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Message par Prescylia » 12 Déc 2019 17:45

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Je m'appelle Prescylia et je me suis lancée dans ce roman il y a quelques années. Je l'ai envoyé à plusieurs maisons d'édition et en général les réponses étaient que l'histoire est sympa mais que ça pêche au niveau de l'écriture.
Après l'avoir retravaillé plusieurs fois, je le publie ici à nouveau en espérant avoir de précieux conseils ou tout simplement pour vous divertir un peu :D


Résumé :
Depuis l'origine de l'univers, les Dieux sont les créateurs des planètes et de toute vie.
Méconnus des mortels, ils œuvrent en toute discrétion. Mais un être aussi puissant que dangereux menace ce fragile équilibre et lorsqu'une jeune Terrienne se retrouve au milieu de cette histoire, alors il en va de la survie de tous.


Je vous souhaite une bonne lecture ! :D

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Liens vers les chapitres [8 sur 17]

Chapitre 1 [12/12/19]Chapitre 2 [12/12/19]Chapitre 3 [17/12/19]Chapitre 4 [17/12/19]
Chapitre 5 [21/12/19]Chapitre 6 [09/01/20]Chapitre 7 [09/01/20]Chapitre 8 [13/01/20]


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Message par Prescylia » 12 Déc 2019 18:05

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★ Ce roman me tient à cœur et j'ai beaucoup travaillé dessus, merci de ne pas plagier.
★ Toute critique est bonne à prendre tans qu'elle est constructive.
★ Cliquez sur la liste des chapitres pour y aller directement.
★ Chaque fin de chapitre propose deux liens : retour à la liste ou chapitre suivant.
★ Chaque chapitre aura sa date de publication afin que vous sachiez où vous en êtes.


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Message par Prescylia » 12 Déc 2019 18:08

★ Chapitre 1 ★


Les Dieux. Êtres tout-puissants et immortels régissant l'univers. Certains se font la guerre afin de déterminer qui est le plus fort. D'autres se contentent de voyager à travers les galaxies, curieux de voir les différents paysages et les différentes créatures qui les peuplent. D'autres encore vivent parmi les mortels, à la recherche d'une vie simple et sans responsabilités.

Mais ceux qui nous intéressent sont ceux qui pratiquent ce que l'on appelle «la descendance». Ils créent eux-même des planètes et y insufflent la vie. Une fois celle-ci suffisamment évoluée, ils choisissent parmi eux un «Élu», destiné à recevoir les mêmes dons que leur créateur, devenir un Dieu à leur tour et ainsi perpétuer le schéma.
Ce cheminement aurait pu continuer ainsi dans la paix, mais c'était sans compter sur Kalyon, un Dieu dont la toute-puissance est montée à la tête, devenu malfaisant et dont l'unique but est de devenir plus puissant et maître de tout et de tous.
Pour arriver à ses fins, il s'attaque à de jeunes Élus encore novices et faibles. Il leur vole leur énergie, source de leur pouvoir, ce qui les tue et accroît sa propre puissance.

J’ignorais tout cela. Qui aurait pu le savoir ? Mais ce que j'ignorai encore plus, c'était que j'allais être mêlée à cette histoire. Moi qui rêvais d'une vie simple et paisible dans l'anonymat le plus total.

Je m'appelle Kira Simon et ceci est mon histoire.

*****


— Kira ? Tu m'écoutes ?

Elle c'est Juliette, ma meilleure amie, elle est comme ma sœur. Nous nous connaissons depuis notre plus tendre enfance et ne nous sommes jamais quittées. J'ai toujours été un peu jalouse d'elle, sa beauté et son aisance à aller vers les autres tandis que moi, je suis juste moi.

— Allô ! Ici la Terre !
— Pardon ? Excuse-moi Juliette, j'étais un peu ailleurs.
— J'avais remarqué. A quoi tu pensais ?
— Rien de bien intéressant.
— Rien de bien intéressant ? Assez pour te rendre toute pâle. Tu m'as l'air crevée ma pauvre.
— Tu n'imagines pas à quel point, dis-je en bâillant.

Nous sommes tranquillement installées sur des chaises longues dans mon jardin, entourées par les pommiers. Nous sommes en plein été, autrement dit, en vacances.
J'habite dans un hameau, composé de six maisons, perdu dans le fin fond de la Bretagne alors on est plutôt au calme et il y fait bon vivre.

— On est bien ici, dit-elle en rejetant en arrière son épaisse chevelure blonde.

Je ne sais pas vraiment pourquoi mais ces derniers temps, je me sens bizarre, j'ai comme un mauvais pressentiment. Je sens au fond de moi que quelque chose va arriver, quelque chose de terrible mais je ne sais ni quoi ni quand. Je n'ose pas en parler à Juliette, elle me prendrai pour une folle et puis ce n'est qu'un ressenti, rien de concret.

Bercée par le bruit du vent dans les feuilles, la chaleur du soleil et l'odeur de l'herbe fraîchement coupée, mes yeux commencent à se fermer. Emportée par cette douce mélodie, je me sens glisser dans les bras de Morphée.

Soudain, silence.

Je me retrouve seule, debout dans un halo de lumière resplendissant entouré de ténèbres. Je sens une brise légère sur mon visage et perçois un murmure à peine audible. Je cherche d'où cela peut provenir, je tend l'oreille mais impossible de savoir. Je commence à courir en tentant de me rapprocher de la voix, à droite, à gauche mais elle semble s'éloigner, inaccessible. Je perçois enfin un mot : «Sunrise».

— Juliette !

Je me réveille en sursaut, complètement sonnée.
Encore. Depuis quelque temps, je fais ce même rêve chaque fois que je ferme les yeux, comme si j'étais censée en comprendre le sens.

— Juliette, tu viens ? On rentre !
— Déjà maman ?
— Oui, allez viens ma puce.

La mère de Juliette est à l'autre bout du jardin. C'est une femme magnifique aux cheveux blonds et aux yeux noisette. Elle était mannequin dans sa jeunesse. Avec une mère comme ça, pas étonnant que mon amie soit si belle.
Elle a passé l'après-midi avec ma mère sur la terrasse pendant que nous nous dorions au soleil en maillot de bain.

Juliette se lève dans un long grognement, enfile son short et ses tongs avant de ramasser son sac et de se tourner vers moi en faisant la moue.

— Bon, faut que j'y aille. On se revoit vite ?
— Il y a intérêt ! Et puis bon, tu n'habites pas si loin, dis-je en rigolant.
— Sept kilomètres c'est déjà beaucoup trop.

Elle me sert dans ses bras puis part rejoindre sa mère en traînant des pieds.
Je leur fais signe de la main tandis qu'elles s'éloignent en voiture.

Je me tourne vers la maison et me dirige vers l'entrée, toujours perturbée, puis je monte dans ma chambre et m'affale sur mon lit.
Je me pose des questions, je suis perdue. Ces rêves me prennent la tête.
Pourquoi toujours le même ? Qu'est-ce qu'il signifie ? Pourquoi le murmure me semble-t-il si apaisant et si menaçant à la fois ?

*****


Le lendemain, dans l'après-midi, je suis tranquillement installée dans mon lit, dévorant un roman de science-fiction lorsque mes parents frappent à la porte. Ils entrent et s'assoient à côté de moi. Ils semblent mal à l'aise et aucun d'eux n'ose parler le premier.

Finalement, c'est mon père qui se lance :

— Ma chérie, ta mère et moi avons quelque chose à t'annoncer, dit-il la voix tremblante.

Vu la tête qu'ils font, ils redoutent ma réaction.

— Nous avons été mutés, continue-t-il, nous allons déménager.

Pardon ?

— Tu vois mon cœur, poursuit ma mère, cette mutation est une grande promotion que nous attendons depuis longtemps et nous aimerions vraiment que tu le prennes bien.

Le prendre bien. Vraiment ?
Pour faire bonne figure et ne pas leur rendre la tâche plus difficile, je souri et leur pose la question dont la réponse risque de me déplaire.

— On déménage où ?
— A Sunrise, en Floride, répond mon père, tu parles très bien anglais, c'est ce qui nous a confortés dans l'idée d'accepter la proposition.

Sa réponse me fait l'effet d'une douche froide. Sunrise, ce mot qui hante mes rêves est en fait le nom d'une ville.

— Ta mère et moi aimerions savoir ce que tu en penses.

En prononçant cette phrase, je remarque que les yeux de mon père se mettent à briller, pleins d'espoir. Je tourne alors la tête en direction de ma mère qui a l'air tout aussi heureuse que lui. Je n'ai absolument pas envie de partir si loin mais je ne veux pas leur retirer ce bonheur alors je prend une grande inspiration et je souris :

— C'est vraiment génial ! C'est une super opportunité et je suis vraiment contente pour vous. Aller là-bas ne me dérange pas tant que vous êtes heureux.

Mensonge !

— Nous sommes contents que tu le prennes aussi bien, s'extasie mon père. Nous savons à quel point tu es attachée à cette maison alors ton enthousiasme nous fait d'autant plus plaisir.

Au fond de moi, j'ai envie de hurler, mais je ne laisse rien transparaître. Ils m'embrassent sur le front et quittent ma chambre, l'air satisfait, m'abandonnant seule avec mon désespoir.

Je plaque mon visage dans mon oreiller et hurle de toutes mes forces puis, je me précipite sur mon portable et compose le numéro de Juliette.

— Allô ?
— Juliette au secours ! Tu ne devineras jamais ce que mes parents viennent de m'annoncer.
— Je ne sais pas mais vu ton état ça ne doit pas être joli.
— Comme tu dis. On va déménager.
— Non ! Tu rigoles ? Où ? Pas trop loin j'espère.
— Non non, juste aux États-Unis quoi.
— Mais pourquoi ?
— Ils sont mutés. C'est à cause de leur fichu travail ! Juliette, je ne veux pas partir, il y a moyen que tes parents m'adoptent ?
— Tu veux que l'on se voie pour en parler ? Je peux venir chez toi si tu veux.
— Oui s'il te plaît.
— J'arrive, à tout de suite.
— A toute, t'es la meilleure !

Je raccroche et pousse un gros soupir. Heureusement que j'ai ma Juliette. Qu'est-ce que je vais devenir sans elle aux USA ?
Je me laisse tomber sur le lit et fixe le plafond, perdue dans mes pensées : une nouvelle vie, tout à refaire et ce rêve qui me prend la tête. Mon cœur bat la chamade.

Une dizaine de minutes plus tard, par ma fenêtre ouverte, j'entends une voiture. Elle est arrivée ! Je descends les escaliers en trombe et cours la rejoindre dans la cour. A peine a-t-elle le temps de dire au revoir à sa mère que je lui attrape le bras et la tire dans la maison.
Une fois dans ma chambre, je claque la porte et me tourne vers elle, les larmes aux yeux.

— Je ne veux pas partir, dis-je en sanglotant.

Elle s'approche de moi et me serre dans ses bras.

— Essaye de te calmer, viens.

Elle me prend la main et me fait asseoir sur mon lit. Elle se place à côté de moi.

— Tu l'as dis à tes parents ? demande-t-elle.
— J'ai pas osé, ils avaient l'air tellement heureux.
— Il faut que tu essayes de voir les côtés positifs de ce déménagement.
— Parce que tu en vois toi ?
— Oui ! Tu vas aux USA, personnellement je trouve que ça claque, tu vas te faire de nouveaux amis, ça rend tes parents heureux et niveau ambiance, ça sera mieux qu'ici.
— Moi ce que je vois surtout c'est que je vais débarquer dans un endroit que je ne connais pas, que je ne reverrai jamais cette maison que j'aime tant et, pire que tout, on va être séparées toutes les deux.
— On pourra toujours se téléphoner et ça poussera peut-être mes parents à m'offrir un voyage aux States pour aller te voir.
— Tu vois toujours les bons côtés toi, je ne sais pas comment tu fais, dis-je en me relevant.

Je me dirige vers la fenêtre et j'aperçois quelqu'un, là debout dans la cours. Il me tourne le dos, je ne vois pas son visage. Je me penche en avant et crie :

— Eh ! Qui êtes-vous ? Vous êtes sur une propriété privée !
— Sur qui tu cries ?

Je me tourne vers elle et lui répond :

— Il y a un homme dans la cour, il y en a qui se croient vraiment tout permis, c'est dingue !

Juliette me rejoint.

— Tu es sûre que ça va ?
— Pourquoi ?
— Il n'y a personne Kira.

Je regarde de nouveau par la fenêtre. Personne ! Je n'ai quand même pas rêvé.
Juliette me prend par les épaules et me dit :

— Allonge toi, calme-toi, tout ira bien.

Elle sourie et je ne peux m'empêcher d'en faire autant.
Nous avons continué à discuter pendant des heures puis sa mère est revenue la chercher. Me voilà de nouveau seule avec mes interrogations.

*****


Vers 19h, ma mère m'appelle du bas de l'escalier, pour dîner. Je me lève d'un pas lourd et les rejoins.
Je m'installe à la table et maman me sert les restes du repas d'hier. Je triture la viande avec ma fourchette sans en manger un morceau. Mes parents échangent alors un regard avant de se tourner vers moi.

— Écoute ma puce, dit ma mère, nous sommes bien conscients que pour toi ce n'est pas évident même si tu essayes de nous faire croire le contraire. Nous en avons discuté avec ton père et si ça t'embête vraiment, nous resterons ici.

Elle me sourit mais je lis la déception dans ses yeux.

— Non, ne t'inquiète pas maman. C'est vrai que ça m'ennuie de devoir tout quitter mais je n'ai pas le droit de vous en empêcher. Je n'aurai qu'à implorer la mère de Juliette de lui payer un voyage pour qu'elle vienne nous voir, dis-je en rigolant.

— Avec cette promotion, nous pourrons lui payer nous-même, glousse mon père

— Oui ce serait génial. Mais vraiment, ne vous faites pas de soucis pour moi, j'arriverai à m'adapter.

— Merci d'être aussi compréhensive ma chérie.

*****


Deux mois plus tard, en plein déménagement, je finis le dernier carton quand mon père entre dans ma chambre. Je suis songeuse, scrutant tristement la pièce vide.
Mon père tente de me rassurer :

— Ne t'en fais pas ma puce, je te promets que tout va bien se passer. Tu verras, tu te feras des amis et tu pourras sortir avec eux dès que tu en auras envie. C'est une ville que nous allons habiter, pas la campagne, il y aura des choses à faire le soir et le week-end.

En vérité, il n'y a pas que le fait de partir d'ici qui m'angoisse. Depuis qu'ils m'ont annoncé notre départ, mes rêves ont cessé et je ne sais pas si je dois être soulagée ou inquiète de partir pour une ville dont le nom m'a été soufflé par une voix dans ma tête.

Papa m'embrasse sur le front et quitte ma chambre, emportant mon dernier carton avec lui. Je lui emboîte le pas en jetant un dernier regard à mon refuge maintenant vidé de tout souvenir et referme la porte, pour la dernière fois.


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Message par Prescylia » 12 Déc 2019 18:21

★ Chapitre 2 ★


A bord de l’avion, je suis nerveuse. Qu'est-ce qui m'attend là-bas ? Vais-je réussir à m'adapter ? Les questions se bousculent dans ma tête et commencent à me donner la migraine.
Nous sommes assis dans une rangée de trois sièges. Ma mère est à gauche côté hublot, elle regarde le ciel, mon père est au milieu, il dort la tête posée sur l'épaule de maman, et moi côté allée, je m'ennuie. Soudain, j'ai une sensation étrange. Je sens comme un regard insistant sur moi. Je jette un œil aux autres passagers et trois rangs devant nous, sur la droite, j'aperçois un homme qui me dévisage, la tête entre deux sièges. A peine nos regards croisés, il se retourne rapidement. Mon cœur rate un battement. Pourquoi me regardait-il comme ça ?
Je décide de ne pas y prêter attention de peur de commencer à me faire des films. Je ferme les yeux et m'endors en quelques minutes.

Quelques heures plus tard, je suis réveillée par la voix d'une hôtesse de l'air annonçant la descente de l'avion. J'ai très bien dormi, je dors tellement mieux sans ce rêve étrange.
Nous atterrissons à l’aéroport de Miami.

Après avoir récupéré nos bagages, nous montons dans un taxi et nous roulons pendant deux heures avant d'apercevoir le panneau « Welcome to Sunrise, capital of hapiness ». Mais oui, bien sûr. J’emménage dans un autre pays, dans une ville que je ne connais pas, où personne ne parle français et où je n’ai aucun ami. Expliquez-moi en quoi ça peut être la capitale du bonheur, je suis curieuse de savoir. Enfin bon, je suis là, je n'ai plus le choix, je me vois mal rentrer chez moi à la nage.

Le taxi s’arrête devant un grand portail, tout peint de blanc. Le véhicule est vraiment ridicule à côté. Il est fait de nombreuses tiges de fer qui partent dans tout les sens pour représenter un cheval au galop. Tout le terrain semble entouré d’une immense haie. Tout ce que je peux apercevoir pour le moment, c’est une petite route goudronnée qui commence au portail et semble se terminer devant un garage.

Nous descendons du taxi, mon père prend une grande inspiration et ouvre le portail en grand. Le spectacle qui s’offre à moi semble tout droit sorti d’un rêve.
La petite route goudronnée est entourée d’un immense terrain avec des palmiers plantés un peu partout, c’est vraiment magnifique ! A mi-chemin de la maison, celui-ci se sépare en deux, un plus étroit mène vers l’entrée tandis que l’autre mène au garage, à droite de la bâtisse blanche.

Sérieusement, on dirait une villa ! Il y a une terrasse au niveau supérieur, soutenue par quatre colonnes, blanches elles aussi, et qui sert d’abri au rez-de-chaussée bien que je doute fort qu’il pleuve souvent ici. Les piliers sont disposés de la manière suivante : deux piliers encadrent la porte d'entrée et deux autres se trouvent à chaque extrémité de la maison. Entre les deux de gauche ainsi que ceux de droite, de grandes baies vitrées. Au moins, je sais que la maison est suffisamment éclairée.

Nous sommes devant la grande porte d’entrée faite en bois clair ornée de cercles dorés quand mon père pousse la porte et annonce :

— Bienvenue à la maison !

C’est vraiment incroyable et presque irréaliste. Le hall est immense et devinez quoi ! En plein milieu, il y a une fontaine. C’est l’une de ces statues romaines, une femme à qui il manque les bras. Et juste derrière, un escalier colossal qui se sépare en deux, une partie part sur la gauche et l’autre sur la droite. Il semble fait de granit blanc recouvert d’un étroit tapis rouge au milieu des marches.
Des plantes tropicales trônent aux quatre coins de la pièce et un immense lustre en cristal est suspendu au plafond. Le sol est pavé d’un carrelage blanc et les murs peints de la même couleur et parés de tableaux représentants divers paysages.

Une grande ouverture sur la gauche donne sur une cuisine toute équipée, une pièce immense recouverte de faïence noire et blanche. Une grande table en verre entourée de six chaises en fer noir siège au milieu de la pièce.
Celle sur la droite mène au salon. Au centre, le sol est enfoncé, de forme arrondie, dans lequel il y a un canapé de cuir noir en arc de cercle qui me tourne le dos et fait face à une grande télévision noire écran plat, accrochée directement au mur. Une table basse en verre se tient devant le sofa. La moquette rouge et les murs marron café rendent cette pièce vraiment chaleureuse.

Au fond, de part et d’autre du hall, deux petites portes en bois se présentent et mènent respectivement aux toilettes et à une bibliothèque. Cette dernière est recouverte de parquet du sol au plafond et il s'y trouve une dizaine de meubles à étagères remplies à craquer de livres anciens. Quelque chose me dit que ça va devenir ma salle préférée. Pour ce qui est des toilettes, je vous épargne la description.

Je monte les marches et prends sur la droite. Un long couloir s’offre à moi, composé de trois grandes fenêtres sur la gauche et du même nombre de portes sur la droite. La décoration est identique à celle du salon. J’essaye d’ouvrir les portes mais elles sont toutes verrouillées. Il s’agit sûrement de chambres.

Le couloir sur lequel aboutit le côté gauche de l’escalier est identique au précédent sauf que les emplacements des portes et des fenêtre sont inversés.
Cette fois, les portes s’ouvrent et, comme je le pensai, ce sont des chambres. La description d’une seule suffira car les trois se ressemblent. Au sol, du parquet et sur les murs couleur chocolat au lait, de nombreux tableaux, à nouveau, de paysages. Collé au mur de droite, un lit à baldaquin recouvert de tissu de soie rouge clair. La couette et les oreillers sont de couleur dorée. Au fond de la pièce, une porte-fenêtre donne sur la terrasse décrite plus tôt. Enfin, sur la gauche, une grande armoire en ébène composée de trois grandes portes, celle du milieu comporte un grand miroir, et une multitude de tiroirs en bas du meuble.

La chambre dispose d’une salle de bain privée, dans laquelle on entre par une porte coulissante juste après la grande armoire, au fond à gauche de la pièce.
En entrant, je n'en reviens pas. Au fond à droite, un jacuzzi. Juste avant, toujours sur la droite, un immense lavabo entouré de deux meubles. Juste au dessus, un miroir. De part et d'autre des meubles, deux fenêtres.
Sur la gauche, une grande armoire. Le sol est recouvert de carrelage blanc et les murs sont peint en orange pâle.

Je descends les escaliers quatre à quatre pour rejoindre mes parents qui se sont installés dans le canapé du salon.

— A quel moment vous aviez l’intention de m’annoncer que vous aviez gagné au loto ?
— Cette maison nous est prêtée par la boîte, elle ne nous appartient pas ma chérie, répond mon père.
— Oui, votre boite, dis-je en soupirant. Quelle générosité ! Je dirais que c’est la moindre des choses vu tout le temps qu’elle vous prend.
— Je sais que nous ne sommes pas souvent là mais c’est le travail qui veut ça, nous n’avons pas le choix, dit ma mère.

Votre travail, parlons-en tiens. Il faut savoir que mes parents travaillent tous les deux pour la même boîte : la « Jensen Corporation ». C’est la plus grande au monde et réunit plusieurs secteurs d’activités : l’import-export de produits alimentaires, des usines de bouteilles de gaz, des hyper-marchés et pleins d'autres choses. Quant à papa et maman, ils travaillent dans le secteur immobilier. Leur travail consiste à vendre des appartements et des maisons un peu partout. Ils ne sont jamais à la maison comme si leur patron faisait exprès de les envoyer loin. Du coup, ils dorment plus souvent à l’hôtel que chez nous et quelque chose me dit que maintenant que nous sommes aux États-Unis, ça ne va pas aller en s’arrangeant.

En tout cas, pour le moment ils sont là, ils ne partent que lundi, pour une durée indéterminée. Ce qui nous laisse tout le week-end pour passer du temps ensemble.

Mon père me tire soudainement de mes pensées :

— J’ai entendu un klaxon. Ce sont probablement les camions de déménagement.

Après deux heures pour les vider, il ne reste plus qu’à nous installer. Je monte mes cartons dans la chambre du milieu et commence à tout ranger. Au fur et à mesure que je déballe mes affaires, mon cœur s'alourdit. Il y a tellement de souvenirs de ma vie d'avant dans ces cartons. Allez, ressaisis-toi Kira !
Après avoir terminé, je descends aider mes parents pour le reste de la maison.

*****



Il est 19h20 lorsque nous finissons et il fait encore jour dehors. Papa et maman sont vraiment fatigués, ils me font un bisou et montent se coucher dans la dernière chambre après la mienne.
Je me précipite dans ma chambre et j'appelle Juliette.

— Allô ?
— Juliette tu me manques déjà ! Mais bon, tu avais raison, parfois il y a des points positifs et là je te jure c'est trop énorme. On a emménagé dans une véritable villa. Il faut trop que tu voies ça. Quand est-ce que tu viens ?
— Excusez-moi, qui êtes-vous ?
— Très drôle.
— Il n'y a rien de drôle dans ce que j'ai dis. Qui êtes-vous ?
— Mais c'est moi, c'est Kira !
— Désolée, je ne connais aucune Kira, vous vous êtes trompée de numéro. Au revoir.

Elle a raccroché. C'est quoi ce délire ? Comment peut-elle m'avoir oublié ? Je vérifie mon portable. Non pourtant, j'ai composé le bon numéro, c'est étrange.
Soudain, mon ventre grogne, je meurs de faim. Je décide de sortir histoire de découvrir un peu la ville et me trouver un petit endroit sympa où manger et réfléchir tranquillement à ce qu'il vient de se passer.


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Message par Mandinia » 17 Déc 2019 12:11

Salut, salut ! :3
Je m'en viens donner un petit avis et si possible des conseils. ^^

Déjà, ça m'a amusée mais je trouve que dans le début du chapitre 1 il y a une phrase qui sonne "exposé".
Prescylia a écrit:Mais ceux qui nous intéressent sont ceux qui pratiquent ce que l'on appelle «la descendance».

Je sais pas, ça m'a faite penser à un oral où on parle d'un sujet de manière vague puis on recentre sur le thème plus précisément... x)

Déjà, le point qui me perturbe un peu, c'est qu'il y a peu d'informations sur le ressenti de Kira. L'histoire est à la première personne, et j'ai l'impression qu'on a essentiellement un enchaînement d'événements, trop peu d'émotions. Après, c'est peut-être juste moi, j'adore avoir des tonnes de jolies phrases qui décrivent l'état d'esprit et les réflexions du/des personnage(s). >w<
Pour illustrer mon propos, quand elle apprend qu'elle doit déménager Kira hurle dans son oreiller ; peut-être que rajouter quelque chose pour développer son ressenti pourrait être sympa. Idem, j'aurais trouvé agréable d'avoir des exemples quand elle déballe ses cartons et qu'elle retrouve ses souvenirs de sa vie d'avant. ^-^
C'est néanmoins très subjectif comme remarque. xD

En tout cas j'ai hâte de voir la suite ! :3
L'espérance couronne cette nouvelle ère,
Courons ensemble après ces douces chimères.


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Message par Prescylia » 17 Déc 2019 17:52

Salut Mandinia ! Merci d'avoir pris le temps de me lire ! :D

Mandinia a écrit:Déjà, ça m'a amusée mais je trouve que dans le début du chapitre 1 il y a une phrase qui sonne "exposé".
Prescylia a écrit:Mais ceux qui nous intéressent sont ceux qui pratiquent ce que l'on appelle «la descendance».

Je sais pas, ça m'a faite penser à un oral où on parle d'un sujet de manière vague puis on recentre sur le thème plus précisément... x)


Alors oui c'est pas faux :lol: Mais je ne sais pas comment la tourner autrement ^^

Mandinia a écrit:Déjà, le point qui me perturbe un peu, c'est qu'il y a peu d'informations sur le ressenti de Kira. L'histoire est à la première personne, et j'ai l'impression qu'on a essentiellement un enchaînement d'événements, trop peu d'émotions. Après, c'est peut-être juste moi, j'adore avoir des tonnes de jolies phrases qui décrivent l'état d'esprit et les réflexions du/des personnage(s). >w<
Pour illustrer mon propos, quand elle apprend qu'elle doit déménager Kira hurle dans son oreiller ; peut-être que rajouter quelque chose pour développer son ressenti pourrait être sympa. Idem, j'aurais trouvé agréable d'avoir des exemples quand elle déballe ses cartons et qu'elle retrouve ses souvenirs de sa vie d'avant. ^-^
C'est néanmoins très subjectif comme remarque. xD


Je t'avoue que décrire ce n'est pas trop mon point fort ... Que ce soit les émotions, les lieux ou autre, j'ai vraiment du mal mais je vais essayer de changer ça :)

Bonne soirée et bonne lecture :)
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Message par Prescylia » 17 Déc 2019 18:01

★ Chapitre 3 ★


Je passe à peine le portail quand j’entends :

— Attention !

A ce moment-là, je ressens une violente douleur à la tête. Je viens de me faire renverser par une folle en rollers. Ça commence bien la visite de la capitale du bonheur.

— Aïe, couine-je tandis que je tente tant bien que mal de me relever.
— Je suis vraiment désolée ! Tu es sortie de nulle part, je ne t’avais pas vue. Tu vas bien ?
— J’ai déjà connu pire.
— Oh ! Toi tu n’es pas d’ici. Enchantée, moi c’est Sasha, Sasha Summers. J’ai toujours vécu ici alors je peux te servir de guide si tu veux, pour me faire pardonner.
— Qu’est-ce qui te fait croire que je ne suis pas d’ici ?
— Ton accent pour commencer et puis c’est la première fois que je te vois dans le quartier. Alors c’est quoi ton nom ?
— Kira Simon. Je viens d’emménager, je suis française.
— Cool ! La France m'a toujours fait rêver. En tout cas, tu parles super bien anglais et ton accent, c’est vraiment trop mignon.
— Tu es toujours aussi enjouée ?
— Oui toujours ! C’est ça qui rend la vie sympa: des sourires et de la bonne humeur.
— Si tu le dis.
— Tu n'as pas l'air dans ton assiette. Tu allais où comme ça ? demande-t-elle.
— Je voulais visiter un peu et trouver un endroit où manger.
— Génial ! Attends deux minutes que je retire mes rollers et c’est parti, je t'emmène.

J’en profite pour mieux la regarder. Elle est vraiment jolie ! Plus grande que moi et plus mince aussi. Elle a le visage rond, tout comme ses yeux, d’un bleu clair et lumineux. Elle a les cheveux noirs, raides et longs descendant jusque dans le bas de son dos avec une frange droite.
Elle porte des vêtements de marque et plutôt sexys : un mini short en cuir noir, un top à bretelles violet et dos-nu qui épouse parfaitement ses courbes et une paire d’escarpins noirs (après avoir retiré ses rollers bien sûr). Je suis en admiration devant sa beauté.

— On y va ? me lance-t-elle.
— Heu o-oui, je te suis.

Elle me fait voir un tas de rues, principalement commerciales, en majorité composées de magasins de vêtements féminins de luxe. Je crois que j’ai compris le message, elle est riche et adore le shopping.

— Excuses-moi, je te fais voir toutes ces boutiques mais tu n’aimes peut-être pas le shopping. C’est juste que moi, au contraire, j’adore ça et mes parents sont riches alors je me fais souvent plaisir.

Je suis devin.

— Ils font quoi tes parents ?
— Mon père est chirurgien et ma mère avocate. Ils aimeraient que je suive la voie de l’un d’eux mais moi j’aimerai être styliste.

Non, sans rire ?

— Et les tiens, ils font quoi ? poursuit-elle.
— Ils travaillent pour la Jensen Corporation, dans le secteur immobilier.
— Vraiment ? C’est genre la plus grosse boîte du monde ! C’est trop la classe.

On voit bien que ce n’est pas elle qui doit vivre seule en permanence.
Après cet échange fructueux, elle m’emmène au « Menqèt », un bar décoré sur le thème de l’Égypte ancienne. Il se trouve dans une grande rue commerciale, entouré d’une boutique d’antiquités et d’un cabinet de photographe. La façade extérieure est une réplique du temple d’Edfou et de part et d’autre de l’entrée, il y a deux obélisques.

Une fois à l'intérieur, je suis émerveillée par la beauté de la décoration.
Il est éclairé, non pas par des ampoules ou autre, mais par des soucoupes, contenant du feu, éparpillées un peu partout, accrochées aux murs. Cela donne un éclairage tamisé vraiment agréable. Le sol est en pierre ainsi que les murs et partout sont gravés des hiéroglyphes.
Sur la droite, se trouve le comptoir du bar, fait en bois noir avec des hiéroglyphes couleur or. Il part du sol, très fin, et monte en s’élargissant. Sur la gauche, se trouvent les tables et les chaises de couleur bleu lapis-lazuli et or. Tout au fond, les toilettes dont les entrées sont gardées par des sphinx d’environ un mètre de haut. Il y fait bon et s’y dégage une odeur de lotus, de jonc et de lin. J’ai tout de suite eu un coup de cœur pour cet endroit.

— Viens, on va s’asseoir ici, dit-t-elle en me désignant une petite table entourée de trois chaises. Ils font à manger, tu peux commander quelque chose.

Un serveur habillé en Égyptien de l’Antiquité vient prendre notre commande. Je me contente d’un sandwich et d’un soda tandis que Sasha opte pour un jus de fruit. Nous sommes servies presque aussitôt.

— Alors racontes-moi, Kira. Pourquoi, tes parents et toi, avez décidé de venir emménager à Sunrise ? Et qu’est-ce que tu fais à la rentrée ? Tu es toujours à l’école ou tu travailles ?
— En réalité, je n’ai rien décidé du tout. Mes parents ont été mutés, je n’ai pas vraiment eu le choix. En ce qui concerne la rentrée, je vais entrer en dernière année de lycée.
— Moi aussi ! On va être ensemble alors.
— Ah bon ?
— Oui, il n'y a qu'un seul lycée à Sunrise. Je me doute qu’être nouvelle dans un lycée ça ne doit pas être facile mais ne t’en fais pas, je serai là. Tu verras, grâce à moi tu deviendras populaire en moins de temps qu’il en faut pour dire ouf.

J’avale mon soda de travers et manque de m'étouffer. Elle a dit populaire ? Oh non.

— C’est vraiment dommage, poursuit-elle. Demain je pars avec mes parents en vacances et je ne serai de retour que la veille de la rentrée. On n'apprendra à se connaître que dans deux semaines. Tu t’en sortiras toute seule ?
— Oui, ne t’en fait pas. Je ne suis pas du genre à sortir, me faire des amis et faire la fête. Je préfère rester dans mon coin et lire des livres. Il y en a une montagne dans la maison dans laquelle nous avons emménagé, j’ai largement de quoi de m’occuper. Vous allez où ? Si ce n’est pas trop indiscret ?
— Au Machu Pichu. Personnellement, je n’ai pas très envie d’y aller. Les ruines, ce n’est pas vraiment mon truc mais mes parents ont insisté pour que je les accompagne. Ça va être ennuyeux à mourir.
— Tu rigoles ? m’écrie-je. J’ai déjà vu des photos, des reportages et lu des livres sur l’histoire de ce lieu. C’est vraiment passionnant, tu ne mesures pas ta chance.
— Si tu le dis. En tout cas, tu as l’air sympa, je pense que l’on va passer une super année toutes les deux.
— Sûrement.
— Qu'est-ce que tu as ? Tu as l'air ailleurs depuis tout à l'heure, demande-t-elle.
— Ce n'est rien, ne t'en fais pas, le décalage horaire.

En vérité, je pense à Juliette, je ne comprend toujours pas ce qu'il s'est passé. M'aurait-elle fait une blague ? Si c'est le cas, je ne trouve pas ça drôle du tout.
Mais je décide de laisser cette histoire de côté pour ce soir afin de pouvoir passer un bon moment avec Sasha.

Nous passons toute la soirée à discuter. Nous parlons de tout et de rien. J’apprends que Sasha adore les animaux, la mode, les garçons, la paella et surtout, elle aime qu’on la remarque. C’est l’une des filles les plus populaires du lycée me dit-elle. Ce qui m'étonne, c’est qu’elle ne fasse pas parti des cheerleaders, je pense que ça lui irai comme un gant.
Quant à moi, je lui dit que j’apprécie la solitude et l’anonymat, que je passe mon temps à dévorer des livres et que je n’ai jamais eu de petit copain. La tête qu'elle fait est à mourir de rire !
Plus on discute et plus je me rends compte que l’on est vraiment des opposées toutes les deux.

Il est environ une heure du matin et on commence à ressentir la fatigue. Nous sortons du bar, nous nous souhaitons mutuellement de bonnes vacances et nous séparons pour rentrer chez nous.

*****



Le lendemain matin, c’est mon premier réveil dans cette nouvelle maison. Je descends prendre mon petit-déjeuner dans la cuisine. Mes parents, quant à eux, regardent la télévision dans le salon. Je les rejoins avec une tasse de chocolat chaud.

— Qu’est-ce que vous regardez ?
— Un reportage. Un Égyptologue du nom de Sam Collins à découvert un pan de mur enfoui sous le sable à Gizeh, m’informe ma mère.
— Et ils font un reportage sur un morceau de mur ?
— Non, il a aussi réussi à déchiffrer les hiéroglyphes gravés dessus, poursuit-elle. Ça raconte quelque chose de totalement inédit en Égypte. Il s’agit d’une légende apparemment.
— Et qu’est-ce que dit la légende ?
— Que le Dieu de la Terre est descendu parmi les mortels. Il leur a confier un artefact qu’ils doivent protéger.
— Le Dieu de la Terre ? Mais les anciens Égyptiens étaient polythéistes non ?
— Oui, confirme mon père, c’est ça qui est inédit.

Je m’assois sur le sofa, à côté de ma mère, afin de regarder avec eux. Je suis stupéfaite, non seulement ça parle d’un Dieu unique mais en plus, un peu partout sur ce fameux mur, un symbole revient souvent. La voix-off explique qu’il s’agit d’un symbole que personne n’arrive à déchiffrer car c'est la première fois qu’il apparaît aux yeux des Égyptologues. Il ressemble au signe de l'infini avec un point dans chaque anneau.

A la fin du reportage, mes parents éteignent la télévision et se tournent tous les deux vers moi en même temps. Je passe pour une paranoïaque si je vous dis que ça sent la mauvaise nouvelle à plein nez ? Ils ont l’air aussi gênés que le jour où ils m’ont annoncé notre déménagement.

— Ma chérie, commence mon père, nous avons reçu un coup de fil ce matin, pendant que tu dormais. Ta mère et moi allons devoir partir plus tôt que prévu, ils ont besoin de nous à la Jensen Corporation.

Je dois avouer que je ne m’y attendais pas à celle-là.

— Vous devez partir quand ? .
— En fin d’après-midi, répond ma mère. Nous sommes désolés ma puce.

Je suis sans voix. Ça ne peut pas être possible, pas déjà. J’ai envie de hurler mais je me retiens. Ils m’embrassent sur le front à tour de rôle et quittent la pièce en s'excusant encore. Je suis là, assise sur le sofa, seule, ne sachant pas quelle émotion ressentir. De la haine pour leur patron ? De la tristesse ? De l’indifférence ? Je suis complètement perdue.
D'un coup, je me souviens de ce qu'il s'est passé hier. Je les rattrape et décide de leur en parler.

— Papa ! Maman ! Il faut que je vous parle d'un truc bizarre. Hier soir, j'ai appelé Juliette mais elle ne se souvenait plus de moi.
— Juliette ? Qui est Juliette ? demande ma mère.

Mon cœur rate un battement. Dites-moi que je rêve. Pourtant, dans leurs yeux je vois bien qu'ils sont sincères.

— Non rien, oubliez ce que je viens de dire.

*****


Je ne vois pas la journée passer et le moment de se dire au revoir arrive très vite, trop vite. Ils sont là, devant la porte, leurs valises à leurs pieds. Maman me regarde en souriant :

— Je t’aime ma chérie. Nous t’appellerons dès que nous pourrons.

Elle me prend dans ses bras et me serre fort. Je commence à avoir l’habitude de ces nombreux « au revoir » mais chaque fois, ça me fend le cœur. Elle prend sa valise, ouvre la porte, me fait un dernier sourire et sort en direction du taxi qui attend devant le portail.
C'est le tour de mon père de m’enlacer. Il me chuchote que tout se passera bien pour moi dans ma nouvelle vie et de ne pas me faire de soucis. Il m’embrasse la joue et rejoint maman.

Je leur fais des signes de la main tandis que leur taxi s’éloigne. Je referme la porte et soupire en regardant la maison vide.


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Message par Prescylia » 17 Déc 2019 18:07

★ Chapitre 4 ★


(Deux semaines plus tard)

C'est la rentrée. J’appréhende un peu. Non, en réalité j’appréhende beaucoup. Ce que j’espère de tout mon cœur, c’est passer inaperçue.
Je me décide enfin à quitter mon lit et à prendre un petit-déjeuner. J’ai l’estomac tellement noué que j’ai vraiment du mal à avaler mon chocolat chaud et mon croissant.

Je me lave et m’habille en vitesse, attrape mon sac au vol et m’empresse de rejoindre le portail de peur de rater le bus scolaire. Vous savez, ces fameux bus jaunes que l’on voit dans les films.

Je devais être vraiment très angoissée à l’idée de le louper parce qu’il n’est arrivé que quinze minutes plus tard. Il s'arrête juste devant moi et la porte s'ouvre. Je prend une grande inspiration et monte à bord en saluant le chauffeur d’un petit bonjour étouffé. En fait, je le trouve un peu effrayant. Il est assis mais on voit très bien que c’est quelqu’un d’assez grand et de plutôt carré. Il a des cheveux noirs et courts ainsi que des yeux noirs eux aussi et des sourcils très épais. Ça lui donne un regard méchant.

Je balaye le bus du regard, à la recherche d’une place tandis que le bus redémarre. Je remarque qu’un garçon est seul et je lui demande si je peux m’asseoir à côté de lui. Il retire son sac qui est sur le siège libre et le dépose à ses pieds afin que je puisse prendre place.
C’est assez bruyant et les élèves se lancent toutes sortes de choses à travers le bus, allant de la boule de papier au cahier en passant par la chaussure. Je me tourne vers le garçon en question et lui demande :

— C’est toujours comme ça ?
— Oui, dit-il en rigolant, tu t’y habitueras.

Il est plutôt mignon. Brun, les cheveux mi-longs coiffés en arrière, des yeux d’un vert ahurissant et le teint mat. Il porte un jean, un t-shirt blanc et une veste en cuir qu’il a laissée ouverte. Je crois que je pourrais l’admirer pendant des heures.

— En passant, moi c’est Connor, Connor Cortez.
— Kira Simon.
— J’aime beaucoup ton accent, tu es française non ?
— Oui, je suis arrivée ici il y a peu. Mes parents ont été mutés.
— Alors bienvenue à Sunrise, Kira.

Il a un sourire renversant !
Le bus s’arrête devant un grand bâtiment sur lequel est inscrit « Sunrise High School ». Nous descendons du bus et je reste plantée là, à regarder le lycée. Il est vraiment immense et me fait penser à un château car il y a une tour carrée à chaque extrémité de l’édifice. Je compte quatre étages en tout et, à vue d’œil, il doit mesurer au moins cent mètres de long. La façade est blanche et les portes ainsi que les fenêtres sont bleues caraïbe.

Connor me regarde et semble se moquer de ma stupéfaction. Je tourne la tête vers lui et il me fait signe de le suivre, avec un large sourire. Je sens que je ne pourrais jamais m’en lasser.
Nous entrons par la grande porte, en plein milieu de la façade, et nous arrivons dans un grand couloir où se trouvent, apparemment, tous les casiers. Un sur deux est blanc et les autres sont bleus, quant au couloir, il est tout blanc et il y a des affiches partout, principalement pour les clubs.

— Kira ! Coucou !

Je me retourne et tombe nez à nez avec Sasha qui vient de courir vers moi. Elle regarde Connor et lance :

— Connor ! Je vois que tu as fait la connaissance de ma nouvelle amie.
— Vous vous connaissez ? demande-t-il, interloqué.
— Nous nous sommes croisées le jour de mon emménagement, dis-je, et nous avons fait connaissance avant qu’elle ne parte au Machu Pichu. D’ailleurs, comment c’était ?

Je ne sais pas si ce sont mes yeux qui me jouent un tour mais tout d’un coup, elle parait vraiment très pâle et son sourire disparaît.

— Oh, c’était pas mal. On a beaucoup marché et c’était fatiguant. Et toi ? Tu as visité un peu plus la ville ?

Je crois que je n’avais jamais vu quelqu’un aussi gêné et, croyez-moi, grâce à mes parents je m’y connais.

— Non, j’ai passé mon temps à lire des vieux livres. J’aurai préféré aller au Pérou, ça devait vraiment être passionnant !
— C’est dingue quand même, tu as fait ma connaissance le jour de ton arrivée et ensuite tu fais la connaissance de mon meilleur ami le jour de la rentrée. C’est un signe. Ça veut dire que l’on était fait pour se rencontrer tous les trois , essaye-t-elle gentiment de changer de sujet.

Ne voulant pas la gêner davantage, je décide de laisser tomber le sujet « Machu Pichu ». Soudain, la sonnerie retentit.

*****



A la pause déjeuner, nous nous asseyons à l’une des nombreuses tables de la cafétéria avec nos plateaux en main. La pièce est vraiment immense, il doit y avoir cinquante tables minimum, toutes portent les couleurs du lycée. Elles sont rondes, entourées de huit chaises en bois chacune, et sont éparpillées un peu partout.

— Bien ! Il faut que je trouve ma nouvelle proie, décide Sasha.
— Ta nouvelle proie ? demande-je, surprise.
— Tout les ans, Sasha choisit un garçon qu’elle séduira et avec lequel elle sortira, répond Connor.
— Exactement ! Je fais ça depuis le collège et ça a toujours été un succès. Mais comme c’est la dernière année, je dois choisir une proie plus difficile. Ce sera plus amusant.
— Et toi, Kira ? Tu as déjà eu un petit ami ? demande Connor.
— Non. Je ne suis pas du genre à courir après les histoires d’amour. Je sais que ça à l’air déprimant dit comme ça.
— Tu as raison, ça à l’air déprimant, soupire Sasha. J’ai une idée. Il n’y a pas de cours cet après-midi pour que notre équipe puisse faire son premier entraînement. On pourrait aller les voir. Qu’est-ce que vous en pensez ?
— C’est quoi comme sport ?
— Du football Américain, l’équipe des « Seahorses ».

Génial, du football Américain. Je n’y connais rien du tout.
Nous nous dirigeons en direction du stade et nous installons dans les gradins. Les joueurs sont en plein entraînement. Je lève mon visage vers le ciel, le soleil est vraiment chaud et agréable aujourd'hui, ça fait du bien. Je ferme les yeux et commence à me détendre quand Sasha me fait sursauter.

— Lui ! C’est décidé, ce sera lui ma proie de cette année, s’écrit-elle en désignant un joueur du doigt.
— Sean Evans ? Le quarterback ? siffle Connor. En effet, tu vises haut cette année. Toutes les filles du lycée lui courent après, les cheerleaders les premières.
— Justement, ça représente un défi de taille.

Je ne peux pas voir à quoi il ressemble car il porte un casque. Il reste dix minutes de jeu et je dois avouer que je trouve ce sport un peu violent. Ça me fait penser à du rugby. Une équipe est en vert et l’autre est en rouge. Dans cette dernière, il y a le quarterback. Un membre de l’équipe adverse court avec le ballon et le lance à l’un de ses coéquipiers. La balle est très haute, ils ont vraiment une force phénoménale.

— Non ! crie Sasha en se levant d'un bond.

Je ne sais pas exactement ce qu’il s’est passé à ce moment-là mais la balle à légèrement changé de direction et à atterri dans les mains de Sean. Il traverse le terrain dans l’autre sens à toute allure et fait une passe à un autre joueur de son équipe. Celui-ci continue la course, arrive au bout du terrain et j’entends Connor hurler :

— TOUCHDOWN !

Je n’ai rien compris à ce qu’il vient de se passer à part que l’équipe de Sean a marqué mais je ne sais pas combien de points exactement.
Le match se termine et les joueurs retirent leurs casques et se félicitent entre eux. Au moment où le quarterback retire le sien, je n’en reviens pas. Je ne vais même pas avoir besoin de vous faire une description. Imaginez-vous simplement le sosie de Logan Lerman. La ressemblance est vraiment frappante et je comprends mieux pourquoi il a autant de succès auprès des filles.

— Moi je dis que l’on devrait aller fêter ça, s’extasie Sasha.
— Aller fêter quoi ?
— Le choix de mon nouveau défi ! Voyons Kira, tu suis un peu ce qu’il se passe ?

Nous quittons tous les trois le lycée et nous dirigeons en direction du Menqèt. Arrivés là-bas, nous nous installons à la même table que mon premier jour avec Sasha. Je commande un thé à la queue de cerise, chicorée et café vert tandis que mes camarades, leur choix se tourne plutôt vers un soda.

J’ouvre la bouche pour leur dire quelque chose mais je suis coupée par un grand bruit. Tous les joueurs de l’équipe du lycée viennent d’entrer dans le bar. Ils sourient, se chamaillent et rigolent.

— Tiens ! Les « Seahorses ». Je ne savais pas qu’ils viendraient ici, ment Sasha en levant les yeux au ciel.

Je secoue la tête en lui souriant. Quelle mauvaise menteuse. Nous sommes en train de les regarder quand le dernier d’entre eux franchit la porte : Sean le quarterback. Il est encore plus beau de près. Il avance en direction de ses camarades, tous installés au comptoir, et s’arrête d’un coup. Son regard est dirigé droit sur moi. Je ne me sens pas très à l’aise. Je baisse timidement les yeux mais ne peut pas m’empêcher de les remonter. Il me regarde d’une façon très bizarre.

L’un de ses copains le voit et lui lance :

— Sean ! Qu’est-ce que tu fous vieux ? Tu viens ?

Il a eu l’air surpris comme si on venait de le tirer de ses pensées. Il jette un dernier rapide coup d’œil vers moi puis rejoint ses amis. Qui, au passage, font vraiment beaucoup de bruit !

— Quelqu’un m’explique ce qu’il vient de se passer ? demande Sasha qui a l’air un peu perdue. Pourquoi a-t-il bloqué sur toi comme ça ?
— J’en ai aucune idée. C’est comme si il m’avait déjà vu quelque part ou quelque chose comme ça.
— C’est impossible, grogne Connor. On aurai plutôt dit qu’il avait envie de te bouffer, ce n’est pas respectueux.

Sasha et moi nous tournons vers lui en même temps avec des têtes d’ahuries. Mais qu’est-ce qu’il lui prend ? Je ne sais pas si il a lu dans mes pensées ou si il a simplement compris nos têtes mais c’est comme si il se sentait obligé de s’expliquer :

— N-N’allez pas vous imaginer des choses … c’est juste que … c’est juste que ça ne se fait pas de regarder une fille comme ça, surtout quand on ne la connaît pas. C’est tout !

Il est tout rouge et n’ose plus nous regarder. C’est vraiment trop mignon et très drôle aussi. Sasha reprend vite ses esprits :

— Bref ! Peu importe. Je dois découvrir pourquoi il a réagi comme ça en te voyant. Je ne voudrai pas que ma proie me file entre les doigts avant même que je n’essaye de l’attraper. Et c’est pourquoi, c’est toi Kira qui iras le voir.

Pardon ? Elle est folle ou quoi ?

— Pourquoi devrais-je y aller ? Et puis tu sais que je ne suis pas à l’aise avec les garçons.
— C’est faux, tu es à l’aise avec moi, rectifie Connor.
— Oui mais toi ça ne compte pas, répond Sasha. Écoute, si j’y vais, il va griller que je m’intéresse à lui. S’il te plaît, fais ça pour moi.

Vu son regard de chien battu et ses battements de cils, je crois que je ne peux pas refuser. Au secours, je n’ai même pas encore quitté ma chaise que je tremble déjà. Je ferme les yeux, compte jusqu’à trois, prends une grande inspiration et me lève. Je me dirige droit sur lui. Il est assis au comptoir entouré des autres joueurs.

— Excuse-moi. Sean c’est ça ?

Il se retourne et perd immédiatement son sourire quand il s’aperçoit que c’est moi. Il me dévisage et tout d’un coup, je ne me souviens plus pourquoi je suis là. Nous nous fixons sans un mot.

Je secoue légèrement la tête et poursuis :

— Tout à l’heure, lorsque tu as franchi la porte, tu m’as regardé bizarrement et je me demandais si c’était parce que j’avais fait quelque chose ou si j’avais un truc sur la figure.

Petit moment de silence, comme si il réfléchissait à ce qu’il va pouvoir me répondre.

— Non, tu n’as rien fait, commence-t-il, c’est juste que je ne t’avais jamais vu avant et j’ai été un peu surpris. C’est la première fois que je vois une nouvelle tête en compagnie de Sasha.
— Tu connais Sasha ?
— Nous ne nous sommes jamais parlé mais elle est presque aussi populaire que moi. Les gens la connaissent surtout pour son goût prononcé pour la mode et son franc-parler. Sans oublié sa façon de se faire remarquer dès qu’elle le peut.

Je lâche un petit rire et il me sourit en retour, il a l’air de bien la connaître.

— D'accord, ça me rassure alors si tu ne me reproches rien, lui avoue-je. Se faire des ennemis le premier jour n’est pas la meilleure des stratégies. Bien, j’y vais alors.

Je me retourne et rejoins notre table. Je suis à peine assise que j’ai le droit à un véritable interrogatoire de Sasha :

— Alors ? Raconte ! Qu’est-ce qu’il a dit ? Pourquoi il t’a regardée comme ça ? De quoi vous avez parlé ?
— Alors, il m’a dit qu’il ne fallait pas que je m’inquiète, que je n’ai rien fait de mal, qu’il a seulement été surpris du fait que je sois nouvelle et c’est à peu près tout.
— C’est juste ça ? Je n’ai pas de quoi m’en faire alors. Tu as été géniale, merci Kira.

Bon, le point positif c’est qu’elle a retrouvé sa bonne humeur et, finalement, ça s’est plutôt bien passé. Et le plus important, je ne me retrouverai pas en tant que rivale dans la chasse au « Sean ».

*****


Le lendemain matin, tous les élèves sont convoqués dans l’auditorium. J’y retrouve mes deux camarades et m’assois à côté d’eux.

— Qu’est-ce qu’il se passe ? leur demande-je.
— Personne ne semble savoir, répond Connor, le principal veut nous parler mais on ne sait pas vraiment à propos de quoi.

A ce moment, le principal, Monsieur Graham fait son entrée sur la scène de l’auditorium et viens se poster devant le pupitre sur lequel se trouve un micro. C'est un homme d'une quarantaine d'années, grisonnant et barbu.

— Bonjour à tous. Je vous ai tous conviés ici ce matin afin de vous parler d’un projet dont vos professeurs ont eu l’idée afin de gagner un peu d’argent. Argent qui servira à financer un voyage scolaire en Grèce pour les élèves de dernière année.

Le ton monte dans la foule, des rires et des « Trop bien ! » se font entendre. Tout le monde semble content, Sasha la première :

— C’est génial ! La Grèce c’est plein de beaux garçons.
— Et Sean, t’en fais quoi ? demande Connor.

Elle lui fait la grimace et il la lui rend. On est où déjà ? Ah oui ! Au lycée …

— Chers élèves ! Un peu de silence s’il vous plaît.

Tout le monde se tait en moins d’une seconde. Quelle autorité !

— Pour ce qui est du projet de vos professeurs, poursuit-il, il s’agit d’une pièce de théâtre qui sera représentée devant vos parents et amis.

Protestations dans la salle, l’idée d’une pièce enjoue moins qu’un voyage en Europe.

— Il s’agira de « Un amour inattendu » de Jeff Sanders. C’est l’histoire d’une jeune femme de famille aisée, Isabelle, vivant au XVIIIème siècle, qui apprend que ses parents l’ont promise à un homme de bonne famille, Bertrand. Elle cherchera à s’enfuir et tombera amoureuse d’un ouvrier du nom d’Antoine. Vous vous doutez bien que tout le monde ne pourra pas monter sur scène, seuls les meilleurs pendant les auditions pourront jouer dans la pièce. Elles auront lieu à la fin de la semaine. Vous trouverez les extraits de textes à la sortie. Bonne chance à tous !

Il se retire et nous laisse tous confus. Il s’imagine que les élèves vont vouloir passer les auditions et jouer dans une pièce fleur bleue ?

— J’ai tellement hâte, s’extasie Sasha, vous m’imaginez en Isabelle ? Je serai magnifique ! Et avec un peu de chance, Sean jouera le rôle du bel ouvrier.
— Arrête un peu de rêver, lui dis-je en souriant, venez on va jeter un coup d’œil aux textes.

Je m’empare de l’un d’eux et le parcours des yeux, il s’agit d’un monologue : « Que faire ? Ô Dieu, viens-moi en aide ! Quel choix difficile que celui entre l’amour de ma famille et celui d’un homme. Je me meurs. Cette affaire me ronge et me torture. A qui me confier ? A qui me fier afin de me guider dans cette pénible décision ? Je suis seule. Seule et abandonnée à mon destin. Pourtant, il me faut choisir. »

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas difficile à apprendre. Sasha va être ravie. En tout cas, moi, je ne passerai pas les auditions. Je n’ai pas du tout envie de jouer sur scène et d'avoir tout ces regards braqués sur moi.

Nous nous installons sur un banc, devant le lycée. Sasha et Connor s’entraînent déjà à répéter les rôles qu'ils convoitent. Je ne connais pas le texte des garçons, je le découvrirai lorsque j’irai le voir aux auditions. Ils sont vraiment très concentrés, ils n’ont même pas touchés à leurs sandwichs que l’on a préparés afin de pouvoir manger au soleil. La sonnerie retenti et nous allons en cours.

Pendant le cours de mathématiques, je sens mon téléphone vibrer. Je le regarde discrètement, il s’agit d’un message : « Je sais que tu vas m’en vouloir et c’est pour ça que je préfère te le dire par texto. Je t’ai inscrite aux auditions. Sasha. ». Je crois que j’ai mis au moins dix secondes avant de réaliser. Elle a fait quoi ? Et évidemment, étant en salle de classe, je ne peux me permettre aucune réaction.

A la fin de l’heure, Sasha se précipite en dehors de la classe. Je la rattrape et commence à crier :
— Tu m’as inscrite ? Sérieusement Sasha ! Tu as réfléchis avant d’agir ?
— Chut, moins fort, ne hurle pas comme ça. Tout le monde nous regarde.
— Oui et alors ? C’est toi qui aimes te faire remarquer en général non ?
— Oui mais pas comme ça.
— Okay, je baisse le ton. Maintenant dis-moi ce qui t’as pris.
— J’ai pensé que ça pourrait être sympa de faire quelque chose ensemble, tous les trois.
— Faire des choses ensemble, je veux bien mais pas ça. Je vais aller me désinscrire.
— C’est trop tard. Toute personne inscrite ne peut annuler. C’est dans le règlement du lycée en ce qui concerne les activités. Désolée.

Non ! Dites-moi que c’est une blague ou mieux, un cauchemar. J’ai l’impression de tomber dans un immense trou sans fond. Il me reste donc trois jours avant les auditions. Au secours.


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Message par Invité » 17 Déc 2019 19:00

Bonsoir Prescylia,

Je viens de lire ton histoire et elle me semble vraiment familière, je suis quasiment sûre de l'avoir déjà lue... Tu ne l'aurais pas déjà postée sur le forum, avant ce mois-ci ? :)
En tout cas, j'aime bien l'histoire en général ! J'ai hâte d'en apprendre plus sur cet "homme" qui l'observe, et sur ce monde égyptien/antique qui revient...

Après, je trouve qu'il faudrait parfois décrire un peu moins tous les détails de la maison. L'emplacement des colonnes, des fenêtres et des meubles n'est pas vraiment utile, il suffit que l'on sache qu'ils sont là ;) C'est la même chose pour le nombre de chaises et de fenêtres, qui n'est pas toujours indispensable. Tu peux laisser à ton lecteur le soin d'imaginer un peu, et ne pas préciser parfaitement l'image !
Au contraire, je pense que tu pourrais détailler un peu plus les émotions de Kira : le désespoir quand elle apprend son déménagement, son angoisse quand elle en parle à Juliette, le choc quand Juliette ne la reconnaît pas. Ce sont tout de même des événements importants que tu décris, et je pense que l'on s'identifierait bien mieux à elle si tu montrais plus ce qu'elle ressentait. ;)

Je corrige aussi les fautes d'orthographe que j'ai repérées :
Spoiler: show
Chapitre 1 :

Êtres tout-puissants
perpétuer le schéma
Ce cheminement aurait (conditionnel)
ce qui les tue (le sujet est "ce", un singulier)
J'ignorais (l'imparfait)
Qui aurait pu
J'allais
dis-je en bâillant
je souris
que l'on se voie (subjonctif)
Je descends
Elle sourit - elle me sourit
ce serait génial
Ne t'en fais pas
mes rêves ont cessé (sans S, il n'y a pas d'accord)


Chapitre 2 :

on dirait
et qui sert d'abri (j'imagine que c'est la terrasse qui abrite, non les colonnes d'où le singulier)
prends sur la droite (1e personne du singulier)
Je descends (il y a la même faute un peu plus bas)
par la boîte
tu me manques
que tu voies ça (subjonctif)


Chapitre 3 :

te fait croire
la plus grosse boîte
ne t'en fais pas (même faute un peu plus bas)
M'aurait-elle (pas de séparation)
ça lui irait
je me rends compte
des opposées (pour ça, je ne suis pas tout à fait sûre)
petit-déjeuner


Chapitre 4 :

inaperçue
petit-déjeuner
le teint mat (sans E)
qu'il a laissée (ici, il y a l'accord)
je pourrais
on pourrait
a atterri (pas d'accent ni de T)
celui-ci continue
qui iras le voir (accordé à "toi")
devrais-je (conditionnel)
prends une grande inspiration
Excuse-moi
tu as franchi
je me demandais
si j'avais un truc (ça doit être un oubli)
tu n'as rien fait
son franc-parler
c'est toi qui aimes
ça pourrait

Si tu travailles ces quelques points, je pense que ton histoire aura plus de succès :D Ça ne tient pas à grand-chose, juste des détails ! Enfin bref, vivement la suite !

Bonne soirée ~

Invité
 

Message par Prescylia » 19 Déc 2019 23:25

Bonsoir osssni ! :)

Effectivement je l'avais déjà mis ici il y a longtemps mais depuis je l'ai retravaillé un peu. J'ai demandé à supprimer mon ancien sujet avec l'ancienne version et me revoici avec la nouvelle :)

Pour ce qui est des détails, soit j'en mets trop soit pas assez ^^ Je ne sais jamais vraiment ... Je vais essayer d'arranger ça :)

Merci pour les fautes, normalement j'ai corrigé, je pense n'avoir rien oublié ^^

Bonne soirée et bonne lecture :)
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Prescylia
 
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