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Spoiler: show
Il fait froid. Un froid de loup, de loup blanc. Blanc comme la neige qui tombe. Blanc comme le blanc qui tâche mes souvenirs. Blanc comme ma peau. Mais qu'y a-t-il sous la peau? Des souvenirs. Des visages. Le silence. Lorsque l'esprit bascule, que l'âme plonge, que le cœur vacille, le silence se tait, et pour ne pas mourir, il se glisse sous la peau. Là où il fait chaud. Les flammes, mon dieu. Ce que je voudrais être près d'elles. Elle sont belles, et ont toujours dansé pour moi. Ai-je dansé un jour? Sans doute. Je ne me souviens pas. Là où je vivait, il n'y avait pas de lumière. Il n'y avait pas de feu. Il n'y avait pas de flammes. Ni toute autre source de chaleur, d'ailleurs. En fait il n'y avait pas grand-chose.
J'ai froid. Mon cœur est comme anesthésié, je ne ressent rien. Je ne peux même plus murmurer. Alors je pense. Mais les cils noirs de mon âme sont lourds, ils me pèsent. Le rideau ne sera pas toujours tiré. Le spectacle ne continuera plus très longtemps. Et la neige. Cette neige qui recouvre tout. Elle ensevelit ma mémoire, la purifie peut-être. Je ne sais pas. Ai-je un jour su? Ai-je un jour aimé? Je ne sais plus. Le ciel est translucide, comme ma peau. Je la sent couler, onduler tel un serpent ivoire. Mes yeux sont sans doute fermés.
Est-ce un courant d'air que je perçois? Difficile à dire. Ou bien ce n'est que ma respiration. Ou bien celle des anges. Mais j'y pense... Ai-je des ailes? Si oui, elles doivent être blanches, maintenant. M'envoler... Quand j'étais petite, je ne rêvais pas. Ne savait pas ce que cela signifiait. Maintenant, je sais. Lorsqu'on ne ressent rien, on peut voler. Le vent nous porte. Le vent, ou le souffle des anges. Ou notre respiration.
Qui s'éteint.
Je vole au-delà du voile...
J'ai froid. Mon cœur est comme anesthésié, je ne ressent rien. Je ne peux même plus murmurer. Alors je pense. Mais les cils noirs de mon âme sont lourds, ils me pèsent. Le rideau ne sera pas toujours tiré. Le spectacle ne continuera plus très longtemps. Et la neige. Cette neige qui recouvre tout. Elle ensevelit ma mémoire, la purifie peut-être. Je ne sais pas. Ai-je un jour su? Ai-je un jour aimé? Je ne sais plus. Le ciel est translucide, comme ma peau. Je la sent couler, onduler tel un serpent ivoire. Mes yeux sont sans doute fermés.
Est-ce un courant d'air que je perçois? Difficile à dire. Ou bien ce n'est que ma respiration. Ou bien celle des anges. Mais j'y pense... Ai-je des ailes? Si oui, elles doivent être blanches, maintenant. M'envoler... Quand j'étais petite, je ne rêvais pas. Ne savait pas ce que cela signifiait. Maintenant, je sais. Lorsqu'on ne ressent rien, on peut voler. Le vent nous porte. Le vent, ou le souffle des anges. Ou notre respiration.
Qui s'éteint.
Je vole au-delà du voile...