Bienvenue sur ce topic \o/
Présentation des auteurs :
Inari et Lumaziis, auteures et amies dans la vraie vie. Nous écrivons depuis longtemps que ce soit ensemble ou séparément, et nous avons même plusieurs projets de romans en cours. Vous avez peut-être déjà croisé l’une d’entre nous sur le forum d’Amour sucré sous les pseudos Inari23 ou Taluna, nous avons également une fanfiction à quatre mains sur le forum hpfanfiction dont le titre est La Délicatesse du Désordre.
Depuis quelques temps nous avons déserté le forum d’Amour sucré beaucoup trop dictatorial à notre goût, et surtout nous nous sommes lassées des fanfictions, puisque nous avons dans nos dossiers plusieurs textes originaux que nous ne souhaitons pas adapter. Le forum de Gothicat nous offre la possibilité de publier un texte important pour nous sans avoir à le modifier donc nous avons décidé de nous lancer pour avoir quelques avis.
/!\ Avertissement :
Ce texte contient parfois un langage cru, des scènes de bagarre ou bien de flirt poussé. L’un des personnages secondaires est également homosexuel, donc âmes sensibles et homophobes, vous pouvez changer de topic tout de suite !
Cette histoire fait partie d’un projet beaucoup plus important, c’est en quelque sorte une scène coupée, donc nous tenons beaucoup à avoir des retours dessus. La série de roman serait rangée dans la catégorie « aventure », mais ce hors-série serait plutôt dans « romance » et « adulte » même si le public visé est plutôt dans les 13-25ans. Le fichier entier fait 57 pages word, il y a quatre chapitres, chaque chapitre fait à peu près 20 pages mis à part le dernier qui est très court.
Et sans plus attendre, voici donc le texte ~
Chapitre 1
Présentation des auteurs :
Inari et Lumaziis, auteures et amies dans la vraie vie. Nous écrivons depuis longtemps que ce soit ensemble ou séparément, et nous avons même plusieurs projets de romans en cours. Vous avez peut-être déjà croisé l’une d’entre nous sur le forum d’Amour sucré sous les pseudos Inari23 ou Taluna, nous avons également une fanfiction à quatre mains sur le forum hpfanfiction dont le titre est La Délicatesse du Désordre.
Depuis quelques temps nous avons déserté le forum d’Amour sucré beaucoup trop dictatorial à notre goût, et surtout nous nous sommes lassées des fanfictions, puisque nous avons dans nos dossiers plusieurs textes originaux que nous ne souhaitons pas adapter. Le forum de Gothicat nous offre la possibilité de publier un texte important pour nous sans avoir à le modifier donc nous avons décidé de nous lancer pour avoir quelques avis.
/!\ Avertissement :
Ce texte contient parfois un langage cru, des scènes de bagarre ou bien de flirt poussé. L’un des personnages secondaires est également homosexuel, donc âmes sensibles et homophobes, vous pouvez changer de topic tout de suite !
Cette histoire fait partie d’un projet beaucoup plus important, c’est en quelque sorte une scène coupée, donc nous tenons beaucoup à avoir des retours dessus. La série de roman serait rangée dans la catégorie « aventure », mais ce hors-série serait plutôt dans « romance » et « adulte » même si le public visé est plutôt dans les 13-25ans. Le fichier entier fait 57 pages word, il y a quatre chapitres, chaque chapitre fait à peu près 20 pages mis à part le dernier qui est très court.
Et sans plus attendre, voici donc le texte ~
Chapitre 1
Spoiler: show
John relisait le morceau de papier pour la énième fois depuis qu’il était rentré chez lui. A force de l’avoir aplatie, la feuille autrefois pliée en trois était désormais parfaitement lisse, et chaque mot, chaque virgule étaient imprimés au fer rouge dans son esprit. Il aurait pu la réciter à l’envers s’il l’avait voulu. Lire cette lettre encore et encore, les derniers mots de Charlotte à son égard avant qu’elle ne soit tuée, lui donnait presque l’impression qu’elle était toujours là d’une certaine manière. Presque.
Il n’avait aucun regret sur ce qu’il s’était passé. Elle était partie pour son bien et celui de son enfant à naitre. Si elle était restée, c’était son esprit qui aurait été abîmé, et il ne le voulait pas. Il préférait qu’elle ait eu une vie courte mais fidèle à elle-même, heureuse quand elle ne pensait pas trop à lui, plutôt qu’angoissante et usante parce qu’elle se serait fait trop de soucis pour lui, parce qu’il aurait été trop distant, absent. Il n’était pas fait pour être en couple, encore moins avec quelqu’un à qui il tenait.
Elle n’avait pas compris à quel point il était attaché à elle pour ne pas la retenir. Elle avait pensé qu’il ne l’aimait pas, probablement qu’il l’avait oubliée en seulement quelques semaines, peut-être quelques jours. Il aurait voulu que ce soit le cas, mais surtout que ça l’aide à passer à autre chose. Dans les deux cas ça n’avait pas marché.
S’il avait su… Alors quoi ? Il l’aurait laissée partir de la même manière. Probablement qu’il l’aurait fait fuir lui-même plutôt que de laisser ça à sa sœur s’il avait été au courant qu’elle était enceinte. Mais peut-être qu’il aurait demandé à Ryan de garder un œil sur elles. Et peut-être qu’il aurait pu la sauver. Ou peut-être pas. Il ne savait pas lui-même s’il aurait pris les choses en mains, s’il aurait payé cette foutue rançon, et dans ce cas, si elle aurait été réellement rendue à son pays saine et sauve.
A l’époque il n’y avait que Riley dans sa vie. Il n’avait pas de but précis, seulement être avec elle, toujours. Il aurait dû se rappeler que toujours n’existait pas. Il s’était persuadé que leur vie dangereuse et exaltante, seulement rien que tous les deux avec quelques fois la présence d’un Whim et celle, constante, de la mort à leurs côtés, durerait indéfiniment. Que rien ne changerait. Quel crétin !
Il se serait peut être conduit différemment s’il avait su dès le départ que tout serait modifié en aussi peu de temps. Et il ne comptait pas les cinq années où ils ne s’étaient pas vus, Charlotte et lui. Non, il parlait des quelques mois qui avaient suivis leur rencontre avec les Witch Hunter. Qui aurait cru qu’ils s’assagiraient au contact de trois membres d’un des clubs de motards les plus dangereux des Etats-Unis ? Qu’eux, le frère et la sœur Hoffmann, les deux allemands timbrés, se retrouveraient avec des gamins ?
Si Charlotte était arrivée maintenant, alors qu’il ne pouvait plus faire de conneries au risque de mettre son neveu et sa nièce en danger, alors il l’aurait acceptée. Du moins c’était ce qu’il pensait. Riley n’avait plus vraiment besoin de lui en permanence depuis un moment déjà. Liam ne l’avait pas remplacé, mais il lui faisait du bien, il l’apaisait, et surtout, elle l’aimait. Elle aimait leurs enfants aussi, même Emily qui n’était pas sa fille. John aussi aimait Emily d’ailleurs, elle était adorable. Et elle lui rappelait Riley, ce qu’elle aurait pu être si elle avait eu une enfance.
John soupira et s’alluma une cigarette tout en lisant la lettre encore une fois. Il ne la lisait pas vraiment en réalité, il survolait simplement les lignes, mais comme il connaissait le texte par cœur, il avait l’illusion de la lire. Ce qui lui avait fait le plus mal, c’était tous les reproches qu’elle s’était fait, comme si elle était coupable de quelque chose. Elle n’avait pas réussi à prendre de la distance, contrairement à lui. Cela le confortait dans l’idée qu’elle n’aurait pas supporté la pression qu’elle aurait subie en restant avec lui. Même si, au final, elle s’était malgré tout torturé l’esprit à son sujet.
Il se remémora sa réaction lorsque Jubei lui avait transmis le message de Frank. Il avait presque bondit au nom de Charlotte Perrin, et n’avait même pas réfléchit une seule seconde avant d’appeler le numéro indiqué. Finalement lui non plus ne l’avait pas oubliée, il avait juste bien fait semblant. Riley l’avait su à cette époque, elle avait deviné qu’elle était différente pour lui. Elle ne l’avait pas faite fuir par plaisir, n’avait rien eu contre elle, elle n’avait agi que pour lui. Parce qu’il soutenait qu’il ne voulait pas s’engager, alors comme il était lui-même incapable de mettre fin à cette relation, c’était elle qui s’était salis les mains.
Elle lui avait pourtant donné sa chance plusieurs fois, mais il l’avait laissé passer volontairement et elle en avait eu conscience. Il le comprenait à présent, il voyait ce que Riley avait vu et qu’il s’était borné à ignorer. Il ne pouvait pas dire qu’il l’avait aimée… Mais elle n’avait pas été n’importe qui non plus. Il tenait à elle, se sentait bien avec elle. Il avait eu envie de davantage mais se l’était interdit pour la protéger. De lui et de la vie qu’il menait avec Riley, elle ne l’aurait pas supporté.
Il reposa la lettre à l’envers, pour ne plus voir les mots inscrits sur le papier, mais même comme ça il pouvait encore les lire, inscrits en lettres brûlantes dans son esprit. Il se leva tout en allumant une nouvelle cigarette et alla se poster devant une fenêtre pour regarder vaguement la rue. Les maisons qu’il pouvait voir étaient toutes quasiment identiques, c’était le genre de quartier récent construit pour la classe moyenne, abritant des familles américaines typiques, sans histoire. Seul les décorations et les fleurs, ainsi que les véhicules garés devant les portes des garages, différaient un peu.
Lorsqu’il avait commencé a vraiment gagner de l’argent grâce à leur groupe, il n’avait pas tout flambé contrairement à ce qu’on aurait pu penser. Bien sûr il avait gardé un peu d’argent pour s’amuser, mais l’essentiel de ses gains était passé dans des investissements, immobiliers pour la plupart. Presque la moitié des maisons de ce quartier lui appartenaient personnellement, il en louait la plupart, mais récemment, il en avait récupérée plusieurs pour que sa sœur et Ryan puissent s’installer avec leurs enfants. Jubei et June en avaient également chacun une à disposition pour qu’ils soient tous proches. De là où il était, il voyait parfaitement la moto de Liam ainsi que le monospace qu’il avait acquis récemment. Le 4x4 de Riley, lui, était invisible, garé dans le garage.
Il se sentait seul depuis que sa sœur était en couple, il n’avait plus d’objectif, plus personne à protéger. Elle avait toujours représenté toute sa vie, alors il s’était trouvé démuni lorsque Liam avait pris sa place, et encore davantage lorsqu’elle avait appris sa grossesse. Cameron était inespérée, elle redonnait un sens à son existence alors qu’il devait même renoncer à son travail de mercenaire.
Sans y penser, il se dirigea vers sa chambre et poussa silencieusement la porte. Léa et Lorenza avaient fait un gros travail pour la réaménager pour Cameron en seulement deux jours, et la petite avait été ravie de la découvrir. Elle avait été faite selon son goût, et a priori, Charlotte n’avait pas eu les moyens de beaucoup la gâter, ce qui impliquait qu’elle s’était émerveillé devant les choses les plus banales. Il comprenait bien cela, Riley et lui avaient longtemps vécus dans la pauvreté, si au même âge on leur avait offert autant de choses, ils auraient sans doute étaient tout aussi émerveillés.
Pour l’heure, elle dormait profondément, blottit sous son épaisse couette en plumes, un bras ramené devant son visage. Son expression était neutre, loin de la tristesse qu’elle arborait en temps normal, elle avait l’air de la petite fille innocente qu’elle aurait dû être si elle n’avait pas perdu sa mère. Elle lui faisait penser à Riley sur ce point-là, sa sœur avait mis longtemps à se forger ce masque neutre qu’elle arborait en permanence, mais elle avait gardé un visage accablé de tristesse un bon moment.
Cette pensée l’effleurait tout juste que son expression changea, se muant en une grimace douloureuse, et il réagit d’instinct. Ce genre de situation ne lui était pas étranger, il y était habitué avec Riley, s’était beaucoup occupée d’elle lorsqu’elle allait mal et qu’elle faisait des cauchemars. Automatiquement, il s’assit près d’elle, sur le bord du lit, et lui caressa les cheveux. Elle s’apaisa un peu, et il s’allongea près d’elle, l’entourant de ses bras. Elle se blotti contre lui, s’accrochant à son t-shirt, et se rendormie, apaisée par son contact. Rendue nostalgique par cette scène qu’il avait déjà vécu des centaines de fois, il ne tarda pas à la suivre dans le sommeil. Il rêva de Charlotte et de leur première rencontre au Tiki bar…
***
La musique qui passait était douce et Charlotte s’installa plus confortablement sur son tabouret de bar. Elle se trouvait au Tiki bar, un pub à l’allure chic et posée, à la déco aux accents du sud tout en restant totalement à la mode. Le bar était un ilot central et elle avait une bonne vue sur les clients assis en face d’elle, de l’autre côté. Ses deux amies, Lianna et Trish étaient assises à sa gauche et discutaient ensemble de leurs mecs, de leurs études et de leurs futures vacances dans les caraïbes. Charlotte se contentait d’observer les gens en les écoutants d’une oreille distraite. Elle adorait ça, essayer de décrypter les comportements, analyser les situations, les gestes, les mots et les intonations. Ses études étaient basées sur ces faits et elle prenait tout comme un prétexte pour étudier un peu.
Plus tard, un homme pénétra dans le bar et son entrée fut des plus remarquées. Il était assez beau garçon, mais c’était surtout son aura mystérieuse et dangereuse qui attirait l’œil, qui faisait parler et murmurer sur son passage. Il avait l’air dangereux, on sentait dans sa posture, dans son allure et même dans ses yeux qu’il était différent de tous ceux qui étaient présents. Il s’installa presque en face de Charlotte et la Française ne se gêna pas pour l’observer en jouant avec la touillette de son cocktail. Elle l’analysa, essaya de comprendre qui il était et pourquoi cette aura sombre lui collait à la peau. Elle en avait complètement oublié ses deux amies qui la regardaient désormais avec des airs amusés et un rien moqueuses. Elles proposèrent finalement d’aller danser, mais Charlotte refusa en secouant la tête, laissant Lianna et Trish rejoindre la piste de danse ensemble. Elle se leva alors et contourna l’ilot pour venir se placer juste à côté de ce mystérieux inconnu.
-Un Whisky s’il-vous-plait, commanda-t-elle au barman.
Elle le regarda en coin, puis tourna vraiment la tête vers lui pour le détailler de plus près. Elle était de nature curieuse, et lorsque ce penchant prenait le dessus, elle n’en démordait plus. Elle remarqua son air lassé, presque blasé et désabusé. Elle comprit que ce n’était pas qu’une passade et qu’au fond il avait dû passer bien plus qu’une sale journée. Pourtant c’était là tout ce qu’elle trouva à dire, totalement perturbée par ce mystérieux inconnu.
-Dure journée ? demanda-t-elle avant de porter son verre à ses lèvres, laissant les glaçons venir à leur rencontre.
-Ouais, se contenta-t-il de répondre sans même tourner la tête.
-Et même plus que ça on dirait.
-Ouais.
-Boulot ou nana ?
-Boulot, et maintenant nana, grogna-t-il.
Elle sourit et posa son poing contre sa joue en continuant à le regarder. Il n'était pas franchement aimable, mais son attitude l'amusait un peu, sans pour autant qu'elle n’en vienne à se moquer.
-Dis-moi beau gosse, ça te dirais d'aller faire un tour avec moi ? J'te ferais passer une nuit au septième ciel... C'est bien comme ça que te parlent les femmes qui t'abordent en général ?
John commença par plisser les yeux, puis tourna enfin la tête vers elle et la détailla. Elle était brune, aux longs cheveux lisses et aux yeux d'un gris très clair, mis en valeur par une peau mate. Sa silhouette était svelte, visiblement elle était sportive mais pas seulement à voir la manière dont elle lui avait parlé.
-Ouais c'est comme ça, admit-il avec un sourire en coin.
-Tu préfères que je te parle comme une bimbo ou comme une personne civilisée avec un minimum d'esprit ? Parce que si tu veux t'adresser à un poisson rouge, je ne suis pas forcément la bonne personne, expliqua-t-elle avec un sourire, des gestes accompagnant ses paroles.
-C'est toi qui est venue me parler ma jolie.
-Hm, j'ai droit à un petit nom ?
-Ouais pourquoi, ça te dérange ?
-Du tout, ça montre juste que tu apportes un minimum d'intérêt à ma personne, même si pour le moment, ça n'est que physique.
-T'essayes de m'analyser ?
-Pas vraiment. Enfin si c'est l'impression que ça donne, tu peux le croire si ça te plait. Et si ça ne te plais pas, alors n'y croit pas, sourit-elle doucement, avant de porter une nouvelle fois son verre à ses lèvres.
-Si t'es venue me prendre la tête tu peux dégager, j'suis pas vraiment d'humeur, mais ça tu l'avais remarqué.
-Je ne suis pas là pour te prendre la tête, je suis là pour me détendre.
-Moi aussi mais tu m'emmerdes.
-Ça c'est pas très gentil. T'es comme ça avec toutes les femmes qui t'approchent ? Ou juste avec celles qui n'écartent pas les cuisses le premier soir ?
-Juste avec celles qui écartent pas les cuisses directement, ricana-t-il stupidement.
-Tu n'aimes pas les filles qui ont la tête pleine ? demanda-t-elle avec un sourire.
-J'en vois pas l'intérêt.
-Pourtant tu n'as pas l'air d'être un idiot. J'aurais cru que tu préfèrerais la compagnie d'une personne qui a de la conversation, pour une fois.
-Pour quoi faire ?
-Pour changer ?
-Discuter au lieu de baiser ? T'as de drôles d'idées.
-Une discussion peut amener dans un lit.
-Les préliminaires c'est pas mon truc.
-Mais les préliminaires peuvent être la plus agréable des choses. Les bimbos ne sont pas douées pour ça ?
-Ça dépend de ce que t'appelles préliminaires.
-Ça peut être beaucoup de choses.
-Si ça implique pas du sexe ça a aucun intérêt.
Elle rit, doucement, mais d'un joli rire. Il était rare de l'entendre ainsi, mais il l'amusait réellement.
-Ça peut en impliquer oui.
-J'vais t'expliquer un truc que tu dois pas savoir, si on appelle ça des préliminaires, c'est justement pour les différencier du sexe.
-Il y a des préliminaires qui sont bien plus agréables que le sexe en lui-même. Tu n'as pas dû avoir de bonnes amantes, voilà tout.
-Les nanas avec qui je baise écartent les cuisses, c'est tout ce que je demande.
-Alors tu rates quelque chose de grandiose.
-Si ça m'évite de me faire emmerder par des nanas comme toi, ça me va.
-Tu dis toujours que je t'emmerde ?
-Ouais, les filles qui causent ça me gave.
-Alors tu n’aimes que les idiotes ?
-Ouais, tout ce qu'elles veulent c'est se faire baiser, et après elles te foutent la paix.
-En clair, ce qui te plait ce sont... les p*tasses décolorées et Désinhibitées ?
-Désinhibées, corrigea-t-il machinalement.
-Oh ! Tu as donc du vocabulaire ? Sourit-elle.
-J'discute avec un petit génie de temps en temps, se rattrapa-t-il.
-Tellement que tu en viens à corriger les autres.
-Ouais, c'est fou la mauvaise influence qu'il peut avoir sur moi. Dans quelques temps j'vais peut-être même commencer à considérer les femmes autrement que comme des objets sexuels.
-Ce serait un bon début, sourit-elle.
-Ça me ferait chier.
-Pourquoi ?
-Après faudrait que je fasse attention à leurs sentiments, c'est plus simple comme ça.
-Je n'ai pas parlé de sentiments, c'est toi qui en as parlé.
-Ouais, les nanas sont trop sensibles, dès qu'on fait un peu attention à elles, elles s'imaginent des trucs. J'les prends, j'les baise, c'est aussi simple que ça.
-Aussi simple que ça ?
-Ouais. J'ai pas de temps à perdre.
-Oh, alors tu dois être quelqu'un de très important. Un... Un éru… Non ce n'est pas le mot que je cherche, souffla-t-elle en baissant la tête pour regarder le bar, les sourcils froncés.
-Un éru ? Je connais pas, mais si tu me crois important tu te plantes ma belle.
-Un érudit, corrigea-t-elle. Mais ce n'est pas le mot que je cherchais... Ah! Un notable ! Voilà. Et tu dis que tu n'es pas important ? Donc tu dois avoir du temps à perdre ?
-J'ai peut être juste d'autres priorités que de me farcir les états d'âme d'une nana.
-Les états d'âme? demanda-t-elle, presque offusquée.
-Ouais. En gros si t'espères autre chose que du cul, tu peux aller voir ailleurs.
-Et que crois tu que j'espère?
-J'en sais rien mais en tout cas t'as l'air carrément frigide.
-Frigide?
-Ouais, j'préfère les nanas en chaleur, elles me prennent pas la tête et en plus je serais déjà en train de m'en taper une.
-Alors pourquoi tu discutes encore avec moi ?
-Parce qu'il y a aucune nana en chaleur ici, souffla-t-il.
-Alors pourquoi tu es ici ?
-C'est le premier bar que j'ai croisé et j'avais envie de boire.
-Logique.
Elle but une gorgée dans son propre verre en l'observant, puis le reposa sur le bar en le faisant légèrement claquer.
-Arrêtes ton cinéma, ne me prends pas pour une idiote en jouant au c*n. Tu es bien moins crétin que tu veux le faire croire.
-Qu'est-ce que tu me veux ? Soupira-t-il sans nier.
-Etudier ton comportement pour le rapporter à ceux qui m'ont envoyée sur terre, lâcha-t-elle. Ensuite je t'emmènerai dans mon vaisseau pour te faire des enfants mi-hommes mi-extra-terrestres.
-Sexy pour un extra-terrestre. J'veux bien baiser, et le gosse, je te le fais si après j'entends plus parler ni de toi, ni de lui.
-Oh mais il n'y en aura pas qu'un, au moins douze pour assurer la survie de l'espèce. Et c'est toi qui les porteras pendant seize mois.
-Plutôt crever.
-On pourra arranger ça, on a tout un tas de sondes et de matériel médical terrifiant...
Amusé, il glissa sur son tabouret pour se rapprocher d'elle, un air sinistre sur le visage.
-Essaie, susurra-t-il, tu crèveras avant moi.
-Aurait-on peur des extra-terrestres, monsieur l'imbécile ? demanda-t-elle avec un sourire en se rapprochant de lui, leurs visages se retrouvant à quelques centimètres l'un de l'autre.
-Ça risque pas.
-Alors de quoi tu as peur ?
-De rien.
-Pourquoi te cacher derrière un masque d'ignorance si tu n'as peur de rien ?
-Pour pas être emmerdé, comme maintenant tu vois ?
-Alors je t'emmerde encore ?
-Ouais, qu'est-ce qui te fait croire que c'est pas le cas ?
-Je suis une extra-terrestre sexy, tu l'as dit toi-même. Je ne devrais pas être ennuyante.
-A regarder nan.
-Mais chaque fois que j'ouvre la bouche tu as envie de m'arracher la langue pour que je la ferme, c'est ça ?
-J'ferais bien d'autres trucs avec ta langue pour que tu la fermes mais l'arracher c'est pas une mauvaise idée.
-Je suis pleine de bonnes idées.
-Comme venir parler à un mec que toute personne saine d'esprit éviterait ?
-Absolument. Je suis curieuse de nature. C'est un vilain défaut, mais tout ce mystère et cette aura autour de toi m'a... totalement subjuguée, souffla-t-elle en jouant les écervelées avant de sourire.
-Ça t'attirera des ennuis un de ces jours.
-Pas si tu me protèges.
-Pourquoi je te protégerais ?
-Parce que je suis belle, sexy, intelligente, drôle, commença-t-elle en énumérant ses qualités en levant chaque fois un doigt pour les compter. Courageuse, absolument adorable, et modeste en plus de ça.
-C'est pas des raisons pour que je fasse quoi que ce soit pour toi.
-Alors on peut faire un pari. Qu'est-ce que t'en penses ? Si je gagne, tu me protèges chaque fois qu'on se voit, et si tu gagnes... C'est moi qui te protègerais.
-J'ai pas besoin de me faire protéger par une nana.
-Je me défends bien tu sais ? Je suis sûre que je gagnerais un bras de fer contre... Non, pas contre toi. Contre lui là-bas, dit-elle en désignant un pauvre garçon maigrelet et aux bras plus fins encore que les siens.
-J'suis pas si c*n que ça, ça se voit que t'es sportive.
-Oh tu l'admets toi-même maintenant ? Enfin bref, qu'est-ce que tu veux si tu gagnes le pari alors ?
-C'est vraiment chiant les nanas, comme quoi y’a pas que ma sœur. Tu me fous la paix peut être ?
-Hm... Plusieurs propositions, choisis en une. Si tu gagnes, je pourrais te montrer ce que sont de vrais préliminaires par exemple, ou jouer les bimbo pour toi vu que tu as l'air d'aimer ça, ou t'inviter à manger, ou bien te ficher la paix si c'est ce que tu veux vraiment.
Attiré malgré lui par son caractère, et il fallait l'avouer parce qu'elle ne s'était toujours pas découragée alors qu’il faisait tout pour la repousser, John ne saisit pas sa chance en choisissant la dernière option. Des bimbos, il en avait à la pelle, et manger ne l'intéressait pas.
-Ok pour les préliminaires, on va voir si t'es si inventive et douée que ça.
-Parfait ! Et donc si c'est moi qui gagne, tu me protègeras. On est d'accord ?
-T'as besoin d'être protégée toi ?
-C'est toujours bien d'avoir un homme fort pour se défendre.
-Mouais, pourquoi pas. Et tu comptes faire quoi ?
-Comment ça faire quoi ?
-Pour le pari.
-Oh ! Oui, j'avais oublié ce détail. Voyons...
-Un détail, ben tiens...
-Je sais ! Je parie que je suis capable de deviner cinq choses sur toi.
-Que j'suis pas c*n, ça compte pas.
-Ok. C'est parti ?
-Vas y que je rigole.
Elle lui sourit, puis termina son verre de whisky cul sec avant de le faire claquer sur la table. Elle se tourna ensuite sur son tabouret de bar pour lui faire vraiment face et elle commença à l'observer, la tête légèrement penchée sur le côté et les yeux un peu plissés.
-Tu n'es pas d'ici. Je veux dire, tu vis dans cette région, mais tu n'es pas né ici. Tu n'as pas vraiment d'accent, ou en tout cas tu le caches bien... Pour cacher tes origines ? Hm... Je dirais que tu viens des pays de l'est. La Pologne ou bien... L'Allemagne ?
-Pas mal. J'peux jouer à ça aussi, t'es d'Europe aussi. Les Etats-uniens connaissent pas aussi bien les pays d'Europe de l'Est et ils font pas la différence entre la Pologne et l'Allemagne. T'as aucun soucis avec les r, mais tu prononces pas les h, j'dirais que t'es française.
-Bien joué l'Allemand, sourit-elle. Un autre whisky s'il vous plait. Et un pour mon ami. On va ajouter une nouvelle règle. Chaque fois que j'ai bon, tu bois une gorgée, et chaque fois que tu as bon, je bois une gorgée.
-Si tu comptes me saouler tu vas avoir du mal, mais ça me va.
-Je ne veux pas vraiment te saouler. Mais en France comme aux USA, il y a beaucoup de jeux où la boisson est de mise, alors j'essaye d'honorer mes deux patries comme je le peux !
Le barman déposa deux whiskies devant eux et elle en but une gorgée puisqu'il avait une bonne réponse à son actif. Il l'imita, jouant le jeu avec un sourire. Il appréciait ce petit jeu et se fichait désormais totalement de perdre ou de gagner.
-Ok, allons-y ! Je pense... Non. Je sais que tu as une sœur, tu l'as dit tout à l'heure. Mais je pense que tu n'as qu'elle comme famille à proprement parler, et que tu es très attaché à elle.
-Ouais. Toi t'es fille unique, sinon t'aurais surenchéri quand j'ai parlé de ma sœur.
-Pas mal, souffla-t-elle en buvant une gorgée de whisky. Je pense... Que tu fais de la moto, et que tu adores ça.
-J'en ferais pas si j'aimais pas ça, répliqua-t-il en buvant également. Toi, quelqu'un qui était proche de toi est mort. Et tu l'as vu mourir.
Elle ne répondit pas mais but tout de même une gorgée.
-Tu as vu plus de morts que moi. Et tu l'as frôlée plus d'une fois.
Il n'insista pas et bu à son tour en inclinant son verre vers elle, lui portant un toast.
-Tu parles pas de toi si tu peux l'éviter, ou en tout cas tu préfères que l'attention soit n'importe où ailleurs que sur toi. C'est en partie pour ça que tu t'intéresses autant aux autres, ça t'évites de te pencher sur toi. J'paris que t'es du genre à faire du bénévolat et des trucs comme ça.
Elle avala une nouvelle gorgée après avoir trinqué avec lui.
-Pas mal, tu te défends bien. Je parie que ton métier à un rapport avec la mort. Pas forcément celles que tu as vues. Et je pense aussi que ça a un rapport avec le flingue que tu as à la ceinture. D'ailleurs tu dois en avoir un deuxième. Et tu as plusieurs tatouages qui ont tous une signification. T’es pas du genre à graver des trucs insignifiants sur ta peau.
-Ouais, j'en ai deux, enfin un mais composé de deux dessins. Et mon flingue a à voir avec mon métier mais je tue personne, je vends juste des armes. Toi t'as pas de tatouage par contre, t'es pas du genre à te faire graver la peau, ça implique trop de choses.
Elle dégagea ses cheveux de sa nuque, ce qui permit de voir ses deux tatouages, une plume sur la nuque et une lettre derrière l'oreille droite.
-Je crois bien que j'ai gagné, sourit-t-elle.
-Merde, grogna John en terminant son verre d'un coup. J'les aurais mes préliminaires, tu verras.
-Oui ! S'exclama-t-elle en tapant dans ses mains. J'ai gagné un protecteur !
-Comme si ça allait te servir.
-Ça peut aussi me servir de prétexte pour te voir.
-T'as besoin d'excuses pour me voir ? Dis-le que t'as envie de t'allonger sous moi.
-C'est une idée. Mais chaque chose en son temps, beau brun, souffla-t-elle.
-J'savais que t'étais pour.
-Mais je ne suis pas une Bimbo écervelée qui écarte les cuisses le premier soir. Je serais nettement moins attirante et intéressante si c'était le cas. Ce soir tu ne pourras que fantasmer en imaginant de quoi je suis capable et ce que je pourrais te faire, susurra-t-elle en se penchant vers lui.
-J'irai me taper la première fille qui passe pour me changer les idées, répliqua John en ricanant.
-Pauvre garçon frustré, rit elle.
-Pas pour longtemps.
-Alors, cher protecteur. Comme ça tu vends des armes? Ça a un rapport avec la mort, les armes.
-Pas forcément, les cibles peuvent être du carton ou des trucs comme ça.
-Mais les armes peuvent tuer. Tu as ta boutique ?
-Ouais.
-Sympa... Oh ! Je viens de me rendre compte de quelque chose... Si je te pose une question, tu y répondras ?
-Ça dépend de la question.
-Je ne connais pas ton nom, sourit-elle.
-C'est pas une question ça, ricane-t-il.
-Quel est ton nom, cher protecteur ?
-John. M'appelles pas comme ça, j'suis pas un protecteur.
-Même pas un petit surnom? Je suis obligée de t'appeler John ?
-Ouais.
-Hm. On fera un autre pari et si je gagne je t'appellerai comme je veux.
-On verra ça.
-Tu as peur de perdre face à une extra-terrestre? Sourit-elle.
-J'vais te faire ta fête, l'extra-terrestre.
-Oh des menaces maintenant ? Mais tu es censé me protéger !
Au même instant, un type vint s'assoir à sa gauche et se pencha vers elle pour attirer son attention.
-Salut beauté, j’te paye un verre ?
-Laissez-moi, je suis occupée.
-Allez, c’est quoi ton p'tit nom ? demanda-t-il en posant sa main sur le haut de sa cuisse.
Elle réagit d'instinct et sans prévenir, elle balança le contenu de son verre au visage de l'homme. Celui-ci accusa le coup, puis s'énerva, se levant en essuyant son visage, avant de la menacer.
-Tu vas payer petite traînée !
John souffla en voyant le regard appuyé que lui lançait Charlotte et se leva de mauvaise grâce, se plaçant juste à côté d'elle, une main sur son épaule.
-C'est pas une trainée, j'ai déjà essayé, fit-il avec un sourire malsain.
-Qu'est-ce que tu veux toi ? grogna le type.
-J'veux que tu lui foutes la paix. J'ai fait un pari avec... C'est quoi ton nom d'ailleurs ?
-Charlotte, souffla-t-elle. Tu veux bien nous laisser ? Ou tu comptes jouer au gros c*n encore longtemps?
-Charlotte c'est ça, reprit John.
Il le vit lever la main pour la gifler et s'interposa, bloquant son bras sans le moindre effort apparent avant de poursuivre sa phrase.
-Donc ouais, j'ai fait un pari avec Charlotte, et quand un crétin l'emmerde j'suis sensé la défendre. Donc tu lui fous la paix si tu veux pas bouffer de la soupe avec une paille pour le reste de ta vie.
-Tu vas me lâcher c*nnard ? Et ta p'tite p*te j'vais la baiser, après l'avoir corrigée ! S’énerva le type en s’éloignant de John pour se rapprocher de la française qu'il attrapa par le bras.
John souffla, pas vraiment motivé, puis sans prévenir, il pivota sur ses hanches et balança son poing dans l'épaule du type. Celui-ci recula d'un pas, relâchant Charlotte sous l'impact et l'allemand en profita. Sans attendre qu'il puisse se reprendre, John réitéra son geste mais cette fois il visa son visage. Le coup le fit partir en arrière, et il heurta le bar violemment avant de glisser lentement sur le sol.
Charlotte se releva de son siège en se tenant le bras et attendit que le vigile sorte le type du bar après s'être expliqué avec John qui avait l'appui du barman. Ce dernier leur offrit d'ailleurs un verre à chacun.
-Les femmes sont des aimants à emmerdes, et je sais de quoi je parle, commenta John en se rasseyant tranquillement.
-Je n'ai jamais été aussi inspirée pour un pari... Merci John.
-Fallait vraiment que j'y sois obligé. Une réaction pareille pour une main sur la cuisse, t'es vraiment frigide en fait.
-Pas vraiment, mais j'avoue que j'ai des réactions un peu extrêmes parfois.
-On dirait Riley, souffla John, moitié désespéré, moitié amusé.
-Riley ?
-Ma sœur. Elle est timbrée dans le genre aussi. Sauf qu'elle, elle lui aurait pété la main. Voir le bras.
-Je n'ai... Pas vraiment le droit, sourit-elle.
-Ma sœur non plus.
-Elle fait des sports de combat ?
-Quelques-uns.
-Et toi ?
-Aussi, mais moins qu'elle.
-Lesquels ? Demanda-t-elle en buvant une gorgée dans son verre.
-Taekwondo, Krav maga, Aïkido, elle touche à plein de trucs.
-Et toi, lesquels tu fais ?
-Les mêmes, j'la laisse pas souvent seule.
-Tes vraiment très attaché à elle alors. Tu la protège.
-Elle a pas besoin d'être protégée, mais je préfère l'avoir à l'œil.
-Quel frère attentionné, sourit-elle.
-J'sais pas si on peut appeler ça comme ça, mais personne peut la toucher sans que j'sois au courant.
-Très protecteur effectivement.
-Juste avec elle, te fais pas d'idées.
-Ça pourrait changer, qui sait, le provoqua-t-elle.
-Ça fait vingt-et-un ans que c'est comme ça, c'est pas prêt de changer.
-Tout peut arriver.
John et Charlotte discutèrent ainsi toute la nuit, sans se lasser ni se rapprocher davantage, et ils se quittèrent de la même manière qu'ils s’étaient trouvés, simplement en se séparant. Si Charlotte le gratifia d'un "à un de ces jours" John pour sa part ne répondit pas et se contenta d'afficher un sourire en coin avant de disparaitre. Elle était très attirée, quant à lui, il ne l'admettra certainement pas, pas même à lui-même, mais il la trouvait intéressante, ce qui était déjà exceptionnel de sa part. Pour preuve, il revint le lendemain, à peu près à la même heure, et elle était là, tout comme lui elle était revenue, espérant le voir. Leurs rencontres se répétèrent chaque soir durant presque deux semaines, ils discutaient, s'ouvraient de plus en plus, mais n’allaient jamais plus loin sur le plan physique, et si John était frustré, il en était également satisfait d'une certaine manière. Elle était différente, et c'était en partie ce qui l'ennuyait, mais il ne cessait pas de venir pour autant. Pourtant un soir, Charlotte ne trouva personne, John n'était pas là, et elle avait eu beau revenir tous les jours durant des mois espérant qu'il soit enfin là, il ne se montra pas.
Un soir de plus, elle se rendit là, trainée de force par des amis de sa fac. Elle n'était plus venue depuis une bonne semaine, lassée de ne pas le voir revenir, lassée de l'attendre. Elle s'installa à une table avec ses compagnons, les écoutant d'une oreille distraite et jouant avec la touillette et l'ombrelle de son cocktail. Elle jetait machinalement des coups d'œil vers le bar, de temps en temps, et elle le vit. Elle ne comprit pas tout de suite et cligna plusieurs fois des yeux avant de se rendre compte que c'était bien lui. Il ne la regardait pas et elle ne savait pas s'il l'avait vue, mais elle ne bougea pas, elle resta avec ses amis.
Elle savait maintenant qu'il l'avait vue, mais elle ne le rejoignit toujours pas, restant un peu avec ses amis, discutant avec eux, puis une nouvelle fois, lorsqu'ils partirent danser, elle se dirigea vers le bar pour s'y installer, juste à côté de John.
-Salut, lui sourit-elle en déposant son verre sur le comptoir.
-Salut, fit-il sur le même ton.
-Ça faisait un bail, mister John.
-Ouais, j'avais à faire.
-Où est-ce que tu avais disparu ? Tu avais des problèmes avec la boutique ? Ou avec ta sœur ? Elle va bien ?
-J'étais pas dans le coin, j'avais des trucs à faire avec Riley.
-J'espère que tout va bien... Tu as l'air... Fatigué et surtout tu as l'air d'avoir passé une aussi mauvaise journée que le jour où on s'est rencontrés, dit-elle avec un léger sourire encourageant.
-Ouais tout va bien, j'viens de rentrer c'est tout.
-Alors raconte-moi ! Tu as eu d'autres clients bizarres à la boutique ?
-Encore un mec qui a dragué Riley et qui a failli se faire castrer, rien d'exceptionnel. J'suis pas trop passé à l'armurerie depuis la dernière fois.
-Encore ton travail mystère, sourit-elle sans en demander plus. Tu as trouvé d'autres filles comme moi ? Ou rien que des bimbos que tu as pu sauter ?
-Ouais encore mon travail mystère, confirma l'allemand, appréciant qu'elle n'en demande pas plus. Et des nanas y en avaient quelques-unes, chaudes comme la braise et qui demandaient qu’à se faire prendre. Même pas besoin de parler, suffit de les regarder et elles te sautent dessus les cuisses grandes ouvertes.
-Tout ce que tu aimes, soupira-t-elle en levant les yeux au ciel, avant de se mettre à rire doucement. Ce genre de discussions m'avait manqué.
-Quoi, t'as pas d'autres mecs infréquentables dans ton entourage ?
-Hélas non. La vie est si morne sans toi mon petit John !
-Pauvre de toi.
-Comme tu dis ! Les discussions que j'ai avec les autres ne sont pas aussi intenses que celles que j'ai avec toi, voilà tout.
-Faut leur dire que t'aimes qu'on te parle de cul comme ça.
-Oh oui John, j'adore que tu me parles de ces poufs que tu baises.
-Je sais que ça t'excites ma belle, tu rêves d'être à la place de l'une d'elle.
-Pour que tu me prennes comme une malpropre pour me jeter aux ordures derrière ? Surement pas non.
-Y en a bien certaines que j'vois régulièrement.
-Certaines.
-Ouais, celles qui me prennent le moins la tête.
-Tu essayes de me dire que je te prends la tête ?
-J'te vois régulièrement toi nan ?
-Parce qu'on n’a pas encore couché ensemble.
-Toutes les nanas que j'vois régulièrement ont déjà couché avec moi à part toi.
-Tu m'as déjà dit toi-même que tu n'étais jamais comme ça avec personne. C'est bien que tu attends quelque chose de moi non ?
-Si tu préfères je me casse.
-Tu agis comme un c*n, tu le sais ça ?
-Et alors, tu le sais que j'en suis un. L'avantage avec toi c'est que tu me prends pas la tête, si ça change j'ai pas de raison de rester, gronda-t-il.
-Arrêtes de me traiter comme ça, je ne suis pas une de tes conquêtes que tu as ramassé sur le bord d'une route. J'arrêterais de te prendre la tête quand tu arrêteras de jouer à l'abruti, je sais que tu n'es pas comme ça.
-Si t'es pas contente, c'est exactement le même tarif.
-Je veux juste... Que tu me traites autrement que comme toutes les autres.
-Y a pas de traitement de faveur, laisse tomber.
-Tu dis toi-même que je suis différente. Pourquoi ne pas le prouver ?
-J'suis là et c'est pas pour coucher avec toi, t'auras rien de plus que ça.
-C'est déjà beaucoup, accorda-t-elle en connaissant le personnage. Deux whisky s'il-te-plait Jake, demanda-t-elle au barman.
-Tout de suite ma Cha' !
-T'as fini de me gaver ?
-Oui. Trinquons mon ami, sourit-elle en levant le verre que le barman avait posé devant elle.
Il souffla, grognant presque, mais leva tout de même son verre pour trinquer avec elle.
-Je n'ai pas envie qu'on se dispute, dit-elle après une gorgée. Pas alors qu'on ne s'est pas vus pendant des mois.
-T'as une drôle de manière de le montrer.
-J'étais en colère, admit-elle en pinçant les lèvres. Tu es parti du jour au lendemain ! Tu m'avais dit que tu revenais le lendemain, et je ne t'ai plus vu pendant presque quatre mois. Mais peu importe, maintenant tu es là et je veux en profiter.
-Je t'ai jamais dit ça.
-Quand j'ai dit à demain, tu m'as dit ouais... Un ouais nonchalant, je dois bien le reconnaitre, mais je ne m'attendais pas à ce que tu disparaisses comme ça.
-J'prévois pas ce genre de truc, ça peut arriver c'est tout.
-Je sais... Je ne pensais pas que ça arriverait si vite.
-On s'y attend jamais vraiment. On sait pas qu'on va partir et on sait pas quand on rentre.
-Alors tu ne sais pas combien de temps tu vas rester ici ?
-C'est dans cette ville que je vis, donc c'est ici que je passe le plus de temps. Après il peut toujours se passer des trucs.
-J'espère qu'on aura plus de temps cette fois. Et que tu me préviendras quand tu partiras, souffla-t-elle, légèrement vexée.
-J't'appellerais peut être si c'est pas trop dangereux.
-Dangereux ? Et puis tu n'as même pas mon numéro, et je n'ai pas le tien.
-Si, j'ai le tien, mais t'as pas besoin du mien, quand je disparais comme ça, ça me dérange de recevoir des appels.
-Et si je promets de ne pas t'appeler ?
-Alors mon numéro te sert à rien.
-Juste au cas où j'aurais des problèmes. Des problèmes sérieux.
Il la jaugea du regard un instant, évitant de passer sur ses poignets, qui malgré ses manches longues, laissaient voir des bleus.
-Ok, soupira-t-il avant de sortir son téléphone pour la faire sonner.
-Merci ! Lâcha-t-elle avec un grand sourire, sortant son téléphone de sa poche pour enregistrer le numéro.
-C'est juste un numéro de téléphone et t'es pas sensé t'en servir.
-Je sais, je sais. Mais... Ça représente beaucoup venant de toi, sourit-elle.
-C'est pas faux. Si tu m'appelles y a vraiment intérêt à ce qu'il y ait urgence.
-Promis.
Leur discussion se poursuivit plus calmement, et petit à petit, John se détendit, perdant les mécanismes mis en place durant son absence. Il ne parlait pas beaucoup plus, mais le ton de sa voix était moins sec et il souriait un peu plus naturellement.
Et le reste de la nuit se déroula de la même manière. Ils discutaient, de tout, de rien, de beaucoup de choses, et ils continuaient à se détendre. Ces moments leur avaient manqué à tous les deux. Plus tard ils se séparèrent comme ils s’étaient retrouvés, à la différence près que Charlotte déposa un baiser sur la joue de John avant de s'éclipser avec un sourire.
Le lendemain elle revint, espérant le voir, et lorsqu'elle arriva, il était déjà là, installé au bar. Elle vint s'assoir à ses côtés, lui embrassant une nouvelle fois la joue, pour le saluer.
-Je me suis demandé si tu n'allais pas re-disparaitre, dit-elle dans un souffle, sans pour autant cesser de sourire.
-J'suis en ville pour un moment normalement.
-Cool ! Ça veut dire que tu vas retourner à la boutique et que tu vas pouvoir me raconter tout un tas d'anecdotes croustillantes sur tes clients.
-Ils sont pas toujours marrant mes clients, aujourd'hui t'as une nana qui est venue avec sa meilleure amie. Elle voulait un flingue au cas où son futur ex-mari viendrait encore la menacer chez elle.
-Sympathique. Enfin, les armes servent à se défendre à la base non ? Donc ça parait logique.
-Nan, les armes servent à tuer, et à rien d'autre. Tu peux te cacher derrière des excuses bidons, prétexter que tu te sers pas de ton flingue ou quoi, mais le résultat c'est le même, même avec une blessure légère, tu peux crever d'une hémorragie au final. Une arme à feu c'est fait pour l'attaque, pas pour la défense.
-Toutes les armes le sont alors ? Les couteaux, les armes à feu... et même moi.
-Les couteaux peuvent avoir d'autres fonctions, et toi aussi, sinon ce serait c*n. Mais un flingue ça sert à rien d'autre.
-Les couteaux servent à couper la viande. Et moi je sers à quoi selon toi ?
-T'es un être vivant normal. Simplement t'as des capacités qui peuvent te rendre dangereuse, voire mortelle. Un loup ça a des griffes et des crocs, ça peut te tuer, mais son premier but c'est pas de donner la mort.
-Donc je serais... une sorte de loup ? Non. Toi tu es un loup, sourit-elle.
-J'ai pris un prédateur au hasard, ça marche avec n'importe quelle bestiole qui peut te tuer.
-Alors je serais... Un aigle. Royal.
-Royal en plus, rien que ça.
-Bien sûr ! Ce sont des oiseaux magnifiques !
-C'est ton kiff les piafs ? T'es comme Riley.
-A ton avis, pourquoi j'ai une plume tatouée sur la nuque ? Je les adore ! Ils sont... majestueux, et surtout ils sont libres.
-T'es au courant que c'est une des sortes d'animaux les plus stupides ?
-Les loups ne sont pas forcément mieux lotis, pouffa-t-elle.
-J'crois pas nan, tu confonds avec les chiens.
-Ils sont de la même famille non ?
-Rien à voir, c'est comme comparer un requin et un poisson clown.
-C'est pour ça que des chiens sont piqués pour leur agressivité et des loups domestiqués et doux comme des agneaux.
-T'as fini de te foutre de ma gueule oui ? grogna-t-il, mais sans agressivité.
-J'aime bien t'embêter, j'suis sûre qu'on ne t'embête pas assez.
-Les gens ont trop peur pour ça, il peut leur arriver des trucs.
-Mais je n'ai pas peur de toi. Je sais que tu ne me feras rien. Rien qui puisse me blesser en tout cas.
-T'es pas un peu présomptueuse là ?
-Du tout !
-J'te trouve bien sûre de toi.
-Hm... Je sais qu'il y a des trucs que tu aimerais me faire, mais tu ne me feras pas de mal.
-Ça c'est toi qui veux pas.
-Qui a dit que je ne voulais pas ?
-Pourquoi t'es pas encore passé dans mon lit alors ?
-J'y passerai quand je l'aurais décidé. Et quand je serais sûre que tu ne me traiteras pas comme une fille ramassée dans un resto routier.
-J'le ferai rien que pour t'emmerder.
-Ça, ce n’est pas très gentil.
-Mais j'suis pas gentil.
-Si, tu l'es parfois, même si tu le cache bien.
-Des erreurs de parcours.
-Que tu dis, rit-elle.
-J'le dis. Tu peux pas le prouver t'façon.
-Je ne cherche pas à le prouver. Je le sais, c'est tout.
-Tu sais mal. Tu t'imagines pleins de trucs, tu te fais trop de films.
-Je me fais donc des films quand je me dis que tu es un bon coup ? Le provoqua-t-elle.
-Faut essayer pour le savoir.
-Je parie que tu n'es pas capable de me donner envie de toi, là tout de suite, susurra-t-elle en se rapprochant de lui.
-T'as déjà envie de moi, Chérie, sourit-il d'un ton assuré.
-Pas suffisamment pour qu'on aille ailleurs.
-Mais assez pour que tu me fasses du rentres dedans.
-Tu me plais, ce n'est pas un secret. Mais je te plais aussi.
-C'est pas un secret non plus, puis sois disant que je m'y connaitrais pas en préliminaires, j'veux savoir de quoi tu parles.
-Donne-moi envie de te le montrer.
-Si tu veux que je te donne envie, c'est que t'en as déjà envie. En fait c'est juste que t'oses pas y aller.
-Est-ce que tu le mérites vraiment ?
-Et toi, tu mérites que je te laisse faire ?
-Que tu me laisses te montrer ?
-Ouais.
-Est-ce que c'est ce que tu veux ?
-Ça me plairait bien ouais.
-Alors qu'est-ce que tu attends ?
-Que tu te bouges.
-Fais-moi bouger, souffla-t-elle en se mordant la lèvre.
-Que je te fasse bouger ? répéta-t-il d'un ton totalement désinvolte.
Tout en parlant il leva la main et glissa son doigt sous son menton, descendant doucement sur sa gorge. Elle soupira brièvement mais se reprit. Ils jouaient et elle ne voulait pas le laisser gagner, ou en tout cas, pas trop rapidement.
Il sourit, parfaitement conscient de ce qu'elle avait en tête. Sa main glissait toujours plus bas, effleurant sa poitrine et continuant de descendre. Il caressa sa jambe puis passa sur sa main et remonta, revenant sur sa nuque. Elle garda son regard planté dans le sien, esquissant un léger sourire alors qu'elle le laissait faire.
Ses doigts glissèrent dans ses cheveux et il referma la main, effectuant une pression légère. Il tira sur sa main, la poussant à venir vers lui. Il se retint de l'attirer de force comme il aurait pu le faire avec une autre, mais il pensait qu'elle risquait de se rebiffer s'il agissait comme ça. Elle s'avança vers lui, leurs visages rendus si proches qu'elle put sentir son souffle chaud sur ses lèvres.
Il se contenait réellement pour ne pas la brusquer et ne pas y aller franchement, son instinct le poussait à faire ce qu'il voulait sans lui demander son avis, mais il faisait des efforts monumentaux pour ne pas agir ainsi. Au lieu de l'embrasser, sachant qu'il ne parviendrait pas à se contenir si leurs lèvres s'effleuraient maintenant, il baissa la tête et vint mordiller son cou, l’effleurant tout juste. Elle soupira une nouvelle fois, peinant à garder les yeux ouverts, et elle se moquait presque du monde autour d'eux. De son côté il se fichait totalement d'être en public, il était très loin d'être pudique et avait déjà couché avec des femmes devant témoins sans que ça ne l’ait gêné. Il poursuivit son exploration de sa gorge, descendant dans son décolleté, puis remonta sur l'arrête de sa mâchoire, toujours en ne la touchant que de ses dents.
Cette fois elle frémit, elle commençait à avoir la chair de poule, elle en voulait plus. Sa bouche continua son manège, passant de l'autre côté de son menton, et pendant ce temps sa main se posa sur sa cuisse, tout aussi légèrement, et descendit le long de sa jambe.
-Tu sais y faire, accorda-t-elle dans un souffle.
-Ça te surprend peut être... susurra-t-il sans cesser son manège.
-Un peu...
-Ah ouais ?
-Ouais... Peut-être que tu me surprendras encore...
-C'est que tu dois vraiment me sous-estimer.
-Prouve-le-moi...
-Ici ? demande John avec un grand sourire.
-Embrasse-moi.
Il ricana et se fit désirer encore un peu. Sa bouche vint mordre le lobe de son oreille et la main dans ses cheveux revint sur sa nuque, l'attirant encore un peu à lui, puis il posa sa bouche sur la sienne. Il oublia alors toute douceur et força la barrière de ses lèvres pour l'embrasser, sans violence mais avec un certain empressement. Elle se laissa faire en retenant un gémissement. Elle profita un peu de son baiser, puis se détacha de lui et le regarda un instant dans les yeux. Elle se leva ensuite et attrapa sa main dans la sienne, avant de se lever.
-Viens.
Il se leva à son tour, avec beaucoup moins d'empressement cela dit, en partie pour l'ennuyer mais ne retira pas sa main et la suivit d'un pas tranquille, la contraignant à ralentir en tirant sur sa main. Elle ralentit parce qu'elle y était obligée, mais ne se tourna pas vers lui, car elle savait que si elle le faisait, elle ne résisterait pas. Elle voudrait au moins arriver chez elle, à deux pas d'ici, mais s'il la ralentissait encore de cette manière, elle n'était pas sûre d'y arriver.
Il ricana en l'entendant souffler et accepta d'accélérer un peu, une main dans la poche. Elle tourna au coin de la rue, et avança encore de quelques mètres pour atteindre son immeuble. Le portier lui ouvrit, puis elle fit grimper à John les quatre étages qui les séparaient de son appartement. Arrivée à sa porte, elle sortit ses clés de sa poche et les plaça dans la serrure. Il se tint tranquillement derrière elle, attendant qu'elle ait ouvert la porte. Il avait toujours eu un contrôle de lui-même exemplaire, et bien qu'il meure d'envie de lui sauter littéralement dessus, il se contenta de se rapprocher d'elle jusqu'à ce qu'elle sente sa chaleur dans son dos. Il voulait voir ce qu'elle allait faire, curieux de savoir comment elle s'y prenait avec un homme.
Elle frémit en le sentant derrière elle et termina rapidement de déverrouiller la porte qu'elle ouvrit à la volée pour entrer dans l'appartement. Elle se retourna pour l'inviter à entrer et lorsqu'il s'exécuta, elle claqua la planche de bois en s'y adossant. Ses lèvres étaient entrouverte et elle respirait déjà un peu fort, elle était toujours frémissante, elle avait envie de lui, mais ne savait pas trop comment s'y prendre. Elle n'avait eu que peu d'amants et même si pour l'heure elle mourrait d'envie de l'avoir dans son lit, elle n'osa pas bouger.
Il la vit indécise sur l'attitude à adopter, ce qui l'amusa au plus haut point et il hésita à la laisser se débrouiller, mais il avait envie d'elle et il ne voulait pas manquer cette occasion. Il opta pour un compromis en venant se poster devant elle, à quelques millimètre de son corps, une main de chaque côté de ses épaules, la bloquant totalement contre la porte, mais il ne la toucha pas.
-Tu veux rester là ou tu préfères une autre pièce ? Souffla-t-il, la voix rendue un peu rauque par l'excitation, lui donnant quelque chose de sexy.
-Ma chambre est au bout du couloir, répondit-elle, le cœur battant la chamade.
-Et tu veux aller dans ta chambre ?
Elle secoua la tête en soupirant, incapable de détacher son regard de ses lèvres.
-Classique, ça m'étonne pas, ricana-t-il en s'écartant pour la laisser passer.
Elle s'avança de quelques pas, mais se stoppa et se retourna. Elle hésita, puis finalement revint vers lui pour déposer ses lèvres sur les siennes, avant d'enrouler ses bras autour de son cou. Il posa sa main dans le bas de son dos, l'attirant à lui en lui rendant son baiser, puis il finit par la plaquer au mur, collant son corps au sien, tandis qu'il attrapait ses deux mains des siennes pour les maintenir de chaque côté de son corps, au niveau de ses épaules.
Elle frémit violemment et lui mordit la lèvre inférieure avant de reprendre ses lèvres pour approfondir leur baiser. Il leva ses bras au-dessus de sa tête et maintint ses poignets d'une seule main, la seconde descendant le long de son corps. Elle se laissa faire, tentant de mordre une nouvelle fois sa lèvre mais il se déroba avant de l'embrasser à nouveau. Un nouvel essai lui permit de le mordre pourtant. Il grogna pour la forme, n'ayant pas eu mal, au contraire cela l'excitait énormément et paradoxalement il se recula d'un coup. Elle cligna des yeux, surprise, mais il ne lui laissa pas le temps de parler, et l'attrapa par l'épaule pour la pousser vers la chambre.
Elle se retourna et lui bloqua la route, lui souriant avant de lui retirer sa veste pour la laisser tomber au sol, avant de l'embrasser puis de faire de même avec son marcel. Elle embrassa ensuite brièvement son torse, avant de s'éloigner avec un sourire en coin, tandis qu'elle reculait vers sa chambre en lui faisant signe de la suivre. Elle l'attendait debout, au bout du lit, et lorsqu'il entra elle lui fit à nouveau signe, de s'allonger cette fois.
Il s'exécuta sans la quitter des yeux, à la fois curieux et impatient. Il se défit de ses chaussures et prit place sur le lit, simplement encore vêtu de son jean. Pour lui elle entama son show, se déshabillant avec grâce et se caressant avec douceur et envie. Elle était sensuelle et elle jouait avec lui, le regardant, avant de regarder son propre corps. Après quelques minutes, totalement dévêtue, elle vint vers lui et s'avança à quatre pattes sur le lit. Elle se plaça au-dessus de lui, s'asseyant sur son bassin et repoussant ses mains lorsqu'il voulait les poser sur son corps. Elle avait pris les choses en mains et elle se pencha pour l'embrasser, léchant ses lèvres, puis l'embrassant vraiment, avant de descendre mordiller son menton, puis la peau de son cou. Elle relâcha ses mains pour faire courir les siennes sur son corps, descendant petit à petit au même rythme que ses lèvres sur son corps. Elle atteignit bientôt la barrière de son jean et défit doucement sa ceinture, se mordant la lèvre en le regardant dans les yeux.
Il frémit, totalement surexcité, mais essaya de jouer le jeu. Il n'avait pas vraiment l'habitude de se laisser faire, en général c'était lui qui prenait les choses en mains, qui dirigeait quasiment tout du début à la fin et il avait un peu de mal à rester passif. Cela dit il ne le regrettait pas et la regarda faire, mourant d'envie de la toucher, et son état d'excitation augmenta encore lorsqu'elle le repoussa du plat de la main. Il se tendit, se mordant la lèvre en même temps qu'elle, et son regard oscilla entre ses yeux et ses gestes, ne sachant pas vraiment ce qu'il préférait.
Il n’avait aucun regret sur ce qu’il s’était passé. Elle était partie pour son bien et celui de son enfant à naitre. Si elle était restée, c’était son esprit qui aurait été abîmé, et il ne le voulait pas. Il préférait qu’elle ait eu une vie courte mais fidèle à elle-même, heureuse quand elle ne pensait pas trop à lui, plutôt qu’angoissante et usante parce qu’elle se serait fait trop de soucis pour lui, parce qu’il aurait été trop distant, absent. Il n’était pas fait pour être en couple, encore moins avec quelqu’un à qui il tenait.
Elle n’avait pas compris à quel point il était attaché à elle pour ne pas la retenir. Elle avait pensé qu’il ne l’aimait pas, probablement qu’il l’avait oubliée en seulement quelques semaines, peut-être quelques jours. Il aurait voulu que ce soit le cas, mais surtout que ça l’aide à passer à autre chose. Dans les deux cas ça n’avait pas marché.
S’il avait su… Alors quoi ? Il l’aurait laissée partir de la même manière. Probablement qu’il l’aurait fait fuir lui-même plutôt que de laisser ça à sa sœur s’il avait été au courant qu’elle était enceinte. Mais peut-être qu’il aurait demandé à Ryan de garder un œil sur elles. Et peut-être qu’il aurait pu la sauver. Ou peut-être pas. Il ne savait pas lui-même s’il aurait pris les choses en mains, s’il aurait payé cette foutue rançon, et dans ce cas, si elle aurait été réellement rendue à son pays saine et sauve.
A l’époque il n’y avait que Riley dans sa vie. Il n’avait pas de but précis, seulement être avec elle, toujours. Il aurait dû se rappeler que toujours n’existait pas. Il s’était persuadé que leur vie dangereuse et exaltante, seulement rien que tous les deux avec quelques fois la présence d’un Whim et celle, constante, de la mort à leurs côtés, durerait indéfiniment. Que rien ne changerait. Quel crétin !
Il se serait peut être conduit différemment s’il avait su dès le départ que tout serait modifié en aussi peu de temps. Et il ne comptait pas les cinq années où ils ne s’étaient pas vus, Charlotte et lui. Non, il parlait des quelques mois qui avaient suivis leur rencontre avec les Witch Hunter. Qui aurait cru qu’ils s’assagiraient au contact de trois membres d’un des clubs de motards les plus dangereux des Etats-Unis ? Qu’eux, le frère et la sœur Hoffmann, les deux allemands timbrés, se retrouveraient avec des gamins ?
Si Charlotte était arrivée maintenant, alors qu’il ne pouvait plus faire de conneries au risque de mettre son neveu et sa nièce en danger, alors il l’aurait acceptée. Du moins c’était ce qu’il pensait. Riley n’avait plus vraiment besoin de lui en permanence depuis un moment déjà. Liam ne l’avait pas remplacé, mais il lui faisait du bien, il l’apaisait, et surtout, elle l’aimait. Elle aimait leurs enfants aussi, même Emily qui n’était pas sa fille. John aussi aimait Emily d’ailleurs, elle était adorable. Et elle lui rappelait Riley, ce qu’elle aurait pu être si elle avait eu une enfance.
John soupira et s’alluma une cigarette tout en lisant la lettre encore une fois. Il ne la lisait pas vraiment en réalité, il survolait simplement les lignes, mais comme il connaissait le texte par cœur, il avait l’illusion de la lire. Ce qui lui avait fait le plus mal, c’était tous les reproches qu’elle s’était fait, comme si elle était coupable de quelque chose. Elle n’avait pas réussi à prendre de la distance, contrairement à lui. Cela le confortait dans l’idée qu’elle n’aurait pas supporté la pression qu’elle aurait subie en restant avec lui. Même si, au final, elle s’était malgré tout torturé l’esprit à son sujet.
Il se remémora sa réaction lorsque Jubei lui avait transmis le message de Frank. Il avait presque bondit au nom de Charlotte Perrin, et n’avait même pas réfléchit une seule seconde avant d’appeler le numéro indiqué. Finalement lui non plus ne l’avait pas oubliée, il avait juste bien fait semblant. Riley l’avait su à cette époque, elle avait deviné qu’elle était différente pour lui. Elle ne l’avait pas faite fuir par plaisir, n’avait rien eu contre elle, elle n’avait agi que pour lui. Parce qu’il soutenait qu’il ne voulait pas s’engager, alors comme il était lui-même incapable de mettre fin à cette relation, c’était elle qui s’était salis les mains.
Elle lui avait pourtant donné sa chance plusieurs fois, mais il l’avait laissé passer volontairement et elle en avait eu conscience. Il le comprenait à présent, il voyait ce que Riley avait vu et qu’il s’était borné à ignorer. Il ne pouvait pas dire qu’il l’avait aimée… Mais elle n’avait pas été n’importe qui non plus. Il tenait à elle, se sentait bien avec elle. Il avait eu envie de davantage mais se l’était interdit pour la protéger. De lui et de la vie qu’il menait avec Riley, elle ne l’aurait pas supporté.
Il reposa la lettre à l’envers, pour ne plus voir les mots inscrits sur le papier, mais même comme ça il pouvait encore les lire, inscrits en lettres brûlantes dans son esprit. Il se leva tout en allumant une nouvelle cigarette et alla se poster devant une fenêtre pour regarder vaguement la rue. Les maisons qu’il pouvait voir étaient toutes quasiment identiques, c’était le genre de quartier récent construit pour la classe moyenne, abritant des familles américaines typiques, sans histoire. Seul les décorations et les fleurs, ainsi que les véhicules garés devant les portes des garages, différaient un peu.
Lorsqu’il avait commencé a vraiment gagner de l’argent grâce à leur groupe, il n’avait pas tout flambé contrairement à ce qu’on aurait pu penser. Bien sûr il avait gardé un peu d’argent pour s’amuser, mais l’essentiel de ses gains était passé dans des investissements, immobiliers pour la plupart. Presque la moitié des maisons de ce quartier lui appartenaient personnellement, il en louait la plupart, mais récemment, il en avait récupérée plusieurs pour que sa sœur et Ryan puissent s’installer avec leurs enfants. Jubei et June en avaient également chacun une à disposition pour qu’ils soient tous proches. De là où il était, il voyait parfaitement la moto de Liam ainsi que le monospace qu’il avait acquis récemment. Le 4x4 de Riley, lui, était invisible, garé dans le garage.
Il se sentait seul depuis que sa sœur était en couple, il n’avait plus d’objectif, plus personne à protéger. Elle avait toujours représenté toute sa vie, alors il s’était trouvé démuni lorsque Liam avait pris sa place, et encore davantage lorsqu’elle avait appris sa grossesse. Cameron était inespérée, elle redonnait un sens à son existence alors qu’il devait même renoncer à son travail de mercenaire.
Sans y penser, il se dirigea vers sa chambre et poussa silencieusement la porte. Léa et Lorenza avaient fait un gros travail pour la réaménager pour Cameron en seulement deux jours, et la petite avait été ravie de la découvrir. Elle avait été faite selon son goût, et a priori, Charlotte n’avait pas eu les moyens de beaucoup la gâter, ce qui impliquait qu’elle s’était émerveillé devant les choses les plus banales. Il comprenait bien cela, Riley et lui avaient longtemps vécus dans la pauvreté, si au même âge on leur avait offert autant de choses, ils auraient sans doute étaient tout aussi émerveillés.
Pour l’heure, elle dormait profondément, blottit sous son épaisse couette en plumes, un bras ramené devant son visage. Son expression était neutre, loin de la tristesse qu’elle arborait en temps normal, elle avait l’air de la petite fille innocente qu’elle aurait dû être si elle n’avait pas perdu sa mère. Elle lui faisait penser à Riley sur ce point-là, sa sœur avait mis longtemps à se forger ce masque neutre qu’elle arborait en permanence, mais elle avait gardé un visage accablé de tristesse un bon moment.
Cette pensée l’effleurait tout juste que son expression changea, se muant en une grimace douloureuse, et il réagit d’instinct. Ce genre de situation ne lui était pas étranger, il y était habitué avec Riley, s’était beaucoup occupée d’elle lorsqu’elle allait mal et qu’elle faisait des cauchemars. Automatiquement, il s’assit près d’elle, sur le bord du lit, et lui caressa les cheveux. Elle s’apaisa un peu, et il s’allongea près d’elle, l’entourant de ses bras. Elle se blotti contre lui, s’accrochant à son t-shirt, et se rendormie, apaisée par son contact. Rendue nostalgique par cette scène qu’il avait déjà vécu des centaines de fois, il ne tarda pas à la suivre dans le sommeil. Il rêva de Charlotte et de leur première rencontre au Tiki bar…
***
La musique qui passait était douce et Charlotte s’installa plus confortablement sur son tabouret de bar. Elle se trouvait au Tiki bar, un pub à l’allure chic et posée, à la déco aux accents du sud tout en restant totalement à la mode. Le bar était un ilot central et elle avait une bonne vue sur les clients assis en face d’elle, de l’autre côté. Ses deux amies, Lianna et Trish étaient assises à sa gauche et discutaient ensemble de leurs mecs, de leurs études et de leurs futures vacances dans les caraïbes. Charlotte se contentait d’observer les gens en les écoutants d’une oreille distraite. Elle adorait ça, essayer de décrypter les comportements, analyser les situations, les gestes, les mots et les intonations. Ses études étaient basées sur ces faits et elle prenait tout comme un prétexte pour étudier un peu.
Plus tard, un homme pénétra dans le bar et son entrée fut des plus remarquées. Il était assez beau garçon, mais c’était surtout son aura mystérieuse et dangereuse qui attirait l’œil, qui faisait parler et murmurer sur son passage. Il avait l’air dangereux, on sentait dans sa posture, dans son allure et même dans ses yeux qu’il était différent de tous ceux qui étaient présents. Il s’installa presque en face de Charlotte et la Française ne se gêna pas pour l’observer en jouant avec la touillette de son cocktail. Elle l’analysa, essaya de comprendre qui il était et pourquoi cette aura sombre lui collait à la peau. Elle en avait complètement oublié ses deux amies qui la regardaient désormais avec des airs amusés et un rien moqueuses. Elles proposèrent finalement d’aller danser, mais Charlotte refusa en secouant la tête, laissant Lianna et Trish rejoindre la piste de danse ensemble. Elle se leva alors et contourna l’ilot pour venir se placer juste à côté de ce mystérieux inconnu.
-Un Whisky s’il-vous-plait, commanda-t-elle au barman.
Elle le regarda en coin, puis tourna vraiment la tête vers lui pour le détailler de plus près. Elle était de nature curieuse, et lorsque ce penchant prenait le dessus, elle n’en démordait plus. Elle remarqua son air lassé, presque blasé et désabusé. Elle comprit que ce n’était pas qu’une passade et qu’au fond il avait dû passer bien plus qu’une sale journée. Pourtant c’était là tout ce qu’elle trouva à dire, totalement perturbée par ce mystérieux inconnu.
-Dure journée ? demanda-t-elle avant de porter son verre à ses lèvres, laissant les glaçons venir à leur rencontre.
-Ouais, se contenta-t-il de répondre sans même tourner la tête.
-Et même plus que ça on dirait.
-Ouais.
-Boulot ou nana ?
-Boulot, et maintenant nana, grogna-t-il.
Elle sourit et posa son poing contre sa joue en continuant à le regarder. Il n'était pas franchement aimable, mais son attitude l'amusait un peu, sans pour autant qu'elle n’en vienne à se moquer.
-Dis-moi beau gosse, ça te dirais d'aller faire un tour avec moi ? J'te ferais passer une nuit au septième ciel... C'est bien comme ça que te parlent les femmes qui t'abordent en général ?
John commença par plisser les yeux, puis tourna enfin la tête vers elle et la détailla. Elle était brune, aux longs cheveux lisses et aux yeux d'un gris très clair, mis en valeur par une peau mate. Sa silhouette était svelte, visiblement elle était sportive mais pas seulement à voir la manière dont elle lui avait parlé.
-Ouais c'est comme ça, admit-il avec un sourire en coin.
-Tu préfères que je te parle comme une bimbo ou comme une personne civilisée avec un minimum d'esprit ? Parce que si tu veux t'adresser à un poisson rouge, je ne suis pas forcément la bonne personne, expliqua-t-elle avec un sourire, des gestes accompagnant ses paroles.
-C'est toi qui est venue me parler ma jolie.
-Hm, j'ai droit à un petit nom ?
-Ouais pourquoi, ça te dérange ?
-Du tout, ça montre juste que tu apportes un minimum d'intérêt à ma personne, même si pour le moment, ça n'est que physique.
-T'essayes de m'analyser ?
-Pas vraiment. Enfin si c'est l'impression que ça donne, tu peux le croire si ça te plait. Et si ça ne te plais pas, alors n'y croit pas, sourit-elle doucement, avant de porter une nouvelle fois son verre à ses lèvres.
-Si t'es venue me prendre la tête tu peux dégager, j'suis pas vraiment d'humeur, mais ça tu l'avais remarqué.
-Je ne suis pas là pour te prendre la tête, je suis là pour me détendre.
-Moi aussi mais tu m'emmerdes.
-Ça c'est pas très gentil. T'es comme ça avec toutes les femmes qui t'approchent ? Ou juste avec celles qui n'écartent pas les cuisses le premier soir ?
-Juste avec celles qui écartent pas les cuisses directement, ricana-t-il stupidement.
-Tu n'aimes pas les filles qui ont la tête pleine ? demanda-t-elle avec un sourire.
-J'en vois pas l'intérêt.
-Pourtant tu n'as pas l'air d'être un idiot. J'aurais cru que tu préfèrerais la compagnie d'une personne qui a de la conversation, pour une fois.
-Pour quoi faire ?
-Pour changer ?
-Discuter au lieu de baiser ? T'as de drôles d'idées.
-Une discussion peut amener dans un lit.
-Les préliminaires c'est pas mon truc.
-Mais les préliminaires peuvent être la plus agréable des choses. Les bimbos ne sont pas douées pour ça ?
-Ça dépend de ce que t'appelles préliminaires.
-Ça peut être beaucoup de choses.
-Si ça implique pas du sexe ça a aucun intérêt.
Elle rit, doucement, mais d'un joli rire. Il était rare de l'entendre ainsi, mais il l'amusait réellement.
-Ça peut en impliquer oui.
-J'vais t'expliquer un truc que tu dois pas savoir, si on appelle ça des préliminaires, c'est justement pour les différencier du sexe.
-Il y a des préliminaires qui sont bien plus agréables que le sexe en lui-même. Tu n'as pas dû avoir de bonnes amantes, voilà tout.
-Les nanas avec qui je baise écartent les cuisses, c'est tout ce que je demande.
-Alors tu rates quelque chose de grandiose.
-Si ça m'évite de me faire emmerder par des nanas comme toi, ça me va.
-Tu dis toujours que je t'emmerde ?
-Ouais, les filles qui causent ça me gave.
-Alors tu n’aimes que les idiotes ?
-Ouais, tout ce qu'elles veulent c'est se faire baiser, et après elles te foutent la paix.
-En clair, ce qui te plait ce sont... les p*tasses décolorées et Désinhibitées ?
-Désinhibées, corrigea-t-il machinalement.
-Oh ! Tu as donc du vocabulaire ? Sourit-elle.
-J'discute avec un petit génie de temps en temps, se rattrapa-t-il.
-Tellement que tu en viens à corriger les autres.
-Ouais, c'est fou la mauvaise influence qu'il peut avoir sur moi. Dans quelques temps j'vais peut-être même commencer à considérer les femmes autrement que comme des objets sexuels.
-Ce serait un bon début, sourit-elle.
-Ça me ferait chier.
-Pourquoi ?
-Après faudrait que je fasse attention à leurs sentiments, c'est plus simple comme ça.
-Je n'ai pas parlé de sentiments, c'est toi qui en as parlé.
-Ouais, les nanas sont trop sensibles, dès qu'on fait un peu attention à elles, elles s'imaginent des trucs. J'les prends, j'les baise, c'est aussi simple que ça.
-Aussi simple que ça ?
-Ouais. J'ai pas de temps à perdre.
-Oh, alors tu dois être quelqu'un de très important. Un... Un éru… Non ce n'est pas le mot que je cherche, souffla-t-elle en baissant la tête pour regarder le bar, les sourcils froncés.
-Un éru ? Je connais pas, mais si tu me crois important tu te plantes ma belle.
-Un érudit, corrigea-t-elle. Mais ce n'est pas le mot que je cherchais... Ah! Un notable ! Voilà. Et tu dis que tu n'es pas important ? Donc tu dois avoir du temps à perdre ?
-J'ai peut être juste d'autres priorités que de me farcir les états d'âme d'une nana.
-Les états d'âme? demanda-t-elle, presque offusquée.
-Ouais. En gros si t'espères autre chose que du cul, tu peux aller voir ailleurs.
-Et que crois tu que j'espère?
-J'en sais rien mais en tout cas t'as l'air carrément frigide.
-Frigide?
-Ouais, j'préfère les nanas en chaleur, elles me prennent pas la tête et en plus je serais déjà en train de m'en taper une.
-Alors pourquoi tu discutes encore avec moi ?
-Parce qu'il y a aucune nana en chaleur ici, souffla-t-il.
-Alors pourquoi tu es ici ?
-C'est le premier bar que j'ai croisé et j'avais envie de boire.
-Logique.
Elle but une gorgée dans son propre verre en l'observant, puis le reposa sur le bar en le faisant légèrement claquer.
-Arrêtes ton cinéma, ne me prends pas pour une idiote en jouant au c*n. Tu es bien moins crétin que tu veux le faire croire.
-Qu'est-ce que tu me veux ? Soupira-t-il sans nier.
-Etudier ton comportement pour le rapporter à ceux qui m'ont envoyée sur terre, lâcha-t-elle. Ensuite je t'emmènerai dans mon vaisseau pour te faire des enfants mi-hommes mi-extra-terrestres.
-Sexy pour un extra-terrestre. J'veux bien baiser, et le gosse, je te le fais si après j'entends plus parler ni de toi, ni de lui.
-Oh mais il n'y en aura pas qu'un, au moins douze pour assurer la survie de l'espèce. Et c'est toi qui les porteras pendant seize mois.
-Plutôt crever.
-On pourra arranger ça, on a tout un tas de sondes et de matériel médical terrifiant...
Amusé, il glissa sur son tabouret pour se rapprocher d'elle, un air sinistre sur le visage.
-Essaie, susurra-t-il, tu crèveras avant moi.
-Aurait-on peur des extra-terrestres, monsieur l'imbécile ? demanda-t-elle avec un sourire en se rapprochant de lui, leurs visages se retrouvant à quelques centimètres l'un de l'autre.
-Ça risque pas.
-Alors de quoi tu as peur ?
-De rien.
-Pourquoi te cacher derrière un masque d'ignorance si tu n'as peur de rien ?
-Pour pas être emmerdé, comme maintenant tu vois ?
-Alors je t'emmerde encore ?
-Ouais, qu'est-ce qui te fait croire que c'est pas le cas ?
-Je suis une extra-terrestre sexy, tu l'as dit toi-même. Je ne devrais pas être ennuyante.
-A regarder nan.
-Mais chaque fois que j'ouvre la bouche tu as envie de m'arracher la langue pour que je la ferme, c'est ça ?
-J'ferais bien d'autres trucs avec ta langue pour que tu la fermes mais l'arracher c'est pas une mauvaise idée.
-Je suis pleine de bonnes idées.
-Comme venir parler à un mec que toute personne saine d'esprit éviterait ?
-Absolument. Je suis curieuse de nature. C'est un vilain défaut, mais tout ce mystère et cette aura autour de toi m'a... totalement subjuguée, souffla-t-elle en jouant les écervelées avant de sourire.
-Ça t'attirera des ennuis un de ces jours.
-Pas si tu me protèges.
-Pourquoi je te protégerais ?
-Parce que je suis belle, sexy, intelligente, drôle, commença-t-elle en énumérant ses qualités en levant chaque fois un doigt pour les compter. Courageuse, absolument adorable, et modeste en plus de ça.
-C'est pas des raisons pour que je fasse quoi que ce soit pour toi.
-Alors on peut faire un pari. Qu'est-ce que t'en penses ? Si je gagne, tu me protèges chaque fois qu'on se voit, et si tu gagnes... C'est moi qui te protègerais.
-J'ai pas besoin de me faire protéger par une nana.
-Je me défends bien tu sais ? Je suis sûre que je gagnerais un bras de fer contre... Non, pas contre toi. Contre lui là-bas, dit-elle en désignant un pauvre garçon maigrelet et aux bras plus fins encore que les siens.
-J'suis pas si c*n que ça, ça se voit que t'es sportive.
-Oh tu l'admets toi-même maintenant ? Enfin bref, qu'est-ce que tu veux si tu gagnes le pari alors ?
-C'est vraiment chiant les nanas, comme quoi y’a pas que ma sœur. Tu me fous la paix peut être ?
-Hm... Plusieurs propositions, choisis en une. Si tu gagnes, je pourrais te montrer ce que sont de vrais préliminaires par exemple, ou jouer les bimbo pour toi vu que tu as l'air d'aimer ça, ou t'inviter à manger, ou bien te ficher la paix si c'est ce que tu veux vraiment.
Attiré malgré lui par son caractère, et il fallait l'avouer parce qu'elle ne s'était toujours pas découragée alors qu’il faisait tout pour la repousser, John ne saisit pas sa chance en choisissant la dernière option. Des bimbos, il en avait à la pelle, et manger ne l'intéressait pas.
-Ok pour les préliminaires, on va voir si t'es si inventive et douée que ça.
-Parfait ! Et donc si c'est moi qui gagne, tu me protègeras. On est d'accord ?
-T'as besoin d'être protégée toi ?
-C'est toujours bien d'avoir un homme fort pour se défendre.
-Mouais, pourquoi pas. Et tu comptes faire quoi ?
-Comment ça faire quoi ?
-Pour le pari.
-Oh ! Oui, j'avais oublié ce détail. Voyons...
-Un détail, ben tiens...
-Je sais ! Je parie que je suis capable de deviner cinq choses sur toi.
-Que j'suis pas c*n, ça compte pas.
-Ok. C'est parti ?
-Vas y que je rigole.
Elle lui sourit, puis termina son verre de whisky cul sec avant de le faire claquer sur la table. Elle se tourna ensuite sur son tabouret de bar pour lui faire vraiment face et elle commença à l'observer, la tête légèrement penchée sur le côté et les yeux un peu plissés.
-Tu n'es pas d'ici. Je veux dire, tu vis dans cette région, mais tu n'es pas né ici. Tu n'as pas vraiment d'accent, ou en tout cas tu le caches bien... Pour cacher tes origines ? Hm... Je dirais que tu viens des pays de l'est. La Pologne ou bien... L'Allemagne ?
-Pas mal. J'peux jouer à ça aussi, t'es d'Europe aussi. Les Etats-uniens connaissent pas aussi bien les pays d'Europe de l'Est et ils font pas la différence entre la Pologne et l'Allemagne. T'as aucun soucis avec les r, mais tu prononces pas les h, j'dirais que t'es française.
-Bien joué l'Allemand, sourit-elle. Un autre whisky s'il vous plait. Et un pour mon ami. On va ajouter une nouvelle règle. Chaque fois que j'ai bon, tu bois une gorgée, et chaque fois que tu as bon, je bois une gorgée.
-Si tu comptes me saouler tu vas avoir du mal, mais ça me va.
-Je ne veux pas vraiment te saouler. Mais en France comme aux USA, il y a beaucoup de jeux où la boisson est de mise, alors j'essaye d'honorer mes deux patries comme je le peux !
Le barman déposa deux whiskies devant eux et elle en but une gorgée puisqu'il avait une bonne réponse à son actif. Il l'imita, jouant le jeu avec un sourire. Il appréciait ce petit jeu et se fichait désormais totalement de perdre ou de gagner.
-Ok, allons-y ! Je pense... Non. Je sais que tu as une sœur, tu l'as dit tout à l'heure. Mais je pense que tu n'as qu'elle comme famille à proprement parler, et que tu es très attaché à elle.
-Ouais. Toi t'es fille unique, sinon t'aurais surenchéri quand j'ai parlé de ma sœur.
-Pas mal, souffla-t-elle en buvant une gorgée de whisky. Je pense... Que tu fais de la moto, et que tu adores ça.
-J'en ferais pas si j'aimais pas ça, répliqua-t-il en buvant également. Toi, quelqu'un qui était proche de toi est mort. Et tu l'as vu mourir.
Elle ne répondit pas mais but tout de même une gorgée.
-Tu as vu plus de morts que moi. Et tu l'as frôlée plus d'une fois.
Il n'insista pas et bu à son tour en inclinant son verre vers elle, lui portant un toast.
-Tu parles pas de toi si tu peux l'éviter, ou en tout cas tu préfères que l'attention soit n'importe où ailleurs que sur toi. C'est en partie pour ça que tu t'intéresses autant aux autres, ça t'évites de te pencher sur toi. J'paris que t'es du genre à faire du bénévolat et des trucs comme ça.
Elle avala une nouvelle gorgée après avoir trinqué avec lui.
-Pas mal, tu te défends bien. Je parie que ton métier à un rapport avec la mort. Pas forcément celles que tu as vues. Et je pense aussi que ça a un rapport avec le flingue que tu as à la ceinture. D'ailleurs tu dois en avoir un deuxième. Et tu as plusieurs tatouages qui ont tous une signification. T’es pas du genre à graver des trucs insignifiants sur ta peau.
-Ouais, j'en ai deux, enfin un mais composé de deux dessins. Et mon flingue a à voir avec mon métier mais je tue personne, je vends juste des armes. Toi t'as pas de tatouage par contre, t'es pas du genre à te faire graver la peau, ça implique trop de choses.
Elle dégagea ses cheveux de sa nuque, ce qui permit de voir ses deux tatouages, une plume sur la nuque et une lettre derrière l'oreille droite.
-Je crois bien que j'ai gagné, sourit-t-elle.
-Merde, grogna John en terminant son verre d'un coup. J'les aurais mes préliminaires, tu verras.
-Oui ! S'exclama-t-elle en tapant dans ses mains. J'ai gagné un protecteur !
-Comme si ça allait te servir.
-Ça peut aussi me servir de prétexte pour te voir.
-T'as besoin d'excuses pour me voir ? Dis-le que t'as envie de t'allonger sous moi.
-C'est une idée. Mais chaque chose en son temps, beau brun, souffla-t-elle.
-J'savais que t'étais pour.
-Mais je ne suis pas une Bimbo écervelée qui écarte les cuisses le premier soir. Je serais nettement moins attirante et intéressante si c'était le cas. Ce soir tu ne pourras que fantasmer en imaginant de quoi je suis capable et ce que je pourrais te faire, susurra-t-elle en se penchant vers lui.
-J'irai me taper la première fille qui passe pour me changer les idées, répliqua John en ricanant.
-Pauvre garçon frustré, rit elle.
-Pas pour longtemps.
-Alors, cher protecteur. Comme ça tu vends des armes? Ça a un rapport avec la mort, les armes.
-Pas forcément, les cibles peuvent être du carton ou des trucs comme ça.
-Mais les armes peuvent tuer. Tu as ta boutique ?
-Ouais.
-Sympa... Oh ! Je viens de me rendre compte de quelque chose... Si je te pose une question, tu y répondras ?
-Ça dépend de la question.
-Je ne connais pas ton nom, sourit-elle.
-C'est pas une question ça, ricane-t-il.
-Quel est ton nom, cher protecteur ?
-John. M'appelles pas comme ça, j'suis pas un protecteur.
-Même pas un petit surnom? Je suis obligée de t'appeler John ?
-Ouais.
-Hm. On fera un autre pari et si je gagne je t'appellerai comme je veux.
-On verra ça.
-Tu as peur de perdre face à une extra-terrestre? Sourit-elle.
-J'vais te faire ta fête, l'extra-terrestre.
-Oh des menaces maintenant ? Mais tu es censé me protéger !
Au même instant, un type vint s'assoir à sa gauche et se pencha vers elle pour attirer son attention.
-Salut beauté, j’te paye un verre ?
-Laissez-moi, je suis occupée.
-Allez, c’est quoi ton p'tit nom ? demanda-t-il en posant sa main sur le haut de sa cuisse.
Elle réagit d'instinct et sans prévenir, elle balança le contenu de son verre au visage de l'homme. Celui-ci accusa le coup, puis s'énerva, se levant en essuyant son visage, avant de la menacer.
-Tu vas payer petite traînée !
John souffla en voyant le regard appuyé que lui lançait Charlotte et se leva de mauvaise grâce, se plaçant juste à côté d'elle, une main sur son épaule.
-C'est pas une trainée, j'ai déjà essayé, fit-il avec un sourire malsain.
-Qu'est-ce que tu veux toi ? grogna le type.
-J'veux que tu lui foutes la paix. J'ai fait un pari avec... C'est quoi ton nom d'ailleurs ?
-Charlotte, souffla-t-elle. Tu veux bien nous laisser ? Ou tu comptes jouer au gros c*n encore longtemps?
-Charlotte c'est ça, reprit John.
Il le vit lever la main pour la gifler et s'interposa, bloquant son bras sans le moindre effort apparent avant de poursuivre sa phrase.
-Donc ouais, j'ai fait un pari avec Charlotte, et quand un crétin l'emmerde j'suis sensé la défendre. Donc tu lui fous la paix si tu veux pas bouffer de la soupe avec une paille pour le reste de ta vie.
-Tu vas me lâcher c*nnard ? Et ta p'tite p*te j'vais la baiser, après l'avoir corrigée ! S’énerva le type en s’éloignant de John pour se rapprocher de la française qu'il attrapa par le bras.
John souffla, pas vraiment motivé, puis sans prévenir, il pivota sur ses hanches et balança son poing dans l'épaule du type. Celui-ci recula d'un pas, relâchant Charlotte sous l'impact et l'allemand en profita. Sans attendre qu'il puisse se reprendre, John réitéra son geste mais cette fois il visa son visage. Le coup le fit partir en arrière, et il heurta le bar violemment avant de glisser lentement sur le sol.
Charlotte se releva de son siège en se tenant le bras et attendit que le vigile sorte le type du bar après s'être expliqué avec John qui avait l'appui du barman. Ce dernier leur offrit d'ailleurs un verre à chacun.
-Les femmes sont des aimants à emmerdes, et je sais de quoi je parle, commenta John en se rasseyant tranquillement.
-Je n'ai jamais été aussi inspirée pour un pari... Merci John.
-Fallait vraiment que j'y sois obligé. Une réaction pareille pour une main sur la cuisse, t'es vraiment frigide en fait.
-Pas vraiment, mais j'avoue que j'ai des réactions un peu extrêmes parfois.
-On dirait Riley, souffla John, moitié désespéré, moitié amusé.
-Riley ?
-Ma sœur. Elle est timbrée dans le genre aussi. Sauf qu'elle, elle lui aurait pété la main. Voir le bras.
-Je n'ai... Pas vraiment le droit, sourit-elle.
-Ma sœur non plus.
-Elle fait des sports de combat ?
-Quelques-uns.
-Et toi ?
-Aussi, mais moins qu'elle.
-Lesquels ? Demanda-t-elle en buvant une gorgée dans son verre.
-Taekwondo, Krav maga, Aïkido, elle touche à plein de trucs.
-Et toi, lesquels tu fais ?
-Les mêmes, j'la laisse pas souvent seule.
-Tes vraiment très attaché à elle alors. Tu la protège.
-Elle a pas besoin d'être protégée, mais je préfère l'avoir à l'œil.
-Quel frère attentionné, sourit-elle.
-J'sais pas si on peut appeler ça comme ça, mais personne peut la toucher sans que j'sois au courant.
-Très protecteur effectivement.
-Juste avec elle, te fais pas d'idées.
-Ça pourrait changer, qui sait, le provoqua-t-elle.
-Ça fait vingt-et-un ans que c'est comme ça, c'est pas prêt de changer.
-Tout peut arriver.
John et Charlotte discutèrent ainsi toute la nuit, sans se lasser ni se rapprocher davantage, et ils se quittèrent de la même manière qu'ils s’étaient trouvés, simplement en se séparant. Si Charlotte le gratifia d'un "à un de ces jours" John pour sa part ne répondit pas et se contenta d'afficher un sourire en coin avant de disparaitre. Elle était très attirée, quant à lui, il ne l'admettra certainement pas, pas même à lui-même, mais il la trouvait intéressante, ce qui était déjà exceptionnel de sa part. Pour preuve, il revint le lendemain, à peu près à la même heure, et elle était là, tout comme lui elle était revenue, espérant le voir. Leurs rencontres se répétèrent chaque soir durant presque deux semaines, ils discutaient, s'ouvraient de plus en plus, mais n’allaient jamais plus loin sur le plan physique, et si John était frustré, il en était également satisfait d'une certaine manière. Elle était différente, et c'était en partie ce qui l'ennuyait, mais il ne cessait pas de venir pour autant. Pourtant un soir, Charlotte ne trouva personne, John n'était pas là, et elle avait eu beau revenir tous les jours durant des mois espérant qu'il soit enfin là, il ne se montra pas.
Un soir de plus, elle se rendit là, trainée de force par des amis de sa fac. Elle n'était plus venue depuis une bonne semaine, lassée de ne pas le voir revenir, lassée de l'attendre. Elle s'installa à une table avec ses compagnons, les écoutant d'une oreille distraite et jouant avec la touillette et l'ombrelle de son cocktail. Elle jetait machinalement des coups d'œil vers le bar, de temps en temps, et elle le vit. Elle ne comprit pas tout de suite et cligna plusieurs fois des yeux avant de se rendre compte que c'était bien lui. Il ne la regardait pas et elle ne savait pas s'il l'avait vue, mais elle ne bougea pas, elle resta avec ses amis.
Elle savait maintenant qu'il l'avait vue, mais elle ne le rejoignit toujours pas, restant un peu avec ses amis, discutant avec eux, puis une nouvelle fois, lorsqu'ils partirent danser, elle se dirigea vers le bar pour s'y installer, juste à côté de John.
-Salut, lui sourit-elle en déposant son verre sur le comptoir.
-Salut, fit-il sur le même ton.
-Ça faisait un bail, mister John.
-Ouais, j'avais à faire.
-Où est-ce que tu avais disparu ? Tu avais des problèmes avec la boutique ? Ou avec ta sœur ? Elle va bien ?
-J'étais pas dans le coin, j'avais des trucs à faire avec Riley.
-J'espère que tout va bien... Tu as l'air... Fatigué et surtout tu as l'air d'avoir passé une aussi mauvaise journée que le jour où on s'est rencontrés, dit-elle avec un léger sourire encourageant.
-Ouais tout va bien, j'viens de rentrer c'est tout.
-Alors raconte-moi ! Tu as eu d'autres clients bizarres à la boutique ?
-Encore un mec qui a dragué Riley et qui a failli se faire castrer, rien d'exceptionnel. J'suis pas trop passé à l'armurerie depuis la dernière fois.
-Encore ton travail mystère, sourit-elle sans en demander plus. Tu as trouvé d'autres filles comme moi ? Ou rien que des bimbos que tu as pu sauter ?
-Ouais encore mon travail mystère, confirma l'allemand, appréciant qu'elle n'en demande pas plus. Et des nanas y en avaient quelques-unes, chaudes comme la braise et qui demandaient qu’à se faire prendre. Même pas besoin de parler, suffit de les regarder et elles te sautent dessus les cuisses grandes ouvertes.
-Tout ce que tu aimes, soupira-t-elle en levant les yeux au ciel, avant de se mettre à rire doucement. Ce genre de discussions m'avait manqué.
-Quoi, t'as pas d'autres mecs infréquentables dans ton entourage ?
-Hélas non. La vie est si morne sans toi mon petit John !
-Pauvre de toi.
-Comme tu dis ! Les discussions que j'ai avec les autres ne sont pas aussi intenses que celles que j'ai avec toi, voilà tout.
-Faut leur dire que t'aimes qu'on te parle de cul comme ça.
-Oh oui John, j'adore que tu me parles de ces poufs que tu baises.
-Je sais que ça t'excites ma belle, tu rêves d'être à la place de l'une d'elle.
-Pour que tu me prennes comme une malpropre pour me jeter aux ordures derrière ? Surement pas non.
-Y en a bien certaines que j'vois régulièrement.
-Certaines.
-Ouais, celles qui me prennent le moins la tête.
-Tu essayes de me dire que je te prends la tête ?
-J'te vois régulièrement toi nan ?
-Parce qu'on n’a pas encore couché ensemble.
-Toutes les nanas que j'vois régulièrement ont déjà couché avec moi à part toi.
-Tu m'as déjà dit toi-même que tu n'étais jamais comme ça avec personne. C'est bien que tu attends quelque chose de moi non ?
-Si tu préfères je me casse.
-Tu agis comme un c*n, tu le sais ça ?
-Et alors, tu le sais que j'en suis un. L'avantage avec toi c'est que tu me prends pas la tête, si ça change j'ai pas de raison de rester, gronda-t-il.
-Arrêtes de me traiter comme ça, je ne suis pas une de tes conquêtes que tu as ramassé sur le bord d'une route. J'arrêterais de te prendre la tête quand tu arrêteras de jouer à l'abruti, je sais que tu n'es pas comme ça.
-Si t'es pas contente, c'est exactement le même tarif.
-Je veux juste... Que tu me traites autrement que comme toutes les autres.
-Y a pas de traitement de faveur, laisse tomber.
-Tu dis toi-même que je suis différente. Pourquoi ne pas le prouver ?
-J'suis là et c'est pas pour coucher avec toi, t'auras rien de plus que ça.
-C'est déjà beaucoup, accorda-t-elle en connaissant le personnage. Deux whisky s'il-te-plait Jake, demanda-t-elle au barman.
-Tout de suite ma Cha' !
-T'as fini de me gaver ?
-Oui. Trinquons mon ami, sourit-elle en levant le verre que le barman avait posé devant elle.
Il souffla, grognant presque, mais leva tout de même son verre pour trinquer avec elle.
-Je n'ai pas envie qu'on se dispute, dit-elle après une gorgée. Pas alors qu'on ne s'est pas vus pendant des mois.
-T'as une drôle de manière de le montrer.
-J'étais en colère, admit-elle en pinçant les lèvres. Tu es parti du jour au lendemain ! Tu m'avais dit que tu revenais le lendemain, et je ne t'ai plus vu pendant presque quatre mois. Mais peu importe, maintenant tu es là et je veux en profiter.
-Je t'ai jamais dit ça.
-Quand j'ai dit à demain, tu m'as dit ouais... Un ouais nonchalant, je dois bien le reconnaitre, mais je ne m'attendais pas à ce que tu disparaisses comme ça.
-J'prévois pas ce genre de truc, ça peut arriver c'est tout.
-Je sais... Je ne pensais pas que ça arriverait si vite.
-On s'y attend jamais vraiment. On sait pas qu'on va partir et on sait pas quand on rentre.
-Alors tu ne sais pas combien de temps tu vas rester ici ?
-C'est dans cette ville que je vis, donc c'est ici que je passe le plus de temps. Après il peut toujours se passer des trucs.
-J'espère qu'on aura plus de temps cette fois. Et que tu me préviendras quand tu partiras, souffla-t-elle, légèrement vexée.
-J't'appellerais peut être si c'est pas trop dangereux.
-Dangereux ? Et puis tu n'as même pas mon numéro, et je n'ai pas le tien.
-Si, j'ai le tien, mais t'as pas besoin du mien, quand je disparais comme ça, ça me dérange de recevoir des appels.
-Et si je promets de ne pas t'appeler ?
-Alors mon numéro te sert à rien.
-Juste au cas où j'aurais des problèmes. Des problèmes sérieux.
Il la jaugea du regard un instant, évitant de passer sur ses poignets, qui malgré ses manches longues, laissaient voir des bleus.
-Ok, soupira-t-il avant de sortir son téléphone pour la faire sonner.
-Merci ! Lâcha-t-elle avec un grand sourire, sortant son téléphone de sa poche pour enregistrer le numéro.
-C'est juste un numéro de téléphone et t'es pas sensé t'en servir.
-Je sais, je sais. Mais... Ça représente beaucoup venant de toi, sourit-elle.
-C'est pas faux. Si tu m'appelles y a vraiment intérêt à ce qu'il y ait urgence.
-Promis.
Leur discussion se poursuivit plus calmement, et petit à petit, John se détendit, perdant les mécanismes mis en place durant son absence. Il ne parlait pas beaucoup plus, mais le ton de sa voix était moins sec et il souriait un peu plus naturellement.
Et le reste de la nuit se déroula de la même manière. Ils discutaient, de tout, de rien, de beaucoup de choses, et ils continuaient à se détendre. Ces moments leur avaient manqué à tous les deux. Plus tard ils se séparèrent comme ils s’étaient retrouvés, à la différence près que Charlotte déposa un baiser sur la joue de John avant de s'éclipser avec un sourire.
Le lendemain elle revint, espérant le voir, et lorsqu'elle arriva, il était déjà là, installé au bar. Elle vint s'assoir à ses côtés, lui embrassant une nouvelle fois la joue, pour le saluer.
-Je me suis demandé si tu n'allais pas re-disparaitre, dit-elle dans un souffle, sans pour autant cesser de sourire.
-J'suis en ville pour un moment normalement.
-Cool ! Ça veut dire que tu vas retourner à la boutique et que tu vas pouvoir me raconter tout un tas d'anecdotes croustillantes sur tes clients.
-Ils sont pas toujours marrant mes clients, aujourd'hui t'as une nana qui est venue avec sa meilleure amie. Elle voulait un flingue au cas où son futur ex-mari viendrait encore la menacer chez elle.
-Sympathique. Enfin, les armes servent à se défendre à la base non ? Donc ça parait logique.
-Nan, les armes servent à tuer, et à rien d'autre. Tu peux te cacher derrière des excuses bidons, prétexter que tu te sers pas de ton flingue ou quoi, mais le résultat c'est le même, même avec une blessure légère, tu peux crever d'une hémorragie au final. Une arme à feu c'est fait pour l'attaque, pas pour la défense.
-Toutes les armes le sont alors ? Les couteaux, les armes à feu... et même moi.
-Les couteaux peuvent avoir d'autres fonctions, et toi aussi, sinon ce serait c*n. Mais un flingue ça sert à rien d'autre.
-Les couteaux servent à couper la viande. Et moi je sers à quoi selon toi ?
-T'es un être vivant normal. Simplement t'as des capacités qui peuvent te rendre dangereuse, voire mortelle. Un loup ça a des griffes et des crocs, ça peut te tuer, mais son premier but c'est pas de donner la mort.
-Donc je serais... une sorte de loup ? Non. Toi tu es un loup, sourit-elle.
-J'ai pris un prédateur au hasard, ça marche avec n'importe quelle bestiole qui peut te tuer.
-Alors je serais... Un aigle. Royal.
-Royal en plus, rien que ça.
-Bien sûr ! Ce sont des oiseaux magnifiques !
-C'est ton kiff les piafs ? T'es comme Riley.
-A ton avis, pourquoi j'ai une plume tatouée sur la nuque ? Je les adore ! Ils sont... majestueux, et surtout ils sont libres.
-T'es au courant que c'est une des sortes d'animaux les plus stupides ?
-Les loups ne sont pas forcément mieux lotis, pouffa-t-elle.
-J'crois pas nan, tu confonds avec les chiens.
-Ils sont de la même famille non ?
-Rien à voir, c'est comme comparer un requin et un poisson clown.
-C'est pour ça que des chiens sont piqués pour leur agressivité et des loups domestiqués et doux comme des agneaux.
-T'as fini de te foutre de ma gueule oui ? grogna-t-il, mais sans agressivité.
-J'aime bien t'embêter, j'suis sûre qu'on ne t'embête pas assez.
-Les gens ont trop peur pour ça, il peut leur arriver des trucs.
-Mais je n'ai pas peur de toi. Je sais que tu ne me feras rien. Rien qui puisse me blesser en tout cas.
-T'es pas un peu présomptueuse là ?
-Du tout !
-J'te trouve bien sûre de toi.
-Hm... Je sais qu'il y a des trucs que tu aimerais me faire, mais tu ne me feras pas de mal.
-Ça c'est toi qui veux pas.
-Qui a dit que je ne voulais pas ?
-Pourquoi t'es pas encore passé dans mon lit alors ?
-J'y passerai quand je l'aurais décidé. Et quand je serais sûre que tu ne me traiteras pas comme une fille ramassée dans un resto routier.
-J'le ferai rien que pour t'emmerder.
-Ça, ce n’est pas très gentil.
-Mais j'suis pas gentil.
-Si, tu l'es parfois, même si tu le cache bien.
-Des erreurs de parcours.
-Que tu dis, rit-elle.
-J'le dis. Tu peux pas le prouver t'façon.
-Je ne cherche pas à le prouver. Je le sais, c'est tout.
-Tu sais mal. Tu t'imagines pleins de trucs, tu te fais trop de films.
-Je me fais donc des films quand je me dis que tu es un bon coup ? Le provoqua-t-elle.
-Faut essayer pour le savoir.
-Je parie que tu n'es pas capable de me donner envie de toi, là tout de suite, susurra-t-elle en se rapprochant de lui.
-T'as déjà envie de moi, Chérie, sourit-il d'un ton assuré.
-Pas suffisamment pour qu'on aille ailleurs.
-Mais assez pour que tu me fasses du rentres dedans.
-Tu me plais, ce n'est pas un secret. Mais je te plais aussi.
-C'est pas un secret non plus, puis sois disant que je m'y connaitrais pas en préliminaires, j'veux savoir de quoi tu parles.
-Donne-moi envie de te le montrer.
-Si tu veux que je te donne envie, c'est que t'en as déjà envie. En fait c'est juste que t'oses pas y aller.
-Est-ce que tu le mérites vraiment ?
-Et toi, tu mérites que je te laisse faire ?
-Que tu me laisses te montrer ?
-Ouais.
-Est-ce que c'est ce que tu veux ?
-Ça me plairait bien ouais.
-Alors qu'est-ce que tu attends ?
-Que tu te bouges.
-Fais-moi bouger, souffla-t-elle en se mordant la lèvre.
-Que je te fasse bouger ? répéta-t-il d'un ton totalement désinvolte.
Tout en parlant il leva la main et glissa son doigt sous son menton, descendant doucement sur sa gorge. Elle soupira brièvement mais se reprit. Ils jouaient et elle ne voulait pas le laisser gagner, ou en tout cas, pas trop rapidement.
Il sourit, parfaitement conscient de ce qu'elle avait en tête. Sa main glissait toujours plus bas, effleurant sa poitrine et continuant de descendre. Il caressa sa jambe puis passa sur sa main et remonta, revenant sur sa nuque. Elle garda son regard planté dans le sien, esquissant un léger sourire alors qu'elle le laissait faire.
Ses doigts glissèrent dans ses cheveux et il referma la main, effectuant une pression légère. Il tira sur sa main, la poussant à venir vers lui. Il se retint de l'attirer de force comme il aurait pu le faire avec une autre, mais il pensait qu'elle risquait de se rebiffer s'il agissait comme ça. Elle s'avança vers lui, leurs visages rendus si proches qu'elle put sentir son souffle chaud sur ses lèvres.
Il se contenait réellement pour ne pas la brusquer et ne pas y aller franchement, son instinct le poussait à faire ce qu'il voulait sans lui demander son avis, mais il faisait des efforts monumentaux pour ne pas agir ainsi. Au lieu de l'embrasser, sachant qu'il ne parviendrait pas à se contenir si leurs lèvres s'effleuraient maintenant, il baissa la tête et vint mordiller son cou, l’effleurant tout juste. Elle soupira une nouvelle fois, peinant à garder les yeux ouverts, et elle se moquait presque du monde autour d'eux. De son côté il se fichait totalement d'être en public, il était très loin d'être pudique et avait déjà couché avec des femmes devant témoins sans que ça ne l’ait gêné. Il poursuivit son exploration de sa gorge, descendant dans son décolleté, puis remonta sur l'arrête de sa mâchoire, toujours en ne la touchant que de ses dents.
Cette fois elle frémit, elle commençait à avoir la chair de poule, elle en voulait plus. Sa bouche continua son manège, passant de l'autre côté de son menton, et pendant ce temps sa main se posa sur sa cuisse, tout aussi légèrement, et descendit le long de sa jambe.
-Tu sais y faire, accorda-t-elle dans un souffle.
-Ça te surprend peut être... susurra-t-il sans cesser son manège.
-Un peu...
-Ah ouais ?
-Ouais... Peut-être que tu me surprendras encore...
-C'est que tu dois vraiment me sous-estimer.
-Prouve-le-moi...
-Ici ? demande John avec un grand sourire.
-Embrasse-moi.
Il ricana et se fit désirer encore un peu. Sa bouche vint mordre le lobe de son oreille et la main dans ses cheveux revint sur sa nuque, l'attirant encore un peu à lui, puis il posa sa bouche sur la sienne. Il oublia alors toute douceur et força la barrière de ses lèvres pour l'embrasser, sans violence mais avec un certain empressement. Elle se laissa faire en retenant un gémissement. Elle profita un peu de son baiser, puis se détacha de lui et le regarda un instant dans les yeux. Elle se leva ensuite et attrapa sa main dans la sienne, avant de se lever.
-Viens.
Il se leva à son tour, avec beaucoup moins d'empressement cela dit, en partie pour l'ennuyer mais ne retira pas sa main et la suivit d'un pas tranquille, la contraignant à ralentir en tirant sur sa main. Elle ralentit parce qu'elle y était obligée, mais ne se tourna pas vers lui, car elle savait que si elle le faisait, elle ne résisterait pas. Elle voudrait au moins arriver chez elle, à deux pas d'ici, mais s'il la ralentissait encore de cette manière, elle n'était pas sûre d'y arriver.
Il ricana en l'entendant souffler et accepta d'accélérer un peu, une main dans la poche. Elle tourna au coin de la rue, et avança encore de quelques mètres pour atteindre son immeuble. Le portier lui ouvrit, puis elle fit grimper à John les quatre étages qui les séparaient de son appartement. Arrivée à sa porte, elle sortit ses clés de sa poche et les plaça dans la serrure. Il se tint tranquillement derrière elle, attendant qu'elle ait ouvert la porte. Il avait toujours eu un contrôle de lui-même exemplaire, et bien qu'il meure d'envie de lui sauter littéralement dessus, il se contenta de se rapprocher d'elle jusqu'à ce qu'elle sente sa chaleur dans son dos. Il voulait voir ce qu'elle allait faire, curieux de savoir comment elle s'y prenait avec un homme.
Elle frémit en le sentant derrière elle et termina rapidement de déverrouiller la porte qu'elle ouvrit à la volée pour entrer dans l'appartement. Elle se retourna pour l'inviter à entrer et lorsqu'il s'exécuta, elle claqua la planche de bois en s'y adossant. Ses lèvres étaient entrouverte et elle respirait déjà un peu fort, elle était toujours frémissante, elle avait envie de lui, mais ne savait pas trop comment s'y prendre. Elle n'avait eu que peu d'amants et même si pour l'heure elle mourrait d'envie de l'avoir dans son lit, elle n'osa pas bouger.
Il la vit indécise sur l'attitude à adopter, ce qui l'amusa au plus haut point et il hésita à la laisser se débrouiller, mais il avait envie d'elle et il ne voulait pas manquer cette occasion. Il opta pour un compromis en venant se poster devant elle, à quelques millimètre de son corps, une main de chaque côté de ses épaules, la bloquant totalement contre la porte, mais il ne la toucha pas.
-Tu veux rester là ou tu préfères une autre pièce ? Souffla-t-il, la voix rendue un peu rauque par l'excitation, lui donnant quelque chose de sexy.
-Ma chambre est au bout du couloir, répondit-elle, le cœur battant la chamade.
-Et tu veux aller dans ta chambre ?
Elle secoua la tête en soupirant, incapable de détacher son regard de ses lèvres.
-Classique, ça m'étonne pas, ricana-t-il en s'écartant pour la laisser passer.
Elle s'avança de quelques pas, mais se stoppa et se retourna. Elle hésita, puis finalement revint vers lui pour déposer ses lèvres sur les siennes, avant d'enrouler ses bras autour de son cou. Il posa sa main dans le bas de son dos, l'attirant à lui en lui rendant son baiser, puis il finit par la plaquer au mur, collant son corps au sien, tandis qu'il attrapait ses deux mains des siennes pour les maintenir de chaque côté de son corps, au niveau de ses épaules.
Elle frémit violemment et lui mordit la lèvre inférieure avant de reprendre ses lèvres pour approfondir leur baiser. Il leva ses bras au-dessus de sa tête et maintint ses poignets d'une seule main, la seconde descendant le long de son corps. Elle se laissa faire, tentant de mordre une nouvelle fois sa lèvre mais il se déroba avant de l'embrasser à nouveau. Un nouvel essai lui permit de le mordre pourtant. Il grogna pour la forme, n'ayant pas eu mal, au contraire cela l'excitait énormément et paradoxalement il se recula d'un coup. Elle cligna des yeux, surprise, mais il ne lui laissa pas le temps de parler, et l'attrapa par l'épaule pour la pousser vers la chambre.
Elle se retourna et lui bloqua la route, lui souriant avant de lui retirer sa veste pour la laisser tomber au sol, avant de l'embrasser puis de faire de même avec son marcel. Elle embrassa ensuite brièvement son torse, avant de s'éloigner avec un sourire en coin, tandis qu'elle reculait vers sa chambre en lui faisant signe de la suivre. Elle l'attendait debout, au bout du lit, et lorsqu'il entra elle lui fit à nouveau signe, de s'allonger cette fois.
Il s'exécuta sans la quitter des yeux, à la fois curieux et impatient. Il se défit de ses chaussures et prit place sur le lit, simplement encore vêtu de son jean. Pour lui elle entama son show, se déshabillant avec grâce et se caressant avec douceur et envie. Elle était sensuelle et elle jouait avec lui, le regardant, avant de regarder son propre corps. Après quelques minutes, totalement dévêtue, elle vint vers lui et s'avança à quatre pattes sur le lit. Elle se plaça au-dessus de lui, s'asseyant sur son bassin et repoussant ses mains lorsqu'il voulait les poser sur son corps. Elle avait pris les choses en mains et elle se pencha pour l'embrasser, léchant ses lèvres, puis l'embrassant vraiment, avant de descendre mordiller son menton, puis la peau de son cou. Elle relâcha ses mains pour faire courir les siennes sur son corps, descendant petit à petit au même rythme que ses lèvres sur son corps. Elle atteignit bientôt la barrière de son jean et défit doucement sa ceinture, se mordant la lèvre en le regardant dans les yeux.
Il frémit, totalement surexcité, mais essaya de jouer le jeu. Il n'avait pas vraiment l'habitude de se laisser faire, en général c'était lui qui prenait les choses en mains, qui dirigeait quasiment tout du début à la fin et il avait un peu de mal à rester passif. Cela dit il ne le regrettait pas et la regarda faire, mourant d'envie de la toucher, et son état d'excitation augmenta encore lorsqu'elle le repoussa du plat de la main. Il se tendit, se mordant la lèvre en même temps qu'elle, et son regard oscilla entre ses yeux et ses gestes, ne sachant pas vraiment ce qu'il préférait.
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