Une luciole. une simple luciole. Un petit rayon de lumière printanier crevant le noir de la nuit. Un inscte si fragile, mais si puissant. Il virevolte, s'arrête, hésite, puis recommence sa danse, éclairant les ténèbres. Il se pose, s'envole de nouveau, évite, danse, recule. Puis il est rejoint dans sa danse par un deuxième. Les deux petites flammes éclairant la nuit virevoltent ensemble, semblant allumer un brasier. D'autres les rejoignent, puis d'autres encore. La nuit est éclairée, des reflets d'ombres commencent à se former. Les parcelles de lumière remuent, toujours plus vite. Elles semblent affolées, veulent rattraper leur vie, leur destin. L'essaim de rayons de soleil forme enfin une sphère. Un mini-soleil. Un magma de flammes tournoyantes. Puis cette figure parfaite se désagrège, et reprend sa danse infernale. Les petits esprits chassent les ténèbres à coups d'éclairs de lumière. Et au centre, un bourgeon apparaît. Petit vie primitive, parcelle d'espoir, qui croît et se déploie. Timidement, comme s'il avait peur de ce nouveau monde, il s'ouvre, et découvre une fleur violette. Une beauté sombre sur un soleil tournoyant. Puis la plante se raffermit prend du courage. Elle étend ses excroissances, se nourrissant de la lumière protectrice des petits esprits. Le vert de lumière s'étend, la nuit se rétractant à mesure que le miracle aérien s'opère. La plante se développe, les lucioles se collant à elle comme des suivantes, guidant son ouvrage et son œuvre. La ténèbre se défend bien, ils résistent, mais les fées de lumière sont là. La nuit est emprisonnée dans la poussée des filaments verts. Comme un insecte pris au piège dans une toile, la nuit se tord et se débat, mais les lucioles tisseuses ne la lâchent pas. Les fils verts parachèvent la prison. Le sombre se laisse enfin manipuler, et une forme apparaît. La fleur violette se tend, expansée, elle se divise en deux. Les délicats fils de soie verte l'aident à se métamorphoser. Deux yeux apparaissent enfin. Les fils de soie lâchent prise, veulent s'échapper, s'étendent de toute leur longueur. Raides, il s'immobilisent d'un seul coup, au simple toucher d'une luciole. Puis la plante se lève, s'étend, agite ses muscles. Le Minousha est créé.