Bonjour bonjour !
Du coup, LightningHeart, je pense avoir fini ton histoire. Il me semble avoir assez bien collé à la trame, bien que j'aie manqué un petit peu d'inspiration sur la fin. N'hésite pas à me dire si cela ne correspond pas à tes attentes, je veux bien ré-écrire des parties sans soucis ^^
J’étais né de chair et de sang. Élu parmi les mortels, devenu éternel, j’avais rejoint les étoiles. Protecteur et attentif, cela m’avait à nouveau valu d’être reconnu parmi les miens et j’étais devenu un Gardien des Etoiles. Ce rôle était d’une importance majeure car chaque étoile que j’illuminais dans le ciel remplissait d’espoir les cœurs de ceux qui la contemplaient. Mais là n’était pas mon seul rôle. Et cette nouvelle vie, accompagné de mes trois chers enfants également élevés au rang de constellation, continuerait de me révéler de nombreuses surprises.
C’était une nuit comme les autres, semblait-il. Je parsemais le ciel nocturne de nouvelles étoiles là où il en manquait ou bien ravivais l’éclat de celles qui s’éteignaient tranquillement. Je traversais l’univers, attentif à toutes les vies que je rencontrais. C’est alors que j’en vis, aux confins de ma planète d’origine, encore nouvelle dans cet immense univers mais déjà remplie de vie et de magie. Seulement, elle n’était pas pour autant dépourvue de souffrance et de tristesse car l’harmonie est universelle. Pour qu’un bonheur arrive, il faut qu’un malheur équivalent advienne. Et mon regard tomba sur l’un des plus tristes qu’il m’ait été donné de constater.
Une silhouette poilue au milieu d’une steppe désertique. Il me fallut faire quelques efforts de mémoire pour me rappeler de son espèce, car je n’étais pas descendu parmi les vivants depuis un moment, mon rôle me passionnait tant ! C’était un Ürsëal. Une Ürsëal, d’ailleurs, à voir les deux bébés qu’elle tentait difficilement de protéger. Protéger de quoi d’ailleurs ? Je ne sus pourquoi, mais l’amour qu’elle montrait pour ses enfants me toucha et je décidais de m’incarner dans mon corps de chair.
Je repris mon apparence, celle du Destrinos que j’avais été de mon vivant agrémenté de mes attributs célestes. Un corps puissant, doté de deux grandes ailes d’un bleu tirant vers le noir sur ses extrémités. J’étais recouvert d’une légère poussière d’étoile qui scintillait et mes fanons laissaient une légère brume dans leur sillage. Mais la mère ne me vit pas et je m’approchai, curieux.
C’est alors que le froid me saisit. Un froid mordant, glacial, pénétrant. Je rabattis vite mes ailes pour m’en protéger, profitant de leur double épaisseur qui me faisait comme une couverture chaude. La mère, recroquevillée sur ses deux enfants, frissonnait de froid et je compris que c’était de cela qu’elle tentait aussi désespérément de les protéger. Je humais l’air, utilisant mes pouvoir pour augmenter mes sens mais le vent cinglant me privait de mes repères, aussi j’activais alors un mode de vision alternatif qui me permit de déceler les flammes de vies de ces créatures.
La peine s’abattit aussitôt sur mon cœur. Il n’y avait en réalité qu’une seule lueur, prête à s’éteindre. Les deux autres, symbolisant les enfants, n’étaient plus que cendres dispersées par le vent. Elles venaient de céder à l’hiver et cela me causa une souffrance que je n’avais ressenti depuis bien des années. Je m’approchais et, sans réfléchir, m’allongeais en étendant l’une de mes ailes pour protéger la mère. Je la savais perdue, pour autant, je me sentais incapable de rester inactif. Une larme coula sur ma joue, aussitôt gelée par la bise. La mère sanglotait sur la mort des deux êtres qu’elle aimait plus que tout, peu préoccupée par sa propre fin qui approchait. Mon cœur se fendait un peu plus à chacun de ses reniflements déchirés. J’avais moi-même trois enfants, trois Destrinos superbes et dont j’étais fort fier, leur perte m’aurait anéanti.
D’ailleurs, en sentant mes pensées se tourner vers eux, je les vis approcher, encore revêtus de leurs manteaux célestes. Seule mon aînée, Cassiopée, s’incarna en une très jolie Destrinos. Mon cœur de papa se serra de fierté, mais la douleur de l’Ürsëal reprit vite le dessus et mon attention se recentra sur elle. Elle venait de se taire à jamais. Je ne savais pourquoi cette famille me touchait autant. Je ne connaissais rien d’eux et j’avais rencontré de nombreux malheurs depuis mon élévation. Et pourtant, je me sentais peiné comme je ne l’avais été depuis bien longtemps.
Cassiopée s’avança et me poussa du bout du museau, tandis que Pégase et Petit Ours analysaient la situation avec curiosité.
- Père, je ne t’avais vu souffrir ainsi depuis que nous sommes montés au ciel. Que se passe-t-il ?
- Je ne saurais le dire, Cassiopée, leur souffrance m’atteint et me brise.
- Ne crois-tu pas que cela signifie que ton Destin est lié au leur ?
A ces mots, mon esprit se remit en marche. Ralenti par la souffrance de la perte, j’en étais venu à oublier momentanément mon rôle céleste. J’avais le pouvoir de donner un lendemain à leur mort et quelque chose me souffla que c’était cela que j’étais venu faire en venant à leur rencontre.
- Les enfants, je crois que nous avons là une tâche à accomplir. Je vais avoir besoin de votre aide.
Tous trois acceptèrent sans hésitation et ma fille et moi reprîmes notre apparence étoilée pour être au plus fort de nos dons. Ils me partagèrent leur puissance, leur sensibilité et leur désir de vie. Je tissai l’amour éternel de la mère Ürsëal et la poussière d’étoile. Je liais la puissance des liens familiaux et celle des cieux éternels. J’offrais à la mère la constellation qui avait été la mienne lorsque j’avais été élevé dans la nuit : la constellation de la Grande Ourse. A son premier enfant, je donnais celle qui, toute indiquée, prenait le nom de Petite Ourse. Mon plus jeune enfant s’incarnait déjà en cette constellation mais je sentis qu’ensemble, ils seraient capables de la rendre plus brillante que jamais. Ils se complétaient et leurs âges similaires les rendaient compatibles. Enfin, j’utilisais mes dernières forces célestes de la soirée pour offrir une nouvelle étoile au deuxième enfant : Sirius.
C’est ce qui leur donna leurs nouveaux noms. Ursa Major, pour une Ürseal maternelle et protectrice. Ursa Minor, le lien entre sa mère et mon fils. Et Sirius, donc, l’étoile la plus brillante du ciel. Et c’est ainsi qu’ils entrèrent dans leur nouvelle vie. Une vie céleste où les sentiments s’épanouissaient, puisque les souffrances physiques n’étaient plus là pour les dissiper. Et cette vie éternelle me donna l’occasion de les connaître, tels qu’ils étaient dans la vie.
Ursa Minor et Sirius étaient deux oursons pleins de vie et joueurs. La première s’entendit à merveille avec mon fils, Petit Ours. Et le second, ravi de sa nouvelle importance, s’amusait à embêter sa sœur et à briller plus fort que tous. Pour ma part, je n’avais d’yeux que pour leur mère, Ursa Major. Elle était incroyable ! Si forte, si belle ! Son éclat semblait naturel et je devinais aisément qu’elle était faite pour devenir la constellation que j’avais choisie pour elle. Il ne me fallut guère de temps pour que Cassiopée me fasse remarquer que j’étais un peu trop préoccupé par elle et que je devine que j’en étais tombé amoureux.
Plus je la découvrais, plus je la connaissais, moins je regrettais mon choix de l’avoir ainsi élevée. Maternelle, noble et chaleureuse, elle me couvait d’un regard plein d’affection qui attendrissait mon cœur chaque fois un peu plus. Notre relation évolua naturellement, purement et nous considérâmes vite les cinq enfants comme les nôtres. Cela ne semblait guère les déranger, bien au contraire. Ils s’entendaient à merveille et la nouvelle famille que nous formions alors était généralement pleine de rires et de câlins.
Quand ça sera bon pour toi, je pense m'attaquer à l'histoire de
Suto, du coup, qui me tentait bien ^^