité de mes poursuivants).

• Je me retourne, regrettant d'avoir choisi une ruelle sans issue, et fait face à mes poursuivants. Dos au mur, je vois deux silhouettes atterrir lourdement devant moi. L'un est grand, un adulte dont je connais déjà l'identité pour en avoir beaucoup entendu parler. Ses épaules sont couvertes d'une longue cape noire, une chauve-souris orne le poitrail de son costume gris. Le second est plus jeune, au vu de sa taille et de sa morphologie, je dirais qu'il a à peu près le même âge que moi, peut-être plus vieux. Vêtu différemment, il porte un costume rouge ainsi qu'une cape noire doublée de jaune, loin de passer aussi inaperçus que celui de son acolyte. Une chose me trouble chez ces deux personnages, je ne vois pas leurs yeux, et j'ai horreur de ça. J'ai l'impression qu'on ne me regarde pas lorsqu'on me parle, qu'on ne fait pas attention à moi... Et ça me déstabilise au plus haut point. Je ne montre rien de ma peur et de mon désagrément, et mon côté grande gueule prend le dessus en lançant la conversation d'un air moqueur :

« - La Chauve-Souris ! Je n'aurais jamais pensé que c'était toi et je ne m'attendais pas du tout à te voir ce soir, crois-moi. Que me vaut ta visite ?
- Cesse de prendre cela comme un jeu. C'est pour te poser des questions que je suis venu, pas par politesse. »

Je fais la moue devant son ton froid et dur, jouant plus la provocation qu'autre chose. Je veux partir et en vitesse. Pas question cependant de lui révéler quoi que ce soit sur mon état, et hors de questions de répondre à ses questions (ça fait beaucoup de questions non ?). Je n'ai pas l'intention de me faire prendre en chasse comme ces criminels l'étaient par la police.

« Tu n'as pas envie de me voir Batou ? Je suis déçue tu sais... »

Le chevalier noir, comme tant de personnes se plaisent à l'appeler, ne semble pas rentrer dans mon jeu. Il ne répond pas à ma provocation et ne laisse transparaître aucune émotion. Il se contente de glisse sa main sous sa cape et de sortir quelque chose. Ça sent le vieux papier... Comme une odeur de journal... Je sais que j'ai vu juste lorsqu'il balance des revues de journaux. Les papiers volent et je peux voir des photos d'hommes morts. Je reconnais tous ces visages, tous ces criminels, pour les avoir moi-même exécutés.

« C'est de ton fait n'est-ce pas ? Toujours la même chose. Ils sont attaqués par des animaux. Tout ce que l'on retrouve sur les lieux, ce sont des poils de chien ou de loup. »

Un rictus mauvais déforme mon visage lupin à ses paroles. Bien sûre que c'est moi. Une bande de criminels armés et recherchés ne meurt pas comme ça suite à une attaque canine, ils tirent avant que le clebs n'ait put esquisser un geste menaçant dans leur direction. Et puis, qui d'autre parmi ces prétendus "héros" peut laisser sur les lieux des crimes des morsures, des traces de griffes et des poils (peut-être Cheetah mais c'est une "méchante" et ses poils sont roux) ? Personne, je suis bien la seule à posséder ces attributs, ou du moins dans ce secteur.

• Rallongeant mes griffes, je cours vers lui, ramenant mon bras vers moi pour être prête à lui lacérer l'épaule. Il est cependant plus vif et moins stupide que mes habituels adversaires. Ajoutez à cela le fait que je ne compte pas réellement le blesser, juste créer une faille suffisante pour me permettre de m'enfuir, et vous êtes sûrs qu'en fait, je ne le touche pas du tout. Le Batman ne fait rien à part se décaler légèrement, laissant tomber mon attaque dans le vide et me poussant de sa main la plus proche. Je m'étale de tout mon long, ma mâchoire rencontrant le sol avec fracas. Je me relève aussi vite que je le peux, pensant être assez rapide pour détaler, mais le moucheron rouge qui l'accompagne se met en travers de ma route, tenant fermement une barre en métal qu'il utilise sûrement en guise d'arme (en même temps il est pas plombier à ce que je sache). Rejetant mon épaisse frange en arrière, je lui lance un regard moqueur, une main sur le menton et l'autre pointée sur le R jaune qui orne sa poitrine.

« Dis-moi, le ″R″ là, c'est pour ″Raté″ ou bien je me trompe ? »

Sa prise sur la barre de métal se raffermit. Je suis prête à parier que s'il n'avait pas eu les gants noirs de son costume par-dessus, j'aurais pu voir les jointures de ses mains devenir blanches à force de serrer si fort sa petite barre. Il lève son "arme" (je ne considère pas cela comme une arme digne de ce nom, ça ne blesse rien ça !) et l'abat sur moi. Il n'est pas au maximum, il se retient sans que je sache pourquoi et cela m'énerve. Tant pis, au moins je n'ai aucun mal à parer, sortant rapidement mon épée et la positionnant devant moi. Le bruit du métal qui s'entrechoque m'arrache un sourire satisfait. Ma chère arme va enfin me servir. Le moucheron sourit, rendant ma moquerie de tout à l'heure

« - Robin... C'est pour Robin. Et toi, DarkClaw, c'est parce que t'es pas capable de te laver les mains ?
- Tss... Tes blagues à deux balles tu te les gardes. »

Il est exaspérant, mais au moins j'ai ma réponse : Robin, prononcé comme s'il y avait un "e" à la fin. En anglais, c'est le nom d'un petit oiseau insignifiant que l'on trouve un peu partout, traduisez "Rouge-Gorge" en français. Et en plus, je considère ce nom comme un nom de fille.

« - Joli nom gamine ! Mais j'ai pas de temps à perdre, écarte-toi de mon chemin fillette, j'ai pas que ça à faire.
- Pas question ! »

Il donne un coup latéral avec sa barre, que je pare aussi aisément que le premier, ma lame offrant encore une fois ce son si doux à mes oreilles. J'offre un sourire sadique à mon interlocuteur.

« Un loup c'est très dangereux, on ne te l'a jamais dit ? J'ai déjà bouffé un ou deux moineaux c'est vraiment pas ragoutant mais ça croque avec délice sous la dent. »

Mon sourire horrifiant le fait déglutir, le distrayant de notre mini-combat. D'un sec coup d'épée, je le fais reculer. C'est juste assez fort pour le faire tomber par terre et assez rapide pour me permettre de déguerpir, à croire que moi non plus je ne suis pas à mon maximum. Je m'apprête à partir, appuyant sur mes jambes, aussi fort que je le peux, pour m'éloigner autant que possible de ces deux super-tarés en slip. Une main ferme m'attrape l'épaule et me ramène au sol, réveillant la douleur de ma mâchoire et me brisant mon bel élan. Je m'étale pour la seconde fois en trop peu de temps. Je jette un regard assassin à mon persécuteur, je ne suis pas habituée à occuper cette place de soumission désagréable. Batman me maintient fermement au sol, m'empêchant de bouger, toujours aussi impassible.

« - Lâche-moi abruti ! C'est les mêmes qu'on combat tous les deux alors laisse-moi ! Tu devrais me remercier plutôt que de me frapper.
- Tu commences à m'agacer gamine. Je n'approuve aucune de tes manières. Les méthodes que tu emploies ne sont pas louables. Ici c'est mon domaine, mes règles. Compris ? »

Je mords férocement la main gantée de noir du prétendu héros, ma gueule allongée m'assurant une meilleure prise, et profite de son moment d'inattention pour filer à l'anglaise. Le rouge-gorge de tout à l'heure (rouge-gorge étant la signification du nom Robin, mais je crois que je me répète) fonce cependant sur moi. Sa barre de métal repose sur le sol, non loin de mon épée, et le coup de poing qu'il me donne me projette violemment contre le mur. Je jette un regard lourd de menaces aux deux abrutis qui se tiennent derrière moi, frottant mon épaule, et prends une forme totalement canine pour détaler. Je jette un dernier regard derrière moi pour remarquer mon arme qui gît piteusement sur le sol, regrettant de ne pouvoir la récupérer.



Chapter II : I know your name v.1
Spoiler: show
Glycenne Warner

• Je suis réveillée par la sonnerie trop forte de mon portable. J'ai dormis sous un abri bus, sous forme de chien, incapable de rentrer chez moi à cause du bruit que j'aurais fait. Je m'étire, mes longues pattes sensées être blanches souillée par la boue qui s'étale dans la rue. J'attrape mon sac dans ma gueule et me mets à courir, ne desserrant pas les mâchoires pour ne pas laisser tomber mon fardeau. Je dois aller vite, me concentrer sur mon chemin. Je réfléchirai à ce qui s'est passé cette nuit une fois arrivée à destination.
J'ai le souffle court lorsque j'arrive à la maison modeste où je vis depuis un moment déjà. M'assurant qu'il n'y ait personne, je me faufile à pas de loup et monte dans ma chambre pour pouvoir reprendre forme humaine. Je n'ai pas envie de me faire surprendre par quelqu'un d'indésirable... Je jette mon sac, faisant sursauter le chat qui ronflait jusqu’à là sur mon lit, et me rue dans la salle de bain. Je m'attarde devant le miroir pour placer une lentille de couleur bleue sur mon œil doré. Je ne peux cacher sa couleur toute la journée et les lentilles "stylisée" sont normalement interdites au lycée. Sans perdre une seconde de plus je sors, prends mon sac de cours, et ressorts, non sans avoir pris un croissant au passage.

• Je frotte en grimaçant mon épaule, encore endolorie par la confrontation de la veille. C'est qu'il tape fort pour un gamin, l'autre crétin en rouge (je dis ça mais il est sans doute plus vieux que moi) et il m'a laissé un bleu énorme et douloureux. En contrepartie, j'ai pu bien de défouler sur la main de l'ahuri en noir, mordre jusqu'au sang (voir même craquer un ou deux os), même si ce n'était que pour créer une diversion et pouvoir détaler. Un bâton en métal... Comment a-t-il osé se servir d'une arme aussi ridicule qu'une barre en métal ?! À cause de ces abrutis, j'ai même oublié mon épée sur les lieux. Je serre les dents... Ils l'ont sûrement récupérée et je ne compte pas la leur laisser.
Sans que je sache pourquoi, alors que je me dirige vers l'entrée de mon lycée (cette espèce de prison qu'ils osent appeler un établissement scolaire), je sens une boule se former dans mon estomac. J'ai une mauvaise impression, une sorte d'instinct secondaire qui me hurle quelque chose, que je n'arrive pas à comprendre. Quelque chose va se passer, mais je ne sais pas quoi. Mon malaise ne fait qu'augmenter lorsque j'aperçois un garçon aux cheveux de jais du coin de l'œil. Il est entouré d'amis et a l'air totalement inoffensif pour quelqu'un comme moi. Mais après tout, n'ai-je pas l'air inoffensive moi aussi ?
Je connais son nom : Tim Drake... Je ne connais pas grand chose à son sujet, sinon que c'est un emmerdeur, et l'un des rares garçons de notre classe qu'Atalante trouve à peu près potable. Au fond elle n'a pas tort, il est même bien plus que potable (même si je ne l'avouerai jamais) mais je n'aime pas la petite manie qu'à mon amie de me caser constamment avec lui. D'une c'est un gros emmerdeur (je me répète) et deux... Bon j'ai pas de deux et alors ?!

• Soufflant sur les mèches blanches de ma frange qui me tombent devant les yeux, m'empêchant ainsi de bien voir ce qu'il se passe devant moi, je baisse la tête et commence à farfouiller dans mon sac. Je me débats un moment mais finis par en sortir la petite carte blanche et rectangulaire qui nous sert de "pass" pour entrer dans ce lycée. Cette petite carte, c'est sans doute ma pire ennemie : elle me permet d'entrer dans l'enfer qu'est le lycée de Gotham -bien que j'habite la vile voisine, un petit patelin dont on oublie toujours le nom, je suis affectée à ce lycée pourri - et je l'ai perdue tellement de fois que je ne compte plus les nombreuses sanctions non-effectuées qui s'affichent dans mon carnet le liaison. Les pions semblent d'ailleurs m'avoir lâchée avec cette affaire, ça fait longtemps qu'ils ne se sont pas manifestés.
Je range ma petite carte et trottine vers Atalante, qui pour une fois est en avance et a réussi à arriver avant moi. J'aurais dû m'en douter, vu que je n'avais vu aucune trace d'elle à la maison. Je lui adresse de grands signes de la main pour attirer son attention sur moi, tout en réajustant mon sac qui ne cesse de glisser sur mon épaule.
Atalante, c'est mon amie d'enfance et la seule à connaître ma vraie nature ainsi que mes agissements. J'ai confiance en elle au point de lui confier tout ce que je fais et, un jour, je lui ai révélé ce que j'étais réellement. Depuis ce jour, elle fait même attention à n'avoir aucun objet en argent sur elle - je ne suis pas un lycan, je ne suis pas affectée par la lune, mais l'argent a le même effet sur moi que sur eux, c'est à dire qu'il me brûle horriblement la peau.
La jeune fille qui se dirige vers moi ne me ressemble pas du tout. Elle est un peu plus grande que moi, et possède des cheveux courts et bruns, tellement fins qu'ils glissent toujours entre les doigts. Ses yeux, de leur côté, arborent une magnifique teinte verte, hésitant entre la menthe et la pistache. Elle est bien tout le contraire de moi, qui enfile les bizarreries. Je suis de petite taille - même si je peux facilement atteindre les deux mètres sous forme alternative - et j'ai d'épais cheveux noir d'ébène, qui m'arrive aux hanches. Le plus souvent, comme aujourd'hui, ils sont tressés en une natte épaisse pour ne pas me gêner. Ils pourraient être très beaux, s'ils n'étaient pas gâchés par ma frange -qui, loin d'être droite, est désordonnée, ne tombe devant qu'un seul œil, et est toujours en bataille- qui elle est blanche comme la neige, partant juste d'un léger dégradé là où le noir et le blanc se rencontrent. Elle fait un peu tâche dans toute cette noirceur... Tout comme mes yeux d'ailleurs. Je ne peux maintenir les transformations mineures -couleurs- qui, sans que je sache pourquoi, me demandent plus d'énergie et de concentration que les transformations complètes. Du coup, j'ai les yeux vairons : le droit doré, le gauche bleu, tous deux très pâles. Je porte donc des lentilles colorées lorsque je vais au lycée afin de les cacher.

« Mme Drake ! »

L'exclamation d'Atalante me sort un peu de mes pensées et je vois Tim jeter un regard noir dans le dos de la brune. Tout comme moi, il n'apprécie pas tellement son petit jeu et ne se fait pas prier pour le montrer.

« Comment va ? T'es pas rentrée hier » s'inquiète la brune tout en ouvrant la porte du hall

• Ce n'est un secret pour personne, je vis chez Atalante depuis la mort "accidentelle" de me parents. Depuis que je suis toute petite en fait. Du coup, At', c'est un peu comme une sœur, et surtout une confidente précieuse à mes yeux, tout le monde le sait très bien.
Sans rien dire, ignorant la mine déçue de la jeune fille devant mon mutisme, je remonte la manche de mon tee-shirt pour dévoiler mon épaule, mettant ainsi au jour le bleu conséquent, cadeau que m'a laissé "l'oisillon" de la nuit dernière. Oisillon qui ne doit d'ailleurs pas être très loin si j'en crois la désagréable sensation qui me suis sans cesse depuis ce matin. Si je l'attrape celui-là, je vais lui faire passer un sale quart d'heure. Atalante reprend la parole, me sortant de ma transe meurtrière.

« - T'as peut-être eu un problème à la boxe, mais ça explique pas pourquoi t'es pas rentrée. Tu m'expliqueras tout, et t'y échappera pas !
- On commence par quoi ? »

Je veux changer de sujet... Vite ! La boxe, c'est une excuse trouvée par Atalante pour expliquer aux autres (profs et élèves) la présence de bleus ou de traces de coups sur mon corps. Pendant longtemps, nos professeurs ont cru que je me faisais battre par mes parents, ce qui provoquait ensuite chez moi et mon amie une crise de fou rire incontrôlée (et une heure de colle ou deux, parce que les profs pensaient qu'on se foutait d'eux).
Je vois le sourire de mon amie s'élargir sur ses lèvres et je sais qu'elle ne va pas me lâcher avec cette histoire. Elle se met à murmurer, pour que seule moi puisse l'entendre.

« - Ah ? Tu veux commencer maintenant ? Alors explique-moi d'où vient ce truc énorme que t'as sur l'épaule !
- Nan, on commence par quoi comme matière ? »

Son sourire l'abandonne aussi rapidement qu'il est apparu, et elle fait la moue. Elle ressemble à une grande gamine boudeuse quand elle fait ça. Tout en montant les escaliers, Atalante abandonne peu à peu sa mine de petite pimbêche et me répond.

« - On commence avec l'histoire. C'est une matière que t'aime bien avoue...
- Ah non ! je la coupe avant qu'elle ne puisse rajouter une autre connerie. Tim est juste derrière moi, il ronfle en cours et quand c'est pas ça il me taxe mes affaires et passe son temps à me donner des coups de pied en disant que ses jambes sont trop longues. »

Le pire, c'est que c'est vrai... Ce type sera une plaie jusqu'au bout, malgré sa gueule d'ange. Je grogne devant l'entrain trop visible et après compréhension de son gros sous-entendu comme quoi j'aime bien le fait d'être devant Tim -et à ça s'ajoute l'allusion perverse que j'imagine parfaitement sortir de la bouche de mon amie. Je lui donne un petit coup d'épaule avant de suivre le rang qui se forme devant la salle 212. Sentant quelqu'un me bousculer, je me retourne rapidement pour fusiller une fille brune du regard. Ses cheveux gras me dégoûtent plus qu'autre chose et sa bouche, toujours en cul-de-poule, m'énerve encore plus. Elle me rend un regard dédaigneux, se sentant sûrement supérieure à moi, alors que peu l'apprécient et que je suis physiquement -et, sans me vanter, psychologiquement- plus forte qu'elle. Je peux la mettre à terre ou la casser quand je veux et elle n'en a sans doute pas conscience, vu comment elle rejette la tête en arrière et s'en va pour s'éloigner de moi.

• Je finis par me désintéresser totalement de l'autre pimbêche, ne jugeant pas utile de me prendre la tête maintenant avec quelqu'un d'inutile, et devant toute la classe en plus -même si ça aurait pu être drôle. Je préfère me concentrer sur la porte de la classe, et essayer de chasser la sensation étrange que j'ai depuis le début de la journée. Cette sensation étrange... Elle a commencé à mon arrivée au lycée et s'est intensifiée depuis que j'ai croisé Tim. Je décide de ne pas parler de ce détail à Atalante... Pas avant d'avoir trouvé de quoi il s'agit, cette abrutie serait capable que me sortir que je suis amoureuse.
Je ne peux pas sentir les odeurs au lycée, comme je l'aurais fait si j'avais dû pister quelqu'un. Mes sens sont bridés pour éviter que je me retrouve à terre à cause des senteurs de parfums ou de déodorants trop fortes de certaines personnes. Et aussi pour ne pas me mettre à baver lorsque je passe devant la cantine et que l'odeur de la nourriture me vient au nez. Mes sens auditifs sont eux aussi minimisés pour que je ne me plaque pas les mains sur les oreilles devant les hurlements de certains. Mon goût est inutile, ma vue aussi puisqu'il faisait nuit et que mon adversaire était masqué, et mon toucher ne me servira à rien. Je me retrouve donc inutile de ce côté là, dans l'impossibilité de trouver l'origine de mes craintes avec mes sens censés être sur développés.

• Lorsque je me rends compte que Tim me regarde d'un air étrange, comme s'il était en train de m'examiner de la tête aux pieds, je le pousse contre le mur, faisant mine de me frayer un passage pour avancer. Au moins, il cesse sont inspection. Il a des manières bizarres aujourd'hui et je n'aime pas ça. Il m'adresse tout de même un de ses sourires taquins. J'ai horreur qu'on m'embête, et il le sait assez bien pour continuer malgré mes menaces. Simplement, d'habitude, c'est avec des jeux de mots douteux, pas en me regardant comme s'il essayait de se rappeler quelque chose de capital. Je me sens un peu comme une bête égarée épiée par un loup à ce moment là...
Alors que la prof arrive, mon malaise ne fait qu'amplifier au fur et à mesure que Tim se rapproche de moi. Lorsqu'il s'assoit derrière moi, je me rends compte que, pendant toute l'heure, j'aurais sont regard curieux dans mon dos, il pourra me regarder autant qu'il le voudra sans que je puisse rien y faire. Je me ravance un peu pour laisser à Atalante la place de passer, et fais mine d'écouter ce que raconte la prof. Je n'aime pas la Géo', tous ces repères, ces noms à retenir... Mon sens de l'orientation n'est pas bon en plus, enfin, ça c'est lorsque je suis sous forme humaine et, qui plus est, sur terre.

• L'heure passe et j'ai de plus en plus de mal à rester éveillée et attentive à ce que nous explique la prof, malgré toute ma volonté. Enfin... Les yeux mi-clos, la tête appuyée sur un bras, j'ai plus envie de rattraper mes heures de sommeil perdues inutilement que d'écouter le cours. Je sursaute lorsque ma table se met à trembler sous l'impact du poing de ma professeure. Ses yeux noirs de fouine me scrutent d'un air méchant et énervé, comme un ours que l'on aurait réveillé de son hibernation et qui n'aurait pas apprécié.

« - Alors comme ça on dort en cours Warner ?! Redressez-vous donc un peu !
- Qui ? Moi ? Dormir ? Non madame ! J'oserais pas !
- Je l'espère bien. Si je vous y reprends je vous colle. Est-ce bien clair ? »

Je hoche la tête, la bouche fermée, sans même pouvoir dire un mot. Cette prof... Brrr... Elle est terrifiante quand elle s'y met et, même moi, je me prends à avoir sérieusement peur d'elle et de ce qu'elle pourrait bien me faire. Elle me jette un dernier regard suspicieux avant de se retourner et de reporter son attention sur son tableau tout gribouillé de chose incompréhensibles pour moi. Si je suivais, je comprendrais sûrement... Mais je n'ai pas envie de comprendre.
Je me fige lorsque j'entends quelque chose tomber derrière moi, et que je sens la main de quelqu'un qui me tapote l'épaule. M'assurant que la prof ne me regarde pas, je me retourne brusquement, frappant la tête de Tim qui se penche vers moi, faisant pencher dangereusement sa table.

« - Nan mais ça va pas ? Espèce d'abruti ! Arrête ça tout de suite.
- J'ai fait tomber ma trousse sergent. Pourriez-vous la ramasser ? »

Et en plus il se fout de moi celui-là ! Pour une trousse ? C'est pour une trousse qu'il vient m'emmerder ?

« Qu... Tu te fous de moi là c'est ça ? Tu peux être sur le point de crever je la ramasserais pas. »

Il ne fait pas attention à ce que je viens de lui dire et continue de se pencher par-dessus sa table pour tenter d'attraper sa trousse. Il croit quoi l'autre, qu'il a un bras extensible ? Se pencher par-dessus la table, pour attraper la trousse qui est par terre, à mes pieds. Je suis bien tentée de shooter dedans pour l'envoyer un peu plus loin, mais son air débile me fait pitié. Je recule ma chaise et me penche donc, exaspérée par le petit jeu de Tim. Je donne au passage un coup de coude à Atalante qui pouffe comme une idiote en nous voyant ainsi tous les deux. J'attrape sa maudite trousse... juste au moment où il a décidé d'arrêter de faire l'abruti et de la ramasser lui-même. Sa main se pose sur la mienne, me rappelant les serres des aigles qui se referment sur leur proie. Je sens mon malaise revenir en force alors que je jette sa trousse sur sa table, sans m'occuper d'Atalante qui tente de retenir son fou rire.
Je me remets correctement sur ma chaise tout en marmonnant une salve d'insultes contre Tim, lorsque j'ai une idée qui me traverse soudainement l'esprit. Son odeur est sur ma main à présent, et isolée des autres si je m'y prends bien. Je peux donc facilement -à présent- savoir si mon malaise à un réel rapport avec lui ou si ce n'est que le fruit de mon imagination. Croisant les mains pour paraître normale et les mettant devant mon nez, comme si j'étais attentive à ce qu'il se passait devant moi, je renifle un moment sans faire de bruit, concentrée non pas sur le tableau, mais sur les odeurs posée sur mes mains. Il ne fait aucun doute que ces odeurs, je les ai déjà senties récemment... Je me tourne vivement vers le brun, plus froide encore que si la brune qui m'a bousculée tout à l'heure avait décidé de m'emmerder. C'est lui... Tim et le rouge-gorge de la veille... C'est la même personne. Robin, c'est Lui...

• Le reste de la journée passe lentement... Trop lentement selon moi. Je sors précipitamment lorsque la sonnerie retentit enfin, désireuse de prendre Tim de vitesse. Je veux l'attraper, le questionner sur les motifs de leur "descente" d'hier soir. Courant pour pénétrer dans la première impasse venue, j'abandonne mon sac et adopte une forme alternative, tout en enfilant aussi vite que je le peux les vêtements de rechange qui se trouvent dans mon sac de sport (la prof ayant été absente, ce foutu moineau n'a pas eu l'occasion de les voir et ne devrait pas les reconnaître et -du moins je l'espère- moi non plus). Cachée dans l'impasse, j'attends qu'il passe devant avant de l'attraper par le col et de l'entraîner avec moi, le propulsant contre le mur. Il n'a pas le temps de se remettre que déjà je suis sur lui, le plaquant contre le mur en béton à l'aide de mon bras, stratégiquement posé sur sa gorge. S'il ne répond pas, ou mal, je peux toujours appuyer, et ce ne serait pas beau à vois si ça allait trop loin. Je ne peux cependant pas le tuer. Ce n'est pas un criminel et j'ai pour principe de ne pas tuer "d'innocent".

« Alors Rouge-Gorge, on sort sans sa nourrice ? J'ai pas tellement apprécié votre petite visite de la veille et, tu vois, je rends toujours ce qu'on m'a donné. Seulement, là, je suis gentille, je vais te laisser me donner autre chose encore. J'ai des questions Rouge-Gorge, et tu vas y répondre bien gentiment, sinon... Enfin, nous verrons le "sinon" après. »

Je lui souris, dévoilant mes crocs bien alignés, lui faisant comprendre que je ne compte pas être tendre en cas de non-coopération. J'ai des questions à poser, et les réponses vont sortir... d'une façon ou d'une autre. Je penche légèrement la tête, prenant une moue moqueuse alors que l'humain tente d'enlever mon bras. J'appuie un peu plus, remarquant son apparente surprise devant la force dont je fais preuve. Je dois avouer que cette forme alternative est bien agréable pour certaines choses... mais le petit jeu du brun m'agace et je n'ai pas de temps à perdre. Un grondement sourd s'échappe de ma gorge, le figeant un instant.

« - Oooh... On a du mal à se dégager...
- Écoute louvette je... Urgh... »

Il n'a pas le temps de finir sa phrase, stoppé par mon bras qui se presse contre sa trachée. Je cesse de sourire, lance un regard lourd de menace au garçon qui se tient devant moi. Je ne suis pas patiente d'habitude et je n'ai aucune envie de l'être en cet instant, surtout pas avec lui.

« C'est une remarque déplacée de la part d'un petit oiseau des villes. Maintenant réponds à mes questions passereau. Vous me cherchiez hier. Pourquoi ? »

Il commence à sourire, avant de partir sur un fou rire. Il joue bien la comédie, mais les animaux possèdent un sixième sens pour ces choses là, et je sais très bien qu'il ment. Même si je n'utilise pas souvent ce "sens", je suis assez intelligente pour ne pas l'ignorer.

« Qu'est-ce qui te fait croire que c'est moi que tu cherches ? Je n'ai rien à voir avec ce rouge-gorge dont tu me parle. J'ai l'air d'un oiseau franchement ? Et puis, à vrai dire, tu m'emmerde plus qu'autre chose avec tes hist... »

J'augmente encore une fois la pression sur sa gorge, l'empêche de finir sa phrase et de respirer par la même occasion. Il commence à m'agacer et, même si mon éthique m'empêche de le tuer, cette alternative reste très tentante.

« Je n'aime pas qu'on se foute de moi, Tim. Alors maintenant tu vas me faire le plaisir de répondre. Vous me vouliez quoi ? »

Je laisse un grondement sourd s'échapper de ma gorge, preuve que je commence sérieusement à perdre patience. Il met trop de temps à répondre, je n'ai pas toute la journée moi... J'appuie une fois encore, espérant que ce sera la dernière et que je pourrais partir.

« - Réponds !
- Si tu forces autant je pourrai jamais répondre... »

Il est agaçant mais il a raison. Ma prise se desserre légèrement, assez pour qu'il puisse parler sans être gêné mais trop peu pour qu'il m'échappe. Et puis, de toutes manières, je pourrais le rattraper. Après un long moment à reprendre sa respiration, il me livre enfin la réponse que j'attendais :

« - Nous te cherchions car tes méthodes ne sont pas ″conformes″. On ne tue pas pour faire régner l'ordre. Nous ne serions pas mieux que les criminels que nous traquons dans ce cas là. Hier ce n'était qu'une approche pour tenter de te raisonner. Mais la prochaine fois, je ne suis pas sûr que Bat' soit aussi tolérant avec toi...
- Tuer c'est la seule méthode qui puisse fonctionner avec ce genre de personnes. Vous n'avez rien à m'apprendre et j'ai encore moins besoin de votre aide pour changer. »

J'enlève mon bras et commence à partir. Je n'ai plus besoin de lui, j'ai la réponse que je voulais et, par conséquent, je n'ai plus rien à faire ici. Je ne lui lance pas un regard, marche comme s'il ne s'était rien passé. Je l'entends qui fait quelques pas mal assurés derrière moi et n'imagine pas qu'il puisse me suivre un instant. C'est pourtant sa voix qui parvient à mes oreilles :

« -Attends ! Tu vas où comme ça ? Tu vas partir maintenant après ce qu'il s'est passé ?
- J'ai eu ce que je voulais. Inutile de rester si c'est pour ne rien apprendre de plus. »

Je pose une dernière fois mon regard doré sur lui, reflétant des choses que j'aurais voulu garder cachées, avant de tourner à l'angle d'une rue. Il ne me suit plus et je peux donc changer en toute tranquillité, reprenant ma forme humaine. Je baisse un instant les yeux sur mes mains, immobile contre un mur. Combien de personnes ai-je tuées avec elles, combien de vies souillées ai-je condamnées ? Je ne sais même plus, j'ai arrêté de compter...
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Message par Coeur de flamme » 13 Juin 2015 09:58

*O* .......VUVUVUVU ! J'adore ! A quand le prochain chapitre ? *w*
Hé ben voila ! Tu as gagné ! Maintenant je vais venir ici a chaque nouveau chapitre ! x)
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Message par Lisladu » 13 Juin 2015 10:00

J'ai trois chapitres d'avance, que je vais sûrement poster dans la journée (le temps de refaire la mise en page) contente de voir que ma fic' te plait ^^,
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Message par Coeur de flamme » 13 Juin 2015 10:17

^w^ D'oki ! Mais de rien ! J'aime vraiment ce début et si c'était un livre sur papier, il est sûr que j'aurais déjà le nez dedans ! :lol:
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Message par Lisladu » 13 Juin 2015 10:21

Celui-ci malheureusement je pourrais jamais essayer de l'éditer x)
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Message par Coeur de flamme » 13 Juin 2015 10:24

x'D Oui ! Pas faux ! Finalement on va rester sur la version originelle ! ~Vive le bouton EDITER ! ^w^/
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Message par Lisladu » 13 Juin 2015 18:01

NOUVEAU CHAPITRE !!!


Petite précision sur Atalante : Atalante est le personnage de l'une de mes amies. j'ai obtenu l'autorisation de la jouer (narmol c'est ma pote 8-) ) mais elle tient énormément à son perso et je sanctionnerais de manière plus sévère encore que si c'était un de mes perso dans le cas où je la retrouverais autre part !
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Message par Coeur de flamme » 13 Juin 2015 18:31

*O* J'aime ! *cherche le petit pouce vert mais se rappelle qu'il n'y en a pas ici* µ-µ Me rappeler de ne plus passer autant de temps sur mon ordinateur...
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Message par Lisladu » 29 Août 2015 22:35

Désolée du temps, pas de connexion stable ! Je poste la suite sous peu ;)
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Message par Coeur de flamme » 10 Oct 2015 13:24

*^* La suite ! La suite ! /pan/ Je rigole. Dans tout les cas j'adore ton style d'écriture :3 Et j'ai hâte de voir ce que tu nous réserve pour la suite
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