Bonjour, ici :3
C'est la première fois que je vais poster un de mes textes ici, donc soyez indulgents sans pitiés. La petite histoire est que je compte participer à un appelle à texte pour une maison d'édition qui me fait envie depuis un certain temps. Le thème de l'appelle à texte est "tatouage" :
- -Marque indélébile laissée sur la peau.
-Dessin fait sous la peau à l'aide d'aiguilles et d'encre.
- -Je veux savoir si ce premier prologue/chapitre vous donne envie de poursuivre votre lecture.
-Je veux savoir si l'histoire est claire (n'hésitez pas à le dire s'il y a des bouts que vous ne comprenez pas) et si tout est bien expliquée tout en conservant le mystère.
-Je veux que vous soyez à l'affût des fautes de français (c'est très important pour moi) donc n'hésitez pas à le dire si vous voyez des fautes d'orthographes.
-Je veux votre avis général.
Voilà donc le prologue de cette nouvelle.
Prologue.
Spoiler: show
F.A.E.D
«Je suis né Différent et je mourrai Différent»
«Je suis né Différent et je mourrai Différent»
Si à votre naissance, vous étiez né avec une marque. Une marque vous rendant différent aux yeux des autres. Différent aux yeux de vos parents, de votre famille, de vos professeurs, de vos camarades... Personne ne veut de vous à cause de ce si petit détail... Pas d'emploi, pas de petit copain, pas de famille aimante, rien. C'est mon histoire, à moi, Steff Hankon. En grandissant, j'ai appris à cacher cette marque qui me rendait si différent. J'ai pu vivre une vie que l'on considérerait comme « normale ». Néanmoins, du jour au lendemain, un événement m'a fait réaliser que jamais je n'aurais droit à un semblant de normalité. C'était aux nouvelles de seize heures.
«-Un jeune homme Différent de 25 ans a attaqué une vieille dame au centre-ville dans l'espoir de lui soutirer de l'argent.
La caméra se déplace et zoome sur ladite personne âgée. La dame a l'air dans tous ses états. Sourcils froncés, elle déclare :
-Il s'est approché de moi aussi vite qu'un guépard! Il voulait me frapper, j'en suis certaine! J'ai aussitôt appelé la police. Quels autres choix avais-je? Nous vivons dans un monde dangereux, je vous le dis et ces sales bêtes de Différents devraient tous crever, je vous le dis, moi! Il faut m'écouter où nous allons être envahis!
Le plan délaisse la grand-mère hystérique et se déplace sur une voiture de police. Des hommes costauds en uniformes passent vigoureusement les menottes à un jeune homme blond. Ils ne se gênent pas pour être brusques, presque violents. Avec n'importe quel autre citoyen, des gens se plaindraient, il y aurait peut-être même une pétition, mais lorsqu'il s'agit d'un Différent... Toutes les lois s'effondrent, toute l'empathie disparaît.»
M*rde.
«Ils embarquent le jeune homme à l'arrière de la voiture, lui faisant exagérément courber le dos, histoire de rendre la position la plus inconfortable possible. Juste avant de monter à bord, le Différent tourne la tête vers la caméra.»
Je suis frappé par ses yeux. Deux lacs d'eau bleue. Des eaux troubles dans lesquelles se préparent un tsunami. La révolte brille dans ce regard. Je vois la marque, le tatouage "spiralé" et aux allures floraux, dépasser du col de sa veste, monter sur sa nuque, sa mâchoire jusqu'à sa tempe droite. Il n'essaye même pas de se cacher. Il assume complètement ce qu'il est et est prêt à se battre pour ce. Je me surpris à la trouver belle, élégante, cette marque. Je me sentis mal. J'étais comme lui et, pourtant, moi, je me cachais. J'essayais de prétendre que j'étais normal, de vivre ma petite vie toute tranquille. J'eus honte. Je sus à ce moment-là que je ne pouvais plus continuer ainsi.
«-Sale chien, avance! Hurle le policier.
Il pousse le blond dans la voiture et referme brutalement la portière sur le prisonnier. Derrière la vite teintée, on ne le voit plus. Pour lui, il n'y aura pas de procès équitable, son sort est déjà scellé.»
Je regarde la télévision une dernière fois, puis je l'éteins. Chienne de vie. La première chose que je fais, c'est d'aller prendre une douche. Je me sens sale, maintenant. Je laisse l'eau nettoyer tout le fond de teint que je dois appliquer chaque matin pour me cacher. La vie est injuste pour certains. J'ouvre la porte de la pharmacie et, sur un coup de tête, je jette tout ce qui me servait à camoufler ma marque aux autres à la poubelle. Je n'en aurai plus besoin. La serviette enroulée autour de la taille, je me retourne et fixe le miroir. Je vois mon tatouage noir dépassé de sous la serviette, grimper dans mon dos musclé, s'étirer sur mes épaules carrées, entourer mes bras musculeux jusqu'à mes longs doigts et décorer mon visage jusqu'à mes pommettes. Je soupire doucement. Seul dans mon appart' vide, il m'est facile de me balader ainsi à découvert, je n'ai pas le regard des autres braqué sur moi. Dès que je mettrai un pied à l'extérieur, cependant, de quelle force aurais-je besoin pour continuer d'avancer? Je l'ai déjà vécu plus jeune. Les autres vous regardent avec dégoût et ils se tassent sur votre chemin pour éviter de vous toucher, comme si vous aviez la peste.
Le lendemain, je me rendis au boulot. C'était la première fois que ma marque était visible. Caché dans ma voiture, personne ne me vit pendant le chemin qui me conduisit au gratte-ciel où je travaillais. Aucun regard dégoûté ne pesa sur moi. Quand j'entrai dans l'immeuble et que je laissai mon manteau long sur une patère, ce fut autre chose. La secrétaire me salua sans grand intérêt, mais quand elle leva les yeux dans ma direction, je sentis quelque chose changer dans son regard. Comme ça, dans un claquement de doigts, toute l'opinion qu'elle avait de moi venait de changer radicalement, de tomber en poussière alors qu'elle me souriait et me voyait débarquer ici cinq jours par semaine depuis sept ans. Ce qu'elle pensait de moi venait de changer pour le pire. Elle ne m'adressa plus un seul regard.
-Vous savez, Lise, je suis toujours le même, me risquais-je.
Elle daigna relever à moitié les yeux sur ma personne pour les détourner aussitôt.
-Vous êtes un Différent.
Judicieuse remarque.
-Effectivement, et alors?
Elle parut hésiter. Quelques secondes, tout au plus. Elle avait hésité, mais les préjugés étaient plus forts.
-Vous êtes un monstre!
Eh bien, le jugement fut rapide. Je hochai la tête. C'étaient les premières injures que je recevais. Elles m'atteignirent davantage que je ne voulais bien l'admettre. Me mordant consciencieusement la lèvre inférieure, je continuai de hocher la tête en me dirigeant vers l'ascenseur. La petite cabine aux parois métalliques m'apporta une sensation de sécurité alors que j'affrontais le monde sous un jour nouveau. Enfermé dans ce tout petit espace, rien ni personne ne pouvait m'atteindre.
Lorsque je descendis à mon étage et commençai à avancer dignement entre les alcôves de petits bureaux de mes collègues, cela prit un certain délai, mais je commençai à entendre des chuchotis sur mon passage. On murmurait à mon sujet partout autour de moi. Je réussis à entendre quelques bribes seulement et des exclamations outrées.
«-J'ignorais qu'il était...
-Et dire qu'on a travaillé avec lui pendant sept ans!
-Il doit nous avoir ensorcelés pendant toutes ces années pour que l'on ne se rende compte de rien.
-Doux Jésus!
-C'est un monstre...
-Une sale bête sur nos planchers.
-On doit l'exterminer!»
Je fis de mon mieux pour les ignorer.
Je pénétrai dans mon petit bureau et m'installai pour travailler normalement. Une trentaine de minutes plus tard, on cogna à la porte. Par la petite fenêtre de verre, je fis signe d'entrée. Mon patron débarqua alors dans mon espace personnel. Je l'affrontai du regard, sans peur ni honte. Je devais être fort pour ce qui allait suivre.
-Hum, Hankon, je dois vous parler.
Je ressentais tout le malaise qui habitait mon patron. Je sentis aussi ses yeux me détailler et s'accrocher à la marque qui grimpait sur mon corps ; il voulait confirmer que les rumeurs à mon sujet étaient véridiques, sans doute. Il se racla maladroitement la gorge. Je le regardai droit dans les yeux.
-Je vous écoute, fis-je en déposant mon stylo.
-Écoutez, Hankon, vous faites du bon boulot, mais...
-Mais quoi?
-Vous savez, votre présence, elle rend mal à l'aise les autres employés.
-Pourquoi cela?
-Ils... Vous êtes un monstre à leurs yeux.
-Pas aux vôtres?
-Seul votre travail compte, Hankon, vous l'avez toujours su, mais si cela affecte les autres employés de la firme...
Je soupirai. Cet homme avait un peu plus d'ouverture d'esprit que toutes les autres personnes qui avaient croisé ma route ce matin. Je n'allais pas lui rendre les choses difficiles, il avait toujours été bon avec moi; je lui devais au moins ça.
-Vous voulez que je parte, c'est ça? Très bien.
Un silence consternant se fit. Au bout de quelques minutes, mon patron s'approcha et me tapa vigoureusement l'épaule.
-Courage, Hankon, vous trouverez du boulot ailleurs.
-Si seulement, monsieur, si seulement...
Et je sortis sous les regards dégoûtés des collègues qui avaient partagé sept années de ma vie. Les gens ne sont vraiment pas toujours ce que l'on croit qu'ils sont. J'avais déjà pris des bières avec ces personnes-là après le boulot et, comme ça, du jour au lendemain, ils me rejetaient, je n'étais plus rien à leurs yeux. Quels hypocrites! Me révéler tel que j'étais vraiment révélait aussi la vraie nature de mon entourage.
Seul sur le trottoir devant l'entreprise de laquelle je ne reverrai jamais les murs, les passants continuèrent de m'éviter comme si j'avais la lèpre dès qu'ils voyaient la marque. L'un me bouscula volontairement, comme pour me rappeler que je lui étais inférieur. Je n'eus pas le cœur de réagir. À la place, une nouvelle pensée s'imposa à moi, ma destinée :
-Je suis né Différent et je mourrai Différent.
Comme, il n'y a pas trop de passages violents et/ou osés dans le chapitre 1, j'ai décidé de le poster.
Chapitre 1
Spoiler: show
Chapitre 1 : F.A.E.D
Je passai proche de la crise cardiaque en descendant dans le parking souterrain de l'entreprise. Mon bébé, ma voiture, ses pneus... Crevés. On avait crevé les pneus de mon automobile! Mais quelle blague! Qui avait bien pu faire ça? Ça ne m'était jamais arrivé auparavant... Le stationnement était habituellement bien surveiller. Il y avait des caméras de surveillance et seuls les gens de la boîte pouvait y accéder. Il ne fallut pas davantage de temps pour que mon cerveau additionne 1 + 1 : c'était un coup contre moi, un coup contre les Différents. On avait crevé mes pneus par vengeance, pour me faire payer ce que j'étais. Je savais que l'employé coupable du méfait s'en sortirait indemne. Il n'y aurait aucun procès équitable pour moi temps et aussi longtemps que ma marque était visible. J'en étais conscient, plus que jamais, mais je ne voulais pas revenir en arrière. Je n'en pouvais plus de me cacher. De toute manière, des dizaines et des dizaines de personnes avaient vu ma marque aujourd'hui. Mon « coming-out » était déjà fait, c'était trop tard. Il suffirait d'un peu d'eau pour prouver devant un tribunal que j'étais un Différent si j'essayais de remettre du fond de teint sur mon tatouage. Il était terriblement frustrant d'être devant le méfait accompli et de ne pouvoir, pourtant, rien y faire. À contrecœur, je laissai donc ma voiture qui ne pouvait pas rouler là et sortis du stationnement. Bien entendu, aucun taxi ne voulut de moi et je dus donc commencer à marcher pour retourner chez-moi. Je savais aussi que je ne trouverais pas un autre travail et que je devrai tout de même continuer de payer les factures et le bail de mon appart' – si mon proprio ne me fichait pas à la porte – malheureusement, j'ignorais comment j'allais m'en sortir.
Remuant ces quelques pensés défaitistes, je continuai d'avancer. Au fil des minutes, je m'habituais aux regards mauvais jetés à mon égard. Ils n'avaient presque plus d'emprise sur moi.
Alors que je traversais la rue, un conducteur appuya intentionnellement sur la pédale d'accélération et manqua de me frapper à quelques secondes près si je n'avais pas sauté par-dessus le véhicule pour l'éviter. Attendez, « sauter par-dessus le véhicule»? Je restai planter au milieu de la route durant quelques secondes. Qu'avais-je fait? De souvenir, c'était la première fois qu'un truc comme ça m'arrivait.. Ou peut-être... Peut-être pas... Quand j'étais petit, je me souvins de plusieurs petits événements où des choses pas banales s'était produites. Ces événements étaient passés sous silence et je n'en avais pas grand souvenir, cependant. La seule chose que je pouvais dire, était que ce genre de choses quasi-surnaturelles arrivaient toujours sous le coup de l'adrénaline, dans des situations précoces. Tout se passait rapidement à chaque fois. J'avais déjà empêché un sapin de tomber sur les autres enfants de l'orphelinat lors d'une expédition en forêt. Je n'en avais pas des souvenirs très clairs, je n'étais même pas certain de ce qui c'était passé ce jour-ci, mais... Mais ça s'était vraiment passé. Ça, j'en étais sûr.
-Aller, monte.
Hum, quoi? Cette voix me fit sursauter. Je sortis de mes pensés d'un coup et regardai l'homme qui avait baissé sa vitre d'auto pour me parler, il avait arrêté son véhicule qu'à quelques centimètres de moi. Lorsque je le regardai, la première chose qui me frappa, ce fut ses yeux : deux grands lacs qui me fixaient avec insistance. Ensuite, ce fut sa marque qui encadrait joliment son visage jusqu'aux tempes. Je le reconnu aussitôt.
-Tu es le type qu'ils ont arrêté cette semaine?
Sans me poser davantage de question, je contournai l'auto et grimpai sur le côté passager. Seule l'identité du jeune homme suffisait à me mettre en confiance. J'ignorais pourquoi. Peut-être était-ce juste le fait qu'il était comme moi ou qu'il était un des seuls à faire preuve de gentillesse avec ma personne depuis ce matin, qu'il ne me traitait pas comme un déchet.
-Ils t'ont relâché? Comment? Pourquoi? Le questionnais-je à nouveau.
Cette fois, il me répondit en m'offrant un sourire amusé.
-Ils ne m'ont pas relâché, je me suis enfui.
Je fus estomaqué.
-Comment?
Personne ne pouvait échapper à la police. Certainement pas hautement surveillé et menotté.
-J'ai pris le contrôle de la voiture qui voulait m'emmener au poste.
J'ouvris la bouche, mais aucun son n'en sortit. J'étais vraiment embêté. Je ne comprenais pas comment cet homme avait pu échapper si facilement aux services de police. Il était d'une taille banale, il était musclé, mais moins que moi. Il n'aurait pas pu tenir tête à deux policiers armés de matraques et de 11mm. Je finis par détourner la tête vers la fenêtre. Je ne reconnus pas le chemin que mon conducteur empruntait.
-Éh, oh! Où est-ce que tu m'amènes?
-Tu as une place où dormir?
-Je... Ça dépend de si mon proprio m'a fichu à la porte ou non...
-Très bien. Alors je t'amène à la maison.
-Où ça?
-Chez-moi.
Je hochai la tête. Ce type avait l'air certain que mon proprio m'avait mis à la porte de chez-moi. Je me sentis obligé de le croire. Il n'avait pas vécu dans l'anonymat comme moi pendant autant de temps, il savait à quoi s'attendre de la population envers les Différents. Je me détendis au fil du trajet et laissai mon regard dérivé sur l'homme à côté de moi. Il avait de beaux yeux, ça, je le savais déjà. Il avait un visage chaleureux et amusé. Il portait un T-shirt noir qui moulait ses abdos. Selon la longueur de ses jambes, il devait faire du 1m80 environ. Presque aussi grand que moi, donc. Sa chevelure blonde qu'il gardait longue jusqu'aux yeux semblait indomptable. Sa veste de cuir se mariait à ses jeans. Mon regard s'arrêta à un logo brodé à la hauteur du cœur dans le cuir.
-Que signifie F.A.E.D?
J'étais intrigué.
-Tu le découvriras bien assez tôt.
Il avait ce petit sourire mystérieux qui me faisait craquer en disant cela. Il était terriblement séduisant. Je me tus et laissai cet intrigant personnage me conduire là où bon lui semblait. Je n'avais plus d'emploi, maintenant, j'avais tout mon temps. Je fermai les yeux un moment et lorsque je les rouvris, l'auto était arrêtée devant ce qui ressemblait à un entrepôt désaffecté de l'extérieur. Je lançai un regard rempli d'incompréhension à l'autre homme, mais je n'obtins aucune réponse.
-Aller, viens, m'incita-t-il simplement en descendant lui-même du véhicule.
Je le suivis non sans me poser quelques questions. Il entra le code de la serrure et poussa la lourde porte de métal à l'entrée de l'immeuble. Il me fit pénétrer dans ce qui ressemblait à une sorte de QG. Je fronçai les sourcils. Qu'est-ce que c'était que ce cirque?
-Bienvenue au F.A.E.D! M'annonça mon interlocuteur avec un geste exagéré du bras pour désigner l'endroit. C'est l'acronyme de « Forever and ever different».
Je le regardai, interloqué.
-Tu as dit que tu m'amènerais chez-toi pas dans une sorte de QG ressemblant à s'y méprendre à un trou à rats! L'accusais-je.
-Mais c'est chez-moi ici.
Il avait l'air vexé. Il poursuivit :
-Nous, les Différents, nous n'avons pas de chez nous. Ici, c'est le seul endroit où je peux être moi-même. Nous sommes une petite organisation, mais nous prenons de l'ampleur de jour en jour. Je suis un recruteur.
-Un quoi?
-Mon rôle est de recruter de nouvelles recrues pour l'organisation. Je t'ai vu sauter cette voiture.
Je me figeai.
-Qu'est-ce que vous me voulez?
Il planta ses beaux yeux bleus en plein dans les miens.
-Joins-toi à nous.
Eh bien, c'était direct.
-Tu dis que F.A.E.D est une organisation... qu'est-ce que vous y faites?
Je n'allais pas m'engager à l'aveuglette, je tenais à le lui faire comprendre.
-Nous sommes les « rebelles » en quelques sortes. Nous militons pour les droits des Différents. Quel est ton nom?
-Jeff.
-Si tu te joins à nous, tu devras te choisir un pseudonyme. On ne peut pas se permettre d'utiliser nos véritables prénoms ici.
M'enjoignant à le suivre, il s'engagea dans un couloir qui déboucha sur une grande salle qui devait être une ancienne salle de montage. Des longues tables comme on pouvait en trouver dans les cafétérias d'école étaient allongées un peu partout. Dans un coin, il y avait des hamacs suspendus dans des alcôves du mur sur plusieurs étages, chaque hamac étant accessibles à l'aide d'une échelle. Au fond de la pièce se trouvait un coin ordinateur bourré de technologies ainsi qu'un comptoir d'armement. Ledit comptoir étant recouvert d'armes à feu, d'armes blanches et de grenades, sans oublier des gilets pare-balles et autres protections tels que des masques à gaz. Il n'y avait pas à dire : ils étaient bien équipés. De plus, l'endroit grouillait de vie. Au moins une trentaine de Différents s’affairaient. Certains mangeaient aux tables, d'autres piquaient un somme dans un hamac, certains étaient aux ordinateurs.
-Et comment tu t'appelles, toi?
Je détestais être le seul à fournir des informations.
-Rush.
-C'est un pseudonyme?
-À ton avis?
J'eus envie de me frapper; bien sûr que c'était un pseudonyme! Personne n'avait un tel prénom à sa naissance, de prime abord.
-Alors appelle-moi Hank.
-Ça a une signification particulière?
-Non, c'est un abrégé de mon nom de famille
Rush haussa les épaules.
-D'accord, Hank. Cela signifie-t-il que tu te joins à nous? Tes capacités, nous seront précieuses.
-Mes capacités?
Je ne voulais pas lui donner de réponse claire pour le moment et j'étais sérieusement intrigué parce que Rush appelait « capacités ». J'avais un tatouage qui marquait la majorité de mon corps à la manière de symboles tribaux, cela ne faisait pas de moi un être exceptionnel.
-Quoi, tu ne le sais pas?
-Savoir quoi?
Le regard de Rush pesa sur moi et j'eus l'impression d'être un idiot. Il secoua plusieurs fois la tête en se pinçant les lèvres.
-Pourquoi crois-tu que le gouvernement nous chassent? Pourquoi crois-tu qu'il nous méprise et pousse les gens à nous traiter comme des monstres?
-Je n'y ai jamais réfléchi...
-C'est parce que tu te considères toi-même comme une abomination que tu n'as jamais cherché à comprendre, parce que tu crois que c'est normal que les gens méprisent des êtres comme toi?
-Plus maintenant.
Je fis une pause et ajoutai :
-Je cachais ma marque avant... Je voulais vivre normalement, comme tout le monde. C'est quand je t'ai vu à la télévision. Je me suis senti honteux en te voyant t'afficher ainsi sans essayer de te cacher. J'ai pensé «pourquoi, lui, il doit souffrir pour sa différence alors que moi non... pourtant, nous sommes pareils».
-Nous ne sommes pas normaux.
-C'est ce que j'avais cru comprendre...
-Ce que je veux dire, c'est que nous avons un petit quelque chose en plus qui fait de nous un danger pour le gouvernement. T'es-t-il déjà arrivé d'échapper un vase, de briser quelque chose de fragile?
-Pourquoi cette question?
-Réponds-moi juste simplement.
Je pris alors le temps de réfléchir durant quelques secondes.
-Je... Non, je ne me souviens pas d'avoir déjà brisé quelque chose de cette manière.
-Tu caches ta marque depuis quand?
-L'adolescence, je crois...
-Donc tu es allé au lycée. Dans tes cours de gym, t'es-t-il déjà arrivé de perdre une course ou une quelconque compétition d'athlétisme?
Les questions de Rush m'intriguaient et je ne comprenais pas leur sens, mais j'arrêtai d'y réfléchir et tentai de répondre du mieux que je le pouvais.
-Pas de souvenir, j'arrivais toujours premier, j'étais plutôt doué.
-Remarques-tu toute suite des changements physiques chez les gens ou la décoration, par exemple?
-Je... Oui, je le vois toute suite si la peinture des murs est changée ou si un collègue se fait couper les cheveux.
-C'est ça, tes capacités.
-Remarquer une nouvelle permanente? Ne te f*us pas de moi, ça ne fait pas de moi quelqu'un d'exceptionnel.
-Nous, les Différents, sommes plus intelligents que les êtres humains normaux, plus habiles, rapides et agiles aussi. C'est grâce à cela que tu as sauté par-dessus cette voiture ; notre instinct de survie est plus fort que la majorité des gens. D'ailleurs, je dois m'excuser pour la voiture qui t'a frappée...
J'aurais voulu prendre quelques minutes pour gober l'information, mais je tiquai sur un détail.
-T'excuser pour la voiture?
-C'est notre faute. Nous devions vérifier tes compétences avant de t'amener ici. Le chauffeur a été payé pour te foncer dessus. Donc désolé si ça t'a fait peur.
Rush s'avança dans la salle et salua plusieurs personnes. Il se dirigea vers les ordinateurs et s'arrêta devant un homme rasé en camisole qui tapait sur un clavier lumineux ce qui ressemblait à des données compliquées. Il portait des piercings aux oreilles, aux sourcils et à la lèvre. On aurait dit qu'il faisait exprès afin d'être le plus provoquant possible. Sa marque était très imposante et lui recouvrait tout le visage.
-Hey, Rush! Tu nous ramènes quoi?
-C'est Hank, c'est celui qu'on surveillait depuis un moment.
Hein, quoi?
-Vous me surveilliez?
Rush sembla mal à l'aise tout à coup. On aurait dit un chiot prit en train de faire un mauvais coup.
-Oui, depuis environ trois mois... Si on a pris autant de temps avant de te recruter, c'est parce qu'il fallait s'assurer que tu ne nous trahirais pas. Tu comprends que si une taupe entrait dans notre organisation cela signerait notre arrêt de mort. Nous ne pouvons pas faire entrer n'importe qui ici. Ce que nous faisons est très dangereux et surtout plutôt illégal, du moins, les moyens que nous employons pour y arriver le sont.
Je n'avais aucun mal à me l'imaginer au vu des armes qui traînaient tout près.
-Ce n'est pas grave, grognais-je.
Rush se mordit la lèvre. Il changea de sujet.
-De toute façon... Hank, je te présente Elwig.
-Enchanté, dis-je en tendant ma main au dénommé Elwig.
Ce dernier me détailla des pieds à la tête comme pour m'évaluer pendant un moment, mais finit par serrer la main qui lui était présentée.
Il avait une poigne de fer qui me fit mal aux doigts. Je le soupçonnais d'avoir été totalement intentionnel dans la force qu'il y avait mise. Après avoir caresser mon poignet de son pouce, probablement pour jauger ma réaction, il me lâcha, semblant perplexe.
-As-tu eu la bannière? Demanda finalement Rush à son camarade pour faire baisser la tension.
-Oui, on l'a reçue hier quand tu étais occupé avec les flics. Si tu veux la voir, elle est avec l'armement.
Le blond hocha la tête.
-D'accord, merci El'.
Il me tira par le bras vers la table bourrée d'armes que j'avais aperçu plus tôt. Ses doigts autour de mon bras provoquèrent une douce chaleur dans le bas de mon ventre. Comme des tonnes de papillons frétillants. Arf! Cela faisait si longtemps que je n'avais pas eu de papillons, je n'étais même plus certain de ce que cela voulait dire. Pendant que Rush m'entraînait et que je profitais le plus longuement possible de ses doigts contre ma peau, je l'interrogeai :
-Une bannière pour quoi?
-On prépare un gros coup pour ce week-end. Samedi, se sera la fête commémorative d'une loi qui empêche les Différents de se présenter à des élections fédérales ou présidentielles, c'est ce jour-là qu'on va frapper. On va semer la zizanie pendant leurs festivités, on va faire une grosse manif.
-Et c'est dangereux?
-Certainement. La police va débarquer et tenter de nous disperser, elle va nous tirer dessus. Il y aura des tas de plaintes et on va tenter de nous retracer.
Rush avait l'air de bien connaître la chose et cela m'effrayait, car ça voulait dire que tout ce qu'il disait était vrai. Samedi, la police allait tirer de vraies balles sur des innocents qui essayaient simplement de faire valoir leur droit. Elle en tuerait sûrement certains... se serait la débandade, puis l'émeute. Le monde était si cruel...
-Bon, maintenant, on va t'entraîner un peu, enchaîna Rush.
-Hein, quoi? Je ne sais pas me battre. Hey, repose ça toute suite!
Rush c'était saisit d'une lame sur la table et la pointait dans ma direction.
-Tous les Différents savent se battre, c'est inné chez nous, dans nos gênes.
-Non, pas moi, je ne sais pas me battre! M'exclamais-je.
J'eus à peine fini ma phrase que le couteau vola dans les airs, droit sur moi. Je fermai les yeux, attendant l'impact, mais il ne vint pas. Lorsque je battis des paupières, mon regard tomba sur un Rush souriant qui avait déjà une deuxième lame dans la main et je me rendis compte que je tenais le manche de la seconde dans ma main gauche. J'avais attrapé ce truc en plein vol sans même en avoir conscience. Le deuxième couteau fut projeté et, cette fois, j'eus pleinement conscience de mes doigts qui se refermaient sur le métal froid.
-Génial, murmurais-je.
Tout ça était nouveau pour moi. J'avais toujours pensé que j'étais né avec la marque pour me punir de quelque chose, maintenant, avec l'aide de Rush, je commençais à penser que cette chose qui faisait de moi un monstre était, en fait, un sacré don. Rush s'approcha de moi et me fit doucement me tourner sur moi-même pour que je me retrouve face au mur du fond sur lequel était accroché différentes cibles. Il posa une main sur ma taille et l'autre vint recouvrir ma gauche. J'ignore comment il sait que je suis gaucher, il a sûrement remarqué quelques tiques chez-moi. De toute façon, maintenant que j'ai son corps collé au mien, je m'en fiche. Je ne veux penser à rien d'autre que la chaleur qu'il dégage tout contre moi.
-Vise le cœur de l'humain, ne rate pas, m'indique-t-il.
Je sais que sa manière de parler n'a pas changé, mais j'ai l'impression que son timbre de voix est plus bas et plus sensuel maintenant que je sens son souffle contre ma nuque et mon oreille. Peut-être juste que je n'y avais jamais fait attention, mais maintenant, je sais que je serai obsédé par ça.
-Je suis incapable de me concentrer si tu me colles comme ça!
-Pfff... Tu es un Différent, tu pourrais atteindre cette cible même les yeux fermés.
Je sais qu'il a raison et je ne veux pas vraiment qu'il s'en aille de toute façon. Pourtant, j'ai vraiment l'impression d'être totalement à l'ouest alors qu'il se colle à moi. Je prends tout de même une chance. Je lance le couteau suivant le geste que me montre Rush. Sans surprise, il atteint parfaitement sa cible. Je projette le deuxième, même chose.
-Impressionnant, murmura Rush.
-Te f*us pas de moi.
Il se faisait dire depuis qu'il était entré dans cet immeuble que tous les Différents avaient des réflexes de la mort. Les siens n'avaient rien de particuliers ou de meilleurs que les autres.
-Tu as raison, je suis bien meilleur, répliqua Rush avec un grand sourire.
Je voulus lui répliquer un truc de bien senti, mais quelque chose me fit ravaler ma réplique acerbe. Je sentais quelque chose dur contre mes fesses. Se pourrait-il que... Rush [censurer, je vous laisse deviner]?! Je déglutis difficilement, puis secouai la tête. La bosse dans le pantalon du blond n'était pas une sensation désagréable. Pourtant, à regret, je devais vraiment m'éloigner de Rush où j'allais moi aussi [censurer, je vous laisse deviner] et je ne voulais pas que tout le monde s'aperçoive de l'[censurer, je vous laisse deviner] qui déformerait alors mon jean.
-Je... heu... et si tu me faisais visiter le reste du QG?
J'entendis Rush soupirer de regret contre mon cou, mais il s'éloigna et se dirigea vers les tables. J'attendis quelques secondes, puis le rejoignis. J'avais peur qu'il m'en veuille. Peut-être croyait-il que je n'étais pas intéressé? Ou pire peut-être croyait-il que je le trouvais déplacé, dégoûtant de [censurer, je vous laisse deviner] pour un autre gars? Je devrai rajuster le tir dès que j'en aurai l'occasion. Rush ne me traite plus comme il le faisait. J'ai l'impression qu'il est plus distant avec moi, alors je le suis aussi. Il me présente une jeune fille aux cheveux rouges et à l'allure gothique dont la marque recouvre en entier toute la moitié de son fin visage. Elle se nomme Clary. Elle est jolie, pétillante. Je commence à lui parler et je me rend compte qu'elle a pas mal de répondant et qu'elle est toute à fait capable de jurer comme une charrue. Bien que plus petite que moi d'une tête, je n'ai aucun mal à croire qu'elle pourrait me clouer au tapis en moins de deux. Près d'elle, il y a un homme que Rush me présente comme étant Jock. C'est un grand costaud, juste une tonne de muscles. Il n'est pas très loquace, mais il semble proche de Clary. Rush me dit qu'ils sont fiancés depuis trois mois.
-Quand la guerre que nous livrons sera terminée et que nous aurons récupéré nos droits, nous partirons nous installer à la campagne. Je pourrai donner des cours de musique aux enfants du village et Jock ouvrira sa petite échoppe de réparation de violons. La vie sera belle, me dit Clary.
Elle a l'air rêveuse. Elle idéalise la vie. Je ne dis rien parce que je pense que nous ne gagnerons pas cette guerre. De nous, il ne restera rien si ce n'est qu'une pile de cadavres à enterrer dans une fosse commune. Je reste un moment sans bouger, puis me tourne et marche en direction des hamacs. Je veux juste trouver un petit coin tranquille pour réfléchir. Je pense que cette manif de ce week-end se soldera par la mort. J'ignore si je suis prêt à affronter la Faucheuse en face si elle vient me chercher. Pourtant, je dois prendre une décision : je veux rester Jeff toute ma vie ou devenir Hank?
Cela n'est que le prologue de mon histoire, si vous vous sentez d'attaque à lire la suite et me donner également votre avis sur la suite, je vous prierais de m'envoyer un MP ou de me le signaler ici. Je ne peux malheureusement pas poster la suite ici parce que le rating passera doucement au M, puis ensuite au MA... J'espère qu'il y aura des motivés, quand même!
J'espère que vous avez passé un bon moment de lecture.
J'attends vos avis avec impatience et vous dis merci d'avance! <3
Personnes auxquelles je dois envoyer la suite-> Idril
-> Plume
-> Lulux
-> Asuna (?)
-> Aaron
-> LilyBretzel
-> Nidoreine
-> Chaton98
-> Nhemesis
-> Gogo57
-> Nuagearcenciel
Si bas, pour vous y retrouvez un peu, vous aurez droit à la liste des chapitres terminés et celui ou ceux en cours d'écriture:
Prologue : «Je suis né différent, je mourrai différent» (État : Terminé & posté *dispo sur Wattpad)
Chapitre 1 : F.A.E.D (État : Terminé & posté *dispo sur Wattpad)
Chapitre 2 : Révolte (Étant : Terminé & envoyé *dispo sur Wattpad)
Chapitre 3 : Sur le cuir de la voiture (État : Terminé & envoyé *dispo sur Wattpad)
Chapitre 4 : La vengeance du colibri (État : Terminé & Dispo sur Wattpad)
Chapitre 5 : Un vent de changement (État : Terminé & Dispo sur Wattpad)
Épilogue : Cinq oiseaux sur un fil (État : Terminé & Dispo sur Wattpad)
Prologue : «Je suis né différent, je mourrai différent» (État : Terminé & posté *dispo sur Wattpad)
Chapitre 1 : F.A.E.D (État : Terminé & posté *dispo sur Wattpad)
Chapitre 2 : Révolte (Étant : Terminé & envoyé *dispo sur Wattpad)
Chapitre 3 : Sur le cuir de la voiture (État : Terminé & envoyé *dispo sur Wattpad)
Chapitre 4 : La vengeance du colibri (État : Terminé & Dispo sur Wattpad)
Chapitre 5 : Un vent de changement (État : Terminé & Dispo sur Wattpad)
Épilogue : Cinq oiseaux sur un fil (État : Terminé & Dispo sur Wattpad)
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